
Le président du Mouvement démocrate a maintenu vendredi 5 juin ses accusations lancées la veille lors d'un débat télévisé contre Daniel Cohn-Bendit, estimant que son livre écrit en 1975 et qui évoque la sexualité des enfants est "un livre insupportable". "C'est un livre qui justifie et théorise des pratiques que pour ma part, en tous cas à l'égard d'enfants très jeunes, en bas âge je n'accepterai jamais", a déclaré François Bayrou sur RMC et BFM-TV. "J'ai écrit beaucoup de livres dans ma vie, j'en assume chaque ligne. Ce livre-là [Le Grand Bazar, paru en 1975] est un livre pour moi insupportable", a-t-il ajouté, affirmant l'avoir lu "ces derniers jours".
"Cela fait des mois que Daniel Cohn-Bendit m'insulte à longueur de meetings, y compris sur des sujets personnels et sensibles comme la religion", se promenant "partout en disant 'il a touché la Vierge'", a aussi expliqué le leader centriste, un catholique pratiquant. "Moi, je pense aux enfants et je considère que faire une théorie politique autour de ces pratiques, c'est dangereux pour les enfants. Si Daniel Cohn-Bendit regrette ce qu'il a écrit, qu'il le dise, qu'il le retire. Moi, en tous cas, je ne veux pas accepter d'insultes de la part de ceux qui ont choisi cette voie, au moins à cette époque de leur vie", a insisté le député des Pyrénées-Atlantiques.
En 2001, lors de la première polémique sur son livre, le leader Vert avait déclaré avoir agi "par pure provocation" sur ce qui n'était "pas une réalité" et en avoir "des remords". M. Bayrou a déploré que "tout le monde orchestre une espèce d'indignation de commande autour de Cohn-Bendit et de son cas". "Je le dis, je l'affirme tranquillement, je le maintiens et je le maintiendrai toute ma vie : il y a eu des dérapages dont se sont rendus coupables des courants de pensée". Selon M. Bayrou, "il y a comme une omerta de la classe politique" qui "perpétuellement s'absout à l'intérieur". "Ils font bloc constamment autour de leur amitié, de leur proximité, de leur connivence, de leur complaisance, de leur complicité et moi je n'en suis pas", a-t-il dit.
De son côté, Daniel Cohn-Bendit s'est employé à calmer le jeu après son débat houleux la veille avec François Bayrou affirmant "on va discuter de ça après", mais il a maintenu ses critiques contre "l'obsession présidentielle" du président du Mouvement Démocrate (MoDem). "Il y a eu un moment très dur. On va discuter de ça après", a déclaré sur France Inter M. Cohn-Bendit, chef de file d'Europe-Ecologie en Ile-de-France pour les élections européennes.
"Moi je suis quelqu'un de discussion et dans ma vie je me suis engueulé avec beaucoup de gens et j'ai continué à discuter et on verra", a-t-il insisté. "Je voudrais calmer tout le monde, je ne suis pas candidat à la présidence de la République, je ne suis un concurrent pour personne, je suis un Européen, je veux que l'Europe avance, je veux que l'Europe écologique et sociale avance et que tout le monde garde son calme", a-t-il poursuivi.