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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 11:53




Dans ces temps difficiles ou chacun se pose des questions sur son avenir ou sur l'avenir de ses enfants, d'autres n'ont même plus ce choix là; ils vivent au jour le jour, se débattent ,avec les difficultés et "improvisent" leur vie en fonction des circonstances. D'autres encore, aidés par la chance ou par leur travail ou bien parce qu'ils se trouvent encore dans le bon créneau, parviennent à maintenir leur pouvoir d'achat, souvent avec beaucoup de mal.
En choisissant des exemples représentatifs de note siociété, le site "Eco89" a eu l'idée de passer "aux rayons X" les porte-monnaies de Français, que nous cotoyons tous les jours, sans bien savoir leurs problèmes.









75% des étudiants travaillent au cours de leurs études. A quoi leur quotidien ressemble-t-il? Pauline, 24 ans, étudiante et salariée, a accepté d'éplucher ses comptes.

 

Elle en a assez de jongler entre sa licence d'histoire-géographie à la fac de Nanterre (Paris X) et son job d'hôtesse d'accueil dans un centre culturel des Hauts-de-Seine (92).

 

Pauline a décidé cette année de s'inscrire en contrôle terminal : seules les notes des partiels de fin de semestre sont retenues et elle n'est pas obligée d'assister aux cours et travaux dirigés.

 

L'année dernière, chaque semaine, elle a travaillé 28 heures et devait assister à près de 25 heures de cours. Son emploi du temps était alors plutôt strict :

 

08h30 - 12h30 : Fac

13h30 - 15h30 : Fac

17h - 20h30 : Travail

 

Son samedi était entièrement consacré à son job. Restait le dimanche, « mais c'est le seul jour de la semaine où il n'y a pas de tarif réduit au cinéma ».

 

Pourquoi travailler autant ? "Avant, j'avais une très bonne bourse", explique-t-elle. De 2003 à 2006, elle recevait tous les mois 312,75 euros et ses frais d'inscriptions à la fac étaient pris en charge. Cette somme est la plus élevée -échelon 5- que peut recevoir un étudiant dont la bourse a été attribuée sur critères sociaux.

 

Cette aide ne lui suffisant pas, Pauline a ponctuellement fait un peu d'animation en cantine scolaire. Des cours loupés, pas mal de fatigue et voilà que ses résultats scolaires lui ont coûté cher : sa bourse a été suspendue car elle redouble cette année. Comme pour se justifier, elle précise que si elle est « mauvaise étudiante », c'est par manque de temps.

 

Pour elle, cette rentrée scolaire est particulière : elle a quitté le domicile familial et s'est inscrite en contrôle terminal à la fac. Elle va travailler 28 heures par semaine.

 

Revenus: 945 euros


Pour 25 heures hebdomadaires, Pauline perçoit 850 euros par mois.

 

La Caisse d'allocations familiales (CAF) lui verse 190 euros par mois pour l'aide au logement (APL) qu'elle partage avec son copain. Soit 95 euros.

 

Dépenses: 621 euros



Pauline s'est installé à Asnières avec son copain. « Une super occasion. On a entendu parler de l'appartement par des copains, ça a précipité mon départ de chez mes parents », précise-t-elle. Depuis le mois de mai, elle vit dans ce 45 m2 dont elle partage le loyer. Chacun paye 400 euros.

 

Pour l'électricité et le gaz, Pauline verse 45 euros par mois.

 

Ses autres dépenses mensuelles fixes concernent son forfait de téléphone portable (45 euros), sa carte de transport Imagin'R (41 euros), sa pilule contraceptive (10 euros) et ses cigarettes (20 euros). Pour son budget d'alimentation, Pauline dépense environ 60 euros .

 

Epargne: 50 euros


Sur sa situation financière, Pauline est plutôt sévère : « Je ne suis pas douée. Théoriquement, il me reste un an à galérer. Je passe les concours de l'enseignement cette année. L'année dernière, c'était fatiguant, à l'heure où les copains de fac rentrent ou vont boire un verre, j'allais bosser. Mais pour une étudiante, je ne me débrouille pas si mal. »
  

Lorsqu'elle vivait chez ses parents, Pauline était moins économe. Depuis le mois de mai, elle met 50 euros de côté sur son compte épargne.

 

Découvert: 400 euros


Si l'on retranche ses dépenses et son épargne, Pauline dispose tous les mois de 274 euros. Sauf qu'elle traîne depuis cet été un découvert de 400 euros. Une dette dont elle n'arrive pas à se débarrasser.

 

Le déménagement a été plus coûteux que prévu : « J'ai dépensé plus de 400 euros pour mon installation. Surtout pour acheter des produits d'entretien et plus de 150 euros pour les meubles. »

 

A cela, il a fallu ajouter les frais de réparation d'une chaudière récalcitrante : 150 euros.

 

Emprunt: 0 euro


Pour être « plus à l'aise » et en finir avec son découvert, Pauline a demandé un prêt à sa banque. « Ils ont dit non. Je ne suis pas assez solide financièrement. »

 

Autres dépenses


Pauline se défend d'avoir une vie dispendieuse. Elle ne va ni au restaurant ni boire des verres. « Trop cher ». Elle privilégie les soirées chez les copains. Pour les vacances, idem. Avec son petit ami, ils restent en famille, ça évite de payer des frais de location. « Et c'est agréable », note-t-elle.

 

Ses loisirs sont « gratuits » : piscine une fois par semaine. Pas trop de ciné ni de shopping.

 

L'année dernière, elle a passé son permis. 1200 euros versés en plusieurs fois. Elle l'a décroché.

 

Ses dépenses de santé ne sont pas énormes : « Je ne tombe jamais malade. En mai, je suis allée chez le médecin. Evidemment, c'est remboursé par la Sécu mais l'avance peut-être un peu lourde. » Tous les six mois, elle débourse 145 euros pour ses lentilles de contact. Non remboursés.

 

A la maison, Pauline a la télé. Donc, une redevance à payer : « Ah oui, c'est vrai… » 128 euros par an. Quand à l'abonnement Internet de 30 euros mensuels, il est pris en charge par son copain.

 

Système D ?


Ses parents ne lui donnent pas d'argent. Une sorte de contrat tacite : « Je ne leur demande rien depuis le début de mes études. Je ne veux pas être une charge. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ne m'aident pas. Ils me soutiennent et ont toujours été présents. »

 

Restaurateurs, ils lui donnent régulièrement de la viande ou des légumes, « pour bien manger ». Pour son installation, elle a reçu une machine à laver. Pauline précise d'ailleurs que si son appartement est si confortable, c'est grâce à eux.

 

Pour les vêtements, Pauline use d'un moyen commode : les copines, qui lui ouvrent les portes de leur garde-robe.

 

Quant à toutes les "petites" dépenses, ce sont celles qui fichent en l'air son budget: « Tous ces trucs -cadeaux d'anniversaire, bouquins, journaux- on se dit que c'est pas grave mais c'est ce qui enfonce. »

 

Après avoir fait ce bilan financier, Pauline paraît un peu surprise : « En faisant ce point, je me dis que si je règle ce découvert, ça ira forcément. Je me demande vraiment comment je m'arrange pour être dans le rouge tous les mois… »

 



Source : Eco89  octobre 2009

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