Jeudi 22 Décembre 2022 – Grève SNCF : Olivier Véran demande aux grévistes «de renoncer» et «d'entendre la demande légitime des Français»
A la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a demandé aux agents de la SNCF "qui ont annoncé vouloir faire grève" ce week-end d'y "renoncer".
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a demandé jeudi aux agents de la SNCF "qui ont annoncé vouloir faire grève" ce week-end d'y "renoncer" et "d'entendre la demande légitime des Français de pouvoir retrouver leur famille dans de bonnes conditions".
"L'ensemble du gouvernement est totalement mobilisé", a-t-il ajouté à la sortie du Conseil des ministres, en rappelant "que des hausses de salaire conséquentes ont déjà été annoncées".
"Nous invitons au premier chef celles et ceux qui ont annoncé vouloir faire grève à y renoncer, pour permettre aux Français qui ne sont absolument pas responsables de quoi que ce soit en la matière de profiter des fêtes de Noël en famille", a insisté M. Véran.
Deux TGV sur cinq devraient être annulés ce week-end, selon les prévisions de la SNCF.
Depuis novembre, l'entreprise publique peine à nouer le dialogue avec un collectif de contrôleurs à l'origine de ce mouvement social, qui rejettent toute accointance avec les syndicats, même s'ils ont dû s'appuyer sur ces derniers pour déposer des préavis.
"Face à une situation qui est nouvelle, il nous faut avoir des modalités de réflexions qui sont nouvelles, car nous faisons face à quelque chose qui n'existait pas dans notre pays", a ajouté Olivier Véran, en décrivant "une grève +multi-individuelle+ couverte par un préavis déposé par des centrales qui, elles-mêmes, n'appellent pas à la grève".
"Ça nous invite à réfléchir au cadre permettant d'assurer en toutes circonstances la continuité d'accès aux services publics dans notre pays", a-t-il souligné, sans apporter de précision.
A propos du week-end du Nouvel an, qui pourrait également faire l'objet de perturbations, "des annonces seront faites dans les prochains jours", a indiqué le porte-parole du gouvernement, en assurant "travailler pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de désagréments pour les Français pour le week-end du 31".
Jeudi 22 Décembre 2022 – Pap Ndiaye fait le point sur la situation des écoles et rappelle ses priorités
Niveau scolaire, égalité des chances: le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a réitéré jeudi dans une tribune publiée dans Le Monde ses priorités pour l'école, avant des annonces qui devraient intervenir en début d'année 2023. Selon Pap Ndiaye, "les constats sont durs. Ils concernent la crise du recrutement des professeurs" mais aussi "le niveau des élèves, dont les comparaisons internationales révèlent les lacunes préoccupantes. Ils reflètent également l'expérience quotidienne des établissements, où les horaires annuels dans chaque discipline peinent à être couverts", écrit-il en préambule d'une tribune intitulée "pourquoi nous devons réformer l'école".
Le ministre évoque ensuite "la défiance générale, marquée par la montée en puissance du secteur privé et par le scepticisme exprimé d'une partie des parents", rappelant qu'"un Français sur deux ne fait pas confiance à l'institution scolaire, bien que les trois quarts d'entre eux fassent confiance aux professeurs".
"Le niveau d'ensemble baisse"
Il met en avant son "exigence" sur le niveau scolaire des élèves. "Les résultats aux évaluations nationales et internationales ne sont pas satisfaisants. Disons-le clairement: le niveau d'ensemble baisse !", s'exclame-t-il, proposant de fixer "des objectifs ambitieux". Il faut selon lui "encore insister sur les enseignements fondamentaux, en particulier en CM1, CM2 et 6e". "La rupture entre le CM2 et la 6ème est trop forte. Elle renforce les inégalités scolaires plutôt qu'elle ne les réduit. Travailler régulièrement l'orthographe, la conjugaison et la grammaire, consolider encore ou approfondir le français et les mathématiques en 6ème", sont notamment des pistes avancées pour "faciliter le passage de l'école primaire au collège".
Des mesures concernant ce passage sont attendues en début d'année 2023. Des évolutions concernant les classes de 5ème, 4ème, 3ème "feront l'objet d'une concertation", annonce le ministre. Il évoque également l'égalité des chances. "Une école qui, tout en la promettant n'accorde pas l'égalité, produit non seulement des injustices, mais aussi une défiance et un sentiment de colère dans les classes populaires", affirme-t-il.
