Dimanche 12 Mars 2023 – Le Sénat adopte la réforme des retraites
Le Sénat, à majorité de droite, a adopté samedi soir la réforme des retraites après dix jours de débats heurtés, offrant au gouvernement un premier succès législatif sur ce texte très contesté. La Première ministre Élisabeth Borne n'a pas caché sa satisfaction après ce vote obtenu par 195 voix contre 112. « Une étape importante a été franchie », s'est-elle félicitée dans une déclaration à l'AFP, convaincue qu'il « existe une majorité » au Parlement pour adopter la réforme.
Car le projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron va poursuivre son parcours législatif et aborde une semaine décisive. Un vote crucial l'attend probablement jeudi à l'Assemblée nationale.
« Enfin, nous y voilà ! »
Le Sénat a bouclé sa course contre la montre avec une journée d'avance sur l'échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l'article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs. « Enfin, nous y voilà ! », s'est exclamé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. « Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui ».
A gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme « brutale ». « C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays ». Le Sénat « a joué son rôle » et avait pour seul objectif « l'intérêt du pays et celui des Français », a au contraire estimé son président Gérard Larcher (LR).
En février, l'avalanche d'amendements déposés par l'alliance de gauche (Nupes) avait empêché l'Assemblée nationale de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts. Elle n'était même pas parvenue à examiner l'article 7 au cœur du projet, prévoyant le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans. Au Sénat, où la France insoumise (LFI) ne dispose pas d'élus, les échanges ont été moins paisibles qu'attendu et ont tranché avec l'ambiance habituellement feutrée du Palais du Luxembourg.
Afin d'accélérer des débats qui s'éternisaient, Olivier Dussopt avait dégainé vendredi l'arme de l'article 44.3 de la Constitution. Une procédure qui permet un vote unique sur l'ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable. L'examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le nouveau coup d'accélérateur impulsé par M. Retailleau qui a renoncé samedi après-midi à son amendement emblématique sur les régimes spéciaux de retraite bénéficiant à certaines catégories de travailleurs.
Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes. Le ministère de l'Intérieur a dénombré 368 000 manifestants en France, dont 48 000 à Paris. C'est la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation. La détermination est « forte », a néanmoins assuré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui souligne régulièrement le caractère historique de l'opposition populaire à cette réforme.
Suspense à l'Assemblée
Après le Sénat, c'est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d'entrer en scène. Ce conclave réunira mercredi 7 députés, 7 sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l'objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu'Assemblée et Sénat n'ont pas votées dans les mêmes termes. Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR, favorable à la réforme.
Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, sera organisée par les syndicats, en parallèle de la réunion. Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9 heures au Sénat, puis à 15 heures à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.
Mais les doutes sur l'existence d'une majorité à l'Assemblée ont ravivé l'hypothèse d'un recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote mais expose l'exécutif au risque d'une motion de censure. User de ce dispositif serait « dangereux », « une forme de vice démocratique », a averti Laurent Berger.
Au Palais Bourbon, la droite est très divisée sur ce texte bien qu'elle soit traditionnellement favorable à un report de l'âge légal de la retraite. A ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s'y opposer, et environ une dizaine de s'abstenir, selon une source interne. Signe du malaise chez certains élus de droite, les LR n'ont pas fait le plein non plus au Sénat. Six d'entre eux ont voté contre et 18 se sont abstenus.
Tensions-lors-de-la-manifestation-retraites-Paris
Dimanche 12 Mars 2023 – Des tensions lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris
Les tensions ont eu lieu samedi après-midi à Paris dans la manifestation contre la réforme des retraites, qui a rassemblé plus de 300 000 personnes, avec notamment de nombreux jets de projectiles contre les forces de l'ordre, quelques poubelles incendiées et vitrines caillassées. A 17 heures, 26 personnes avaient été interpellées, notamment pour port d'arme prohibé et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, selon la préfecture de police.
La manifestation parisienne s'est élancée à 14 heures de la place de la République vers la place de la Nation. De premières tensions ont eu lieu vers 15 heures sur le boulevard Beaumarchais, avec des vitrines prises pour cible et des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP. Le cortège a été provisoirement stoppé place de la Bastille, où les forces de l'ordre ont tenté de « disloquer le bloc » constitué de manifestants radicaux, a indiqué la préfecture de police.
