Samedi 4 Mars 2023 – Réforme des retraites : «Bloquez tout ce que vous pouvez», dit Mélenchon aux étudiants et lycéens
Le leader de la France Insoumise a lancé cet appel vendredi devant des étudiants à Paris. Il juge que la réforme gouvernementale n'a «pas de légitimité parlementaire».
«Bloquez tout ce que vous pouvez» à partir du 7 mars, a exhorté vendredi 3 mars au soir le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon devant des étudiants à Paris. Alors qu'une grève reconductible a débuté vendredi dans la filière énergie, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'il fallait «monter le niveau d'exigence». «Ce qui va se passer à partir du 7 est hors du commun», a lancé le tribun insoumis lors d'une conférence à la Maison des associations de solidarité, en présence du député LFI Louis Boyard, de représentants des Jeunes insoumis, du syndicat lycéen La voix lycéenne et du syndicat étudiant l'Alternative ESR.
«Faire tomber un monde»
Après la mobilisation syndicale du 7 mars, celles des femmes le 8, celles des jeunes le 9 et celle pour le climat le 10, le triple candidat à la présidentielle forme «le vœu qu'on appelle très vite à un autre rassemblement de masse ! Un samedi !». Au soir du 7, il souhaite la mise en place «d' assemblées générales de salariés, mais aussi d'«AG de citoyens». «La réforme des retraites est emblématique du néolibéralisme. Si nous gagnons, nous allons marquer un point qui fera écho dans le monde entier !». Il ne s'agit «pas seulement» de la réforme des retraites, mais «d'un monde qu'il s'agit de faire tomber», a-t-il lancé.
Jean-Luc Mélenchon estime que la réforme gouvernementale n'a «pas de légitimité parlementaire» grâce à «la victoire politique» des Insoumis, qui ont empêché d'aller jusqu'au vote du texte à l'Assemblée. Au Sénat, «il y a un intérêt supérieur à ce que rien ne soit voté. Si les sénateurs y arrivent, je leur tire mon chapeau. S'ils n'y arrivent pas, je les invite à s'inspirer de ce que font les Insoumis». «Jeunesse, une fois que vous êtes dans la rue, une fois que vous aurez fait reculer Emmanuel Macron sur les retraites, ne vous arrêtez pas là: parlez-lui de Parcoursup», la plate-forme d'orientation des lycéens très critiquée par la gauche, a invité un peu plus tôt le député Louis Boyard. «Quand les lycées et les facs sont bloqués, il y a une bascule. Vous allez gagner».
Samedi 4 Mars 2023 – Les agents d'EDF en grève depuis vendredi dans les centrales nucléaires
Les salariés de l'électricien opposés à la réforme des retraites se mobilisent sans attendre la journée du 7 mars.
Alors que les débats sur la réforme des retraites battent leur plein au Sénat, la CGT continue sa mobilisation pour tenter de peser dans les discussions. «Compte tenu du débat qui s'ouvre au Sénat cet après-midi sur l'article 1 concernant la suppression des régimes spéciaux, les agents d'EDF des centrales nucléaires se mettent en grève et baissent dès cet après-midi la production d'électricité», rapporte Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT Mines-Energie.
La réforme prévoit la suppression du régime spécial de retraite des salariés des industries électriques et gazières (IEG), dont une majorité sont salariés d'EDF. Cette mobilisation préfigure celle d'ampleur nationale attendue ce 7 mars.
Samedi 4 Mars 2023 – L'Allemagne bloque la fin du moteur thermique
Le vote des États membres de l'UE, prévu mardi, pour entériner l'interdiction en 2035 est reporté sine die.
Cela devait être une simple formalité. Il faudra pourtant encore attendre un peu pour annoncer officiellement la fin dans l'Union européenne des moteurs thermiques d'ici à 2035 et le passage au tout-électrique.
Les États membres devaient en effet officiellement entériner cette décision âprement négociée mardi 7 mars. Le dossier, bouclé également avec le Parlement européen fin 2022, ne devait plus passer que cette petite étape de procédure.
Mais la coalition allemande est venue jouer les trouble-fêtes ces derniers jours, faute d'une position commune sur cet accord. Et, sans la voix de Berlin, c'est toute la mécanique de ce grand texte du paquet climat européen qui se retrouve remise en cause.
