Vendredi 20 janvier 2023 - Guerre en Ukraine : réunion cruciale à Ramstein en Allemagne des pays soutenant militairement Kiev
Après les promesses occidentales de livraisons de chars, Kiev attend des autres soutiens alliés des décisions fortes et sans délai.
Les pays qui soutiennent militairement Kiev tiennent vendredi 20 janvier une réunion en Allemagne, sur la base militaire de Ramstein, de laquelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky dit attendre «des décisions fortes», comme l'envoi de blindés lourds, pour aider son pays dans les batailles cruciales à venir contre la Russie.
«Nous devons creuser encore plus, c'est un moment décisif pour l'Ukraine», a déclaré Lloyd Austin, secrétaire de la Défense américain, à l'ouverture de la rencontre sur la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne. «Le peuple ukrainien nous regarde, le Kremlin nous regarde, et l'Histoire nous regarde», a-t-il ajouté.
La rencontre de vendredi est la troisième sous ce format dit «Ramstein» depuis le début du conflit. Les ministres de la Défense et hauts responsables militaires d'une cinquantaine de pays se réunissent autour du secrétaire d'État américain à la Défense, Lloyd Austin.
Zelensky exhorte les alliés à «accélérer» les livraisons
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié ce vendredi 20 janvier les États-Unis, premier soutien de Kiev contre l'invasion russe, pour la nouvelle tranche d'aide militaire. «Merci d'avoir fourni à l'Ukraine un autre puissant programme de soutien à la défense», a-t-il déclaré sur Twitter. Les armes prévues dans ce nouveau paquet, qui ne contient pas de chars lourds Abrams, «sont une aide importante dans notre lutte contre l'agresseur», a-t-il souligné.
S'adressant par liaison vidéo aux participants réunis sur la base aérienne américaine de Ramstein, le président ukrainien a exhorté les alliés, à l'ouverture de la réunion, à «accélérer» les livraisons d'armes, notamment de chars, dont «l'approvisionnement majeur arrêtera le mal». «Je peux vous remercier des centaines de fois (pour le soutien déjà apporté, ndlr) mais les centaines de merci ne sont pas des centaines de chars», a-t-il insisté.
Quelques heures avant cette réunion, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark ont annoncé de nouvelles livraisons substantielles d'armes à l'Ukraine.
La Finlande débloque 400 millions d'euros
De son côté, la Finlande a annoncé ce vendredi débloquer 400 millions d'euros, sa plus large contribution à ce jour, qui comprend de l'artillerie et des munitions mais pas de chars lourds Leopard. Le conseiller spécial Miikka Pynnonen a précisé à l'AFP que l'aide n'incluait pas de char lourd Leopard de fabrication allemande.
Le ministère a également précisé que la Finlande signerait une déclaration d'intention avec la Suède concernant le soutien à l'Ukraine, afin de s'assurer que l'aide ne mette pas «en danger la défense nationale des deux pays».
La livraison de chars ne «changerait rien», selon Moscou
Le Kremlin a réagi ce vendredi sur la livraison de chars occidentaux à l'Ukraine, affirmant que cela ne «changerait rien» à la situation sur le terrain. «De telles livraisons (de chars) ne pourront rien changer fondamentalement, elles créeront de nouveaux problèmes pour l'Ukraine», a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que les pays occidentaux entretenaient l'«illusion» d'une possible victoire ukrainienne «sur le champ de bataille».
Sept «agents russes» arrêtés près de Dnipro
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont affirmé vendredi avoir arrêté «sept agents russes» dans la région de Dnipro (Est), soupçonnés d'espionnage en faveur de Moscou. «Le SBU a mené une autre opération spéciale importante pour exposer et détenir des agents ennemis», s'est félicité dans un communiqué son chef, Vasyl Maliouk.
Selon le SBU, «les détenus ont donné aux Russes les coordonnées des infrastructures critiques» ukrainiennes et «ont recueilli des renseignements sur (...) les mouvements des unités des forces (de Kiev) dans la région» avant de les communiquer à l'armée russe. Leur «éventuelle implication dans l'attaque sur un immeuble d'habitations à Dnipro le 14 janvier», qui avait fait au moins 45 morts dont six enfants, est «en cours de vérification», ont également indiqué les services de sécurité ukrainiens.
