Mercredi 7 Décembre 2022 – Volodymyr Zelensky personnalité de l'année 2022 pour Time magazine
Le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky, qui a incarné la résistance de son pays face à l'invasion de la Russie, a été désigné personnalité de l'année 2022 par le magazine américain Time, qui a aussi rendu hommage à l'"esprit de l'Ukraine".
"Que la bataille pour l'Ukraine suscite de l'espoir ou de la peur, Volodymyr Zelensky a galvanisé le monde d'une manière que nous n'avions pas vue depuis des décennies", a écrit le rédacteur en chef du Time Edward Felsenthal, pour qui le choix cette année n'avait "jamais été aussi clair".
Il succède au milliardaire Elon Musk
"Pour avoir prouvé que le courage peut être aussi contagieux que la peur, pour avoir incité les gens et les nations à s'unir pour défendre la liberté, pour avoir rappelé au monde la fragilité de la démocratie -- et de la paix --, Volodymyr Zelensky et l'esprit de l'Ukraine sont la personnalité de l'année 2022 du TIME", ajoute le magazine basé à New York.
"Dans les semaines qui ont suivi le début des bombardements russes le 24 février, sa décision de ne pas fuir Kiev mais de rester et de rallier des soutiens a été cruciale. De son premier message de 40 secondes sur Instagram le 25 février -- montrant que son cabinet et la société civile étaient intacts et en place -- aux discours quotidiens prononcés à distance devant des institutions comme les parlements, la Banque mondiale et les Grammy Awards, le président de l'Ukraine était partout", a développé le rédacteur en chef du Time.
En 2021, c'est l'entrepreneur milliardaire Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla, et qui a racheté Twitter depuis, qui avait été distingué.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Marine Tondelier, la nouvelle patrone des Verts
Inconnue du grand public mais appréciée en interne, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts prochainement élue affiche des objectifs ambitieux.
Le 10 décembre, elle sera officiellement la patronne d’Europe Écologie-Les Verts (EELV). Avec 47 % des suffrages obtenus au premier tour, Marine Tondelier a plié le match. « Elle est arrivée près de 30 points devant la seconde motion, décrypte David Cormand, député européen et ancien secrétaire national. Jamais on n’avait connu un tel écart. Cela lui confère des marges de manœuvre inédites. »
Le cycle actuel est plus propice à la construction d’un mouvement
Chez les militants au moins, la guerre Jadot-Rousseau n’a pas eu lieu : Sophie Bussière, soutenue par le premier, n’a réuni que 18,07 % des suffrages contre 13,54 % pour Mélissa Camara, candidate de la seconde. Marine Tondelier a donc les mains libres pour mener à bien la transformation de l’écologie politique qu’elle appelle de ses vœux. Une vieille rengaine : congrès après congrès, les écologistes l’ont annoncée – sans jamais y arriver.
Mais cette hyperactive de 36 ans, habile pour mobiliser, veut y croire et annonce 1 million de sympathisants en cinq ans – contre 10 000 aujourd’hui… Le moment est le bon, espère-t-elle : après des années marquées par la pandémie et de nombreuses élections, le cycle actuel est plus propice à la construction d’un mouvement. D’autant que la conscience écolo des Français a progressé à l’aune des sécheresses et autres événements climatiques de l’été.
Arrêter d’étaler sur la place publique les dissensions internes
Cette native d’un bassin minier du Pas-de-Calais, élue d’opposition à Hénin-Beaumont, fief du RN (elle en a tiré un livre « Nouvelles du Front », éd. Les liens qui libèrent), pense incarner une écologie éloignée du cliché de l’urbain bobo. « Pendant la campagne, j’ai parlé du besoin d’écologie populaire : il nous faut renouer avec la ruralité, les classes populaires, les quartiers », confie l’excollaboratrice de Cécile Duflot.
Enfin, le consensus interne devrait l’y aider. Le premier pilier de la refondation façon Tondelier ? Arrêter d’étaler sur la place publique les dissensions internes. Et dans la négociation en cours avec les autres motions, elle veut instaurer des règles pour que « la future majorité soit solide et solidaire », dit-elle, et que chaque membre prenne des « engagements pour mener ses débats uniquement au sein du bureau exécutif ».