L'Italie de Giorgia Meloni a aussi déjà annoncé qu'elle voterait contre, prenant le contre-pied de son prédécesseur, Mario Draghi, tout comme la Pologne et la Bulgarie, qui préfère, elle, s'abstenir. Mathématiquement, une simple abstention du gouvernement allemand ferait donc tout capoter.
La Suède, qui préside actuellement le Conseil de l'UE, l'a bien compris et a décidé vendredi de ne pas courir le risque, tout en se gardant bien d'avancer une nouvelle date. Du rarement vu à Bruxelles à cette étape du processus, où tout est censé avoir déjà été réglé dans les moindres détails, commentaient vendredi plusieurs sources, par ailleurs assez surprises de ce coup de théâtre.
C'est que la coalition allemande n'est plus au clair sur ce dossier. Alors que « tous les signaux étaient au vert ces dernières semaines et qu'aucun problème n'avait été remonté » à Bruxelles, reprend une source, le parti libéral FDP et son ministre allemand des Transports, Volker Wissing, ont repris le combat ces derniers jours contre un projet qui ne protège toujours pas assez selon eux les constructeurs allemands et leur savoir-faire technologique.
« De nouvelles garanties sont nécessaires, a également demandé jeudi le ministre des Finances, Christian Lindner, membre du même parti. La Commission n'a fait aucun effort pour examiner sérieusement, dans ses projets d'interdiction, les exceptions pour certains moteurs à combustion qui fonctionnent exclusivement avec du carburant écologique. »
«Retournement de veste»
La Commission a donc été sommée de proposer de nouveaux aménagements. Sa proposition, initialement présentée en juillet 2021, prévoit de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe à partir de 2035 et donc à stopper les ventes de véhicules neufs à essence et diesel, y compris les moteurs hybrides.
Samedi 4 Mars 2023 – Grèves et retenue sur salaire des fonctionnaires : le gouvernement ne fera pas de cadeau
Malgré un rappel à l'ordre de la justice européenne, le gouvernement français reste droit dans ses bottes. Cette semaine, l'exécutif a indiqué ne pas souhaiter changer les règles encadrant le système de retenue sur salaire pour les agents en grève dans la fonction publique d'État. Et ce, alors que le Comité européen des droits sociaux (CEDS) a récemment donné raison à la CGT sur ce point.
En pleine période de grèves contre la réforme des retraites, le CEDS a estimé, dans un avis publié le 14 février, que la France appliquait des retenues «disproportionnées» sur le salaire de ses agents grévistes de la fonction publique d'État. L'organe du Conseil de l'Europe avait été saisi par la CGT : le syndicat considérait que la règle dite du «trentième indivisible», qui prévoit qu'un agent est privé d'une journée entière de salaire, quel que soit son nombre d'heures de grève au cours de cette journée, «a pour objet et pour effet de porter une atteinte injustifiée au droit de grève des fonctionnaires». Le CEDS a également souligné l'absence de «justification objective et raisonnable» à la différence de traitement entre les 2,5 millions d'agents de la fonction publique d'État et ceux des versants territorial (2 millions d'agents) et hospitalier (1,2 million), qui ne sont pas soumis à la règle du trentième indivisible.
«Il s'agit incontestablement d'une belle victoire de la CGT dans cette période de mobilisation sociale», a affirmé le premier syndicat de la fonction publique, se réjouissant de la décision du CEDS. Pas de quoi faire plier l'exécutif pour autant : cet avis n'a en effet aucune valeur contraignante. Le Comité européen des droits sociaux explique sur son site internet, de manière paradoxale, que ses décisions «doivent être respectées par les États concernés» mais ne sont «pas exécutoires dans les ordres juridiques nationaux».
L'exécutif prend acte, mais se défend
«Le gouvernement a pris connaissance de l'avis du CEDS» indique au Figaro le cabinet de Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, tout en défendant le maintien de cette mesure. La règle, «purement comptable», ne constitue pas une «pénalité financière», et elle est même «plutôt avantageuse pour les agents faisant le choix de se mettre en grève sur une journée entière», se justifie-t-on. En effet la retenue sur salaire est calculée sur la base d'un mois entier, weekends compris, et non à partir du nombre de jours ouvrés de ce mois, plus réduit et donc plus pénalisant pour la rémunération de l'agent.
