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28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 11:12








Dominique de Villepin se positionne. L'ancien Premier ministre a lâché vendredi sur France 3 qu'il voulait pouvoir être candidat à la prochaine élection présidentielle. Un souhait conditionné à l'issue du procès Clearstream, qui se tiendra en septembre, dans lequel Nicolas Sarkozy est partie civile. La petite phrase de ce farouche opposant au chef de l'Etat n'est pas dénuée de visées tactiques

A intervalles régulières, Dominique de Villepin envahit les médias. A l'approche d'un moment clé dans l'instruction de l'affaire Clearstream, à l'occasion de la sortie d'un livre, pour rebondir sur une mesure contestée de Nicolas Sarkozy, Villepin réapparaît sur la scène médiatique. De fait, il s'est forgé une stature de premier opposant au chef de l'Etat... dans son propre camp. Vendredi, l'ancien Premier ministre est allé plus loin que les commentaires peu amènes sur son ennemi personnel et politique, il s'est posé en éventuel concurrent pour la prochaine élection présidentielle. Dans Comme un vendredi, il lui a été demandé si la raison pour laquelle il n'avait jamais brigué de mandat électif, était qu'il ne s'intéressait qu'à la présidentielle, Villepin a répondu lors de l'émission de France 3: "L'élection, c'est une question de circonstance, quelle que soit l'élection, à quelque poste que ce soit". Et d'ajouter: "En l'occurrence, il se trouve que cela ne s'est pas présenté. Mais je souhaite fort que cela soit possible, oui bien sûr".

 

Les circonstances, pour le coup, ne plaident pas actuellement en faveur de son éventuelle candidature. Qui sera conditionnée d'abord par l'issue du procès de l'affaire Clearstream, dans lequel il est inculpé pour "complicité de dénonciation calomnieuse" et de "complicité d'usage de faux". La justice le soupçonne d'avoir fait transmettre en 2004 à la justice, tout en les sachant faux, les fichiers de Clearstream qui prouvaient l'existence de comptes suspects détenus par plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy. Une manoeuvre perçue comme destinée à écarter l'actuel chef de l'Etat de la course à l'Elysée. Si le prévenu dit aborder "avec sérénité" cet épisode, il donnera lieu à un duel à distance judiciaire inédit entre un ancien chef de gouvernement et un chef de l'Etat, puisque Nicolas Sarkozy est partie civile dans ce dossier.

 

Un premier meeting, un rapprochement avec Bayrou...

 

Outre ce procès, Dominique de Villepin ne possède pas non plus, pour le moment, d'atout fort dans sa manche pour poser sa candidature sur la table. Même s'il dit et fait savoir qu'il organise un petit groupe de fidèles, d'élus, de députés, pour la plupart d'anciens chiraquiens pur sucre, rétifs au style Sarkozy, l'ancien secrétaire général de l'Elysée est isolé au sein de l'UMP. Il y compte peu de soutiens et n'y a pas de relais. Pire, son ancien bras droit, Bruno Le Maire, a été débauché fin décembre par Nicolas Sarkozy, qui lui a proposé le maroquin de secrétaire d'Etat aux affaires européennes. Un constat qui n'effraie pas Villepin. Début avril, lors de son premier meeting depuis 2007, il expliquait, faisant référence à la victoire de Jacques Chirac en 1995: "Beaucoup ont ricané sur le fait qu'il y avait un, deux, trois, quatre ou cinq parlementaires. J'en connais d'autres qui, dans d'autres endroits, ont commencé avec moins que ça."

Reste le style Villepin, flamboyant et dur sur l'homme... lorsqu'il s'appelle Nicolas Sarkozy. Lois sur l'immigration, la mémoire de la Shoah portée par des élèves, crise financière, retour total dans l'Otan, Villepin ne manque pas une occasion de fustiger la politique du chef de l'Etat et sa manière même d'en faire. En rupture de ban à l'UMP, Dominique de Villepin s'est d'ailleurs rapproché de François Bayrou, sur le thème de la défense des valeurs républicaines, avec qui il doit déjeuner prochainement.

 

Au delà du destin national qu'il se prête, l'ancien Premier ministre a tout intérêt à faire monter la pression, en se positionnant comme un rival politique, d'égal à égal, avec Nicolas Sarkozy. En vue de son procès d'abord, pour relayer sa thèse d'un dossier "monté à charge" par l'Elysée pour se venger et l'écarter définitivement du jeu politique. Ainsi le procès de l'affaire Clearstream passerait du plan judiciaire, avec une arrière-pensée politique, à l'affrontement purement politique entre deux ambitions. Pour tenter de fédérer les déçus du sarkozysme, à droite. Un coup à deux bandes qui paraît impossible. Mais, et surtout en politique, rien ne l'est vraiment.

 

 

Source : jdd.fr   26-04-2009

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