Marine est écolo première langue
Pas dit, donc, que Sandrine Rousseau et ses proches en soient… D’autant plus que Tondelier pourrait aisément se passer de leur soutien : longtemps chargée de l’organisation des journées d’été, elle a gravi tous les échelons du parti et le connaît parfaitement. « Marine est écolo première langue, s’amuse Cormand. Elle est en lien avec l’ensemble des strates d’EELV et a une relation de confiance avec les militants. C’est nécessaire pour conduire la réinvention d’EELV et en faire un outil politique apte à la conquête du pouvoir. » Une feuille de route à la hauteur des ambitions de cette femme déterminée.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Immigration, le ni-ni du gouvernement
Le « en même temps » est-il possible en matière d’immigration ? Fermeté et humanité sont-elles compatibles ? Le gouvernement tente le grand écart sans parvenir à convaincre les Français.
Ala suite d’Emmanuel Macron affirmant que « La France a toujours été une terre d’immigration », Elisabeth Borne s’est livrée à un exercice périlleux en ouvrant le débat – sans vote - à l’Assemblée nationale, le 6 décembre.
Le texte sera réellement examiné par le parlement début 2023. « L’immigration légale n’est ni souhaitable, ni possible, pas plus réaliste que ne l’est une immigration dérégulée » a affirmé la Première ministre. Suscitant l’interrogation de nombreux spécialistes du sujet. Car ces deux notions sont en réalité antinomiques. Lorsque l’on expulse un étranger, c’est forcément inhumain. Arracher une famille à son environnement, un enfant à son école, à ses amis, c’est brutal. Or si l’on affiche la volonté d’être ferme, il n’y a pas d’autre solution.
Les chiffres d’application des obligations de quitter le territoire français (8,25% de taux d’exécution en 2021) et donc des expulsions sont tellement dérisoires qu’ils alimentent l’image d’un pays ouvert aux quatre vents et impuissant à faire appliquer sa propre loi. Il y a aussi la question du droit d’asile, dévoyé actuellement. Ceux qui y ont légitimement droit car persécutés ou menacés de mort dans leur pays, comme ceux à qui on le refuse, restent, de la même manière, sur le sol français !
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a beau jeu de vouloir réduire le nombre de recours possible devant le Conseil d’état ( pour les passer de 12 à 4), son collègue ministre du travail Olivier Dussopt envoie le signal contraire en proposant de délivrer des titres de séjour pour les «métiers en tension». Sur un plan plus politique, le gouvernement marche sur un fil.
Donnant d’un côté des gages à l’aile gauche de la «macronie», en assurant qu’il y aura donc des régularisations de travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension de recrutement. Sans donner le moindre chiffre bien sûr. Tout en tentant d’attirer les Républicains vers le vote, mais sans accepter la moindre de leurs propositions comme l’expulsion des délinquants étrangers, la limitation du regroupement familial ou les restrictions à l’immigration sociale. Difficile de toute façon, pour les élus de droite d’accepter l’idée de régulariser des clandestins- ce qui est synonyme pour eux d’un appel d’air- encore moins de leur accorder un visa, non pas provisoire d’un an comme cela était prévu, mais renouvelable pour leur permettre de changer de secteur lorsqu’il n’y a plus de pénurie d’emplois ! Cela ne s’appelle même plus « l’immigration choisie » fustigent les élus de droite. « Soit on encourage l’immigration clandestine, soit on s’y oppose » martèle le député LR Pierre Henry Dumont. Du côté du Rassemblement national, on est sans surprise, vent debout contre tout ce qui s’apparente à une « submersion migratoire ». « Il y a eu 21 lois sur l’immigration depuis 1986 » explique Maryse Tripier, sociologue et spécialiste des questions d’immigration. « On ne comprend plus rien au droit des étrangers qui est devenu illisible ». En effet, il faudrait le remettre complètement à plat pour comprendre vers quelle philosophie on tend. Soit le refus de l’immigration, soit l’accueil puis l’intégration dans la société française. Le ni-ni n’est pas tenable.