Vendredi 20 janvier 2023 - Au Sénégal, Marine Le Pen a été reçue par le président Macky Sall
Pendant que les Français défilent contre la réforme des retraites, Marine Le Pen travaille sa stature internationale. Selon une information du Point , la double finaliste déchue de la présidentielle a été reçue, mercredi 18 janvier, par le chef d'État du Sénégal, Macky Sall, au palais présidentiel de Dakar. Une forme de reconnaissance à plusieurs titres pour la patronne des députés du Rassemblement national. D'abord parce que le dirigeant entretient d'assez bonnes relations avec son homologue Emmanuel Macron. Ensuite parce qu'il est l'actuel secrétaire général de l'Union africaine, institution qui représente 54 pays au total. Enfin parce que les positions très fermes de la nationaliste en matière d'immigration en avaient plutôt fait jusqu'ici la représentante du «front du refus» aux yeux de l'Afrique du Nord comme de l'Afrique noire.
«C'est un homme charmant. Nous avons eu une conversation intéressante et chaleureuse», a fait savoir Marine Le Pen à l'hebdomadaire, à l'issue de son entretien. La rencontre aurait duré une heure et porté selon elle sur «la nécessaire coopération entre le Sénégal et la France, la francophonie ainsi que l'ensemble des perspectives de développement du Sénégal». Ce, «sur le plan énergétique aussi bien que sur celui de la souveraineté alimentaire», explique-t-elle, alors qu'il s'agissait là de son premier déplacement à l'étranger depuis son échec au second tour de la dernière élection présidentielle. «Il est très important de ne pas perdre le contact avec l'Afrique. Je voulais commencer par me rendre au Sénégal qui est un pays pivot sur le continent», justifie-t-elle.
Quant à son conseiller, Nicolas Lesage, il relève que «se déplacer au moment où il n'y a pas d'intérêt immédiat facilite les choses». «On entretient mieux une relation de long terme comme celle-ci qui n'apparaît pas directement intéressée.», poursuit-il. Sans toutefois ignorer les difficultés que connaît actuellement Macky Sall, qui entretient le doute sur une possible troisième candidature... En dépit de son engagement solennel à ne pas faire plus de deux mandats présidentiels consécutifs.
Vendredi 20 janvier 2023 - Réforme des retraites : «On va bloquer ce qu'on peut bloquer», prévient la CGT Cheminots
«Nous ne sommes qu'au début du processus», a insisté ce vendredi matin Laurent Brun, secrétaire général du syndicat, alors qu'une prochaine mobilisation est déjà fixée au 31 janvier.
«On ira probablement au-delà de ce qui est programmé par les intersyndicales», prévient ce vendredi matin le secrétaire général de la CGT Cheminots. En d'autres termes, d'autres mobilisations seraient prévues contre la réforme des retraites, en plus de celle déjà annoncée le mardi 31 janvier prochain.
«Nous allons en discuter cet après-midi pour décider si nous réalisons des mouvements avant ou après cette date» précise Laurent Brun. Il s'agit ainsi de la troisième réunion interfédérale depuis le début du mouvement. Le syndicaliste appelle ses congénères à manifester contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement : «Les salariés sont libres de se mobiliser comme ils le souhaitent.»
Pour les syndicats, l'objectif est «d'établir un rapport de force» avec le gouvernement, en sachant «qu'il ne cédera pas avec une seule journée» de grève. «Nous ne sommes encore qu'au début du processus et nous souhaitons que tous les secteurs de l'économie se mobilisent», complète Laurent Brun, «on va bloquer ce qu'on peut bloquer».
Le secrétaire général s'est par ailleurs félicité d'une «très forte mobilisation» jeudi, revendiquant 60% de grévistes parmi les cheminots. Si les autorités ont annoncé 46% de leur côté, Laurent Brun indique qu'il communiquera «bientôt les chiffres définitifs».
Vendredi 20 janvier 2023 - Le budget des armées augmentera d'un tiers sur la période 2024-2030, annonce Macron
Les armées françaises bénéficieront d'un budget de 400 milliards d'euros sur la période 2024-2030, dans le cadre de la future loi de programmation militaire (LPM), soit un tiers de plus que l'enveloppe de la précédente LPM, a annoncé vendredi le président Emmanuel Macron.