"J'annoncerai dans quelques semaines un éventail d'actions visant à favoriser la mixité", assure-t-il. Par ailleurs, "des objectifs seront assignés aux recteurs d'académie qui, en lien avec les collectivités territoriales, pourront notamment agir sur les affectations scolaires. L'enseignement privé sous contrat devra apporter sa contribution à cet effort" et "dans le même temps, j'engagerai le chantier de la refonte de la carte de l'éducation prioritaire", ajoute Pap Ndiaye.
Jeudi 22 Décembre 2022 – Covid-19 : pas de quoi gâcher la fête ?
Après 3 ans de pandémie, la nouvelle vague de Covid -la neuvième- ne semble pas en mesure de jouer les trouble-fête en cette fin d’année 2022. Tant mieux ! Le souvenir de Jean Castex enjoignant «papi et mamie à manger la bûche à la cuisine» fin novembre 2020, reste gravé dans la mémoire des Français. La Première ministre l’a bien compris, et se refuse absolument à évoquer même l’idée d’une obligation du port du masque dans les transports en commun. Elisabeth Borne préfère parler de l’esprit de responsabilité des Français en cas de rassemblements familiaux et de l’importance du respect des gestes barrières. On est loin du temps où l’on nous enfermait pour moins que cela… La stratégie gouvernementale en matière de santé est clairement à géométrie variable !
Une situation difficile dans les hôpitaux
Pour autant, la situation est extrêmement difficile dans les hôpitaux. Les soignants épuisés, sont toujours seuls en première ligne pour gérer non pas une, mais trois épidémies en même temps : celle de la grippe, de la bronchiolite chez les enfants et bien sûr celle du Covid. Le résultat, c’est une hausse de 20 à 30% du nombre des malades dans les services d’urgence. Situation difficilement tenable en période de congés de fin d’année.
Si l’on regarde du côté de la vaccination, on s’aperçoit que les Français ne sont plus du tout réceptifs aux messages du gouvernement. Le Covars, le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires ( successeur du conseil scientifique) a pourtant lancé une alerte pour inciter au rappel car le taux de couverture vaccinale reste très faible : seulement 15% des plus de 60 ans ont reçu une dose supplémentaire cet automne. Le ras- le-bol des piqures à répétition l’a emporté chez ceux qui sont les plus exposés à la maladie et cela touche dans les mêmes proportions le vaccin contre la grippe. Même les fameux tests PCR ou antigénique n’ont plus la côte : 230 000 personnes en font un chaque jour, un chiffre en hausse certes, mais qui reste bien en deçà des pics précédents.
Reste donc à espérer que la grippe qui fait des ravages actuellement en Grande-Bretagne -où le nombre d’hospitalisations a bondit- ne vienne pas bousculer cet équilibre ultra précaire qui ne tient que sur le dévouement des soignants. Le gouvernement britannique fait ainsi face à une grève inédite et massive des infirmières, largement soutenues par la population. Un mouvement qui pourrait donner des idées à leurs homologues françaises.
Le ministre de la Santé François Braun a appelé les médecins généralistes, engagés dans un conflit social pour réclamer un doublement du prix de leur consultation ( de 25 à 50 euros), à ne pas le reconduire pour la fin de l’année. Pour l’heure, les principaux syndicats de la santé n’ont pas appelé à la grève sur ces jours cruciaux. Chacun retient son souffle en attendant la nouvelle année !
Jeudi 22 Décembre 2022 – Emmanuel Macron décore Elisabeth Borne des insignes de grand'croix de l'ordre national du Mérite
La Première ministre Elisabeth Borne a reçu jeudi les insignes de grand'croix de l'ordre national du Mérite, comme le veut la tradition républicaine après six mois d'exercice du pouvoir à Matignon.
Emmanuel Macron a salué jeudi chez Elisabeth Borne une "femme de confiance" et d'une grande "capacité de travail", lors d'une remise de décoration pour marquer ses six mois à Matignon, selon plusieurs participants. "Vous êtes une femme de confiance plus que de confidence", a affirmé le président de la République en remettant à sa Première ministre les insignes de grand'croix de l'ordre national du Mérite, comme le veut la tradition républicaine après six mois d'exercice du pouvoir à Matignon, où Elisabeth Borne est arrivée le 16 mai.