En outre, le gouvernement souligne sa bonne foi : «Le Conseil constitutionnel a déjà rendu un avis sur la question et jugé les modalités de la règle comme conforme à la Constitution», indique l'entourage du ministre. Dans une décision datée du 28 juillet 1987, les Sages avaient ainsi considéré que ce système n'est pas «contraire à la Constitution». «Le droit de grève est un principe de valeur constitutionnelle, mais il a des limites et le législateur est habilité à tracer celles-ci en opérant la conciliation nécessaire entre la défense des intérêts professionnels, et la sauvegarde de l'intérêt général», lit-on.
Le gouvernement considère donc que le système actuel de retenues sur salaires n'est «pas remis en question dans le droit français». De son côté, la CGT espère que «le Conseil d'État saura, quant à lui, modifier sa jurisprudence pour enfin respecter le droit de grève», déclare le syndicat dans son communiqué.
La réponse du gouvernement à l'avis du CEDS survient alors que les huit syndicats représentatifs de la fonction publique appellent à la grève le 7 mars contre le projet de réforme des retraites. Ce sera la sixième journée organisée depuis le lancement des discussions parlementaires sur le projet du gouvernement. Chez les fonctionnaires, le taux de gréviste a décru au fil de la mobilisation, passant de 29,5% de grévistes le 19 janvier à 4,9% le 16 février, selon les chiffres du ministère.
Samedi 4 Mars 2023 – Grève du 7 mars : entre 1,1 et 1,4 million de manifestants attendus, selon une note des renseignements
J-3 avant une nouvelle journée de mobilisation. Annoncée depuis le 11 février, cette sixième journée de grève est très attendue par les syndicats qui avaient annoncé leur intention de « mettre la France à l’arrêt ».
325 actions attendues dans l’Hexagone
Après un essoufflement de la mobilisation lors de la dernière journée de mobilisation, avec 440 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur, 1,3 million pour la CGT, les syndicats espèrent attirer du monde dans les rues ce mardi.
Et selon une note des renseignements consultée par BFMTV, ils devraient être entendus, puisqu’entre 1,1 et 1,4 million de manifestants sont attendus dans toute la France. Des chiffres proches des deux premières journées de mobilisation : le 19 janvier, le ministère de l’Intérieur avait recensé 1,1 million de manifestants contre 2 millions pour la CGT et le 31 janvier, il y en avait eu 1,27 million (2,8 millions selon la CGT).
Dans le détail, 325 actions sont prévues en France mardi. À Paris, les renseignements attendent entre 60 000 et 90 000 manifestants, dont 400 à 800 et Gilets jaunes, ainsi que 300 à 500 éléments radicaux, notamment « d’ultra-gauche ». L’ultra-droite sera aussi surveillée, même si les renseignements estiment que « la thématique des retraites n’est pas une priorité pour elle ».
Dans le reste de l’Hexagone, les principaux cortèges se trouveront à Nantes (32 500), Toulouse et Lyon (30 000), ainsi qu’à Rennes, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand (20 000), selon les informations de BFMTV.
Beaune invite tous les Français qui le peuvent à télétravailler
Une grève qui a déjà débuté ce vendredi dans les électriciens et les gaziers. Face à l’examen par le Sénat de l’article 1 du projet de réforme des retraites, la CGT a décidé d’avancer la grève reconductible qui devait initialement commencer lundi. « Les agents d’EDF des centrales nucléaires se mettent en grève et baissent dès cet après-midi la production d’électricité », a indiqué le syndicat dans un communiqué.
Face à la situation attendue mardi avec la mobilisation de plusieurs secteurs (raffineurs, gaziers, dockers, cheminots), le ministre des Transports Clément Beaune a appelé vendredi « tous les Français qui le peuvent à télétravailler ».
Samedi 4 Mars 2023 – Guerre en Ukraine : les États-Unis annoncent une nouvelle aide militaire de 400 millions de dollars
Les États-Unis continuent de soutenir massivement l'Ukraine, engagée depuis plus d'un an dans une guerre féroce avec la Russie. En marge de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz à Washington, Joe Biden a annoncé que son pays allait allouer une nouvelle aide militaire de 400 millions de dollars à Kiev.
Des roquettes Himars envoyées à l'Ukraine
L'aide militaire occidentale à l'Ukraine a été cruciale pour permettre à Kiev de résister aux assauts des troupes russes et même de regagner du terrain, mais le Kremlin a déclaré que cette aide ne ferait que « prolonger le conflit et aurait de tristes conséquences pour le peuple ukrainien ».
