Lundi 6 Mars 2023 – Grève du 7 mars : Valérie Pécresse porte plainte contre Louis Boyard après son appel au #BlocusChallenge
Dimanche dernier, le député de La France insoumise (LFI) Louis Boyard lançait sur les réseaux sociaux un concours : à l’approche de la grève du 7 mars contre la réforme des retraites, il invitait les jeunes mobiliser à poster « leurs plus belles » photos des blocus réalisés dans les lycées et universités. L’initiative singulière n’a pas manqué de faire réagir la sphère politique, dont la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui l’a jugée « inacceptable ».
« Le droit de manifester doit respecter le droit d’étudier », tonne Valérie Pécresse, qui a annoncé porter plainte, ce lundi, contre Louis Boyard, au nom de la Région Île-de-France, pour « incitation au délit d’entrave et incitation à la violence ». Pour l’ancienne candidate à la présidentielle, cet appel au blocage des lycées par le député LFI équivaut à « risquer l’affrontement » alors que « les lycées sont des sanctuaires [où] la violence n’a rien à y faire ».
Une initiative qui fait polémique
Valérie Pécresse n’est pas la seule à s’être indignée. Yaël Braun-Pivet, la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, a également fustigé cet appel au blocage. « La politique n’est pas un challenge TikTok », a-t-elle rappelé dans un tweet avant de sommer le jeune élu à « respecter » sa fonction, l’institution ainsi que les Français. Louis Boyard a répliqué en appelant Yaël Braun-Pivet à « retirer votre réforme des retraites », dénonçant au passage « vos millions d’euros d’actions chez L’Oréal, Total et LVMH » qui, selon lui, feraient « bien plus honte à notre Assemblée ».
De son côté, la députée Renaissance Charlotte Parmentier-Lecocq a estimé que « le Parlement est de plus en plus affaibli par l’indignité des méthodes de la Mélenchonie ». À ce jour, la vidéo du jeune député a été visionnée plus de dix millions de fois.
Lundi 6 Mars 2023 – Quel avenir pour les syndicats après la mobilisation contre la réforme des retraites ?
Pour la première fois depuis 2010, les différentes organisations syndicales sont parvenu à s'unir pour faire barrage ensemble au projet de réforme des retraites.
La mobilisation organisée par les syndicats est sociale, elle ne doit rien aux partis politiques, c'est ce qu’a indiqué vertement le 19 février 2023 Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, au leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et à ceux qui tentent de « s’approprier ce mouvement social […] et de se substituer aux organisations syndicales ou essaient de se mettre en avant (par rapport à elles et à) ceux qui défilent dans la rue ».
A l’Assemblée nationale, le spectacle offert par les députés a été jugé pitoyable par nombre d’observateurs, ce qui ne doit pas conduire à négliger l’essentiel : la réforme est portée en réalité au niveau institutionnel par un axe Emmanuel Macron/Eric Ciotti, par l’association de la majorité et du parti Les Républicains. Ce parti devient paradoxalement la figure d’une opposition supposée constructive, comme si elle incarnait la contestation, alors qu’elle n’a rien à voir avec elle.
La mobilisation sociale contre le projet du gouvernement ne se transforme pas, au Parlement, en négociation ou recherche de compromis puisque ceux qui négocient n’ont aucun lien ni avec le syndicalisme, ni avec la protestation populaire. Cette dernière est organisée, résolue mais non violente. Elle est structurée par un ensemble d’organisations syndicales qui font preuve d’unité pour la première fois depuis 2010.
Il y a là un signe de vitalité démocratique et politique, dont la fragilité ne doit pas être sous-estimée : que restera-t-il de l'unité syndicale une fois la réforme votée, ou au contraire abandonnée ? Et surtout, le syndicalisme peut-il constituer durablement un acteur décisif sans ancrage renforcé sur le terrain, sans un enracinement plus marqué là où il côtoie et représente les travailleurs au plus près ? C’est d’abord là où l’on travaille qu’il est légalement et pas seulement légitimement actif, reconnu par le droit, où il a des élus, où sa voix est officiellement reconnue.
