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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 05:00










Comme la plupart des sujets qui comptent aux Etats-Unis, la politique américaine de l'environnement se joue en grande partie entre K Street et Capitol Hill. Deux points stratégiques sur la carte du pouvoir à Washington. Au sommet de Capitol Hill siègent sénateurs et représentants. A quelques encablures de là, K Street abrite les bureaux de tous ceux qui cherchent à se faire entendre des institutions fédérales : entreprises de lobbying, associations professionnelles, organisations non gouvernementales (ONG), etc.

 

Bob Bissen et Franz Matzner ne se connaissent pas. Malgré tout, peut-être se sont-ils croisés fortuitement dans les couloirs du Capitole, entre deux réunions avec un membre de l'équipe d'un sénateur ou d'un représentant, ou bien à l'occasion d'un événement organisé sur une thématique liée à l'énergie ou à l'environnement. Tous deux travaillent dans le même bloc d'immeubles, fréquentent probablement les mêmes restaurants. Ils exercent à peu de choses près le même métier, même s'ils ne lui donnent pas le même nom.

Bob Bissen assume sans complexe l'étiquette de lobbyiste. Une profession que ce quinquagénaire avenant exerce depuis seize ans, après avoir notamment travaillé au département de l'énergie pendant le mandat de George Bush père. Autant dire que Washington n'a plus de secret pour lui. Il est aujourd'hui vice-président d'Apco Worldwide, l'une des grandes firmes de relations publiques et de lobbying, et s'occupe particulièrement des intérêts de Dow Corning, le premier producteur mondial d'éléments en silicone, devenu un acteur majeur de l'industrie de l'énergie solaire aux Etats-Unis.

"Il existe des lobbyistes qui pourraient travailler pour n'importe quel client, reconnaît-il. Personnellement, je ne travaillerai jamais pour un client dont je ne partage pas les convictions. Et je crois en l'énergie solaire."

La mission de Bob Bissen est de défendre les intérêts de Dow Corning auprès de tous ceux qui détiennent un peu de pouvoir à Washington. Il s'est donc battu pour que le plan climat-énergie adopté fin juin par le Congrès mais qui doit encore passer devant le Sénat soit le plus favorable possible à l'industrie de l'énergie solaire, multipliant les entretiens avec les lawmakers (législateurs) ou les membres de leurs équipes.

Fin juin, il a organisé une rencontre entre la direction de Dow Corning et Henry Waxman, l'influent président de la commission de l'énergie et du commerce à la Chambre des représentants, et Carol Browner, la conseillère de Barack Obama pour l'énergie et le changement climatique. Mais ce n'était qu'un coup d'essai : le coup de maître a eu lieu le 2 juillet, quand la présidente de Dow Corning a été reçue à la Maison Blanche par le président Obama, à l'occasion d'une réunion sur les énergies renouvelables.

 

Franz Matzner, 33 ans, n'a pas encore le même carnet d'adresses. Récemment, il est devenu directeur des affaires législatives du Natural Resources Defense Council (NRDC), l'une des grandes organisations non gouvernementales (ONG) américaines de défense de l'environnement. Il a succédé à ce poste à Karen Wayland, nommée en janvier 2009 conseillère pour la politique de l'énergie et du climat auprès de Nancy Pelosi, speaker de la Chambre des représentants.

A Washington, il n'est pas rare de voir des lobbyistes ou des représentants d'ONG rejoindre l'administration ou, dans le sens inverse, d'anciens élus aller pantoufler dans des firmes de lobbying.  

Franz Matzner, qui est diplômé en relations internationales, a travaillé auparavant pour un groupe de défense des intérêts des contribuables. Au NRDC, il dirige une petite équipe qui se consacre au suivi des affaires législatives pour tout ce qui touche à l'environnement, et a été, lui aussi, accaparé ces derniers temps par le plan climat-énergie.

Même si son travail affiche bien des similitudes avec celui de Bob Bissen, Franz Matzner refuse l'étiquette de lobbyiste. "C'est vrai que ce que nous faisons n'est pas si différent que cela, mais il y a une connotation négative au terme de lobbyiste, dit-il. Dans l'esprit du public, celui-ci est associé à la défense d'intérêts privés, alors que nous défendons l'intérêt public et faisons entendre la voix de la société civile."

Quoi qu'il en soit, le lobbying environnemental a le vent en poupe à Washington : selon le Centre pour l'intégrité publique, un institut indépendant d'information sur le lobbying, 140 entreprises ou groupes d'intérêt cherchant à exercer une influence sur le débat sur le changement climatique sont venus s'ajouter, au premier trimestre 2009, aux 770 déjà présents ou représentés dans la capitale fédérale. Ils étaient, au total, moins de 200 en 2003.

 

Source : Gilles van Kote  lemonde.fr  25-07-2009 

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