
À l'occasion d'un déplacement à Ornans, dans le Doubs, consacré au plan de relance, Nicolas Sarkozy a fermement recadré mardi la ministre du Logement Christine Boutin. Alors que cette dernière avait promis jeudi dernier qu'il n'y aurait plus aucune expulsion locative sans solution de remplacement, le président de la République s'est inscrit en faux en ce qui concerne les mauvais payeurs. "Je ne suis pas d'accord. Si on est de mauvaise foi, si on est malhonnête, je ne vois pas pourquoi la société viendrait vous aider", a tancé Nicolas Sarkozy, ajoutant qu'il veillerait à ce que "les choses fonctionnent correctement".
"Dans une période de crise, les gens sont très attachés à la justice et ils ont raison. La justice, c'est que quelqu'un qui est honnête ne doit pas être pénalisé parce qu'il est honnête, parce qu'on serait trop indulgent avec des gens malhonnêtes", a-t-il affirmé. "C'est ça, la justice. Que chacun soit assuré que, s'il fait des efforts, il sera récompensé, mais celui qui ne fait aucun effort, il n'y a aucune raison qu'il soit récompensé sur le dos des autres. C'est très important, y compris dans les logements sociaux", a conclu le chef de l'État.
Un jugement sans appel, qui intervient alors même que l'annonce faite par la ministre n'a guère convaincu les associations de défense des mal-logés. Sceptiques, ces dernières y ont vu un risque d'extension des hébergements temporaires au détriment d'un relogement stable.
Source : lepoint.fr 18-02-2009