« Plusieurs centaines de personnes » étaient présentes dans ce bloc, selon la même source. Le cortège a ensuite pu reprendre sa progression. Mais de nouveaux incidents ont eu lieu avenue Daumesnil, avec à nouveau des jets de pavés sur les forces de l'ordre et quelques poubelles incendiées dans une tentative d'ériger une barricade, selon la journaliste de l'AFP. La CGT a également été victime « de jets de projectiles par des éléments radicaux », selon la préfecture de police.
Dimanche 12 Mars 2023 – Retraites : « ce n’est pas à la rue, ni aux syndicats de dicter » la démocratie, selon Bruno Retailleau
Ce samedi, le Sénat a adopté la réforme des retraites à 195 voix pour et 112 contre. Bruno Retailleau, chef de file des Républicains à la Chambre haute du Parlement, s’est félicité du vote de la réforme, où les sénateurs LR ont « enrichi le texte sur plusieurs points comme la politique familiale, la fraude ou les seniors ».
Alors que le texte doit être étudié par une commission mixte paritaire, avant de revenir au Sénat, puis à l'Assemblée, le Gouvernement pourrait faire le choix du passage en force, via l’article 49-3 de la Constitution. Dans nos colonnes, le leader de la CFDT, Laurent Berger, a fustigé cette idée et a estimé que son utilisation serait « un message dangereux pour la démocratie ». Or, pour Bruno Retailleau, même si « le 49-3 est une procédure brutale », « la démocratie c’est l’application de la Constitution ».
Ainsi, « c’est (au) Parlement et ce n’est pas à la rue, ni aux syndicats de dicter » cette démocratie, a-t-il ajouté lors de l’émission Le Grand Rendez-Vous CNews-Europe 1-Les Échos alors que la septième journée de mobilisation a rassemblé un million de personnes selon la CGT et 368 000 selon le ministère de l’Intérieur.
Si la réforme ne passe pas, « ce serait dramatique pour le pays »
Le sénateur s’est dit confiant quant à l’adoption définitive de la réforme des retraites. Néanmoins, si le Gouvernement décide de passer par le 49-3 et qu’il n’obtient pas la majorité, « ce serait dramatique, évidemment pour Emmanuel Macron et la Première ministre, ce qui ne serait pas pour moi un drame indépassable. Mais ce serait dramatique pour le pays », a expliqué Bruno Retailleau.
Dimanche 12 Mars 2023 – Environnement : 55 % des Français se considèrent comme des anxieux climatiques
Selon un sondage à paraître lundi réalisé pour la deuxième édition de l’Observatoire de la protection des Français pour le mutualiste Aéma Groupe, 55 % des Français se considèrent comme des anxieux climatiques. Réalisé par l’Ifop auprès d’un panel de 3 000 personnes fin 2022, il en ressort que le changement climatique représente la principale source de préoccupation des sondés (31 %) après le pouvoir d’achat (44 %) pour la société.
Mais pour eux-mêmes, leur inquiétude porte principalement sur le vieillissement (52 %), la santé (43 %) et le maintien du pouvoir d’achat (32 %). Plus globalement, en un an, la part des Français qui s’estiment mal protégés est passée de 17 % à 22 %.
Dimanche 12 Mars 2023 – Retraites: Bardella évoque des "discussions" sur une motion de censure commune aux oppositions
Jordan Bardella a évoqué dimanche des "discussions" à l'Assemblée nationale sur une éventuelle motion de censure commune aux oppositions si le gouvernement choisissait d'utiliser l'article 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites.
"Il y a des discussions aujourd'hui à l'Assemblée nationale" sur une motion de censure commune et "le gouvernement a une chance de tomber", a affirmé le président du Rassemblement national (RN) dans l'émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde.
"C'est dans l'intérêt de tous les Français, du modèle social français, que les oppositions peut-être se mettent d'accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement si le choix du 49.3 est fait", a ajouté le responsable d'extrême droite.
"Cette réforme n'a aucune garantie de passer", car "Emmanuel Macron et Elisabeth Borne n'ont pas de majorité", a assuré Jordan Bardella, dont le parti a déjà déposé des motions de censure mais qui n'ont jamais été votées par les autres groupes d'opposition.