Washington n'a pas tenu compte de cet avertissement et a annoncé de nouvelles aides, incluant des munitions, notamment pour le système de roquettes Himars que les forces ukrainiennes ont utilisé avec un effet dévastateur contre les troupes et les lignes logistiques russes.
Les troupes ukrainiennes en difficulté à Bakhmout
Ces annonces sont intervenues en marge de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz à la Maison Blanche pour son premier voyage à Washington depuis l'invasion de la Russie. Lors de leur dernière rencontre, « la Russie rassemblait ses troupes » à la frontière, a déclaré le président américain, ajoutant que les pays occidentaux avaient promis de réagir et « qu'ensemble, nous avons tenu cette promesse ».
En réponse, Olaf Scholz a déclaré qu'il était important d'envoyer un message à l'Ukraine, à savoir que « nous continuerons à (la) soutenir aussi longtemps que nécessaire. »
Sur le terrain militaire, les troupes ukrainiennes sont en difficulté à Bakhmout. Vendredi, le groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé avoir « pratiquement encerclé » la ville symbole de l'est de l'Ukraine, et appelé le président Volodymyr Zelensky à sonner le retrait de ses troupes.
Samedi 4 Mars 2023 – Nouvelle-Calédonie : Gérald Darmanin plaide pour une remise à plat de la filière de nickel
En visite en Nouvelle-Calédonie, le ministre de l’Intérieur et des Outremers, Gérald Darmanin, a défendu samedi une remise à plat de la filière de production de nickel. 20 % des réserves mondiales de ce trésor économique sont concentrées dans l’archipel, pourtant, les trois usines de nickel qui exploitent cette ressource sont en déficit important depuis près de 10 ans.
« On voit que les usines et le modèle économique ne fonctionnent pas très bien, malgré le courage des salariés », a déclaré Gérald Darmanin lors de sa visite de l’usine à Nouméa de la Société Le Nickel (SNL). Cette filiale du groupe Eramet, dont l’État est actionnaire, est au plus bas. Ces mauvais résultats économiques s’expliquent par des coûts de production trop élevés. Il s’agit de repenser tout le modèle économique, estiment le ministre de l’Intérieur et le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, lui aussi présent à Nouméa.
Vers un nouvel état des lieux économique
L’État avait pourtant soutenu le secteur à hauteur de 2 milliards d’euros sur les six dernières années, et avait débloqué un prêt d’urgence de 40 millions d’euros en janvier dernier afin d’assurer la survie de l’entreprise au bord de la cessation de paiement. Le 23 février, la SNL communiquait pourtant un résultat net négatif, de l’ordre de 250 millions d’euros pour 2022. Gérald Darmanin met en garde : « On ne donnera plus d’argent aux usines de Nouvelle-Calédonie tant qu’on n’a pas un projet industriel pensé et réfléchi. »
Le ministre de l’Intérieur a réclamé une mission d’information et un audit, auprès de Bercy, pour « un état des lieux économique, social et environnemental », qui devrait débuter prochainement. L’objectif, au travers de cette mission, est de trouver des pistes pour dépolluer une industrie jugée « très consommatrice » en énergie.
La question de la production du nickel est centrale pour la Nouvelle-Calédonie. Gérald Darmanin a tenu à rappeler que « la question de la souveraineté du nickel pour notre pays se pose de manière générale, ainsi que la place de la Nouvelle-Calédonie dans cette souveraineté ». La reconquête d’une souveraineté industrielle voulue par l’exécutif passe en effet par cette ressource, d’une importance capitale pour la fabrication des batteries de voitures électriques. Si la SNL est le premier producteur mondial de ferronickels, l’essentiel de sa production est pourtant exporté vers l’Asie.
Samedi 4 Mars 2023 – Prix de l’énergie : des boulangers saisissent le Conseil d’État
Alors que les artisans-boulangers subissent de plein fouet la hausse des factures d’électricité, un collectif de boulangers s’est rassemblé pour protester contre l’explosion des prix. Le collectif, porté par l’Union des artisans-boulangers indépendants (Ubadi), a saisi le Conseil d’État pour que le bouclier tarifaire – qui limite leur hausse à 15 % pour certains – soit étendu à tous les boulangers. Dans un communiqué, leur avocat explique que « depuis 2020, les artisans boulangers doivent faire face coup sur coup à la pandémie de Covid-19, qui a entraîné une chute spectaculaire de leur chiffre d’affaires en raison du confinement, à une hausse du prix des matières premières (notamment le beurre et le blé) et à une flambée du prix de l’énergie ».
