Des moines fidèles à Moscou sommés de quitter un monastère emblématique à Kiev
Les autorités ukrainiennes ont demandé à des ecclésiastiques de l'Église orthodoxe affiliée à Moscou de quitter la laure des Grottes de Kiev.
Ses bulbes dorés couronnent la capitale ukrainienne depuis près de dix siècles. La laure des Grottes de Kiev, «le Mont-Saint-Michel de l'Orthodoxie», comme le présente l'historien des religions Jean-François Colosimo, est âprement disputé. Ce complexe architectural fondé au XIe siècle, qui s'étend sur vingt hectares sur les rives du Dniepr, abrite l'une des plus importantes communautés monastiques ukrainienne, environ 200 moines. Mais ils relèvent du patriarcat de Moscou, dirigé par le patriarche Kirill, fidèle zélateur de «l'opération militaire spéciale».
En Ukraine, trois communautés de rites byzantins cohabitent : les Gréco-Catholiques, liés à Rome depuis le XVIe siècle, l'Église orthodoxe d'Ukraine (EOU), qui est autocéphale, c'est-à-dire indépendante, depuis 2019, et l'Église orthodoxe ukrainienne qui relève du patriarcat de Moscou (EOU-PM). Cette dernière, affectataire de la laure de Kiev, est soupçonnée par les autorités ukrainiennes de collusion avec le Kremlin. En mai, sous pression, un synode proclamait l'indépendance de l'EOU-PM du patriarcat de Moscou.
«Mais il n'existe pas d'instruments pour mesurer ces déclarations», souligne l'historien, directeur des éditions du Cerf. Volodymyr Zelensky avait annoncé, début décembre, un projet de loi qui doit limiter l'activité des organisations religieuses «affiliées» à la Russie, donc de l'EOU-PM, et interdit la célébration de la messe de Noël dans la cathédrale par les ecclésiastiques du patriarcat de Moscou. En sus, les services de sécurités ukrainiens (SBU) ont fouillé la laure, accentuant la pression des autorités. Le 10 mars, le ministère de la culture, pour «violation (des règles) dans l'utilisation de biens de l'État, résilie le bail et demande le départ des moines avant le 29 mars.
Les fidèles abandonnent le patriarcat de Moscou
Mais ce 30 mars, certains y demeuraient toujours et célébraient des messes devant plusieurs fidèles. «Personne ne va tirer personne par les pieds, il n'y aura pas d'expulsion par la force, tout se fera dans le respect de la loi», a affirmé Oleksiï Danilov, secrétaire du Conseil ukrainien de sécurité nationale ce 30 mars. «C'est une opération symbolique, qui signifie que les représentants du patriarcat de Moscou sont désormais indésirables en Ukraine, car le patriarcat de Moscou soutient la guerre de Poutine», estime Jean-François Colosimo.
«Lorsque le patriarche Bartholomée (primat de l'Église orthodoxe de Constantinople, NDLR) proclame l'autocéphalie de l'Église d'Ukraine, Moscou brise la communion avec Constantinople», explique l'historien des religions. Depuis 2019, des prêtres et des fidèles, qui relevaient jusqu'à présent du patriarcat de Moscou, rejoignent l'Église autocéphale. Mais le transfert des lieux de cultes est moins évident. «Parfois, ça va même jusqu'aux coups de poing», assure le spécialiste des religions. Ce phénomène, difficile à comptabiliser, s'est accentué avec l'agression russe.
«À terme, le patriarcat de Moscou sera déclaré persona non grata en Ukraine», prévoit Jean-François Colosimo. L'État aidant l'Église autocéphale à saisir les lieux de cultes aujourd'hui affectés à l'EOU-PM. «En guerre, les agents de la puissance ennemie sont des ennemis eux–mêmes. Si les fidèles sont là par usage, les hiérarques ont tous été nommés par Moscou», ajoute l'expert pour qui la guerre en Ukraine est également religieuse, Vladimir Poutine voulant reprendre Kiev, lieu du baptême de Vladimir Ier, prince de Kiev, en 988 dont la conversion amena la conversion de son peuple.
Présidence russe à l'ONU : « Une faillite » pour Volodymyr Zelensky
Samedi, la Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d'avril. Ce qui a provoqué la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé la "faillite" des Nations unies où la Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d'avril.
"Il est difficile d'imaginer quelque chose qui prouve (davantage) la faillite complète de telles institutions", a lancé dans son message du soir M. Zelensky. "Il n'y a aucune forme de terreur que la Russie n'ait déjà exercée", a-t-il poursuivi, appelant à une "réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l'ONU".