Il a également promis une augmentation de près de 60% du budget alloué au renseignement militaire sur la période 2024-2030, en dévoilant les grandes orientations de la future loi. Celle-ci est placée sous le signe de la "transformation des armées" sur fond de retour de la guerre en Europe, depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a près d'un an.
"Ces efforts seront à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables"
"La LPM traduit les efforts du pays en faveur de ses armées" et "ces efforts seront à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables", a déclaré Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (sud-ouest), en ajoutant qu'"après avoir réparé les armées, nous allons les transformer".
Le budget de la Direction du renseignement militaire (DRM) et de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) seront notamment doublés, a-t-il indiqué, dans l'objectif d'"avoir une guerre d'avance". La présentation de la future LPM était très attendue alors que la guerre en Ukraine a mis en lumière des faiblesses dans le dispositif militaire français.
Cette loi, qui sera présentée au Parlement en mars, promet de poursuivre l'effort financier en matière de défense après une LPM 2019-2025 de 295 milliards d'euros, qui avait mis fin à des années de coupes budgétaires dans les armées.
Vendredi 20 janvier 2023 - PS : Olivier Faure réélu selon la direction, mais Nicolas Mayer-Rossignol conteste
La direction du Parti socialiste a désigné Olivier Faure comme vainqueur de l’élection au poste de Premier Secrétaire, organisée jeudi soir. Son opposant Nicolas Mayer-Rossignol conteste cette victoire et demande à la commission de récolement de trancher…
Après une nuit d’invectives, de revirements et de conférences de presse improvisées en ligne, le Parti socialiste a proclamé officiellement les résultats de l’élection du Premier Secrétaire, peu avant 8 heures ce vendredi. Olivier Faure est réélu avec 50,83 % des suffrages, contre 49,17 % pour Nicolas-Mayer Rossignol. Soit 393 voix d’avance ! 23 759 adhérents (sur 41 000 revendiqués) ont participé à ce scrutin émaillé selon les deux camps d’une série d’irrégularités.
Mais une heure plus tard, toujours ce vendredi matin, le maire de Rouen a contesté ces chiffres. « Les résultats du vote hier montrent que les militants socialistes nous ont placé en tête à au moins 50,5% contre 49,5 % pour la direction sortante. » Il demande la réunion de la « commission de récolement », dans l’après-midi. L’organe étant censé trancher le litige.
Un arrière-goût de 2008 et de la bataille Aubry-Royal
Les résultats définitifs doivent être proclamés « à l’issue du vote des délégués du Congrès de Marseille qui se tiendra les 27, 28 et 29 janvier », précise quant à elle la direction du PS.
Dans cet épais brouillard, le Parti socialiste s’offre une nouvelle crise interne après une élection mouvementée, entre partisans d’Olivier Faure, partisan de la Nupes, l’alliance de la gauche à l’Assemblée nationale, et le camp Mayer-Rossignol, plus mesuré sur ce point.
Ce scrutin interne contesté rappelle celui qui avait opposé Martine Aubry à Ségolène Royal, en 2008. La maire de Lille l’avait finalement emportée avec 102 voix d'avance.
Vendredi 20 janvier 2023 - Retraites : une nouvelle journée de mobilisation annoncée le 31 janvier
L'intersyndicale a annoncé ce soir une nouvelle journée de mobilisation le 31 janvier, après celle réussi organisée ce jeudi.
Plus d'un million de manifestants, des grèves à l'école ou dans les transports: les syndicats ont réussi jeudi à fortement mobiliser contre la réforme des retraites, et ont d'ores et déjà annoncé une nouvelle journée d'action, le 31 janvier, pour faire reculer le gouvernement.
"Plus de deux millions" de personnes ont manifesté dans plus de 200 cortèges en France, dont environ 400.000 à Paris, a affirmé la CGT, tandis que le ministère de l'Intérieur comptabilisait 1,12 million de manifestants, dont 80.000 dans la capitale.
Un niveau de mobilisation supérieur à celui du 5 décembre 2019: au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait dénombré 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.
Fortes de ce succès, les huit grandes centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) se projettent déjà vers une deuxième journée d'action, fixée jeudi soir au 31 janvier.
"La retraite avant l'arthrite", "métro, boulot, caveau"... De Calais à Nice, des cortèges bien garnis ont affiché un "non" au recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, sur fond de large mécontentement social dans un contexte d'inflation.