Les différentes mesures mises en place et annoncées par le gouvernement ne suffisent pas. Pour le collectif, elles créent « une distorsion de concurrence entre les artisans boulangers consommant moins de 36 kVA, qui peuvent bénéficier du bouclier tarifaire plafonnant la hausse pour 2023 à 15 %, et les artisans boulangers dotés d’une puissance supérieure à 36 kVA qui en sont exclus ».
Un amortisseur électricité qui ne convainc pas
Le gouvernement avait pourtant annoncé un « amortisseur électricité » censé soulager les non-bénéficiaires du bouclier tarifaire de 15 à 20 % de leur facture d’électricité. Loin de convaincre le collectif, qui juge cette mesure « trop complexe », l’Ubadi rappelle que les bénéficiaires doivent tout de même avancer les frais « sans être certains de recevoir un jour l’aide promise ».
C’est donc l’extension du bouclier tarifaire que les artisans-boulangers souhaitent obtenir par cette saisie du Conseil d’État. En attendant une décision prochaine, ils s’inquiètent « des fermetures temporaires, des licenciements, des altérations de la présence d’une boulangerie sur certains territoires affectés par la disparition de services publics structurants ou encore de tensions inflationnistes » comme la baguette. Face à de tels enjeux, le président de l’Ubadi, Jérémy Ferrer, est alarmiste : « Nous ne pouvons plus attendre ».
Samedi 4 Mars 2023 – Le roi Charles III sera en France du 26 au 29 mars pour son premier déplacement à l’étranger
L’Élysée a annoncé vendredi que Charles III se rendrait en France du 26 au 29 mars. Il s’agit de la première visite officielle d’un souverain britannique depuis le 6 juin 2014 et la venue d’Elizabeth II pour les 70 ans du débarquement. Il s’agit aussi du premier déplacement à l’étranger pour Charles III depuis son entrée en fonction le 8 septembre dernier. La dernière visite de Charles en France remonte à 2019 pour le 75e anniversaire du débarquement des alliés à Bayeux en Normandie.
À Paris, puis à Bordeaux
Dans un communiqué officialisant la nouvelle, l’Élysée estime que cette visite « fait un honneur à la France » et « symbolise également la relation d’amitié et de confiance entre » Emmanuel Macron et Charles III.
Durant ces trois jours, le roi et la reine auront un agenda chargé. À Paris, ils participeront avec le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à une cérémonie du souvenir à l’Arc de Triomphe. Ensuite, Charles III prononcera un discours au Sénat. Un banquet d’État est prévu au château de Versailles en leur honneur le 27 mars.
Le 28 mars, Charles et Camilla se rendront à Bordeaux. Le roi se rendra dans des zones dévastées par des incendies l’été dernier et visitera un vignoble bio.
Une visite en Allemagne également au programme
Après ces trois jours passés en France, le couple royal se rendra en Allemagne du 29 au 31 mars. Ils se rendront à Berlin, puis à Hambourg. Charles III prononcera un discours au Bundestag, le parlement fédéral allemand. Il rencontrera aussi des réfugiés arrivés récemment d’Ukraine. « Cette visite célèbrera la relation de la Grande-Bretagne avec la France et l’Allemagne, marquant nos histoires, notre culture et nos valeurs communes », a indiqué Buckingham Palace dans un communiqué.
« Elle donnera aussi une occasion de se tourner vers l’avenir et de démontrer les nombreuses façons dont le Royaume-Uni travaille en partenariat avec la France et l'Allemagne », a poursuivi le Palais, citant notamment la lutte contre le réchauffement climatique et la réponse au conflit en Ukraine.
Ces premières visites d’État pour Charles III auront lieu quelques semaines avant son couronnement, le 6 mai, à l’abbaye de Westminster. Elles interviendront quelques jours après la première visite en France du chef du gouvernement britannique Rishi Sunak, le 10 mars.