M. Macron l'a élevée à cette dignité lors d'une cérémonie à huis clos organisée à l'Elysée après le Conseil des ministres. Les proches de la Première ministre et l'ensemble du gouvernement étaient présents, ainsi que l'ancien président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand et l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Le chef de l'Etat a souligné la capacité de travail d'Elisabeth Borne, son "énergie", sa "force" et sa "loyauté".
Il a retracé son parcours de pupille de la nation, après le suicide, quand elle avait 11 ans, d'un père qui ne s'était jamais remis de sa déportation.
Après avoir conseillé le Premier ministre Lionel Jospin, la polytechnicienne a notamment travaillé à la direction de la SNCF avant d'être préfète de la région Poitou-Charente, directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie, et PDG de la RATP.
M. Macron a expliqué l'avoir choisie parce qu'Elisabeth Borne, qui fut plusieurs fois ministre, des Transports (2017-2019), de l'Ecologie (2019-2020) et du Travail (2020-2022), avait "su basculer dans la politique".
Jeudi 22 Décembre 2022 – Zelensky accueilli par Joe et Jill Biden à la Maison Blanche
Volodymyr Zelensky a été accueilli mercredi sur le perron de la Maison Blanche par son homologue américain Joe Biden pour la première visite du chef d'Etat ukrainien en dehors de ses frontières depuis le début de la guerre.
Vêtu d'un pull-over kaki, M. Zelensky a posé sous un soleil d'hiver pour les photographes aux côtés de Jill et Joe Biden, qui lui a donné une accolade. Les deux dirigeants devaient s'entretenir en tête-à-tête avant de donner une conférence de presse conjointe.
Les Etats-Unis vont "continuer à renforcer la capacité de l'Ukraine à se défendre", a promis le président américain insistant sur la nécessité d'aboutir à une "paix juste" pour Kiev.
Le président ukrainie a exprimé en retour à son homologue sa "reconnaissance du fond du cœur" pour le soutien des Etats-Unis, qui a fourni à Kiev des milliards de dollars d'armes pour se défendre face à la Russie.
Jeudi 22 Décembre 2022 – Zelensky ovationné au Congrès américain
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé mercredi devant le Congrès américain que l'aide des Etats-Unis à son pays était un "investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie", et "pas de la charité", après avoir reçu le soutien de Joe Biden. Trois cents jours après le début de l'attaque russe contre l'Ukraine, le chef d'Etat européen a été reçu en héros à Washington pour son premier voyage international depuis le début de l'offensive russe le 24 février, un déplacement aux contraintes de sécurité exceptionnelles et de quelques heures seulement, au cours duquel Joe Biden lui a promis une nouvelle aide financière et, pour la première fois, la fourniture du système de défense anti-aérienne Patriot.
"Votre argent n'est pas de la charité, c'est un investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie, que nous gérons de la façon la plus responsable", a assuré M. Zelensky devant les élus américains, qui l'ont reçu avec une longue ovation debout et se sont levés plusieurs fois pour l'applaudir pendant son discours.
"Contrairement aux prédictions les plus funestes, l'Ukraine n'est pas tombée. L'Ukraine est vivante et combative", a encore déclaré Volodymyr Zelensky, vêtu d'un pull-over kaki siglé du trident ukrainien. Elle "tient ses positions et ne se rendra jamais". Il a par ailleurs lié le combat contre la Russie à la menace que représente l'Iran, en parlant de deux Etats "terroristes", un thème cher au camp républicain qui reproche au président démocrate Joe Biden d'être trop complaisant face à Téhéran.
Il a ensuite remis à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et à la vice-présidente Kamala Harris, présidente du Sénat, un drapeau ukrainien venant de Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine qui est actuellement le point le plus chaud du front, et couvert de signatures de soldats. En retour, elles lui ont offert un drapeau américain qui a été hissé au sommet du Capitole mercredi pour marquer sa visite historique dans la capitale.
Fourniture de Patriot
Il avait auparavant été reçu à la Maison Blanche par son homologue Joe Biden, qui a assuré lors d'une conférence de presse commune que les Etats-Unis soutiendraient son pays "aussi longtemps qu'il le faudra". Le président américain a aussi promis de "continuer à renforcer la capacité de l'Ukraine à se défendre", avec l'engagement de lui fournir le système sophistiqué de défense antiaérienne Patriot.
