
Lors de sa dernière intervention télévisée, Nicolas Sarkozy avait émis une hypothèse à propos de la répartition des profits des entreprises privées : un tiers pour les actionnaires, un tiers pour l'investissement et un tiers pour les salariés. Cette hypothèse ne semble pas plaire du tout au Medef qui, mardi 17 février, par la voix de sa présidente, réplique qu'il n'est pas d'accord avec ce calcul !.. On en est pas d'ailleurs vraiment surpris !..
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a indiqué que les profits des entreprises se divisaient en deux, entre "les dividendes et l'auto-financement",et non en trois, selon la règle énoncée par le président Nicolas Sarkozy.
Dans de nombreuses entreprises, les syndicats, qui ont débuté les négociations salariales annuelles, réclament sans illusion d'appliquer la "règle" énoncée par le président: un tiers des bénéfices aux salariés, un tiers aux actionnaires, un tiers réinvesti.
"Les profits distribuables se décomposent en deux: en dividendes qui doivent être versés à l'actionnaire, et en auto-financement qui sert soit à l'investissement, soit pour renforcer les fonds propres",a souligné Laurence Parisot, lors de sa conférence de presse mensuelle.
Et "seul l'actionnaire peut décider du montant des dividendes" car cela relève de son "droit de propriété",a-t-elle ajouté, sous-entendant qu'il n'était ni du ressort de l'Etat, ni des syndicats d'en décider.
Pour la présidente du Medef, les entreprises françaises "n'ont pas à rougir de la part de valeur ajoutée consacrée à la rémunération du travail".
Ainsi en 2007, "72 milliards d'euros ont été versés aux actionnaires", "672 milliards à la masse salariale" et "147 milliards ont servi à l'auto-financement" des entreprises, a-t-elle détaillé.
Les mécanismes de la participation et de l'intéressement, "qui ne sont pas issus du profit distribuable" mais "de la valeur ajoutée, en amont " du compte de résultat, "ont représenté 15 milliards d'euros", a-t-elle poursuivi.
Sur le fond, c'est quand même la présidente du Medef qui semble avoir "raison". C'est effectivement l'actionnaire, en tant que co-propriétaire de l'entreprise, qui décide du montant des dividendes à distribuer. A moins que l'on fasse une loi, qui serait bien spécifique à la France, spécifiant qu'on lui enlève ce droit ? Nul doute qu'il serait alors bien enclin à enlever son argent ?