Un point de saturation
La France, un vieux pays d’immigration qui a toujours eu recours à la main d’œuvre immigrée, arrive à un point de saturation avec près de six millions de chômeurs. « On est passé d’une immigration de travail à une immigration fondée sur les droits » comme le constate une autre éminente sociologue Michèle Tribalat. La politique de fermeture des frontières n’a en rien, stoppé le flux des entrées de clandestins. Résultat, 70% des Français réclament aujourd’hui au gouvernement de la fermeté en matière d’immigration. Car l’inhumanité est là sous nos yeux, dans l’indignité des conditions de vie des migrants en périphérie des grandes villes.
Dans la misère totale qui fait leur quotidien, livrés à la barbarie et l’avidité des passeurs, à celle des trafiquants de drogue ou des proxénètes qui trouvent là un vivier de victimes à leur merci. Une situation intolérable, dont il faut impérativement sortir au plus vite.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Emploi fictif à l'Assemblée : dix mois avec sursis pour Jean-Christophe Lagarde (UDI)
L'ex-député UDI de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été condamné mercredi à dix mois de prison avec sursis.
"Manquement au devoir d'exemplarité d'un élu": l'ex-député UDI de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été condamné mercredi à dix mois de prison avec sursis pour avoir fourni à sa belle-mère un emploi fictif d'assistante parlementaire entre mai 2009 et août 2010.
L'ancien parlementaire centriste (2002-2022), âgé de 55 ans, s'est rendu coupable de détournement de fonds publics pour avoir versé à Monique Escolier-Lavail, la mère de son épouse, près de 40.000 euros de salaires dans le cadre d'un contrat "atypique, occulte", a estimé le tribunal correctionnel de Paris dans son délibéré.
Jugeant que M. Lagarde a "manqué au devoir d'exemplarité d'un élu" en "faisant prévaloir son intérêt personnel sur l'intérêt commun" avec cet emploi fictif, la justice l'a condamné à 60.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité. Sa belle-mère et lui doivent par ailleurs payer près de 75.000 euros de dommages et intérêts à l'Assemblée nationale.
Reconnue coupable de recel, Monique Escolier-Lavail a écopé de quatre mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.
Appelant à sanctionner des "faits insupportables pour le corps social", le parquet avait requis contre l'homme politique un an d'emprisonnement avec sursis et cinq ans de privation des droits civiques. Six mois avec sursis avaient été demandés contre sa belle-mère.
À l'audience du 3 octobre, l'ancien député avait tenté de justifier le recrutement "atypique" de sa belle-mère, ancienne dirigeante de PME, pour les besoins d'un ouvrage qu'il disait préparer sur les difficultés des petits patrons en France et qui n'est jamais paru.
Sa belle-mère a, de son côté, peiné à détailler le contenu de sa mission au service de son gendre, évoquant la "lecture de journaux" et quelques "conversations informelles" avec des commerçants.
Déboires
Même si elle vivait dans le Sud-Ouest, à 600 km de l'Assemblée nationale, elle a assuré avoir consacré à cette mission "cinq heures de travail par jour, sept jours sur sept" mais les enquêteurs n'avaient pas trouvé trace de son travail.
Selon son récit, l'ordinateur où étaient consignées ses coupures de journaux et observations aurait été endommagé par la foudre qui s'est abattue sur sa maison en 2017.
L'enquête avait été ouverte par le parquet national financier (PNF) en octobre 2017 après la plainte d'un conseiller d'opposition de la ville de Drancy (Seine-Saint-Denis), que M. Lagarde a dirigée pendant plus de seize ans.
"C'est une injustice car, ce que l'affaire a révélé, c'est qu'il n'y a aucun enrichissement personnel de Jean-Christophe Lagarde", a déclaré à l'AFP son avocat Yvon Goutal à l'issue de la lecture du jugement, annonçant son intention de faire appel.
