Treize personnes sont mortes dans des affrontements entre policiers et "terroristes" survenus samedi 20 juin lors des manifestations de l'opposition iranienne à Téhéran, a rapporté dimanche la chaîne de télévision iranienne Press-TV. La contestation ne faiblit pas et pourrait reprendre dimanche dans la rue à Téhéran.  

Samedi la manifestation, qui avait commencée en fin d'après-midi et s'est terminée à la nuit tombée, était un véritable défi au guide suprême iranien, qui avait averti vendredi qu'il ne "cèderait pas à la rue". Tout comme la charge sans précédent de Moussavi, candidat à la présidentielle, contre l'ayatollah Khamenei, dans une lettre adressée samedi au peuple iranien.  

Il y a accusé le guide, sans le nommer, de mettre en danger le caractère républicain de la République islamique en ayant validé dans un grand discours la réélection du président Ahmadinejad qu'il affirme avoir été obtenue le 12 juin par la fraude. Le message disponible sur le site internet du journal de Moussavi invite aussi à poursuivre des manifestations pacifiques et réclame toujours une annulation du scrutin. Moussavi a dénoncé dans son adresse samedi "un projet qui va au-delà de l'imposition au peuple d'un gouvernement non voulu, l'imposition d'une nouvelle vie politique au pays".

Le candidat malheureux a réfuté l'argument de Khamenei selon lequel aucune fraude ne pouvait expliquer une aussi large victoire d' Ahmadinejad, élu avec 62,63 % des voix, onze millions de plus que M. Mousssavi. "Si cette énorme taille de la fraude (...) est présentée comme la preuve d'une absence de fraude, alors l'aspect républicain du système sera massacré et cela prouverait que l'islam est incompatible avec la République", selon son message. Cet appel ainsi que la violence des affrontements de samedi pourraient mener à de nouvelles protestations dimanche.

Face à cette escalade, le président américain Barack Obama, haussant le ton par rapport à ses précédentes déclarations, a appelé le gouvernement iranien "à mettre fin à tous les actes de violence et d'injustice contre sa propre population".




Source : lepoint.fr   21-06-2009