Joe Biden s'est par ailleurs dit "pas du tout inquiet" pour la solidité de l'alliance occidentale face à l'invasion russe. "Je n'ai jamais vu l'Otan ou l'UE aussi unies", a-t-il déclaré. "Poutine pensait qu'il affaiblirait l'Otan, à la place il a renforcé l'Otan". Le système Patriot que les Etats-Unis vont fournir à Kiev renforcera "de manière significative" la défense ukrainienne face aux frappes russes, a-t-il remercié, y voyant "une étape très importante pour créer un espace aérien sécurisé pour l'Ukraine".
"C'est un système défensif", a de son côté souligné le président américain. "Ce n'est pas une mesure d'escalade, c'est défensif", a-t-il insisté. "La tranche d'aide d'aujourd'hui inclut pour la première fois le système de défense antiaérienne Patriot, capable d'abattre des missiles de croisière, des missiles balistiques de courte portée et des avions à une altitude nettement supérieure à celle des systèmes de défense qui avaient été fournis jusque-là", a pour sa part précisé le secrétaire d'Etat Antony Blinken. Volodymyr Zelensky a aussi insisté sur le fait qu'une "paix juste" n'implique "aucun compromis" sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Nouveaux missiles russes
Vladimir Poutine s'est quant à lui engagé mercredi à accroître les capacités de son armée et son potentiel nucléaire, tout en se défaussant de toute responsabilité dans la "tragédie commune" ukrainienne. S'exprimant au cours d'une réunion avec des officiers de haut rang, le président russe a ainsi annoncé l'entrée en service "début janvier" des nouveaux missiles hypersoniques russes de croisière Zircon et envisagé d'augmenter les effectifs de l'armée russe à 1,5 million de soldats.
Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a dans le même temps assuré que les troupes russes combattaient "les forces combinées de l'Occident" et révélé que Moscou entendait installer des bases de soutien à sa flotte à Marioupol et Berdiansk, deux villes occupées du sud de l'Ukraine.
Le Kremlin a parallèlement mis en garde contre de nouvelles livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, qui n'auront pour effet que d'"aggraver" le conflit. Les parlementaires américains s'apprêtent à voter une nouvelle enveloppe massive de soutien à l'Ukraine, de près de 45 milliards de dollars. Les Etats-Unis, de loin les premiers donateurs à l'Ukraine, ont jusqu'à présent fourni selon des évaluations d'experts près de 50 milliards de dollars d'aide à ce pays en guerre, dont 20 milliards en armements et assistance militaire.
Le ministre russe de la Défense a, quant à lui, assuré pendant qu'il faisait le point mercredi devant quelque 15.000 responsables militaires par visioconférence, que l'une des "priorités" pour l'année 2023 serait de "continuer à mener l'opération spéciale (en Ukraine) jusqu'à ce que ses tâches aient toutes été remplies". Les forces armées et leurs capacités de combat "augmentent constamment et chaque jour. Et ce processus, bien sûr, nous allons le développer", a déclaré Vladimir Poutine au cours de cette réunion.
Attaques dans l'Est
Sur le terrain, les combats se poursuivaient mercredi, les militaires ukrainiens signalant des attaques russes, en particulier des bombardements, dans l'est et le nord-est. "L'ennemi continue de concentrer ses efforts sur la conduite d'actions offensives dans les directions de Bakhmout (une ville que les Russes cherchent à prendre depuis l'été, ndlr) et d'Avdiivka", dans l'est, a souligné dans la soirée l'état-major des forces ukrainiennes.
Au moins cinq personnes ont été tuées et 17 blessées ces dernières 24 heures, selon la présidence. Après une série de revers militaires russes dans le nord-est et le sud de l'Ukraine, l'essentiel des combats se déroule désormais dans l'est.
Jeudi 22 Décembre 2022 – Afghanistan: les universités interdites aux filles car elles ne respectaient pas le code vestimentaire
Mardi soir, dans une lettre laconique, le ministre de l'Enseignement supérieur afghan, Neda Mohammad Nadeem, a ordonné à toutes les universités publiques et privées du pays d'empêcher les étudiantes à suivre des cours pour une durée indéterminée sans donner d'explications.