De la rue aux entreprises
L’articulation ici aussi n’est pas évidente. Même si dans les deux cas la mobilisation est organisée par les mêmes acteurs, les syndicats, il n’y a pas une relation automatique et forte entre celle de la « rue », et celle qui peut s’opérer sur les lieux de travail ; entre l’espace d’une pression directement politique, ce qui ne veut pas dire politicienne ou partisane, et celui d’une action sociale prévue par la loi et divers accords et règlements.
Le taux de syndicalisation en France est faible, et en un demi-siècle, la présence des syndicats sur le terrain, a dans l’ensemble régressé. Ce qui fut un acquis des négociations de Grenelle en 1968, la création de la section syndicale d’entreprise, actée dans la loi du 27 décembre 1968, n’a pas débouché finalement sur un renforcement du syndicalisme sur les lieux de travail.
Les grèves les plus efficaces se jouent dans quelques secteurs stratégiques, et notamment dans les transports publics. Les chiffres relatifs à la mobilisation contre la réforme des retraites, à la baisse, suggèrent non pas tant une démobilisation que l’idée d’un déplacement : jusqu’ici, le lieu principal de la contestation a pu être un temps non pas celui où l’on travaille, mais « la rue », avant que l’action se déplace, et mette en scène d’autres acteurs – les manifestants ne sont exactement pas la même population que les grévistes, ce ne sont pas nécessairement des syndiqués, ou même des travailleurs, on a pu voir des familles entières défiler, ou des commerçants se préparer à fermer le rideau de fer en guise de participation à l’action.
A partir du 7 mars 2023, les grèves, et donc la capacité de mobilisation syndicale sur les lieux de travail peuvent devenir d’autant plus décisifs qu’à elle seule « la rue » n’empêche pas le pays de fonctionner, l’économie de tourner, ou les écoles d’accueillir les élèves
Le retour de la « grève par procuration » ?
En 1995 était apparue à l’occasion de la contestation de la réforme Juppé la notion de « grève par procuration » : l’opinion se reconnaissait dans les grèves, sans que les grévistes aient été particulièrement nombreux, il suffisait que leur action, en des secteurs-clés, et surtout dans tout ce qui touche à la mobilité, puisse paralyser le pays avec la bienveillance de la population. Mais les temps ont changé.
La mobilité est perçue par certains comme moins importante, notamment du fait du télétravail alors que pour d’autres, elle est vitale ou décisive, prioritaire, en particulier en régions, quand l’emploi, l’école l’hôpital, et autres services publics, ou bien encore les commerces exigent de se déplacer en voiture.
L’entraver peut désolidariser ceux qui doivent se déplacer ou veulent pouvoir le faire, ne serait-ce que pour prendre leurs congés – Philippe Martinez l’a bien perçu et a accepté le choix des syndicats de cheminots de retirer un mot d’ordre de grève un samedi de départs en vacances, « il faut garder un peu de force pour la suite » a-t-il expliqué le 7 février 2023 au micro de RTL.
Lundi 6 Mars 2023 – Réforme des retraites : pour François Ruffin (LFI), Emmanuel Macron est atteint d'une « forme de folie »
Après la rue, puis l’Assemblée, la bataille pour la réforme des retraites devient celle des mots. Ces mots, le député La France insoumise (LFI) de la Somme François Ruffin ne les a pas mâchés. Interrogé au micro d’Europe 1, le réalisateur de Merci Patron ! a critiqué l’obstination d’Emmanuel Macron à faire passer sa réforme controversée sur les retraites, allant jusqu’à y voir « une certaine forme de folie ».
Pour le fondateur de Fakir, cette réforme serait antidémocratique, puisqu’allant à l’encontre de la volonté du peuple et des partenaires sociaux. « Ça fait maintenant des mois qu’il y a 7 Français sur 10 qui disent non à cette réforme, 9 salariés sur 10. On a tous les syndicats unis qui disent non, on a une, deux, trois manifestations avec un, deux, trois millions de personnes qui disent non à cette réforme », a dénoncé le député.