Les cortèges réunissaient beaucoup de travailleurs du public ou du privé craignant d'être "usés" ou "cassés" à 64 ans, comme Nathalie Etchegaray, 48 ans, assistante maternelle à Orléans. "Ça fait 25 ans que je travaille, je n'avais encore jamais fait grève. Le déclencheur c’est de voir nos collègues plus âgées qui ont mal partout. Elles ont des sciatiques, des maux de dos, des tendinites aux coudes à force de porter les bébés".
"Je travaillais en blanchisserie, mais j'ai eu des problèmes au niveau de mes bras et j'ai été licenciée pour inaptitude, je faisais tendinite sur tendinite et après j'ai eu un accident du travail. (...) 64 ans, je trouve ça débile, à cet âge, on n'a plus les mêmes réflexes qu'à 20 ans", explique à Paris Catherine Dubé, 52 ans, demandeuse d'emploi.
On est clairement sur une forte mobilisation, au-delà ce qu'on pensait dit Laurent Berger
Les chiffres des autorités ont rapidement attesté d'une mobilisation très importante: 36.000 personnes à Toulouse, 26.000 à Marseille, 25.000 à Nantes, 19.000 à Clermont-Ferrand, 17.000 à Rennes... Ils étaient 23.000 à Lyon, où les forces de l'ordre ont essuyé quelques jets de projectiles et procédé à 17 interpellations, selon la préfecture.
A Paris, des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants près de Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes. Selon la préfecture de police, 38 personnes ont été interpellées.
"On est clairement sur une forte mobilisation, au-delà ce qu'on pensait", estimait le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, après les premiers cortèges en régions.
46,3% de grévistes à la SNCF
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a admis sur RTL que la mobilisation avait été "importante". Jugeant "normal" qu'une réforme des retraites "suscite des inquiétudes", il a indiqué qu'il fallait y "répondre" et "écouter les messages".
Côté usagers, ceux qui n'ont pas recours au télétravail ont dû composer avec des transports en commun au compte-goutte.
A la SNCF, qui affiche un taux de grévistes de 46,3%, la circulation était "très fortement perturbée". Le métro parisien était également "très perturbé".
De nombreux services publics étaient touchés. 28% de grévistes ont été comptabilisés dans la fonction publique d’État par leur ministère de tutelle. Les programmes de l'audiovisuel public étaient également affectés.
Côté raffineries, le mouvement a été suivi par 70 à 100% des salariés de TotalEnergies
Dans l'éducation, le syndicat FSU a dénombré 70% d'enseignants grévistes dans les écoles et 65% dans les collèges et lycées. Le ministère chiffre pour sa part la mobilisation à 42% dans le primaire et 34% dans le secondaire. Quelques dizaines d'établissements ont été l'objet de blocus dans la matinée à Paris, Rennes, Tours et Toulouse notamment.
Côté raffineries, le mouvement a été suivi par 70 à 100% des salariés de TotalEnergies selon les sites. Les expéditions de carburants ont été bloquées, mais le travail devait reprendre vendredi matin, sauf décisions contraires lors d’éventuelles assemblées générales locales.
Continuons à débattre et à convaincre dit Elizabeth Borne
Pour le leader de Force ouvrière, Frédéric Souillot "on est parti pour un conflit dur" et "il faut bloquer l'économie".
Depuis Barcelone où il participait à un sommet franco-espagnol, Emmanuel Macron a assuré de la "détermination" de l'exécutif pour faire aboutir une réforme "juste et responsable".
La Première ministre Elisabeth Borne a salué les "bonnes conditions" dans lesquelles se sont déroulées les manifestations. "Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie. Continuons à débattre et à convaincre", a-t-elle ajouté.
Vendredi 20 janvier 2023 - Guerre en Ukraine : Zelensky réclame des chars aux alliés pour «arrêter le mal»
Le président ukrainien Volodymyr Zekensky a exhorté vendredi les alliés réunis en Allemagne à accélérer leurs livraisons d'armes lourdes, notamment de chars et missiles longue portée, pour soutenir son pays dans les batailles cruciales à venir contre la Russie.
"Il est de votre pouvoir" de "lancer un approvisionnement majeur qui arrêtera le mal", a-t-il déclaré par liaison vidéo à l'ouverture d'une réunion des soutiens de l'Ukraine sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans le sud-ouest de l'Allemagne.