Le gouvernement peut, sur son projet de réforme des retraites, avoir recours à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption du texte sans vote mais porte le risque d'une motion de censure.
Mais ce n'est pas l'hypothèse privilégiée à ce stade par l'exécutif, qui compte sur la droite pour faire passer son texte par un vote.
"Manifester est une nécessité", a encore estimé M. Bardella à propos de la mobilisation des syndicats, qui prévoient une huitième journée de manifestations mercredi. Le chef du RN n'est jamais descendu lui-même dans la rue mais a toujours soutenu ces manifestations.
Dimanche 12 Mars 2023 – Laurent Berger : utiliser le 49.3 sur les retraites serait «dangereux»
Recourir à l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites serait «dangereux» et constituerait «une forme de vice démocratique», avertit le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger dimanche 12 mars dans une interview au JDD .
«Le débat n'a pas eu lieu à l'Assemblée nationale et il a été accéléré au Sénat, alors que ce dernier a l'habitude d'aller au bout des textes dans une ambiance sereine. Dans ce contexte, adopter cette réforme grâce au 49.3 est impossible», juge le leader syndical.
«Adopter via cette procédure hâtive une réforme à la fois très impactante pour la vie de dizaines de millions de gens, injuste de notre point de vue et mal bricolée, ce serait une forme de vice démocratique», poursuit-il. «Que la fin de l'histoire soit un 49.3, ça me paraît incroyable et dangereux».
«Le monde du travail en entier rejette cette réforme»
À l’inverse, «si le Parlement vote le texte, mais c'est loin d'être fait, il faudra en prendre acte», reconnaît-il, tout en estimant que « quoi qu'il en soit, le monde du travail en entier rejette cette réforme». «La détermination qui s'exprime dans la rue», après sept journées de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale et avant une huitième mercredi, «est en train de se transformer en colère», avertit Laurent Berger, qui réitère l'appel des leaders syndicaux à l'organisation d'un référendum sur le recul de l'âge légal de la retraite à 64 ans.
Pour lui, «la contestation du monde du travail est massive, profonde et durable», et «ce n'est pas parce que ce texte serait adopté que les gens vont se dire: “On passe à la séquence suivante”. Ça, c'est ce que les technos qui conseillent le gouvernement croient. Et ils se trompent».
«Si la loi est adoptée sans tenir compte de l'expression du mouvement social, on ne se retrouvera pas, le lendemain matin, en train de discuter comme si de rien n'était», prédit-il. «Je ne cautionne jamais la violence. Après, peut-être que ce sera une conséquence malheureuse face au mépris auquel nous nous heurtons. Il y a un ressentiment très profond dans le monde du travail», met-il en garde.
Dimanche 12 Mars 2023 – Iran: plus de 100 arrestations dans l'affaire des écolières intoxiquées
Plus de 100 personnes ont été arrêtées en Iran dans le cadre de la mystérieuse affaire des intoxications dans les écoles de filles, qui a provoqué une forte émotion dans le pays, ont annoncé les autorités. "Plus de 100 personnes soupçonnées d'être responsables des incidents dans les écoles ont été identifiées, arrêtées et interrogées", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué relayé par l'agence de presse officielle Irna.
Le ministère n'a pas donné de détails sur ces personnes, qui ont été arrêtées dans plusieurs provinces, dont celles de Téhéran et de Qom dans le nord, de l'Azerbaidjan oriental et occidental dans le nord-ouest, ou dans celles du Kurdistan et Hamadan dans l'ouest.
Mais il précise que, "parmi les personnes arrêtées", certaines avaient "des motifs hostiles" avec l'objectif d'"instiller un climat de peur parmi les élèves et de fermer des écoles". Il évoque "des liens possibles avec des organisations terroristes", en citant les Moudjahidine du peuple (MEK), un mouvement en exil basé en Albanie.
Le communiqué se félicite que, "heureusement, depuis le milieu de la semaine dernière, le nombre d'incidents a diminué sensiblement" et qu'il n'y a pas "eu de nouveaux cas d'élèves malades".
Plusieurs écoles affectées
Depuis le début de l'affaire, fin novembre, de nombreuses écoles, la plupart de filles, ont été affectées par de soudaines intoxications par des gaz ou des substances toxiques qui ont provoqué des malaises et des évanouissements menant parfois à des hospitalisations d'élèves.