La France "qui se lève tôt" contre le "bon sens du CAC 40"
« Apparemment tout ça, le président Macron et Élisabeth Borne ne l’entendent pas », a-t-il regretté, estimant que l’effet serait différent « si c’est le patron d’Amazon ». Le chef de l’État « malheureusement aujourd’hui est plus à même d’écouter Jeff Bezos, le patron d’Amazon […] que d’écouter les Français qui travaillent », a déploré M. Ruffin, ironisant sur le « bon sens du CAC 40 » du chef de l’État.
« Ils ont la valeur travail dans les mots mais ils l’écrasent tous les jours dans les faits », a encore critiqué le député LFI, décrivant « la France qui manifeste » comme celle « qui se lève tôt », « qui va au boulot », « qui prend son auto » et « qui a mal au dos ».
« Cette France-là mérite le respect : il y a une demande de fierté », a-t-il insisté, évoquant une "work pride" (marche de la fierté du travail) mardi, pour la sixième journée d’action contre la réforme, actuellement examinée par le Sénat.
Lundi 6 Mars 2023 – Face à la flambée des prix, le gouvernement propose un «trimestre anti-inflation»
L'opération commerciale qui, loin d'imposer aux grandes surfaces un panier anti-inflation piloté par le gouvernement, vise à offrir, dixit le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, "le prix le plus bas possible" sur une sélection de "centaines" de produits. Leur choix sera opéré par les distributeurs, l'opération devant se dérouler du 15 mars au 15 juin.
Il en coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros" à la grande distribution, selon le ministre qui a scellé l'accord lundi à Bercy en présence des principaux représentants du secteur (Carrefour, Intermarché, Système U, Casino, Aldi...), à l'exception notable du leader en termes de parts de marché, E.Leclerc.
Michel-Edouard Leclerc a critiqué l'idée d'une sélection de produits
Présent au même moment sur CNews, le médiatique président du comité stratégique de l'enseigne, Michel-Edouard Leclerc a critiqué une sélection de produits qui "donne l'impression qu'on se rattrape sur le reste".
Bruno Le Maire a annoncé par ailleurs "un chèque alimentaire pour les plus modestes", promesse de campagne d'Emmanuel Macron qu'il avait déjà évoquée en décembre 2020 devant la Convention citoyenne pour le climat.
Ce dispositif, initialement censé permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité "se fera sur une base territoriale, sans doute le département", a-t-il précisé, assurant qu'une "expérimentation sera lancée dans les tout prochains mois"
Certaines enseignes n'ont pas attendu pour lancer leurs propres opérations commerciales, destinées à attirer ou fidéliser leurs clients dans un contexte où les consommateurs sont à la recherche de petits prix ou de promotions.
Une flambée estimée à 14,5% en un an
L'enjeu politique est majeur pour le gouvernement qui planche depuis des mois avec le secteur pour tenter de maîtriser la flambée des prix alimentaires, évaluée à 14,5% en un an en février par l'Insee.
Initialement, le projet promu par la ministre déléguée notamment au Commerce Olivia Grégoire portait sur un "panier anti-inflation" qui aurait permis aux consommateurs de comparer les prix entre enseignes, mais la grande distribution avait freiné des quatre fers. Seule exception : Système U qui avait dégainé début février un panier de 150 produits et revendique lundi d'être "la seule du marché" à faire une opération à prix coûtant, c'est-à-dire en sacrifiant autant de marges que ce que la loi lui permet.
Désormais, le gouvernement indique seulement que les distributeurs s'engagent à facturer un assortiment de produits laissés à leur discrétion au "prix le plus bas possible" pour les consommateurs.
La formule, peu engageante, a été critiquée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. "Aucune définition réglementaire" n'existe en la matière, a rappelé sur France Bleu lundi Olivier Andrault, chargé de mission agriculture/alimentation de cette association.
