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Les élections européennes du 9 juin dernier ont mis en lumière un certain nombre de problèmes dont nous connaissions l’existence depuis bien des mois. Les oppositions systématiques, les manifestations de rue, la « bordelisation » organisée par la France Insoumise, le chahut permanent à l’Assemblée, la complicité de certains médias, c’est tout cela qui a conduit à une détestation du Président Macron à un niveau encore jamais atteint.
A cela s’ajoute un rejet de toute la classe politique, nationale ou locale, en qui les Français n'ont plus aucune confiance. Quels sont les faits qui ont amené cette situation ? L’inflation et la question du pouvoir d’achat, l’immigration, la réforme des retraites, les lois nouvelles sur l’indemnisation du chômage, …
Les oppositions des extrêmes à gauche ou à droite font mine d’oublier que notre pays fait face à une dette de plus de 3 000 milliards d’euros ; que le « quoi qu’il en coûte » mis en place durant la période du Covid a conduit à une redistribution dont le niveau était inédit. PME, agriculteurs, commerçants, artisans, et bon nombre de salariés ont très vite oublié que durant cette période critique le gouvernement, les régions ou les départements et les communes ont tout mis en œuvre pour protéger la majorité des Français.
Mais les Français ont la mémoire courte. Les appareils politiques ont tôt fait de revenir à leur activité favorite : la conquête du pouvoir, les places au Parlement, les grenouillages de partis afin de parvenir à être le premier, les trahisons destinées à régler les comptes du passé.
Les Français détestent toutes ces combines même si, souvent, ils en sont les observateurs passifs voire même, pour certains, les complices.
Depuis trois jours la campagne pour les élections législatives est lancée. Elle sera très courte et les électeurs devront choisir entre trois blocs :
** L’extrême gauche sous l’étiquette « Nouveau Front Populaire » ; une coalition menée par la France Insoumise à laquelle se sont ralliés le PS, le PC et les écologistes
** L’extrême droite avec le RN rejoint, ces derniers jours dans la plus grande confusion, par une partie des Républicains menés par Eric Ciotti.
** Un bloc central constitué par la majorité présidentielle qui pense rallier une partie des Républicains et sans doute une fraction des électeurs de Raphaël Glucksmann qui n’ont pas accepté le ralliement du PS au Nouveau Front Populaire et surtout qui détestent cordialement Jean-Luc Mélenchon.
Cette courte campagne donne lieu à une avalanche de promesses auxquelles se mêle beaucoup de démagogie, voire même de mensonges. Les Français pourront-ils démêler le vrai du faux ? Les éléments qui suivent devrait les aider à faire leur choix.
EXTRÊME GAUCHE : « LE NOUVEAU FRONT POPULAIRE »
Cette coalition a été mise en place en un temps record sous la houlette de LFI. Le Parti Socialiste avait pourtant juré qu’il ne ferait jamais plus alliance avec le LFI de Jean-Luc Mélenchon mais, après trois jours de débats, François Hollande, Carole Delga et même Raphaël Glucksmann, les « anti-Nupes » les plus forcenés, soutiennent le Front Populaire.
Les principales mesures préconisées par cette formation sont presque toutes issues du programme de la Nupes
** Abrogation immédiate des réformes des retraites, de l’assurance chômage et de l’immigration. Pour les retraites ce sera 60 ans (mais est-ce pour tout le monde ?)
** Augmentation du SMIC à 1 600 Euros net
** Blocage des prix des produits de première nécessité (alimentation, énergie, carburant)
** Hausse de 10% du point d’indice des fonctionnaires
** Rétablissement de l'impôt sur la fortune
** Engagement vers une VIème République avec instauration des élections à la proportionnelle et suppression du 49-3 dans la Constitution.
Aucun chiffrage précis pour ce programme encore un peu flou (en particulier sur le blocage des prix : quels produits, quels prix, ???). « On prendra aux riches » répondent en chœur les leaders du Nouveau Front Populaire pour qui tout cela ne semble pas être un problème.
Bon nombre d’électeurs du PS, Glucksmann en tête, se sentent trahis par cet accord qui fait la part belle à LFI. Certains à gauche manifestent violemment leur désaccord tel Philippe Val, Directeur de Charlie Hebdo : « La gauche est retombée dans la poubelle de la Nupes »
Car derrière cet accord, négocié à la va-vite, c'est Jean-Luc Mélenchon qui tire les ficelles. Un Jean-Luc Mélenchon qui ne désire qu'une seule chose : démolir le système pour mettre en place sa VI ème République qu'il est le seul à connaitre.
DROITE
C’est évidemment le Rassemblement National qui mène le bloc pour lequel Jordan Bardella refuse l’appellation d’extrême droite.
