Dimanche dernier 2 avril, plusieurs grands pays exportateurs de pétrole ont annoncé une réduction de leur production. Cette décision surprise a eu pour conséquence de faire bondir le prix du baril, ce lundi. En Asie, où les premiers échanges ont eu lieu, le prix du baril américain de West Texas Intermediate (WTI) grimpait de 5,74 % à 80,01 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord de 5,67 % à 84,42 dollars.
Une décision prise « en coordination avec certains pays membres de l’Opep et non membres de l’Opep », qui ont justifié cette décision de réduire leur production de pétrole par « mesure de précaution », afin de stabiliser le marché. Dans le détail, l’Arabie saoudite va réduire sa production de 500 000 barils par jour (bpj), le Koweït de 128 000 bpj, l’Algérie de 48 000 bpj, Oman de 40 000 bpj, l’Irak de 211 000 bpj et enfin, les Émirats arabes unis réduiront de 144 000 bpj.
Une coupe d’environ un million de barils par jour qui débutera dès le mois de mai et s’étalera jusqu’à la fin de l’année 2023. Selon le directeur de la société d’investissement Pickering Energy Partners, cette mesure pourrait provoquer une hausse de 10 dollars du prix du baril.
Une réduction drastique de la production qui s’ajoute à celle d’octobre
Ibrahim Al-Ghitani, expert du marché pétrolier, a indiqué à l’AFP que cette baisse de production « survient après que les prix du pétrole ont atteint en mars leur plus bas niveau en deux ans […] à moins de 80 dollars pour le baril de Brent, un niveau inacceptable pour les membres de l’Opep+ ».
Une baisse « pas entièrement inattendue », mais dont l’élément de surprise « concerne les volumes », indique de son côté Yesar al-Maleki, analyste au Middle East Economic Survey. En effet, cette coupe s’ajoute à celle consentie en octobre, et qui doit réduire de deux millions de barils par jour la production de pétrole jusqu’à la fin 2023.
La Russie va interdire la vente de son pétrole aux pays utilisant le prix plafonné
Quelques minutes après cette annonce, la Russie a, de son côté, annoncé qu’elle prolongerait jusqu’à la fin de l’année son programme de réduction de sa production pétrolière de 500 000 barils par jour.
Malgré les appels des États-Unis à augmenter le nombre de barils par jour, les membres de l’Opep+ ont donc préféré tenter de stabiliser le marché alors que l’inflation bat son plein et que la Chine rouvre son économie gourmande en pétrole.
Source leJDD.fr 02-04-2023