Cette "réforme qui se fait évidemment attendre consiste à empêcher un Etat terroriste (...) de détruire le monde. Les terroristes doivent perdre, doivent être tenus pour responsables de la terreur et ne présider nulle part", a martelé Volodymyr Zelensky.
Son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba avait auparavant qualifié de "gifle" donnée à "la communauté internationale" la présidence russe, des Occidentaux parlant quant à eux de "poisson d'avril".
"Les membres actuels" de l'organe exécutif de l'ONU doivent "contrecarrer toute tentative" de la Russie d'"abuser de sa présidence", avait exhorté M. Kouleba qui, déjà jeudi, avait fustigé cette "mauvaise blague".
"La Russie a usurpé son siège ; elle livre une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour enlèvement d'enfants", avait-il tempêté.
Lavrov aux commandes
Ces critiques de la part de Kiev n'ont toutefois pas empêché Moscou d'assurer que sa délégation à l'ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
"Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil (de sécurité) sur +Un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies+. Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov", a même déclaré jeudi à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova.
Elle a souligné que M. Lavrov comptait aussi présider une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril.
"Humiliant"
Les soutiens diplomatiques de Kiev, en premier lieu les Etats-Unis, se sont rapidement élevés contre une telle position.
"Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l'attention de ses tentatives de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent", a commenté jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
"Un pays qui viole de façon flagrante la Charte de l'ONU et envahit son voisin n'a pas sa place au Conseil de sécurité", a-t-elle lancé.
La Russie va mobiliser 400.000 soldats, selon le renseignement britannique
Vladimir Poutine, dont les troupes peinent à mener une percée décisive dans le Donbass (Est), s'apprêterait à recruter 400.000 nouveaux soldats, a prévenu le renseignement britannique jeudi 30 mars, dans son brief quotidien. En septembre dernier, 300.000 Russes avaient été contraints de s'engager sous les drapeaux russes pour pallier les pertes en Ukraine. Pour y échapper, près de 700.000 Russes s'étaient enfuis, selon Forbes.
Pour éviter le même scénario, le Kremlin pourrait présenter cette campagne de recrutement comme reposant sur le volontariat. «Il est très peu probable que la campagne attire 400.000 véritables bénévoles», souligne toutefois le renseignement britannique. En comptant les tués et les blessés, le renseignement américain évalue les pertes russes à 188.000 soldats, selon une dernière estimation de la fin du mois de janvier.
«La première vague a été non anticipée et conduite dans des conditions chaotiques. Il fallait recruter vite, massivement, avec des listes de réservistes périmées et des objectifs à remplir au niveau régional. Les rafles indiscriminées d'hommes en étaient la conséquence», rappelait Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques, début mars. Pour cela, les listes d'hommes mobilisables ont été numérisées et une base de données unifiée doit voir le jour le 1er avril 2024.
Anna Colin Lebedev soulignait également que le Kremlin n'aurait pas besoin d'un nouveau décret ou d'une nouvelle annonce pour reprendre sa mobilisation. Il pourrait demander aux autorités locales de convoquer les hommes en âges de porter les armes pour des «vérifications», les mobilisant ensuite. «Le pouvoir central a délégué aux régions la responsabilité de tout ce qui se passe par rapport à la mobilisation» ajoutait-elle auprès du Figaro .
Une telle mobilisation serait utile militairement à la Russie, si la qualité de l'entraînement est importante, et si elle dispose de suffisamment d'équipements modernes pour les envoyer au front. L'Ukraine, elle, a annoncé une «contre-offensive de printemps» et a renforcé ses troupes aux alentours de Bakhmout, une ville du Donbass qui subit les assauts russes depuis mai dernier. L'arrivée de chars occidentaux, si elle est massive, pourrait être décisive. Les premiers chars Léopard 2 ont déjà été livrés. Sur plusieurs réseaux prorusses, un accroissement des activités ukrainiennes autour de Zaporijjia est scruté de très près.
Macron en Chine pour travailler avec Xi «dans le sens d'un retour de la paix»
Le voyage du chef de l'État le conduira à Pékin mais aussi à Canton, a annoncé l'Élysée, assurant qu'Emmanuel Macron était «attaché au maintien d'un dialogue constant et exigeant avec la Chine».
Le président français Emmanuel Macron profitera de sa «visite d'État» en Chine du 5 au 8 avril pour «travailler» avec son homologue chinois Xi Jinping «dans le sens d'un retour de la paix» en Ukraine, a déclaré ce vendredi 24 mars l'Élysée.
Le voyage du chef de l'État le conduira à Pékin mais aussi à Canton, a annoncé la présidence française, assurant qu'Emmanuel Macron était «attaché au maintien d'un dialogue constant et exigeant avec la Chine».