Samedi 4 Mars 2023 – Macron à Kinshasa : La RDC ne doit «pas être un butin de guerre»
Dernière étape de sa tournée africaine, Emmanuel Macron est samedi en République démocratique du Congo, en proie à une rébellion dans sa partie orientale.
La République démocratique du Congo, en proie à une rébellion dans sa partie orientale, ne doit "pas être un butin de guerre", a lancé samedi à Kinshasa le président français Emmanuel Macron, en appelant chacun "y compris le Rwanda", à "prendre ses responsabilités".
"Le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre", a-t-il martelé, au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue congolais Félix Tshisekedi. Ce dernier venait de déplorer l'"agression injuste et barbare" dont son pays estime être victime.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, qui s'est emparée depuis l'année dernière de vastes pans de territoire de la province du Nord-Kivu, région riche en minerais. Des experts de l'ONU ont corroboré ce soutien et plusieurs chancelleries occidentales l'ont dénoncé, bien que Kigali s'en défende.
Le ministère français des Affaires étrangères a également condamné ce soutien, mais Kinshasa estime que ce n'est pas suffisant, attendant de Paris des mesures concrètes et des sanctions contre Kigali.
Emmanuel Macron n'a pas condamné nommément le Rwanda, n'a pas annoncé de sanctions ni dénoncé clairement le soutien rwandais au M23, mais il a appelé samedi chacun à "prendre ses responsabilités, y compris le Rwanda".
"S’il ne respecte pas (le plan de désescalade proposé, ndlr), alors oui il doit y avoir des sanctions", a-t-il toutefois souligné, interrogé sur le Rwanda.
Le président français a apporté un soutien appuyé aux initiatives diplomatiques lancées pour tenter de résoudre la crise, notamment celle pilotée par le président angolais Joao Lourenço, qu'il a rencontré vendredi, lors de la 2e étape de son voyage en Afrique centrale.
Durant les discussions qu'il a eues avec les présidents Lourenço et Tshisekedi, ainsi qu'avec le président rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron a dit avoir constaté que tous avaient "apporté un soutien clair" à un cessez-le-feu mardi prochain, tel que prévu dans "le chronogramme".
Les représentants du M23 qui sont allés voir le président Lourenço" se sont aussi engagés sur ce point, a-t-il ajouté. Des cessez-le-feu ont été annoncés plusieurs fois ces derniers mois mais n'ont jamais été respectés. "Je demande à voir", a déclaré Félix Tshisekedi, "nous donnons la chance à la paix".
Samedi 4 Mars 2023 – Une «revenante» de Syrie voulant «mourir en martyre» condamnée à 10 ans de réclusion
La cour d'assises spéciale a condamné vendredi à dix ans de réclusion criminelle la "revenante" de Syrie Amandine Le Coz, qui a passé cinq années en territoire du groupe Etat islamique (EI) et reconnu avoir envisagé de "mourir en martyre".
"Vous avez encore besoin d'être accompagnée"
La cour a assorti la peine d'un suivi socio-judiciaire de sept ans. "Vous avez fait des efforts" mais "vous avez encore besoin d'être accompagnée", lui dit le président de la cour Laurent Raviot.
"Effectivement", "merci Monsieur", répond Amandine Le Coz, longs cheveux châtains et marinière. L'accusée, originaire du Val-d'Oise, était jugée depuis jeudi pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle.
"Je voulais mourir en martyre parce que j'avais peur de l'enfer"
A l'audience, la jeune femme de 32 ans a reconnu pour la première fois vendredi avoir envisagé de se "faire exploser". "Je voulais mourir en martyre, oui c'est vrai, parce que j'avais peur de l'enfer", dit-elle.
Sur les photos de son époque syrienne - elle y est arrivée en septembre 2014 - que fait défiler l'avocat général Benjamin Chambre, on voit des armes, les drapeaux noirs de l'EI, trois silhouettes en niqab - Amandine Le Coz est au milieu, à côté de celle qui brandit une kalachnikov.
Sur un cliché apparaît son premier mari, tout sourire, ceinture explosive sur le dos. "C'est vous qui la lui avez mise ?", cette ceinture, demande l'avocat général. Nouvelle révélation: "non, mais j'en ai déjà porté une", répond Amandine Le Coz. "Pour mourir en martyre. Je pensais que c'était la meilleure adoration".