Lundi 6 Mars 2023 – Polimeropolis, la ville flottante qui lave l’océan
Une cité au milieu du Pacifique construite avec les déchets plastiques de l’océan... C’est Polimeropolis, la vision utopique de l’habitat de demain proposée par l’Estudio Focaccia Prieto, qui dénonce aussi les problèmes de notre société.
Comment reloger les victimes de l’érosion côtière ? Que faire des personnes menacées par la montée du niveau des océans et les événements climatiques extrêmes ? Les architectes Juan Manuel Prieto et Maxi Araya ont tenté de répondre à ces questions en dévoilant le projet utopiste d’une ville flottante qui se trouverait au milieu du Pacifique. Baptisée Polimeropolis, elle a pour but de présenter un modèle d’urbanisation novateur.
De multiples atolls artificiels en forme d’anneaux composeraient cette ville qui serait hypothétiquement extensible à l’infini. Pour les bâtir, on utiliserait la matière première qui les entoure, extraite des 80 000 tonnes de plastiques présents dans l’océan Pacifique entre Hawaï et la Californie. On appelle cet endroit le « vortex » de déchets du Pacifique Nord, ou encore le « 7e continent ». Une fois broyés et compactés dans des usines flottantes, les détritus formeraient immeubles, gratte-ciel et complexes urbains. Au fur et à mesure que l’on puiserait dans ces déchets, leur volume réduirait pour laisser place à la vie.
Lundi 6 Mars 2023 – Guerre en Ukraine : «Si Wagner se retire, tout le front s'effondrera», menace Prigojine
Est-ce une menace ou une façon de réclamer les lauriers de la probable conquête de Bakhmout ? Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans l'est de l'Ukraine, s'est de nouveau plaint d'un manque de munitions, attribuant les retards de livraison à une possible «trahison».
«Des ordres ont été donnés pour la livraison le 23 février. Mais à ce jour, la plupart des munitions n'ont pas été envoyées», a déclaré Prigojine dans un message publié dimanche soir sur les réseaux sociaux. Il a évoqué deux raisons possibles pour expliquer ce retard: «La bureaucratie ordinaire ou une trahison». Dans une autre vidéo publiée ce week-end, le responsable prévient. «Si Wagner se retire maintenant de Bakhmout, c'est le front tout entier qui s'effondrera». «Il s'effondrera jusqu'aux frontières de la Russie, peut-être même plus loin. De manière générale, la situation ne sera pas des plus agréables», a-t-il poursuivi.
Le mois dernier, Evguéni Prigojine avait multiplié les critiques virulentes à l'adresse du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef d'état-major, Valéri Guerassimov, les accusant de commettre une «trahison» en refusant de fournir des munitions à Wagner.
La milice privée pourrait représenter un quart des combattants russes en Ukraine. Mi-décembre, la Maison-Blanche avait déjà estimé ses effectifs à 50.000 hommes : 10.000 mercenaires et 40.000 recrutés dans les prisons russes. Fort de son nombre et de son influence, «il est évident pour nous que Wagner est en voie de devenir une puissance rivale de l'armée russe régulière», estimait aussi la Maison-Blanche mi-décembre.
Stratégie de communication
Ces tensions récurrentes sont-elles le signe d'une véritable rivalité au sein des forces militaires russes sur le front ? «On fait beaucoup attention au jeu personnel de Prigojine car on aimerait voir des dissensions politiques», tempère le général 2S et chercheur à la FRS Olivier Kempf. «Et si à l'évidence, il y a des luttes d'influence au Kremlin, et que Prigojine en est un acteur, poursuit-il, il a choisi, contrairement aux autres, une stratégie de communication qui consiste à faire du bruit mais il est difficile de savoir ce que cela traduit réellement».
Difficile de croire par exemple, fait observer le chercheur, que Wagner rencontre de vraies difficultés d'approvisionnement alors que le rapport de feu est clairement à l'avantage des Russes. Le chef de la milice de Wagner a en tout cas choisi de se montrer. Il s'affiche désormais régulièrement aux côtés de ses hommes. «Ils se sont battus courageusement et sont morts», affirme-t-il par exemple dans une vidéo où il assiste à la mise en bière de soldats tués, et l'envoi des cercueils par camion en Russie.