Ce déplacement début avril avait été annoncé fin février par le président, mais les dates et les villes concernées n'avaient pas encore été dévoilées. «Les présidents français et chinois auront des échanges approfondis sur la guerre en Ukraine pour travailler dans le sens d'un retour de la paix et ce dans le respect du droit international, en particulier la souveraineté de l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a expliqué l'Élysée.
Visite de Xi en Russie
Xi Jinping s'est rendu cette semaine en Russie où il a affiché son soutien appuyé au président russe Vladimir Poutine face aux Occidentaux. Juste avant, Pékin avait pourtant tenté de se poser en médiateur dans le conflit ukrainien en avançant ses propres propositions de paix.
La France comptait de son côté pousser la Chine, qui n'a jamais dénoncé l'invasion russe de l'Ukraine, à user de son influence sur Moscou pour convaincre Vladimir Poutine de s'asseoir à la table des négociations avec Kiev. Selon la présidence française, les discussions début avril «porteront également sur les crises internationales au Moyen-Orient, en Afrique et sur les tensions dans la zone Indopacifique».
«La réouverture de la Chine après la pandémie offre l'opportunité de relancer la dynamique des relations franco-chinoises sur tous les volets, au moment où les tensions et les crises internationales nécessitent plus que jamais de redonner un horizon à ce partenariat stratégique», fait-elle valoir. «La visite déclinera trois volets principaux : les questions stratégiques et crises internationales, la coopération face aux grands défis mondiaux, et les relations économiques», ajoute-t-elle.
Comme l'a annoncé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse vendredi à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sera présente «sur une partie du programme» au nom de «l'unité européenne», «préalable indispensable à la construction d'un partenariat équilibré avec la Chine». «Il s'agira aussi de donner une nouvelle impulsion à la coopération franco-chinoise face aux enjeux globaux pour lesquels un engagement fort de la Chine est indispensable compte tenu de l'impact de son développement sur le reste de la planète», comme le climat et la biodiversité, a expliqué l'Élysée.
Les Mulliez engagent le retrait de Russie de Leroy Merlin
Treize mois après l'invasion russe en Ukraine, Leroy Merlin jette l'éponge et consent à quitter la Russie. Le géant français du bricolage, propriété de la famille Mulliez, a annoncé vendredi son intention de céder le contrôle des 113 magasins qu'elle détient dans le pays « au management local ». Cela doit « permettre de préserver les emplois des 45.000 collaborateurs et de pérenniser l'activité de l'entreprise au service des habitants », précise Adeo, maison mère de Leroy Merlin. Présent depuis dix-huit ans en Russie, Leroy Merlin est l'un des groupes tricolores les plus exposés à ce pays, où il réalise 20 % de son activité mondiale.
Ce retrait est un revirement stratégique majeur pour l'AFM (Association familiale Mulliez). Présente en Russie avec trois de ses enseignes, Auchan, Decathlon et Leroy Merlin, l'AFM avait toujours refusé de quitter la Russie. Cela lui a valu des salves de critiques. Il y a un an, les photos d'un magasin Leroy Merlin bombardé en Ukraine ont poussé des salariés à demander un retrait de Russie. De son côté, le distributeur Auchan, qui compte 230 magasins en Russie (10 % de son chiffre d'affaires), a toujours assumé de rester présent sur place, pour assurer sa mission de nourrir la population russe. Quant à Decathlon, l'enseigne de sport qui fait aussi partie de la galaxie Mulliez, a suspendu il y a un an son activité, et fermé ses 60 magasins russes, faute de réussir à les approvisionner. Fin janvier, le quotidien russe RBK évoquait une recherche de repreneur par le détaillant d'articles de sport pour sa filiale locale. Mais Decathlon n'a pas confirmé ce projet de retrait.
La Russie adopte une nouvelle doctrine de politique étrangère et qualifie l'Occident de menace existentielle
La Russie a adopté, vendredi, une nouvelle doctrine de politique étrangère, qui entérine la rupture du pays avec l'Occident. Signé par le président Vladimir Poutine, le document de 42 pages, publié sur le site du Kremlin, prophétise une « ère de changements révolutionnaires » et énumère les diverses priorités de Moscou en matière de relations internationales. Dans ces pages, il est écrit que l'Occident est une « menace existentielle » pour la sécurité du territoire et que les États-Unis sont les « chefs d'orchestre de la ligne antirusse ». Il est aussi estimé que la plupart des États européens poursuivent une « politique agressive » visant à fragiliser la souveraineté russe. « De façon générale, la politique de l'Occident visant à affaiblir la Russie par tous les moyens est caractérisée comme une guerre hybride d'un nouveau genre », a résumé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Avant de ratifier ce texte à l'issue d'une réunion de son Conseil de sécurité nationale, Vladimir Poutine a indiqué que celui-ci constituait « une base doctrinale solide pour la suite de (leurs) travaux ». Ces changements sont justifiés par de récents « bouleversements sur la scène internationale ».
