
On se souvient de la proposition faite par le Ministre Eric Besson la semaine dernière qui consistait à promettre aux clandestins arrivés en France des papiers "officiels" s'ils dénonçaient leur passeur. La philosophie de cette proposition avait déclanché une certaine polémique tant à gauche qu'à droite. Puis Rama Yade a donné son sentiment, en mettant en avant des arguments qui sont pour le moins sensés.
"Il faut faire très attention à ce que ceux qui prennent le risque (...) de dénoncer des passeurs se trouvent dans une situation où ils risquent leur vie", affirme la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme dans un interview donné le 15 fevrier dernier. Le ministère de l'Immigration a publié une circulaire permettant aux sans-papiers d'être régularisés s'ils "coopèrent" avec les forces de l'ordre.
Eric Besson a signé le 5 février une circulaire permettant de régulariser les sans-papiers qui décideraient de "coopérer" avec les forces de l'ordre afin de neutraliser les filières d'immigration clandestine. Plusieurs associations se sont inquiétées des risques de représailles sur les témoins eux-mêmes ou leurs familles.
Vigilance
"Il faut faire très attention à ce que ceux qui prennent le risque (...) de dénoncer des passeurs se trouvent dans une situation où ils risquent leur vie", a mis en garde la secrétaire d'Etat, interrogée sur Canal+. "Il faut faire très attention à ça, parce que ça veut dire que le but ne serait pas atteint".
"Quand on est secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme on ne peut pas regarder certaines mesures avec les yeux de Chimène, il y a toujours une certaine vigilance que j'observe", a expliqué Rama Yade pour justifier son commentaire.
Elle s'est par ailleurs dit "heureuse" de ce qu'Eric Besson ait rejeté le terme "délation" pour parler de son dispositif. "C'est très important de faire attention aux mots pour éviter de jeter de l'huile sur le feu", a-t-elle observé.