Les universités d'Afghanistan ont été interdites aux filles car elles ne "respectaient pas le code vestimentaire", a justifié le ministre de l'Enseignement supérieur taliban, les ministres des Affaires étrangères du G7 dénonçant des mesures à l'encontre des femmes pouvant constituer "un crime contre l'humanité". Mardi soir, dans une lettre laconique, le ministre de l'Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, a ordonné à toutes les universités publiques et privées du pays d'empêcher les étudiantes à suivre des cours pour une durée indéterminée sans donner d'explications.
Jeudi, il a expliqué cette décision car les "étudiantes qui se rendaient à l'université (...) ne respectaient pas les instructions sur le hijab. Le hijab est obligatoire dans l'islam", a déclaré Neda Mohammad Nadeem en réference à l'obligation imposé aux femmes de se couvrir le visage et le corps entièrement.
Selon le ministre, les filles qui étudiaient dans une province éloignée de leur domicile "ne voyageaient pas non plus avec un +mahram+, un accompagnateur masculin adulte". "Notre honneur afghan ne permet pas qu'une jeune femme musulmane d'une province se retrouve dans une province éloignée sans que son père, son frère ou son mari ne l'accompagne", a-t-il déclaré. Après la prise de contrôle du pays par les talibans en août 2021, les universités ont été contraintes d'adopter de nouvelles règles, notamment pour séparer filles et garçons pendant les heures de classe.
Les femmes n'étaient autorisées à recevoir des cours que par des professeurs du même sexe ou des hommes âgés.
Cette nouvelle atteinte aux droits des femmes a été un choc pour de nombreuses jeunes filles du pays déjà exclues des écoles secondaires et a suscité des condamnations internationales.
Jeudi, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont estimé que les mesures prises à l'encontre des femmes peuvent constituer "un crime contre l'humanité".
"Les politiques des talibans visant à effacer les femmes de la vie publique auront des conséquences sur les relations de nos pays avec les talibans", ont-ils prévenu.
Manifestation
Dans la matinée une vingtaine d'Afghanes ont défié le régime en manifestant dans une rue de Kaboul pour défendre leur droit à étudier.
Certaines femmes ont été arrêtées par des policières, a assuré à l'AFP une manifestante sous couvert d'anonymat. Deux ont été libérées dans la journée, mais plusieurs sont restées en détention, selon la même source.
Initialement prévue devant le campus de Kaboul, le plus important et le plus prestigieux du pays, la manifestation a dû être déplacée en raison du déploiement de nombreuses forces de sécurité armées.
De tels rassemblements sont de plus en plus rares en Afghanistan depuis l'arrestation de militantes de premier plan en début d'année, alors que les journalistes sont également empêchés de les couvrir.
Dès le lendemain de l'annonce, des gardes armés avaient été déployés devant plusieurs universités pour les empêcher des pénétrer sur les campus. "Nous sommes condamnées nous avons tout perdu", avait confié une étudiante refusant d'être identifiée de peur des représailles des talibans qui patrouillaient autour de son établissement.
La décision a été d'autant plus mal vécue par les étudiantes afghanes qu'elle est intervenue moins de trois mois après que des milliers de jeunes femmes ont été autorisées à passer les examens d'entrée aux universités du pays.
En dépit de leurs promesses de se montrer plus souples, les talibans sont revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001) et ont multiplié les mesures à l'encontre des femmes.
Dans une volte-face inattendue, le 23 mars, ils avaient refermé les écoles secondaires quelques heures à peine après leur réouverture annoncée de longue date. Divers membres du pouvoir avaient déclaré qu'il n'y avait pas assez d'enseignants ou d'argent mais aussi que les écoles rouvriraient une fois qu'un programme d'enseignement islamique aurait été élaboré.
Au cours des vingt ans d'occupation des forces internationales, les différents gouvernements qui se sont succédés avec le soutien de l'Occident, avaient permis aux filles d'aller à l'école et aux femmes de trouver un emploi, même si le pays restait socialement conservateur.
Désormais, les femmes sont exclues de nombreux emplois publics ou payées une misère pour rester à la maison. Elles n'ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles.
Les talibans à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam ont également repris les flagellations et les exécutions publiques d'hommes et de femmes.
Jeudi 22 Décembre 2022 – Des sénateurs LR veulent modifier la loi de 1905 pour «préserver les crèches»
Une vingtaine de sénateurs LR proposent de modifier la loi sur la laïcité de 1905 afin de «préserver les crèches» qui sont des «symboles culturels et non cultuels» et «des traditions immémoriales de la nation française», dans un communiqué publié jeudi 22 décembre.
