Les noms d'Axel Poniatowski, Frédéric Lefebvre (photo) et Paul Giacobbi, pressentis pour rejoindre à une date indéterminée le gouvernement de François Fillon, sont furtivement apparus sur le site internet du Premier ministre. Avant de disparaître…

Une simple "erreur technique"? C'est en tout cas cette version que défendent les services du Premier ministre après un drôle de "bug" relevé vendredi par le Journal du Net. Sur la page proposant le plan du site internet du Premier ministre, explique le JDN, sont en effet apparus dans la journée - avant de disparaître quelques minutes plus tard - les noms d'Axel Poniatowski, Frédéric Lefebvre et Paul Giacobbi, soit trois candidats sérieux à une place dans le gouvernement de François Fillon dans le cadre d'un mini-remaniement.

Le premier cité, actuel président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, était même pressenti pour remplacer Dominique Bussereau aux Transports lors du remaniement du 24 juin. Toujours selon la rumeur, l'incontournable porte-parole de l'UMP, qui a dû rétrocéder son siège de député à André Santini, aurait pu lui décrocher un poste de secrétaire d'Etat à la Communication. Une perspective qui ne semblait toutefois guère enchanter Frédéric Mitterrand, qui, à la tête de la Culture, aurait alors été son ministre de tutelle. Enfin, Paul Giacobbi, député et président PRG du conseil général de Haute-Corse, était lui pressenti pour incarner un nouvel exemple d'ouverture à gauche. Même si, analysait récemment le sondeur Jérôme Fourquet (Ifop) au JDD.fr, le rapprochement opéré cet été entre l'UMP et le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers aurait pu doucher ses ardeurs.

Les explications de Matignon

Quoi qu'il en soit, avec cette bourde, les services de Matignon ont donc largement relancé les rumeurs d'un mini-remaniement gouvernemental, alors que cette hypothèse, hautement crédible avant la trêve estivale, semblait sérieusement battre de l'aile ces derniers jours. Certains observateurs tablaient en effet sur du changement mardi, à l'issue du conseil des ministres de rentrée, mais, ce jour-là, point d'annonce sur le perron de l'Elysée ou dans les boites mail des rédactions. Jeudi, Le Parisien écrivait que le mini-remaniement n'interviendrait pas avant le mois de mars, à l'issue des élections régionales. Une information confirmée et complétée par Le Monde de vendredi. "Ça exaspère (Nicolas Sarkozy) qu'on en parle tous les jours, ce n'est pas le sujet qui préoccupe les Français! Du coup, il se sent libre du calendrier", confiait un ministre au quotidien du soir.

Si, du côté de l'Elysée, la cause semble donc entendue, du côté de Matignon, on a visiblement eu du mal à se mettre… à la page. A tel point que face aux interrogations des médias vendredi soir, les services de François Fillon ont été contraints de se fendre d'explications. "Une collaboratrice du SIG (site d'information du gouvernement, ndlr), qui en prenant des notes personnelles sur son interface, en relevant des informations lues dans la presse, a vraisemblablement publié les trois noms", a ainsi expliqué une source à l'agence Associated Press. Ces noms, qui, sur la page en question, n'étaient associés à aucune fonction gouvernementale, sont "restés extrêmement peu de temps" en ligne. En outre, a encore précisé cette source, ils "n'apparaissaient nulle part d'un point de vue rédactionnel", c'est-à-dire qu'ils ne figuraient dans aucune communication officielle du Premier ministre. A la vue d'une capture d'écran disponible sur le site internet de France Info, les patronymes d'Axel Poniatowski, Frédéric Lefebvre et Paul Giacobbi ne faisaient effectivement que suivre la liste des ministres et secrétaires d'Etat. En poste, eux.

Source : lejdd.fr  29-08-2009