"Je peux vous remercier des centaines de fois (pour le soutien déjà apporté, ndlr) mais les centaines de merci ne sont pas des centaines de chars", a-t-il insisté.
Le Kremlin a immédiatement répliqué que de telles livraisons ne changerait rien sur le terrain.
"Elles créeront de nouveaux problèmes pour l'Ukraine", a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que les pays occidentaux entretenaient l'"illusion" d'une possible victoire ukrainienne "sur le champ de bataille".
Washington va débloquer une nouvelle aide militaire de 2,5 milliards de dollars
Ouvrant la réunion de Ramstein, le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin a plaidé pour un accroissement de l'aide militaire en faveur de Kiev. "Nous devons creuser encore plus, c'est un moment décisif pour l'Ukraine", a-t-il prévenu.
A quelques heures de ces discussions, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark avaient annoncé de nouvelles livraisons substantielles d'armes au pays.
Washington va débloquer une nouvelle aide militaire de 2,5 milliards de dollars, comprenant 59 blindés Bradley, qui s'ajouteront aux 50 véhicules blindés légers de ce type promis le 6 janvier, et 90 blindés de transport de troupes Stryker, selon le Pentagone.
L'armée américaine va également livrer à l'Ukraine 53 véhicules blindés antimines (MRAP) et 350 véhicules de transport M998, le fameux Humvee. Cette nouvelle tranche porte à 26,7 milliards de dollars l'aide militaire totale des Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février.
Mais cette nouvelle tranche d'aide ne comprend aucun char lourd, comme les Abrams, que les Etats-Unis disent ne pas être encore prêts à fournir à Kiev pour des raisons de maintenance et de formation.
Le Royaume-Uni s'est engagé quant à lui à envoyer à l'Ukraine 600 missiles supplémentaires Brimstone, le Danemark 19 canons Caesar de fabrication française, et la Suède des canons automoteurs Archer.
Londres avait déjà promis 14 chars lourds Challenger 2 à Kiev, et la Pologne se dit prête à lui livrer 14 chars de combat Leopard 2 de fabrication allemande, un total encore loin des centaines de ces véhicules dont l'Ukraine dit avoir besoin.
Mais tout envoi de matériel de guerre allemand doit recevoir le feu vert de Berlin.
Les Occidentaux craignent l'escalade
La rencontre de Ramstein rassemble les ministres de la Défense et hauts-responsables militaires d'une cinquantaine de pays.
"Quelques pays" vont envoyer des chars Leopard 2 à l'Ukraine, avait affirmé jeudi le ministre lituanien de la Défense Arvydas Anusauskas, ajoutant que "d'autres informations" seront divulguées vendredi.
"Il faut des chars allemands, des chars finlandais, des chars danois, des chars français, cela veut dire que l'Europe occidentale elle-même doit maintenant allouer des chars plus modernes à l'Ukraine, afin qu'elle puisse simplement se défendre", a quant à lui plaidé le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
Un conseiller de M. Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, a appelé jeudi les Occidentaux à cesser de "trembler devant Poutine" et à livrer des blindés lourds à l'Ukraine. S'exprimant par visio-conférence en marge du Forum économique de Davos en Suisse, M. Zelensky a de son côté brocardé, ceux qui disent "+je livrerai des chars si quelqu'un d'autre le fait+".
Une claire allusion à l'Allemagne, dont le chancelier Olaf Scholz a déclaré à des élus du Congrès américain à Davos que son pays ne fournirait des chars lourds à l'Ukraine que si les Etats-Unis en envoyaient également, selon un haut-responsable américain.
Selon les experts, des chars lourds modernes et de conception occidentale seraient un avantage crucial pour Kiev dans les batailles qui s'annoncent dans l'Est de l'Ukraine, où la Russie reprend l'offensive après avoir subi de lourds revers cet hiver.
Les autorités ukrainiennes disent également avoir besoin de systèmes de missiles d'une portée de plus de 100 km pour pouvoir frapper la chaîne logistique russe, en particulier les dépôts de munitions.
Mais les Occidentaux craignent, malgré les assurances ukrainiennes, que Kiev ne provoque une escalade en usant de ces armes pour frapper en profondeur le territoire russe et les bases aériennes et navales de Crimée, une péninsule annexée en 2014 par la Russie.