Encerclement et évacuation
«Rejoignez l'armée privée la plus forte du monde, défendez votre patrie, faites face à la Troisième Guerre mondiale comme de vrais hommes», enjoigne-t-il aussi dans la première vidéo. En légende sur Telegram, le groupe indique que des bureaux de recrutement ont ouvert dans «près de 30 villes de Russie», pour les volontaires de 22 à 50 ans, et promet un salaire de 240 mille roubles avec des «primes de performance».
Les combattants de Wagner sont en première ligne dans la bataille pour Bakhmout, qui est sur le point de tomber. Et tout comme le camp ukrainien, le groupe de mercenaires a subi de lourdes pertes dans cette bataille.
Les mercenaires de Wagner poursuivent l'encerclement de la localité ukrainienne, défendue avec acharnement par l'Ukraine. Aux dernières informations ce lundi matin, les militaires ukrainiens auraient terminé d'évacuer la rive Est de la rivière Bakhmoutovska qui sépare la ville en deux. «Ils vont donc commencer à évacuer le centre», précise Olivier Kempf. «Ils ont renforcé les installations pour maintenir le dernier couloir ouvert à l'Ouest et se replier en bon ordre».
Lundi 6 Mars 2023 – ONU : après 15 ans de discussion, les États membres aboutissent à un accord pour protéger la haute mer
Un « moment historique ». Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, les États membres de l’ONU ont voté samedi soir un texte destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l’humanité.
Le partage des bénéfices au cœur des discussions
Les délégués de l’ONU présents ont finalisé le texte au contenu désormais gelé sur le fond, mais il sera formellement adopté à une date ultérieure après avoir été passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l’ONU.
Le contenu exact du texte n’a pas été publié dans l’immédiat. Pour autant, les militants écologistes l’ont salué comme étant un tournant décisif pour la protection de la biodiversité. « C’est un jour historique pour la conservation et le signe que dans un monde divisé la protection de la nature et des personnes peut triompher sur la géopolitique », a déclaré Laura Meller, de Greenpeace.
Avec cet accord, dorénavant, la haute mer qui démarre là où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États - soit à 370 km des côtes - n’est donc plus sous la juridiction d’aucun État. Ce nouveau traité permettra aussi de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales.
Le point qui a cristallisé le plus de tension dans ces (très) longues négociations concerne le partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer.
Les pays en développement, qui n’ont pas les moyens de financer de très coûteuses expéditions et recherches, se sont battus pour ne pas être exclus de l’accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources.
La Commission européenne salue un moment historique
L’accord trouvé à l’ONU sur le premier traité international de protection de la haute mer est « un moment historique pour nos océans », a salué dimanche le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius, se disant « très fier » de ce résultat.
« Nous franchissons une étape cruciale pour préserver la vie marine et la biodiversité qui sont essentielles pour nous et les générations à venir », a indiqué le responsable européen dans une déclaration transmise à l’AFP. « Ce jour marque l’aboutissement de plus d’une décennie de travaux préparatoires et de négociations internationales dans lesquelles l’UE a joué un rôle clé », a-t-il déclaré.
Lundi 6 Mars 2023 – Taïwan alarmé par la hausse du budget de la Défense chinois
Taïwan vit sous la menace constante d'une invasion chinoise, Pékin considérant l'île comme une partie de son territoire devant être récupérée un jour.
Le ministre taïwanais de la Défense Chiu Kuo-cheng (photo) a estimé lundi que l'augmentation du budget de la Défense annoncée par la Chine pour 2023 signifiait que Pékin «se prépare à utiliser la force si nécessaire» pour récupérer l'île.
Dimanche, la Chine a annoncé une hausse de 7,2% du budget de la Défense pour 2023, soit l'augmentation la plus forte depuis 2019. Les dépenses militaires s'élèveront à 1.553,7 milliards de yuans (225 milliards de dollars).