Les sénateurs, emmenés par Stéphane Le Rudulier (LR/Bouches-du-Rhône), ont déposé une proposition de loi (PPL) en réaction à de récentes décisions de justice qui ont ordonné le retrait des crèches de Noël installées à l'hôtel de ville de Perpignan par le maire RN Louis Aliot et de Béziers (Hérault) dont le maire Robert Ménard est proche de ce parti.
«Les symboles de nos traditions sont attaqués»
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) avait saisi la justice en référé, procédure d'urgence, estimant que ces crèches étaient contraires à la loi de 1905. «Les symboles de nos traditions sont attaqués par un mouvement politique extrémiste et wokiste qui vise à déconstruire ce que nous sommes: arbres de Noël, crèches, santons, galettes des rois et même œufs de Pâques sont visés», ont écrit les sénateurs auteurs de cette PPL.
«Afin de préserver les crèches» qui sont des «symboles culturels et non cultuels, des traditions immémoriales de la nation française, (les sénateurs) ont déposé une proposition de loi visant à modifier l'article 28 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État», selon le communiqué.
Les élus proposent de compléter l'article 28 «en ajoutant des cas d'exception en lien avec les traditions immémoriales de la France, à savoir la présence temporaire des crèches et arbres de Noël, de santons, des galettes des rois et d'œufs de Pâques».
Les crèches de Beaucaire (Gard), dont le maire d'extrême droite est Julien Sanchez, et de Béziers font régulièrement l'objet de poursuites en justice, mais continuent à être installées chaque année par les édiles. À Perpignan, la crèche, jugée non transportable par la mairie, restera dans l'hôtel de ville et sera démontée à la rentrée de janvier.
Jeudi 22 Décembre 2022 – «Qatargate» : écrouée pour corruption, l'eurodéputée Eva Kaili maintenue en détention.
Dans ce scandale qui a provoqué des tensions entre le Qatar et l'UE, Eva Kaili fait partie d'un quatuor de suspects incarcérés après une inculpation pour «blanchiment d'argent» et «corruption», notamment.
La justice belge a ordonné jeudi 22 décembre le maintien en détention provisoire de l'eurodéputée grecque Eva Kaili, inculpée ce mois-ci dans une enquête pour corruption impliquant le Qatar, a annoncé le parquet fédéral. La chambre du conseil de Bruxelles a refusé la demande d'un placement sous bracelet électronique. Cette juridiction «a prolongé la détention préventive d'un mois», a précisé le parquet dans un communiqué. Les avocats peuvent toutefois faire appel de cette décision.
L'eurodéputée grecque de 44 ans, déchue le 13 décembre de sa fonction de vice-présidente du Parlement européen dans la foulée des premières révélations, a comparu jeudi matin lors d'une audience à huis clos devant la chambre du conseil de Bruxelles. À cette occasion, elle a réaffirmé son innocence, ont dit ses avocats à la sortie. Eva Kaili «est innocente et n'a jamais été corrompue», a affirmé à la presse Me Michalis Dimitrakopoulos.
Dans ce scandale qui a provoqué une onde de choc au Parlement européen et des tensions entre le Qatar et l'UE, Eva Kaili fait partie d'un quatuor de suspects incarcérés après une inculpation pour «appartenance à une organisation criminelle», «blanchiment d'argent» et «corruption».
Eva Kaili ne cesse de démentir
Le 14 décembre avait été décidé le maintien en prison de Francesco Giorgi, compagnon de l'eurodéputée socialiste, et de l'ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, qui apparaissent aussi comme des figures clefs du dossier. Un quatrième inculpé, Niccolo Figa-Talamanca, dirigeant d'une ONG, s'était vu accorder ce jour-là un placement sous bracelet électronique, mais la mesure a été suspendue car le parquet fédéral a interjeté appel.
Ancienne présentatrice du journal télévisé, devenue une figure controversée du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) - qui l'a exclue dès les premières révélations -, Eva Kaili ne cesse de démentir avoir reçu de l'argent du Qatar pour influencer ses décisions politiques. Selon une source judiciaire belge, des sacs remplis de billets de banque d'une valeur de 150.000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles. Mais Eva Kaili «ne connaissait pas l'existence de cet argent», avait déjà affirmé Michalis Dimitrakopoulos, selon qui Francesco Giorgi aurait «trahi la confiance» de sa compagne.