Nicolas Sarkozy recevait les partenaires sociaux, mercredi 1er juillet à l'Elysée, pour un point d'étape sur le grand emprunt qui sera lancé début 2010 pour financer des "investissements d'avenir". De leur côté, les syndicats étaient surtout venus demander à l'exécutif de nouvelles mesures de soutien à l'emploi, la crise sociale actuelle étant selon eux loin d'être terminée.
Dans son intervention liminaire, le président a dit son intention de "confier à une commission, qui sera présidée par deux hautes personnalités [qu'il désignera] prochainement, le soin de réfléchir à ce que doivent être les priorités nationales pour l'avenir". Selon lui, la concertation avec les partenaires sociaux pour définir ces "priorités d'avenir" doit se poursuivre "jusqu'en octobre prochain". "Nous en tirerons les conclusions dans la première quinzaine de novembre", a-t-il ajouté, confirmant ainsi le calendrier annoncé par son premier ministre François Fillon, le 28 juin, à l'issue d'un séminaire gouvernemental. M. Sarkozy a promis à ses interlocuteurs syndicaux et patronaux qu'il "examinerait" avec le gouvernement leurs demandes, mais sans se prononcer dans l'immédiat. Les points de discussion étaient nombreux : ont ainsi été évoqués les charges des entreprises, l'accès des ex-intérimaires et des CDD au contrat de transition professionnelle ou à la convention de reclassement personnalisée, et la possibilité d'une prime pour les bas salaires.
"LES PROBLÈMES SOCIAUX SONT ENCORE DEVANT NOUS"
Le chef de l'Etat a par ailleurs admis que la crise économique était "loin d'être terminée". Il a dit avoir demandé à la ministre de l'économie, Christine Lagarde, et au secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez, d'examiner avec les partenaires sociaux une possible extension du contrat de transition professionnelle, aujourd'hui appliqué à une vingtaine de bassins d'emploi seulement.
C'est sur ce sujet de la crise économique et sociale que les responsables syndicaux ont réservé leurs commentaires. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a ainsi souhaité à son arrivée à l'Elysée que les réponses sociales immédiates soit dissociées des réflexions sur le futur emprunt. "La crise sociale n'a pas vu son apogée. Les problèmes sociaux sont encore devant nous", a-t-il estimé. Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, "l'essentiel" est de définir des mesures urgentes à court terme. "Il y a toujours la question du pouvoir d'achat (...), et il y a toutes les mesures en matière d'emploi." Selon lui, l'emprunt devra privilégier la stratégie industrielle, le développement durable, l'innovation et le social dans trois secteurs : dépendance, formation et retraites.
Pour les employeurs, le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, a dit qu'il demanderait "des mesures pour l'emploi des jeunes, qui est un vrai problème pour la rentrée".
Source : lepoint.fr 02-07-2009