Figure de la droite de Seine-Saint-Denis depuis une vingtaine d'années, Jean-Christophe Lagarde est aujourd'hui fortement affaibli par ses démêlés judiciaires et la perte de sa circonscription historique aux législatives de juin, au profit de la LFI Raquel Garrido.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Crash du Rio-Paris : le parquet français "pas en mesure" de requérir la condamnation d'Airbus et d'Air France
La culpabilité des entreprises "nous paraît impossible à démontrer. Nous savons que cette position sera très probablement inaudible pour les parties civiles, mais nous ne sommes pas en mesure de requérir la condamnation d'Air France et d'Airbus", a déclaré en conclusion le procureur.
Le parquet français a estimé mercredi ne "pas" être "en mesure de requérir la condamnation" d'Airbus et d'Air France, jugés pour homicides involontaires après le crash du vol Rio-Paris, dans lequel 228 personnes sont mortes le 1er juin 2009. La culpabilité des entreprises "nous paraît impossible à démontrer. Nous savons que cette position sera très probablement inaudible pour les parties civiles, mais nous ne sommes pas en mesure de requérir la condamnation d'Air France et d'Airbus", a déclaré en conclusion le procureur. A ces mots, des applaudissements de colère se sont fait entendre dans la salle d'audience pleine à craquer du tribunal correctionnel de Paris.
La conclusion du procureur est tombée en conclusion d'un réquisitoire de près de cinq heures et demi, entamé par un préambule qualifiant l'accident du vol AF447, le plus grave de l'histoire d'Air France, de "drame incomparable". "Cet accident tragique est avant tout un drame humain qui a bouleversé à jamais les proches des victimes", a souligné la procureure Marie Duffourc. "Représenter la société dans un tel procès signifie préserver l'ordre social (et) rappeler que le respect de la vie des personnes humaines n'admet aucun compromis. Néanmoins, ce n'est soutenir les poursuites que si les infractions sont caractérisées", a-t-elle prévenu.
"Honte d'être française"
J'ai honte d'être française !", "à quoi sert la justice ?", ont lancé certaines parties civiles avant de quitter la salle.
Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris traverse la zone météo orageuse du "Pot au Noir" quand les sondes anémométriques Pitot, qui mesurent à l'extérieur de l'avion la vitesse de l'appareil, sont bouchées par des cristaux de glace. Déstabilisés, les deux copilotes, bientôt rejoints par le commandant de bord qui était en repos, n'arrivent pas à reprendre le contrôle de l'avion, qui heurte l'océan 4 minutes et 23 secondes après le givrage des sondes.
Le parquet a d'abord abordé un "point central" lors du procès ouvert le 10 octobre: le non-remplacement des sondes Pitot de l'A330 d'Air France, de modèle Thalès AA, par un autre modèle semblant moins givrer. "Au regard des données de la science de l'époque, aucune faute pénale ne me semble pouvoir être retenue", a estimé Pierre Arnaudin. Mme Duffourc a ensuite affirmé qu'aucun "défaut de conception de l'avion" ne pouvait être retenu contre Airbus. Des membres de l'association Entraide et Solidarité AF447, qui représente les familles des victimes, ont alors quitté la salle, avant une suspension d'audience.
Le parquet a surtout estimé que les éléments à charge rassemblés par la cour d'appel de Paris, qui a ordonné le procès en 2021, n'étaient pas fondés: il a conclu que les prévenus n'avaient pas sous-estimé la gravité des défaillances de sondes Pitot, qui s'étaient multipliées dans les mois précédant l'accident. Dans les rapport d'incidents, "il n'y avait jamais eu d'échappée et de perte totale de contrôle de l'avion", a fait valoir M. Arnaudin.
"On a un procureur qui est censé défendre le peuple et qui finalement défend la multinationale Airbus", s'est emportée devant la salle d'audience Danièle Lamy, la présidente de l'association. Le ministère public a détaillé pourquoi, selon lui, ni Airbus, ni Air France n'ont commis de "négligence fautive" en ce qui concerne la formation et l'information des pilotes à cette panne.
"Désir de sanction"
"Nous avons entendu l'insoutenable douleur de la perte de vos proches, votre désir de sanction, que des coupables soient désignés", a poursuivi le procureur en s'adressant aux parties civiles. "Notre devoir en tant que ministère public, c'est de nous référer (...) à la loi, sans qu'elle puisse être infléchie par les attentes de l'une ou l'autre des parties".