Vendredi 20 janvier 2023 - Trump condamné pour un procès «futile» contre Hillary Clinton
Un juge fédéral américain a condamné jeudi l'ex-président Donald Trump et son avocate à près d'un million de dollars d'amende pour avoir intenté un procès "futile" à Hillary Clinton en l'accusant de tentative de tricherie à la présidentielle de 2016. Le juge John Middlebrooks a estimé que le milliardaire républicain, qui espère retourner à la Maison Blanche en 2024, avait commis une "utilisation abusive des tribunaux" en intentant une action en justice "afin de faire avancer de façon malhonnête un récit politique".
La demande, que le juge Middlebrooks avait rejetée l'année dernière, affirmait que Mme Clinton et d'autres personnes avaient tenté de persuader le public que la campagne de M. Trump était de connivence avec la Russie. L'ancien président réclamait 70 millions de dollars de dommages-intérêts à son ancienne rivale, qu'il avait finalement battue à la présidentielle de novembre 2016.
Une plainte "politique"
Cette action "n'aurait jamais dû être intentée", a affirmé le magistrat dans son jugement de 45 pages. "Son insuffisance en tant que recours légal était évidente dès le départ. Aucun avocat raisonnable ne l'aurait déposée. Destinés à un but politique, aucun des arguments de la plainte n'énonce une demande légale recevable", a encore écrit le juge.
Le jugement condamne solidairement M. Trump et son avocate Alina Habba à verser 937.989,39 dollars pour couvrir les frais de justice de la partie adverse. Donald Trump est un "plaideur prolifique et sophistiqué qui utilise de façon répétée les tribunaux pour se venger de ses adversaires politiques", a encore écrit le juge Middlebrooks.
"Il est le maître d'oeuvre d'un dévoiement stratégique du processus judiciaire, et il ne peut être considéré comme un plaideur qui suivrait aveuglément les conseils d'un avocat. Il connaissait parfaitement l'impact de ses actions", a-t-il ajouté.
Vendredi 20 janvier 2023 - Crise au PS : Mayer-Rossignol pourrait saisir la justice
Nicolas Mayer-Rossignol pourrait saisir la justice si la direction n'accède pas à sa requête : le recomptage des voix par une commission du Parti socialiste.
Le maire de Rouen, annoncé battu par la direction du PS, conteste les résultats qui n’ont pas été « validés » et pourrait saisir la justice. A moins que la tenue d’une commission « de récolement » ne calme les esprits ?
Après la réélection d’Olivier Faure à la tête du parti, proclamée ce vendredi matin par la direction du PS, on pouvait s’attendre à ce que la crise interne que connaît le mouvement depuis jeudi soir s'éteigne doucement. Eh bien pas du tout.
Dans une conférence de presse organisée en visio ce vendredi, en milieu de journée, avec certains de ses soutiens, l'autre candidat, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a contesté de nouveau les résultats, réclamant la réunion d’une « commission de récolement », sans quoi il pourrait saisir la justice.
Des rebondissements toutes les trois heures
« Les résultats que nous avons en notre possession disent que nous avons gagné, explique-t-il face caméra, assis, en costume-cravate, derrière son écran d’ordinateur. Ce qui s’est passé n’est pas conforme au respect du droit et du code électoral. Il y a eu un certain nombre d’irrégularités, de contentieux, qui n’ont pas fait l’objet de contrôle et entache la sincérité du scrutin. Des scrutateurs ont été expulsés par la police municipale, des urnes retrouvées dans des pièces fermées, des bulletins sans enveloppe… La commission de récolement doit donc se réunir pour proclamer les résultats. »
Mais de quels résultats parle l’adversaire d’Olivier Faure, qui, lui, dit avoir remporté l’élection avec 393 voix d’avance (50,83%) ? Refusant d’abord de donner des chiffres à la presse, le camp Rossignol, par la voix de David Assouline, a finalement estimé qu’il y avait « plus d’un millier de voix litigieuses, pas toutes favorables d’ailleurs », et que le maire de Rouen l’emporterait avec un score oscillant « entre 50,3% et 50,7% », en fonction des votes litigieux pris en compte.