"On est un peu plus que dans la radicalisation, là... On est dans le jihad", observe le magistrat, qui requiert à son encontre onze ans de réclusion.
"J'étais dans la haine"
Amandine Le Coz s'est convertie à l'islam à 23 ans, et ses parents l'ont mise dehors. Au cause de ce rejet, celle qui a été un peu mannequin, un peu vendeuse et beaucoup fêtarde se radicalise rapidement. "J'étais dans la haine", justifiera-t-elle du box vitré.
Elle se cherche un mari sur internet. Le premier candidat est un certain "Abou Merguez". "Vous l'aviez rencontré comment ?", demande le président Laurent Raviot. "J'avais tapé +Abou...+ sur Facebook", répond Amandine Le Coz, "candide", "naïve" selon l'experte psychologue.
A l'été 2014, sur internet, elle trouve finalement à épouser un combattant de l'EI. Pourquoi lui ? "Parce que je le trouvais beau", murmure Amandine Le Coz, qui a "honte". Dans la foulée, elle le rejoint à Raqqa (nord de la Syrie).
Battue par ce premier mari, elle obtient le droit de divorcer. Et se remarie avec un autre combattant, avec qui elle a un enfant.
Sur les réseaux sociaux, elle tente de convaincre au moins deux femmes, dont une mineure, de rejoindre la Syrie. "C'est à cause d'idiotes comme moi que des filles" sont parties en Syrie se faire "battre, violer, tuer", sanglote-t-elle, s'excusant à nouveau.
Chez les Françaises de l'EI, on la dit tantôt "grosse chienne" - "elle draguait sur internet alors qu'elle était mariée", rapporte l'une d'elles entendue pendant l'enquête - ou "grande gueule". "C'est vrai que je faisais ma belle", admet la jeune femme. "Je disais ne pas avoir peur des bombardements alors que j'étais pétrifiée". Amandine Le Coz "c'est tout et son contraire", résume son avocate Marie Dosé, plaidant pour une peine permettant à celle qui "ne s'est jamais posée en victime" de continuer à "progresser".
Le président Raviot avait souligné l'"ambiguïté" de la jeune femme : elle a plusieurs fois tenté de quitter l'EI, avant de changer d'avis. "J'avais peur d'être une mécréante, j'avais peur des flammes de l'enfer, je croyais" en l'EI, dit-elle. "D'un autre côté je voulais revoir ma famille, avoir une vie normale, être heureuse".
C'est finalement, selon elle, pour l'avenir de son fils qu'elle décide de se rendre aux forces kurdes en 2018. Retenue 18 mois dans les camps de Roj et d'Aïn Issa, elle sera expulsée vers la France fin 2019.
"J'entends la fragilité, la vulnérabilité", a dit l'avocat général. Mais "je crois aussi qu'il y a eu une vraie détermination, et pour y aller, et pour rester". "J'ai appris à réfléchir", a elle-même résumé Amandine Le Coz. "Je suis sur la voie de la guérison, mais pas encore guérie".
Samedi 4 Mars 2023 – Bélarus : La France dénonce la condamnation du militant Ales Bialiatski, prix Nobel de la paix
La France a dénoncé vendredi la condamnation au Bélarus à 10 ans de prison d'Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure du mouvement démocratique dans son pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Cette condamnation témoigne une nouvelle fois de la politique de répression sans précédent conduite par les autorités biélorusses à l'encontre du mouvement de protestation pacifique qui a émergé à l'issue du scrutin frauduleux de l'élection présidentielle du 9 août 2020" ayant abouti à la réélection du président Alexandre Loukachenko, a commenté la porte-parole du Quai d'Orsay.
Prix Nobel de la paix
A l'automne dernier, M. Bialiatski a reçu le prix Nobel de la paix avec deux organisations de défense des droits humains, Mémorial (Russie) et le Centre pour les libertés civiles (Ukraine).
Ce militant, âgé de 60 ans, a fondé et animé pendant des années Viasna, le principal groupe de défense des droits humains dans ce régime dirigé d'une main de fer depuis 1994 par M. Loukachenko.
"La France salue une nouvelle fois le courage et l'abnégation" des militants défendant les droits humains, des journalistes indépendants, des opposants et des simples citoyens "qui se battent pour une Biélorussie respectueuse des droits fondamentaux, transparente et démocratique", a conclu la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.