
Les pays de l'Union européenne ont décidé vendredi 3 juillet de convoquer tous les ambassadeurs ou chargés d'affaires iraniens pour protester contre la détention d'employés locaux de l'ambassade britannique à Téhéran. La décision a été arrêtée lors d'une réunion d'ambassadeurs des 27 pays de l'UE à Bruxelles et va être mise en oeuvre "dans le courant de la journée", a indiqué un diplomate européen. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine pour étudier d'autres mesures, le cas échéant.
Cette mesure fait suite à l'annonce par Téhéran de la prochaine traduction devant la justice des neufs employés locaux de l'ambassade britannique arrêtés le 28 juin, après les manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. "Dans ces incidents, leur ambassade était présente, des personnes ont été interpellées, et naturellement ils seront traduits en justice, ils sont passés aux aveux", a annoncé vendredi Ahmad Jannati, le chef du conseil des Gardiens de la Constitution, la plus haute instance électorale d'Iran. Téhéran n'a révélé ni l'identité des employés de l'ambassade interpellés ni les charges pesant sur eux. L'ayatollah Jannati n'a pas indiqué non plus quand se tiendrait leur procès.
Le gouvernement britannique s'est dit "préoccupé" vendredi par ces poursuites judiciaires. "Notre priorité absolue est d'obtenir la libération de tous les employés de l'ambassade", a fait savoir le Foreign Office. "Les allégations selon lesquelles notre personnel fomentait des troubles sont absolument sans fondement", a-t-elle ajouté. "Nous allons chercher de manière urgente une explication de la part des Iraniens". Selon Londres, deux employés restent détenus à ce jour.
L'Iran accuse plus généralement les Occidentaux d'avoir organisé la contestation à la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Les Occidentaux ont démenti, tout en mettant en doute la validité du scrutin et en condamnant la dureté de la répression des manifestants et la vague d'arrestations qui l'a accompagnée.
Source : lepoint.fr 03-07-2009