«Usage de la force si nécessaire»
«Il semble que l'autre partie se prépare à l'usage de la force si nécessaire à l'avenir», a commenté le ministre taïwanais devant les députés. Selon lui, des visites de responsables étrangers de haut niveau à Taïwan ou des exercices militaires conjoints avec les militaires de pays alliés pourraient servir de catalyseur à une invasion de l'île par les forces de Pékin.
«Je pense qu'ils attendent une bonne raison pour envoyer des troupes, comme des visites de haut niveau de (responsables) d'autres pays à Taïwan ou des activités trop fréquentes entre nos militaires et ceux d'autres pays», a-t-il déclaré. Le ministre a souligné que Taïwan se préparait d'une manière anticipée à des incursions dans les eaux autour de l'île plus en profondeur que ce qui a été la norme au cours des dernières années.
Les propos de M. Chiu ont été rejetés lundi par un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Taïwan est une partie de la Chine et par conséquent Taïwan n'a pas de ministre de la Défense», a déclaré Mao Ning. «Les deux côtés de part et d'autre du détroit de Taïwan sont en territoire chinois. La Chine prendra des mesures fermes pour sauvegarder la souveraineté et son intégrité territoriale», a ajouté le porte-parole.
Dimanche, le Premier ministre chinois sortant Li Keqiang a réitéré devant les députés l'opposition de Pékin à l'indépendance de Taïwan. De son côté, le Premier ministre taïwanais Chen Chien-jen a demandé à la Chine de «respecter Taïwan». Les relations entre la Chine et Taïwan devraient être guidées par «les principes de rationalité, d'égalité et de respect mutuel afin de pouvoir se développer positivement d'une manière saine et durable», a-t-il dit.
Taïwan vit sous la menace constante d'une invasion chinoise, Pékin considérant l'île comme une partie de son territoire, devant être récupérée un jour, par la force si nécessaire. L'an dernier, les relations sino-américaines avaient atteint leur point le plus bas en août après la visite sur l'île de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. En représailles, Pékin avait rétorqué par de gigantesques manœuvres militaires autour de Taïwan.
Lundi 6 Mars 2023 – Inflation : Michel-Edouard Leclerc boude une réunion de la grande distribution à Bercy
Michel-Edouard Leclerc n'a pas voulu participer à une réunion de la grande distribution lundi sur l'inflation et «aller sur la photo» avec les ministres Bruno Le Maire et Olivia Grégoire, a-t-il expliqué, relevant «un côté orchestration» et de communication politique autour du panier «anti-inflation». «Je ne vais pas aller sur la photo pour dire Leclerc vend moins cher», a lancé sur CNews le président du comité stratégique des centres Leclerc, au même moment où, au ministère de l'Économie, devait débuter une réunion avec la grande distribution pour évoquer les mesures anti-inflation des distributeurs.
Bercy devait également dévoiler, à l'issue de la réunion, un nouveau rapport de l'Inspection générale des finances sur les marges dans la filière alimentaire, depuis les agriculteurs jusqu'aux consommateurs en passant par l'industrie agroalimentaire. Plusieurs enseignes ont d'ores et déjà annoncé des modérations de prix, rendant de facto superflu le projet gouvernemental d'un «panier anti-inflation» -- un projet qui a buté sur l'impossibilité pour le gouvernement d'encadrer trop rigoureusement les prix, pour des questions de concurrence. Sans attendre de projet gouvernemental, Système U avait été dès début février la première enseigne à lancer son propre panier. Ce week-end, Carrefour, Intermarché et Monoprix lui ont emboîté le pas.
Si Leclerc, premier réseau de distribution français, «ne s'interdit rien», son patron «préfère pour le moment être moins cher sur tout» et éviter «un cône aussi restreint de communication» qui «donne l'impression qu'on se rattrape sur le reste». «Je n’ai pas attendu une réunion publique pour être moins cher», a affirmé Michel-Edouard Leclerc, qui ne veut pas «sacrifier cette image prix sur l'autel d'une communication politique». Pour autant «je ne claque pas la porte au nez de Bruno Le Maire», a-t-il assuré, ajoutant qu'il allait parler au ministre «tout à l'heure» au téléphone.
