Et si c’était elle ? Nombreux sont ceux à l’imaginer briguer une candidature à l’élection présidentielle. Pourtant, Carole Delga assure n’avoir jamais rêvé de l’Élysée. Sa démarche politique serait avant tout motivée par la recherche du collectif. Soit. Mais au sein de la gauche, l’élue socialiste a ses fans, notamment depuis le 27 juin 2021. Ce jour-là, Carole Delga gagne son pari de rester à la tête de l’Occitanie pour cinq ans.
L’ex-secrétaire d’État sous François Hollande se fait un nom en devenant la présidente de région la mieux réélue de France. Les Français la découvrent, le PS la célèbre, les insoumis la honnissent et les écologistes se divisent à son sujet. Pour comprendre le désaccord entre eux, retour aux régionales 2 021.
À l’époque, la Nupes n’existe pas, la gauche tente de survivre en préservant son patrimoine électoral et pourtant la partie qui va se jouer en Occitanie annoncera les futures tensions entre opposants de gauche à Emmanuel Macron. Dès le premier tour, Delga refuse de s’associer aux troupes de Jean-Luc Mélenchon avant de rejeter toute idée d’accord électoral entre les deux tours avec EuropeÉcologie-Les Verts. La présidente réélue est devenue artilleuse en chef dans la guerre des gauches irréconciliables.
Un parfum de gauche plurielle, légèrement désuet
Rebelote le 2 avril. À la manœuvre lors de la législative partielle dans la 1re circonscription de l’Ariège pour faire élire la socialiste dissidente contre la candidate de la Nupes, Carole Delga a toujours refusé une alliance dominée par les insoumis. Un réflexe nostalgique du temps où le PS était hégémonique ? « Il faut un projet de gouvernement, tendre la main et ne pas avoir une posture clivante », explique-t-elle avant de glisser une petite douceur à l’ex-député des Bouches-du-Rhône. « Le mythe qui veut que si on est contre Mélenchon, on est contre l’union de la gauche, c’est faux. »
Loin de la Nupes et pourtant aux côtés de toutes les autres forces de gauche, la ligne de crête est ténue mais Delga ne s’y promène pas seule. Dans l’attelage de gauche anti-Nupes, on trouve le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, Anne Hidalgo ou, désormais, le communiste Fabien Roussel. Bernard Cazeneuve veut aussi en être avec son mouvement baptisé « La Convention ». Un archipel politique où plane un parfum de gauche plurielle, légèrement désuet, faisant fi des résultats des dernières élections présidentielles et législatives.
Le RN a fait de l’Occitanie l’une de ses terres de conquête
Qu’importent le score de la Nupes et ses 149 députés, « un groupe à l’Assemblée n’a jamais créé une force nationale », rappelle la présidente d’Occitanie à ses camarades tentés par la voix de la radicalité. La fronde est lancée et Carole Delga compte la mener depuis le PS malgré la trajectoire actuelle, fixée par Olivier Faure.
« Il faut savoir rassembler », insiste-t-elle. Unir la gauche non radicale, s’opposer à Emmanuel Macron et contrer le Rassemblement national qui a fait de l’Occitanie l’une de ses terres de conquête, le chantier de Carole Delga est vaste mais « la fatalité ça n’existe pas », aime-t-elle répéter.
Source :LeJDD.fr 13-04-2023
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