La prise de parole du Président de la République sur l'autonomie de l'île de Beauté était attendue. Face aux élus insulaires, Emmanuel Macron a défendu l'autonomie de la Corse et la reconnaissance de ses « spécificités ».
Devant l'Assemblée de Corse, à Ajaccio, Emmanuel Macron a proposé jeudi 28 septembre un nouveau statut pour le territoire, amorçant un « changement profond dans la relation entre l'État et la Corse ». Le président de la République a exprimé son désir de donner une « autonomie à la Corse dans la République », précisant que cela ne signifiait « ni être contre l'État ni être sans l'État », mais consistait plutôt à donner à la collectivité un « droit d'adaptation ». Il a également déclaré être favorable à la reconnaissance des « spécificités » de l'île-montagne et a proposé son « entrée dans notre Constitution », en tant que communauté insulaire historique, linguistique et culturelle.
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Cette position marque un changement de ton important envers les nationalistes corses et s'explique en partie par les violences et les événements récents, notamment l'agression mortelle d'Yvan Colonna par un codétenu djihadiste en 2022, qui a incité Emmanuel Macron à se réconcilier avec les forces politiques au pouvoir. Avec ces annonces, il entend « refermer une page marquée par des heures sombres ». « Nous devons avancer », a-t-il répété sous les applaudissements.
Un délai de six mois
Emmanuel Macron a donné aux élus corses six mois pour élaborer un « texte constitutionnel » et un texte organique, avant d'organiser une consultation auprès des Corses, puis de solliciter l'accord du Sénat et de l'Assemblée nationale.
Dans son discours de vingt minutes, le dirigeant français a aussi abordé diverses préoccupations, notamment la préservation de l'environnement, la pression foncière, la gestion des déchets, le développement économique et les investissements de l'État. Cependant, il n'a pas évoqué deux revendications des nationalistes : la coofficialité de la langue corse avec le français et la création d'un « statut de résident » conditionnant l'achat de biens immobiliers, deux demandes jusqu'alors rejetées par l'exécutif.
Source : LeJDD.fr 28-09-2023
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