Le ministère français des Affaires étrangères a réagi aux récents propos de l’ambassadeur de Chine en France. Lu Shaye a notamment remis en question l’appartenance de la Crimée à l’Ukraine.

La France s’est insurgé des propos de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye. Ce dernier n’a pas voulu reconnaître la souveraineté des pays issus de l'Union soviétique, questionnant l’appartenance de la Crimée à l’Ukraine. De quoi faire réagir le ministère français des Affaires étrangères. Dans un communiqué, le Quai d’Orsay dit avoir « pris connaissance avec consternation » des dires de l’ambassadeur chinois. Paris a ainsi demandé à Pékin de clarifier sa position, espérant que celle-ci ne s’accorde pas à celle de Lu Shaye.

Qu’a dit l’ambassadeur de Chine à Paris ?

Vendredi 21 avril au soir, auprès de LCI, l’ambassadeur de Chine en France a jugé que les Etats de l’ex-URSS « n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain ». Au sujet de la Crimée, Lu Shaye a estimé que cette idée dépendait de la perception de l’Histoire. Selon le diplomate chinois, « la Crimée était tout au début à la Russie » : « C'est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l'Ukraine dans l'époque de l'Union soviétique. »

Il a également plaidé pour arrêter de « chicaner » sur la question des frontières post-soviétiques, appelant à se concentrer sur un accord pour « réaliser le cessez-le-feu » entre Moscou et Kiev.

Le rappel de Paris

En réponse, le Quai d’Orsay a tenu à rappeler sa version de l’Histoire, où l’Ukraine est reconnue avec « des frontières incluant la Crimée en 1991 par la totalité de la communauté internationale, Chine comprise, à la chute de l'URSS comme nouvel État-membre des Nations unies ». Et, au contraire, l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 est considérée comme « illégale au regard du droit international ».

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, Pékin n’a jamais condamné explicitement l’offensive menée par Moscou, tout en se disant officiellement neutre. Le président chinois Xi Jinping n’a jamais dialogué avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, mais entretient au contraire des relations proches avec Vladimir Poutine. Xi Jinping s’est rendu en mars en Russie à la rencontre du chef du Kremlin.

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