Lundi 6 Mars 2023 – Réforme des retraites : le Sénat vote la création d'un nouveau type de CDI pour les seniors
Après avoir approuvé la proposition du gouvernement de créer un « index seniors » dans les entreprises, pour comptabiliser les plus âgés en exercice et mieux recruter des travailleurs de cette tranche d'âge, le Sénat a voté lundi un amendement de la réforme des retraites contre l'avis de l'exécutif. La création d'un nouveau type de contrat à durée indéterminée de « fin de carrière » a été validé par 202 voix contre 123, confirme l'Agence France-Presse. Cette mesure, défendue par les rapporteurs René-Paul Savary (LR) et Élisabeth Doisneau (centriste), a pour objectif de favoriser le recrutement de salariés âgés d'au moins 60 ans tout en exonérant l'employeur de cotisations famille. De la sorte, ce dernier pourra rompre le contrat en plaçant à la retraite le salarié qui remplit les conditions pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
L'employeur ne serait donc pas tenu de conserver son collaborateur jusqu'à ses 70 ans, ce qui représente aujourd'hui « un frein à l'embauche de seniors », selon les rapporteurs. « Les outils actuels d'emploi des seniors ne sont pas suffisants », a tenu à rappeler René-Paul Savary lors de sa prise de parole. Le sénateur républicain a précisé que l'amendement avait été rédigé « sur proposition de nombre de partenaires sociaux ». Il reviendra à ces derniers de définir branche par branche les modalités d'application.
Dussopt et Attal avaient contesté l'idée
Précédemment, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, s'était positionné en défaveur de ce nouveau CDI, s'interrogeant notamment sur son « ciblage ». « Je crains un effet d'aubaine qui mène notre branche famille dans le rouge », avait indiqué le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, avant de spécifier que 100 000 CDI étaient jusqu'alors signés chaque année pour des salariés de plus de 60 ans.
Lundi 6 Mars 2023 – Paris : Anne Hidalgo juge « inacceptable » la fermeture de 162 classes
Début février, le rectorat de Paris annonçait la fermeture de 178 classes dès la rentrée scolaire 2023. Des fermetures que le gouvernement justifie par la baisse démographique et la chute de la natalité de ces dernières années, mais qui ne passent pas auprès de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Dans une missive envoyée aux parents d’élèves, elle indique que « c’est au contraire une chance à saisir puisque […] des effectifs réduits sont la garantie de meilleures conditions pour apprendre, en particulier dans les écoles en réseau d’éducation prioritaires et dans les quartiers populaires ».
La maire PS de Paris dénonçait déjà « un projet inacceptable » qui constituerait « une menace pour l’école publique à Paris » dans un premier courrier adressé au ministère de l’Éducation, le mois dernier.
Une mobilisation qui ne s’arrête pas aux seules portes de la mairie de Paris.
Le député LFI-NUPES, Rodrigo Arenas, ainsi que le conseiller de Paris écologiste, Jérôme Gleize, appelaient déjà au maintien en poste de 162 enseignants-contractuels dans les écoles primaires à Paris, dans une tribune du Journal du dimanche.
Les syndicats, quant à eux, ont appelé à se rassembler ce lundi matin devant le rectorat, jour du conseil départemental de l’Éducation nationale qui doit confirmer le nombre final d’écoles et collèges concernés par les fermetures. Le ministère de l’Éducation envisage en effet de supprimer 155 postes dans le premier degré, ainsi que 182 dans le secondaire pour 178 suppressions de classe et 16 ouvertures.
La rentrée 2022 chiffrait presque 50 000 élèves de moins que l’année précédente. Pour Anne Hidalgo, cette baisse de la démographie constitue « un autre chemin possible » dans la conception de l’éducation, et pourrait servir à « repenser l’école dans son ensemble ». L’édile a également souhaité réitérer son soutien à la communauté éducative, activement mobilisée contre la suppression de ces postes et classes.