Rassemblement National
Jordan Bardella très confiant après ses résultats aux élections européennes, se voit très bien Premier Ministre avec une majorité absolue à l’Assemblée ? Il a su mener une opération de charme qui a fait oublier les travers du parti d’extrême droite. Mais Marine Le Pen veille et continue de penser que tous les maux du pays n’ont qu’une seule origine : l’immigration.
Comme pour le bloc d’extrême gauche les promesses du Rassemblement National sont, au moins pour certaines, totalement démagogiques ou particulièrement floues :
** Baisse de la TVA de 20 à 5.5% sur les produits énergétiques : carburants, gaz, électricité. (application immédiate)
** Suppression de certaines niches fiscales
** Baisse de 2 Milliards d’euros de la contribution de la France à l’Europe
** Restauration des peines plancher en matière de stupéfiants
** Suspension des allocations familiales aux parents de mineurs délinquants
** Suspension du droit du sol
** Suppression de la TVA sur produits de première nécessité (dans un 2ème temps)
** Retour des étrangers délinquants dans leur pays d’origine
** Flou sur les retraites (60 ans ou 62 ??)
** Flou sur la suppression de l’aide médicale d’état
Au sujet de l’immigration, qui reste un des thèmes majeurs du RN, les nouvelles dispositions prévues ne sont pas très précises non plus. Elles consistent en un repli de la France sur elle-même : dérogation demandée à l’UE, restructuration de Frontex, …. L’immigration « zéro » prônée par Marine Le Pen il n’y a pas si longtemps n’est-elle plus d’actualité ? Les Français ont bien compris qu’il s’agit la d’une option stupide. Les Syndicats agricoles ont fait savoir qu’ils comptaient sur 200 000 emplois saisonniers composés essentiellement d’étrangers et, par ailleurs nos universités accueillent près de 90 000 étudiants étrangers.
Coté politique économique le Rassemblement National n’a toujours pas évolué. La seule certitude : la baisse de l’immigration règlera tous les autres problèmes.
Les Républicains
La crise qui secoue Les Républicains après l’annonce d’Eric Ciotti de ralliement au RN risque fort d’être la dernière. Elle se terminera devant les juges et le parti ne s’en relèvera pas.
Les Républicains qui, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, votent les textes importants du gouvernement se sont obstinés à rester dans l’opposition en pensant qu’ils pourraient, un jour, redevenir un parti de gouvernement.
La démarche solitaire d’Eric Ciotti a au moins le mérite de la clarification.
Le parti est coupé en deux. Certains auront la protection du RN, les autres sont condamnés à faire cavalier seul mais avec une image bien dégradée !...
Reconquête
Marion Marechal tête de liste de Reconquête, le parti d’Eric Zémour, avait surpris.
Le score fait aux élections européenne (un peu plus de 5%) a permis à Reconquête d’obtenir 5 sièges. Au lendemain de cette élection, Marion Maréchal prend contact avec RN pour mettre au point une alliance pour les législatives. Colère de Zémour et exclusion de Marion Maréchal ;
Zémour et Le Pen se détestent cordialement et personne n’airait évidemment compris un rapprochement électoral.
MAJORITE PRESIDENTIELLE
Le bloc de la majorité présidentielle dont la campagne sera menée par Gabriel Attal présente un programme basé sur deux thèmes : les classes moyennes et l’autorité.
Moins de promesses que pour les oppositions car, évidemment, bon nombre de projets sont déjà engagés.
** Triplement de la prime de la valeur (prime versée par l’employeur et exonéré de charges fiscales et sociales). La prime passe de 3 000 à 10 000 euros.
** Indexation des retraites sur l’inflation
** Baisse de 15% des factures d’électricité à partir de l’hiver prochain
** Achat groupé pour les fournitures scolaires
** Complémentaire santé à 1 euro par jour pour ceux qui ne sont pas couverts
** Doublement du nombre de véhicules électriques en leasing social
** Exonération des frais de notaire pour les primo-accédants lors d’un achat d’un bien en dessous de 250 000 euros
** Les mineurs de plus de 16 ans récidivistes seront jugés comme des adultes
** A l’horizon 2027, et dans le cadre de l’environnement, seront créés 200 000 emplois et 400 usines
Le Président de la République a pris la décision de dissolution de l’Assemblée nationale pour une raison majeure : la majorité présidentielle ne disposait pas de la majorité à l’Assemblée. La question que doivent se poser les électeurs du 30 juin prochain s’ils se soucient de l’avenir du pays, est donc claire : quel bloc doit-il être majoritaire dans la prochaine assemblée
** L’extrême gauche avec le « Nouveau Front Populaire » et un Premier Ministre qui pourrait être Jean-Luc Mélenchon
** L’extrême droite du Rassemblement National avec un Premier Ministre Jordan Bardella sans aucune expérience
** Le centre droit avec la majorité présidentielle et un Premier Ministre Gabriel Attal.
Jean-Pierre ECHAVIDRE