Au total, les autorités ont répertorié "plus de 5.000 élèves" affectées dans "quelque 230 établissements scolaires" dans 25 des 31 provinces du pays. Face à la multiplication des cas, des parents d'élèves et des habitants s'étaient mobilisés pour exprimer leur inquiétude et appeler les autorités à agir.
Le 6 mars, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait pris la parole pour réclamer des "peines sévères", allant jusqu'à la peine de mort, contre les personnes qui seraient reconnues responsables de ces empoisonnements, qu'il avait qualifiés de "crimes impardonnables". L'affaire avait débuté deux mois après le début du mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.
Dimanche 12 Mars 2023 – L'armée ukrainienne prépare une contre-offensive à Bakhmout face à l'avancée russe
L'armée ukrainienne continue dimanche de défendre Bakhmout, avec l'objectif de « gagner du temps » avant de lancer une contre-offensive face aux avancées des forces russes dans cette ville de l'est de l'Ukraine dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes. « Les vrais héros sont les défenseurs qui tiennent le front de l'Est sur leurs épaules », a salué le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky.
« Il faut gagner du temps pour accumuler des réserves et lancer une contre-offensive, qui n'est pas loin », a-t-il encore dit, cité samedi par le service de presse de l'armée. Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé samedi que les forces ukrainiennes avaient la veille « repoussé plus de 100 attaques ennemies » dans les principales zones de combat.
« Plus efficaces »
« Au début de la guerre, nous n'avions pas de drones. Les missions étaient plus compliquées et moins efficaces. Mais en été, nous avons commencé à recevoir des drones et d'autres équipements. Aujourd'hui, nous sommes plus efficaces », explique à l'AFP Petro, le pilote d'un des trois hélicoptères d'attaque MI-8 qui venaient d'effectuer un raid contre une cible près de Bakhmout.
Le ministère britannique de la Défense a précisé qu'« au cours des quatre derniers jours », le groupe paramilitaire russe Wagner avait « pris le contrôle de la plus grande partie de l'est » de Bakhmout. « Les forces ukrainiennes contrôlent l'ouest de la ville et ont démoli des ponts-clés au-dessus de la rivière » qui la traverse, a souligné ce ministère.
Evguéni Prigojine, le patron du groupe Wagner, a revendiqué une nouvelle progression de ses hommes qui s'y battent en première ligne à Bakhmout. « C'est le bâtiment de l'administration municipale, le centre administratif de la ville », a-t-il déclaré samedi, pointant du doigt, du toit d'un bâtiment, un autre édifice, en guise d'illustration de cette avancée.
« C'est à un kilomètre deux cents », « C'est la zone, il y a des combats en cours », a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par le service de presse de son entreprise Concord, des propos invérifiables de source indépendante dans l'immédiat. Les Russes essaient depuis plusieurs semaines d'encercler cette ville de quelque 70.000 habitants avant le conflit et ont réussi à couper plusieurs routes importantes pour le ravitaillement des soldats ukrainiens.
La vice-Première ministre ukrainienne Olga Stefanichyna a concédé qu'il « devient compliqué pour nous de résister et de dissuader » les forces à Bakhmout. « Nous estimons que l'armée russe a déjà perdu 150 000 hommes depuis l'an dernier dans ses offensives militaires sur notre sol. La masse humaine de son infanterie est une arme redoutable, elle semble inépuisable en volume et dans le temps », a-t-elle déclaré.
Les moqueries de Prigojine
Si les observateurs doutent de l'importance stratégique de Bakhmout en elle-même, cette bataille - la plus longue depuis le début de l'offensive russe il y a plus d'un an - a acquis une valeur symbolique, tant pour Kiev que pour Moscou, qui voudrait obtenir là une victoire après plusieurs revers humiliants.
« Le plus important est d'obtenir la bonne quantité de munitions et d'avancer », a martelé dans sa vidéo Evguéni Prigojine, en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe, notamment pour obtenir plus de munitions. Il s'en est une fois de plus pris publiquement au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et au chef d'état-major, Valéri Guerassimov, les qualifiant, de manière ironique, de « chefs militaires exceptionnels ».