Au sortir de l'audience, des proches des victimes et leurs avocats se sont dit "outrés" par ces réquisitions. "Il a plaidé la défense d'Airbus et d'Air France, le parquet s'est déshonoré", a cinglé Me Alain Jakubowicz. "Une honte", "c'est complètement à charge des pilotes et complètement à décharge des grandes compagnies européennes et nationales", a réagi Sylvie Robert, sœur de David Robert, copilote sur le vol AF447.
"Ce sont des éléments de langage (des prévenus) que j'ai entendus dans la bouche du parquet", a déclaré Ophélie Toulliou, qui a perdu son frère dans le crash. La parole a ensuite été donnée à la défense d'Air France. Me François Saint-Pierre a fustigé le "discrédit" jeté selon lui par certaines déclarations des parties civiles qui ont parlé d'une "parodie de justice", défendant un "modèle de procès".
Air France n'a "jamais critiqué les pilotes", contrairement à Airbus, a-t-il assuré. "Que s'est-il passé" ce soir-là ? "Cela reste encore un mystère", a-t-il affirmé, "quelque chose d'impondérable et de totalement imprévisible s'est produit".
Mercredi 7 Décembre 2022 – Procès de l'attentat de Nice : le parquet requiert 15 ans de prison contre les trois principaux accusés
L'attentat du 14 juillet 2016 a causé la mort de 86 personnes et en a blessé plus de 450 la promenade des Anglais. Le verdict du procès est attendu pour le 13 décembre.
Au procès de l'attentat de Nice, l'accusation a créé la surprise mardi en demandant à la cour de condamner Ramzi Arefa, l’un des trois accusés poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste", pour une "simple association de malfaiteurs de droit commun".
Ramzi Arefa "ne pouvait pas connaître la radicalisation" du tueur Mohamed Lahouaiej-Bouhlel qui causé la mort de 86 personnes et en a blessé plus de 450 au volant de son camion de 19 tonnes sur la promenade des Anglais le 14 juillet 2016, a estimé le ministère public qui a néanmoins réclamé 15 ans de détention à son encontre comme pour les deux autres accusés poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud.
Ces deux derniers "n'ignoraient pas la capacité (de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel) à commettre des actes en lien avec son idéologie radicale", a affirmé Jean-Michel Bourlès, l'un des trois avocats généraux du parquet national antiterroriste (Pnat) au terme de son réquisitoire. En ce qui les concerne "le doute n’est pas permis. Ils ont agi en connaissant ses discours, sa fascination, sa proximité avec l’Etat islamique" et "n’ignoraient pas sa capacité à commettre des actes en lien avec son adhésion à l'idéologie radicale".
Stupéfaction sur les bancs des parties civiles
En revanche, a poursuivi l'avocat général, Ramzi Arefa, accusé d'avoir fourni une arme à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, "ne pouvait pas connaître l'évolution et la radicalisation" du tueur en raison de ses liens "récents" et moins fréquents avec lui. En conséquence, "nous vous demanderons de condamner Ramzi Arefa pour une simple infraction d’association de malfaiteurs de droit commun et non pour association de malfaiteurs terroriste criminelle", a-t-il dit, provoquant des réactions stupéfaites sur les bancs des parties civiles.
Le ministère public a réclamé 15 ans de prison à l'encontre de Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud en estimant que leur "proximité réelle" avec le tueur, la "connaissance de sa radicalisation", leur association "à des degrés divers" à la location du camion utilisé pour l'attentat et leurs "démarches positives pour (lui) fournir une arme" les rendaient bien coupables d'association de malfaiteurs terroriste.
A l'encontre des cinq accusés, dont quatre Albanais, poursuivis pour des délits de droit commun relatifs au trafic d'armes, le Pnat a requis des peines allant de 2 ans à 10 ans de prison avec interdiction définitive du territoire français pour trois des quatre Albanais. Jean-Michel Bourlès et ses collègues du Pnat Alexa Dubourg et Rachel Lecuyer, ont déployé durant près de huit heures des réquisitions soulignant notamment que les accusés devaient être jugés "exclusivement pour les faits qui leur sont reprochés".