Ceux-ci pousseraient en effet la Russie à adapter sa stratégie, selon cet ancien membre du KGB. Il a formulé le souhait de renforcer les liens unissant la Russie à ses « partenaires constructifs » et de créer « les conditions nécessaires pour que les États inamicaux abandonnent leur politique hostile à l'égard de notre pays ».
Approfondir les liens avec l'Asie
Les puissances de l'Otan ont instauré de lourdes sanctions économiques contre Moscou, dès le début de l'invasion de l'Ukraine. La Russie accuse en retour Washington et ses alliés de livrer une guerre par procuration, en fournissant notamment des armes à Kiev.
Dans ce contexte d'isolement en Occident, la Russie cherche à se rapprocher économiquement et diplomatiquement de l'Asie, notamment de la Chine, une priorité qui se reflète dans la nouvelle doctrine. « L'approfondissement global des liens et de la coordination avec les centres mondiaux de pouvoir et de développement souverains amis situés sur le continent eurasien revêt une importance particulière », peut-on lire dans ce nouveau document, dans un chapitre consacré à la Chine et à l'Inde.
Anniversaire de la libération de Boutcha : Zelensky promet de libérer l'Ukraine du « mal russe »
Il y a un an, l'armée russe se retirait de la ville de Boutcha, en Ukraine, laissant derrière elle de nombreux morts parmi la population civile.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a juré vendredi de vaincre le "mal russe" à l'occasion du premier anniversaire du retrait russe de Boutcha, ville martyre devenue un symbole criant "des atrocités" imputées aux troupes de Moscou.
Le Haut-Commissaire des droits de l'homme, Volker Türk a pour sa part dénoncé depuis Genève de graves violations des droits humains devenues "scandaleusement routinières" treize mois après l'invasion russe de l'Ukraine.
Le président ukrainien a lui, depuis Boutcha promis la victoire aux siens après avoir plus tôt dans la journée juré de "punir tous les coupables" du massacre. "Nous allons gagner c'est certain, le mal russe tombera, justement ici en Ukraine et ne pourra plus se relever", a-t-il martelé depuis cette banlieue de Kiev devant les Premiers ministres croate Andrej Plenkovic, slovaque Eduard Heger, slovène Robert Golob et la présidente moldave Maia Sandu.
Un massacre commis sur des civils
Le 31 mars 2022, l'armée russe se retirait de la région de Kiev, un mois après avoir lancé l'invasion du pays sur ordre du président Vladimir Poutine. Deux jours après le retrait, le massacre était connu.
Des journalistes de l'AFP ont découvert à Boutcha le 2 avril des carcasses calcinées de véhicules, des maisons détruites et surtout, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, les cadavres de vingt hommes en civil, dont l'un avait les mains liées dans le dos.
Ces scènes ont choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant des exécutions sommaires de civils. Le Kremlin lui dément toute implication et évoque une mise en scène.
Lors de sa visite sur place deux jours après la découverte, le président Zelensky, visiblement bouleversé, avait dénoncé "des crimes de guerre" qui seront "reconnus par le monde comme un génocide".
1400 morts dont 637 dans la ville-même
Aujourd'hui, l'Ukraine estime à "plus de 1.400" le nombre de civils morts dans le district de Boutcha pendant l'occupation dont 637 dans la ville-même.
Des journalistes de l'AFP ont constaté jeudi des travaux de reconstruction dans cette cité qui comptait 37.000 habitants avant la guerre.
Plusieurs dizaines d'ouvriers s'affairent au milieu de pelleteuses, de tractopelles et de camions-benne, pour reconstruire les maisons et refaire la chaussée.
Si le traumatisme reste présent, des habitants interrogés par l'AFP ont reconnu que la "douleur s'atténue" car il faut "continuer à vivre".
Sans oublier les morts, il est important de vivre "dans l'avenir", souligne l'archiprêtre Andriï, qui gère la paroisse orthodoxe locale.
"Il faut non seulement gagner, vaincre les occupants (...) Il faut que les criminels soient condamnés, que le mal soit puni", dit-il.
Les forces russes ont été accusées de multiples exactions par les autorités ukrainiennes après la découverte de centaines de corps à Boutcha et dans d'autres villes, de tombes près d'Izioum (est) ou de "salles de torture" dans des villes reprises, selon Kiev.