« Je soutiens absolument, totalement, tous leurs efforts », s'est encore moqué celui qui ne cesse de critiquer la stratégie de la hiérarchie sur le terrain. L'armée russe poursuit parallèlement ses attaques dans d'autres régions: les autorités ukrainiennes ont ainsi annoncé samedi qu'une frappe avait fait dans la matinée au moins trois morts et deux blessés à Kherson, une cité méridionale libérée par l'armée de Kiev en novembre après plusieurs mois d'occupation.
Dimanche 12 Mars 2023 – Assaut de Capitole : l’histoire tiendra Donald Trump pour « responsable », affirme Mike Pence
Dans un discours prononcé lors du Gridiron Dinner, un gala organisé par des journalistes où se rendent des personnalités politiques de premier plan, Mike Pence a de nouveau critiqué l’ex-président Donald Trump pour le rôle qu’il a joué dans l’assaut du Capitole : « Je n’avais pas le droit d’annuler (le résultat de) l’élection. Et ses paroles imprudentes ont mis en danger ma famille et tous ceux qui se trouvaient au Capitole ce jour-là. Et je sais que l’histoire tiendra Donald Trump pour responsable ».
L’ancien vice-président de Donald Trump avait dû se réfugier dans un lieu sécurisé, alors que plusieurs protestataires ayant investi le Capitole à Washington le 6 janvier 2021 avaient appelé à pendre Mike Pence. Les propos de ce dernier ne vont pas arranger les relations entre les deux hommes, déjà très tendues depuis que Mike Pence a refusé de soutenir Donald Trump dans ses efforts pour renverser le résultat de l’élection de 2020 et rester au pouvoir.
Mike Pence candidat des Républicains
Les propos tenus par Mike Pence à l’égard de Donald Trump n’ont pas tardé à faire réagir. Le Gridiron Dinner est normalement un gala léger et plutôt humoristique. Et l’ancienne responsable au sein du Département d’État, Maryam Mujica, d'écrire sur Twitter : « J’étais au dîner et je peux confirmer que Mike Pence a vraiment pris la salle par surprise, beaucoup de mâchoires sont tombées ».
Alors que Donald Trump a d’ores et déjà rendu publique son intention de briguer un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle de 2024, Mike Pence a fait savoir qu’il pourrait disputer l'investiture du Parti républicain, avec un trait d'humour : « Je soutiendrai de tout cœur et sans réserve le candidat républicain à la présidence en 2024, si c’est moi »
Dimanche 12 Mars 2023 – Grève des éboueurs à Paris : 5 400 tonnes de déchets s’accumulent dans les rues
Le quotidien des Parisiens est depuis sept jours rythmé par des poubelles qui s’entassent sur les trottoirs de la ville. Une grève des éboueurs, qui en plus de pénaliser les citoyens, pose de sérieuses questions d'hygiène.
Ce n’est pas moins de 5 400 tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs de Paris, à la vue des touristes, mais aussi des riverains. Ainsi, plusieurs arrondissements de la Ville Lumière sont touchés par cette grève. Les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements subissent de plein fouet cette invasion de déchets. Les autres arrondissements sont quant à eux, gérés par des prestataires privés mais fonctionnent tout de même au ralenti.
Un sérieux problème d’insalubrité
Geoffroy Boulard, le maire LR de cet arrondissement, invité au micro d’RTL ce dimanche, s’insurge de cette situation. « Je suis en colère, parce que ce mouvement de grève a des répercussions dans la moitié de la capitale depuis le début de la semaine. », explique ainsi ce dernier, avant d’ajouter avoir écrit à Anne Hidalgo. L’édile déplore un silence assourdissant de la maire de Paris.
Depuis sept jours que les éboueurs se sont joints à la mobilisation générale, seul le centre de traitement des ordures ménagères de Romainville échappe à la grève. Trois usines d’incinération aux portes de la capitale, celles d’Ivry-sur-Seine, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, sont à l’arrêt. Toute la chaîne s’en trouve impactée, de la collecte aux incinérateurs.
Interrogé sur cette grève des éboueurs, le patron de la CFDT, Laurent Berger, s’est prononcé contre la reconduction des grèves qui pénalisent les citoyens. « On n’appelle pas à ce type d’actions et l’intersyndicale n’y appelle pas », a tenu à rappeler ce dernier.