"Singularité de l'horreur"
"Il y aura des frustrations, c'est inévitable", a lancé l'avocate générale Alexa Dubourg en ouvrant le réquisitoire à trois voix du Pnat, rappelant qu'"aucun" des huit accusés devant la cour d'assises spéciale ne pouvait être jugé "comme s'il était l'auteur de l'attentat".
Le Pnat a contredit ceux qui estiment que les accusés sont là "parce qu'on a cherché des boucs émissaires et qu'on a voulu un procès à tout prix". "Il y avait des charges suffisantes pour qu'un procès se tienne. (...) Personne ne peut venir dire que le dossier est vide", a ainsi assuré Mme Dubourg. Elle a rappelé "la singularité de l'horreur" de cet attentat, qui avait pris pour cible "des familles". Quinze enfants et adolescents ont été tués par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel.
Si la représentante du Pnat a défendu le principe des autopsies judiciaires, parfois "nécessaires", elle a admis que le Pnat avait "failli" dans son "obligation légale" d'information des familles des victimes, ce qui avait engendré "une souffrance supplémentaire" et "une rupture de confiance avec l'institution judiciaire".
Les réquisitions ont provoqué la perplexité des parties qui ont assisté à l’audience depuis la salle délocalisée du Palais Acropolis à Nice. "J’espère que la cour sera plus sévère que les réquisitions, je ne comprends pas ces peines demandées après tout ce qui a été dit à l'audience", a ainsi déploré Anne Murris, 62 ans, présidente de l’association Mémorial des Anges, qui a perdu sa fille Camille ce 14 juillet 2016.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Des militants écologistes aspergent de peinture la Scala de Milan
Des militants écologistes ont aspergé mercredi de peinture l'entrée de La Scala, le prestigieux opéra de Milan, dernier épisode d'une série de manifestations pour alerter l'opinion publique sur le changement climatique. Cinq militants du mouvement Dernière Génération sont intervenus à l'aube, selon un photographe de l'AFP, alors que les projecteurs des médias de la péninsule sont braqués sur le célèbre opéra en vue de la soirée de gala prévue pour l'ouverture de la saison avec la première de "Boris Godounov".
Deux personnes ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Dernière génération - Non au gaz et non au charbon". "Nous avons décidé d'asperger La Scala avec de la peinture pour demander aux hommes et femmes politiques qui assisteront à la représentation de ce soir d'arrêter de faire la politique de l'autruche et d'intervenir pour sauver la population", a expliqué Dernière Génération dans un communiqué.
La cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, le président de la République Sergio Mattarella et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen figurent parmi les nombreuses personnalités attendues à cette soirée de gala. La police est rapidement arrivée sur les lieux - où des jets de peinture rose vif, bleu électrique et turquoise avaient éclaboussé le trottoir - et les militants ont été interpelés. Une équipe de nettoyage de La Scala a ensuite nettoyé le bâtiment au jet d'eau.
"La situation économique et environnementale s'aggrave de jour en jour", poursuit Dernière Génération, évoquant "la situation tragique du peuple italien, affecté par le cataclysme d'Ischia et trahi par l'indifférence du gouvernement".
Des actions militantes à répétition
Un glissement de terrain, provoqué par de très fortes pluies le 26 novembre sur l'île d'Ischia, a fait 12 morts. Les militants de Dernière Génération ont pris ces dernières semaines pour cible des œuvres d'art dans des musées européens lors de manifestations destinées, selon eux, non pas à endommager les œuvres, mais à attirer l'attention sur la catastrophe environnementale.
Ils ont visé des chefs-d'œuvre tels que la "Fille à la perle" de Johannes Vermeer dans un musée aux Pays-Bas, "Mort et vie" de Gustav Klimt au Leopold Museum de Vienne ou "Les tournesols" de Vincent Van Gogh à la National Gallery de Londres.
