Et de quatre ! Quatre médailles d’or et quatre records olympiques. Pas de repos pour les braves ni pour le Marchand de rêve ! Il est apparu les traits tirés. Léon savait que le danger de cette semaine résidait dans l’enchaînement de ses différentes courses, séries comme finales. Il savait qu’il pouvait arriver exsangue sur sa compétition d’aujourd’hui, le 200 mètres 4 nages, une distance qu’il maîtrise parfaitement. Il en détient les deux derniers titres mondiaux en 2022 et 2023.

Jeudi 1^er Août, après sa qualification en demi-finales, il l’avait confié : « Je vais essayer de récupérer maintenant, je n’ai plus de jus. Je suis un peu séché. Il faut que je fasse une grosse nuit, que je mange bien, que je m’hydrate et ça va le faire. » La veille, après son doublé historique, il s’était couché vers 4 heures du matin. Un endormissement retardé par les obligations de remises de médailles et de conférence de presse.

Le réveil à 8 heures a été ardu. « Mentalement et physiquement, ça piquait un peu, disait-il. Mais bon, je suis tellement heureux. » Même l’entraîneur de l’équipe de France, Denis Auguin, le reconnaissait : « il avait une tête de déterré quand il est arrivé à la piscine. À l’échauffement, il nous a sorti : « Je suis fatigué, je nage comme une merguez ». Dans cette situation, c’est la tempête qui sévirait dans la tête de n’importe quel nageur : Pas Léon ! « Il est d’une tranquillité, d’une confiance en lui qui est incroyable », s’étonne encore Denis Auguin.

Il faut dire que, depuis dimanche dernier, le garçon a découvert une autre façon de le porter sur l’eau. L’enthousiasme d’une nuée de supporters acquise à sa cause qui le pousse avec l’énergie de la vague de Teahupoo. Longtemps timoré quant aux contacts avec la foule, le Français s’appuie désormais sur l’amour que lui témoigne le public. Pour preuve, c’est en chœur que les 17 0000 spectateurs de Paris La Défense Arena, ont pris l’habitude de chanter le refrain de « que je t’aime » de Johnny Halliday. Comment le jeune homme pourrait-il rester insensible quand la France entière s’arrête de respirer pour le voir Léon ? Et triompher…

Durant ces derniers mois, et depuis le début de ces Jeux, il s’était entouré d’une bulle de protection. Léon avait du mal à gérer sa célébrité émergente. Mal à l’aise d’être l’objet de tous les regards. « L’an dernier aux championnats de France 2023, il n’était pas prêt à accepter cette fascination qu’il exerce désormais sur les gens, rappelle Thomas Sammut, son préparateur mental. Il se sentait trop exposé. Il avait besoin d’être protégé.

On est peut-être allé un peu loin, reconnaît aujourd’hui Thomas Sammut, mais c’était nécessaire ! On en a parlé avec Léon. Une armure c’est aussi lourd à porter et parfois énergivore. C’est important de revenir à quelque chose de plus naturel. Il s’est rendu compte qu’en fait, il n’y avait pas de danger, ajoute Sammut. Depuis quelque temps, il fait évoluer son côté introverti. Il a su s’apprivoiser et apprivoiser le public. »

Le charmer surtout. Avec sa bouille de petit Prince de Saint-Exupéry Exupéry, son sourire et sa simplicité. Son talent aussi ! « Il se rend compte que son parcours est très inspirant, notamment pour les jeunes, ajoute Sammut. Car Léon est un jeune ordinaire qui fait des choses extraordinaires. »

Comme si c’était donné à monsieur tout le monde de décrocher 4 médailles d’or sur le 400m 4 nages, sur 200m papillon, le 200m brasse, et le 200m 4 nages en établissant à chaque fois un record olympique. Ce qui est sûr, c’est que Léon incarne la France qui gagne, celle qui se réjouit et qui vibre à l’unisson. Chaque Français se rappellera, même dans plusieurs années, où il se trouvait quand le Roi Léon a été couronné d’or.

Source : ParisMatch.com  02-08-2024

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