
Le Rafale enfin exporté? Cela semble en bonne voie. Lundi, le Brésil, où se trouve actuellement Nicolas Sarkozy, a annoncé vouloir entrer en négociation avec Paris pour l'acquisition de 36 avions de combat. En contrepartie, la France s'est engagée à acheter douze exemplaires du futur avion de transport militaire brésilien.
Cinq ans après sa mise en service, le Rafale est, pour la première fois, en voie d'exportation. Trente-six exemplaires de l'avion de chasse de Dassault Aviation pourraient en effet prendre la direction du Brésil. Dans un communiqué commun, et alors que Nicolas Sarkozy, accompagné de nombreux chefs de grandes entreprises hexagonales, achève une visite éclair dans le pays, Paris et Brasilia ont indiqué qu'une phase de négociation allait intervenir entre les deux capitales. En contrepartie des 36 avions convoités par l'administration Lula, l'Etat français s'est lui engagé à acquérir une dizaine d'exemplaires du futur avion de transport militaire brésilien, le KC-390 d'Embraer. Lesquels, précisent les officiels français, ne remettent pas en cause le programme A400 M, développé par Airbus, filiale d'EADS.
Dans cette opération, la France, seulement huitième partenaire commercial du Brésil, devrait engranger plus de 4 milliards d'euros. Les avions devraient être livrés à l'horizon 2013. Leur fabrication - à l'exception de six d'entre eux qui seront assemblés au Brésil - devrait fournir du travail à 4 000 employés, a précisé l'Elysée. Du côté de Dassault, où l'on affiche son optimisme en raison de l'implication personnelle de Nicolas Sarkozy et de son homologue Lula, on espère que l'opération que concrétisera au cours de l'année 2010, de nombreux volets (financier, technique et contractuel) devant effectivement être minutieusement négociés entre les deux parties.
Sous réserve que le deal soit effectivement conclu, la France peut pousser un soupir de soulagement. D'abord parce que le Rafale était, au Brésil, en concurrence avec de sérieux rivaux: le F18 américain de Boeing et le Gripen du suédois Saab. Ensuite, parce qu'après avoir dû essuyer de nombreux échecs ces dernières années (à Singapour, aux Pays-Bas, en Australie, en Arabie Saoudite ou au Maroc), le Rafale semble enfin convaincre. Avant l'étape brésilienne, les Emirats Arabes Unis avaient fait part en juin dernier de leur volonté d'acquérir entre 20 à 60 avions de chasse français à l'horizon 2013. La Grèce, le Qatar ou le sultanat d'Oman se sont également montrés intéressés. Des occasions qu'il reste à concrétiser.
Source : lejdd.fr 07-09-2009