Le mois dernier, lors d'une exposition à Milan, ils ont aussi recouvert de farine une voiture repeinte par Andy Warhol.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Après la victoire démocrate en Géorgie, Joe Biden conforte sa majorité au Sénat américain
Le parti de Joe Biden a conforté mardi sa majorité au Sénat des Etats-Unis, avec la victoire du candidat démocrate Raphael Warnock à un scrutin en Géorgie, immédiatement saluée par le président américain. "Ce soir (mardi), les électeurs de Géorgie se sont mobilisés pour notre démocratie, ont rejeté l'ultra MAGAisme et le plus important: ils ont renvoyé au Sénat un homme bien", a déclaré M. Biden, en référence au slogan de son prédécesseur Donald Trump: Make America Great Again.
Le président américain, à qui l'on prédisait une sévère défaite aux élections de mi-mandat, ressort donc renforcé de cette séquence électorale. Le candidat de son parti, le sénateur démocrate Raphael Warnock était opposé à un protégé de Donald Trump, le républicain Herschel Walker pour le dernier acte de ces "midterms". Les deux hommes s'étaient déjà affrontés en novembre et un deuxième tour avait dû être organisé pour les départager. Le président américain s'était montré extrêmement confiant, quelques minutes avant l'annonce des résultats. "Nous allons l'emporter, nous allons gagner en Géorgie", avait-il déclaré à des journalistes.
Cette victoire ne change pas l'équilibre des pouvoirs au Congrès américain: les démocrates s'étaient déjà assurés de garder le contrôle du Sénat à l'issue du premier tour des législatives, en novembre. Les républicains ont quant à eux repris la Chambre, mais avec une majorité bien plus courte qu'espéré. Mais ce nouveau siège donne des coudées plus franches au parti de Joe Biden, qui a gouverné ces deux dernières années avec une majorité extrêmement ténue: 50 sièges sur 100.
Il leur permettra entre autres d'exercer une plus grande influence dans des commissions parlementaires essentielles. Et limitera significativement l'influence d'un sénateur démocrate modéré, Joe Manchin, fossoyeur de plusieurs grands chantiers de l'administration Biden. Avec ce siège, les républicains espéraient quant à eux s'offrir des pouvoirs de blocage plus larges aux politiques de Joe Biden. A 700 jours de la prochaine élection, l'opposition est soucieuse de casser la dynamique du président, renforcé par ces bons résultats aux "midterms".
400 millions de dollars
La défaite du candidat de Donald Trump est une nouvelle illustration que la "vague" républicaine promise par l'ancien président aux élections de mi-mandat ne s'est pas matérialisée. Cela n'a pas empêché le républicain, empêtré dans divers scandales et ennuis judiciaires, de se déclarer candidat à l'élection présidentielle.
Signe de l'importance et de l'intérêt pour ce dernier duel en Géorgie: près de 400 millions de dollars avaient été injectés dans le scrutin, le plus cher des élections de mi-mandat. Les rares sondages montraient les candidats au coude-à-coude. Pour concrétiser leurs ambitions, les démocrates avaient appelé leurs poids lourds à la rescousse. L'ancien président Barack Obama, incontestablement l'une des figures les plus charismatiques du parti, était par exemple en campagne à Atlanta la semaine dernière.
Mercredi 7 Décembre 2022 – La Chine annonce un allègement des règles sanitaires face à la colère de la population
La Chine a annoncé mercredi un allègement général des règles sanitaires contre le Covid, abandonnant son approche stricte face au virus après des manifestations historiques de colère à travers le pays. Selon les nouvelles consignes dévoilées par la Commission nationale de santé (NHC) - qui a valeur de ministère -, "les personnes infectées asymptomatiques et les cas légers qui peuvent être isolés à domicile le seront de manière générale".
C'est un changement radical par rapport à la norme en vigueur depuis presque trois ans, qui exigeait que tout cas positif soit emmené dans un centre de quarantaine. Par ailleurs, le pays va "réduire davantage la portée des tests à l'acide nucléique et en réduire la fréquence", alors qu'il demandait jusque-là aux habitants de se tester plusieurs fois par semaine pour pouvoir accéder à tout lieu public. Autre nouveauté annoncée mercredi: il sera désormais possible de voyager d'une province chinoise à l'autre sans avoir à présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures, et aucun test ne sera non plus exigé à l'arrivée.
