
Sommé de clarifier ses positions par la première secrétaire du PS, Martine Aubry, François Bayrou s'est executé, dimanche 6 septembre, affirmant qu'il souhaitait un "dialogue" avec l'opposition pour construire une "alternance crédible". Indiquant qu'il ne posait "aucune condition" à ce dialogue, le président du MoDem a affirmé, lors de la clôture de l'université d'été de son parti : "Ma conviction est qu'il faudrait que tous les Français puissent comprendre, au travers de leurs échanges, ce que pensent les familles politiques qui veulent une alternance".
Pour cela, il propose l'organisation d'un "Parlement de l'alternance" où chacun viendrait "avec ses idées, sujet par sujet", où "l'on expose et confronte, sereinement, d'accord pas d'accord devant les Français". "Après, lorsqu'on saura clairement où sont les convergences et les différences, et même les divergences. Et quand il y aura divergence, sur un grand sujet, qui tranchera ? Ce sont les Français, et c'est à cela que sert le premier tour d'une grande élection", a poursuivi M. Bayrou.
"PAS DE RALLIEMENTS ! PAS D'ALIGNEMENT !"
S'il a fustigé ceux qui refuseraient par avance ce dialogue avec l'opposition, M. Bayrou a lancé un mot d'ordre très clair : "Chacun défend sa vision, son identité, son autonomie. Pas de ralliements ! Pas d'alignement !". En ce qui concerne la majorité présidentielle, le patron du MoDem a estimé qu'il était "difficile de faire alliance avec l'UMP pour les régionales", tout en regrettant que sa stratégie à géométrie variable pour les municipales de 2008 "n'ait pas été comprise". "Il s'agissait d'une idée très moderne, trop en avance", a-t-il jugé.
A la clôture de l'université d'été de son parti, M. Bayrou, accusé par plusieurs ténors de l'UMP d'avoir trompé son électorat en contemplant une alliance avec la gauche, a annoncé que "la stratégie et les têtes de liste aux régionales seraient arrêtées avant le 14 novembre et que le congrès programmatique se déroulera les 5 et 6 décembre à Arras". A cette occasion, il a fait part de sa préférence pour pour des "listes autonomes", sans pour autant écarter d'autres éventualités car, selon lui, "il y a des hypothèses ouvertes".
Source : lemonde.fr 06-09-2009