Si on organisait comme ça les élections dans nos villes, eh bien on irait en prison ! dit Anne Hidalgo
« C’est un spectacle affligeant dont il faut sortir, a convenu volontiers Nicolas Mayer-Rossignol, pour mieux rejeter la responsabilité sur Olivier Faure. Nous demandons trois choses. La réunion de la commission de récolement. Ensuite que notre victoire soit validée par les statuts, mais s’il le faut nous saisirons la justice pour qu’elle se prononce avec ensuite la tenue d’un nouveau vote sous le contrôle de personnes assermentées. Enfin, le PS est abîmé et je tends la main à l’ensemble des responsables socialistes pour travailler avec nous ». Comprendre: derrière lui comme chef.
Figurant parmi ses principaux soutiens, la maire de Paris Anne Hidalgo a ensuite indiqué qu’ « aucun résultat ne respectant ni les statuts du Parti ni le droit électoral ne peut être proclamé. Si on organisait comme ça les élections dans nos villes, eh bien on irait en prison ! »
Le bout du tunnel, ce vendredi ?
Nouvel et dernier épisode à 15 h 30, ce vendredi, quand la direction du PS, tout en maintenant qu’Olivier Faure était victorieux, a appelé à la réunion « rapide de la commission d’organisation du congrès ». Autrement appelée commission « de récolement ». La fameuse et tant attendue. Est-ce le bout du tunnel ? Pas sûr, le camp Rossignol n'ayant pas encore répondu.
A coups de « circulaires » présentes dans les « statuts du parti », de « commissions » et de « victoire volée aux militants » les deux camps se renvoient donc la balle. En plein mouvement contre la réforme des retraites, le PS a choisi un bien mauvais moment pour s’écharper. Et le « gagnant », quel qu’il soit, le sera au prix d’une victoire à la Pyrrhus. La France insoumise connaissant, elle aussi, des soubresauts internes, c’est l’opposition de gauche tout entière qui est affaiblie.
Vendredi 20 janvier 2023 - SNCF : des voyageurs peinent à recevoir leur remboursement de 200% suite à la grève de Noël
Entre le 23 et le 26 décembre 2022, 200.000 billets avaient été annulés à la dernière minute. stock.adobe.com
Annoncés pendant la mobilisation sociale qui a perturbé le réseau en fin d'année, les bons d'achat tardent à arriver chez les clients.
La grève de la SNCF à Noël avait suscité l'indignation et la colère chez les voyageurs. En tout, 200.000 billets avaient ainsi été annulés à la dernière minute. Pour calmer les tensions, la SNCF avait alors proposé «une compensation à 200%en bon d'achat de la valeur du trajet annulé» pour les voyages prévus entre le 23 et le 26 décembre 2022.
Si le formulaire pour demander la compensation a ouvert rapidement, des dizaines de voyageurs n'ont toujours pas reçu leur bon d'achat. «Nous sommes toujours en attente des 200% pour une demande du 22 décembre. J'ai appelé la SNCF qui, comme d'habitude, a pris du retard dans les remboursements. Il ne faut pas les compter avant février», a tweeté une internaute le 12 janvier.
De son côté, le groupe ferroviaire précise que «le délai peut être un peu allongé du fait du traitement manuel pour une grande partie des dossiers». La compagnie indique également qu'il est encore trop tôt pour obtenir le nombre de demandes déposées.
Un «effet d'annonce»
Certains clients ont tout de même reçu une compensation, mais qui ne comble pas la totalité de leurs dépenses. «Vous me proposez un bon d'achat de 86,50 euros alors que mon trajet annulé le 23 décembre est de 173 euros... très loin des 200% promis. Aucune nouvelle depuis mes trois relances “légitimes” par mail... quel manque de considération pour vos clients !!», s'offusque Christophe sur Twitter. Même constat pour Noah, qui attend «toujours les 200% promis ! 80 euros sur 182 euros, ça ne fait pas 200%, si ?». Pour ces voyageurs, la SNCF a joué sur un «effet d'annonce» qui ne s'applique pas «en pratique».
La compagnie ferroviaire souligne de son côté que le «bon d'achat digitalisé est adressé [directement aux voyageurs] sous quelques semaines». Il peut être réclamé «jusqu'à fin mai 2023» et sera «valable un an à partir de la date de réception». «Toutes nos équipes sont mobilisées pour que chaque dossier soit traité et chaque bon d'achat soit envoyé dans les plus brefs délais», complète la SNCF.