L'économie en danger
L'annonce intervient quelques heures après la publication officielle de nouveaux chiffres inquiétants pour la deuxième économie mondiale: en novembre, la Chine a vu ses exportations et importations s'effondrer, sous l'effet conjugué de sa politique zéro Covid et d'une demande atone.
Cet allègement national des restrictions, qui fait suite à des assouplissements annoncés ces derniers jours par plusieurs villes et provinces chinoises, est également décrété dix jours après une vague de manifestations.
Dans une dizaine de villes du pays, les manifestants, jeunes pour la plupart, avaient crié leur lassitude de la dure politique sanitaire, certains exigeant même le départ du président Xi Jinping.
Mercredi 7 Décembre 2022 – La Trump Organization, entreprise familiale de Donald Trump, reconnue coupable de fraude fiscale à New York
L'entreprise familiale de Donald Trump, la Trump Organization, a été reconnue coupable mardi de fraudes financières et fiscales au terme d'un procès à New York où l'ancien président républicain n'était pas jugé. C'est la première fois que le groupe du milliardaire américain, qui rassemble clubs de golf, hôtels de luxe et des propriétés immobilières, est condamné au pénal, a indiqué dans un communiqué le procureur de Manhattan, Alvin Bragg.
Même s'il n'était pas poursuivi personnellement et si la sanction encourue, une amende de 1,5 million de dollars, est relativement faible par rapport à la taille de la Trump Organization, il s'agit d'un revers judiciaire pour l'ex-président (2017-2021), désormais officiellement candidat à l'investiture républicaine pour 2024.
Donald Trump aborde cette course dans une position moins bonne qu'il n'espérait, affaibli par les résultats décevants pour les républicains qu'il soutenait aux élections de mi-mandat, tandis que l'un de ses rivaux potentiels, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, a été réélu triomphalement.
Le jury du tribunal de Manhattan, qui s'était retiré lundi pour délibérer après plus d'un mois d'audiences, "a déclaré la Trump Corporation et la Trump Payroll Corporation coupables sur tous les chefs d'accusation", 17 au total, a ajouté le procureur Alvin Bragg, un élu démocrate. La sentence devrait être prononcée le 13 janvier 2023, ont ajouté ses services.
Appel
Les deux entreprises étaient jugées pour fraude fiscale et falsifications de déclarations comptables, notamment dans le but de cacher aux services fiscaux des compensations financières de certains hauts dirigeants, en particulier son ancien directeur financier Allen Weisselberg, qui avait plaidé coupable et a témoigné au procès.
"Pendant 13 ans, la Trump Corporation et la Trump Payroll Corporation ont échappé à la loi en accordant à des cadres de haut niveau des avantages et des rémunérations somptueuses, tout en dissimulant intentionnellement ces avantages aux autorités fiscales pour éviter de payer des impôts", a ajouté M. Bragg, évoquant une "affaire de cupidité et de tricherie".
Dans un communiqué intitulé "chasse aux sorcières", Donald Trump a au contraire ironisé sur la justice qui "a examiné des millions de pages de documents, pendant de nombreuses années, pendant que les meurtres et les crimes violents atteignent des records à New York".
"Nous sommes en désaccord avec ce verdict (et) nous ferons appel", a aussi réagi dans une déclaration transmise à l'AFP une avocate de la Trump Organization, Susan Necheles. "M. Weisselberg a déclaré sous serment qu'il avait 'trahi' la confiance que la société avait placée en lui et qu'il avait, à tout moment, agi 'uniquement' pour son 'gain personnel' et par 'avidité personnelle'", a aussi argumenté une porte-parole de l'organisation.
Mercredi 7 Décembre 2022 – Covid-19 : la barre des 100.000 cas quotidiens de nouveau franchie
Ce n'était plus arrivé depuis le 19 juillet dernier. Plus de 100.000 nouveaux cas de Covid-19 (105.516) ont été confirmés mardi 6 décembre en France, une première depuis cet été. «Contrairement aux dernières vagues, il n'y a pas l'été pour freiner la progression du virus», rappelait mardi 6 décembre pour Le Figaro Martin Blachier, épidémiologiste et médecin de santé publique.
Néanmoins, les chiffres bruts quotidiens ne permettent pas de comprendre la dynamique épidémique. Ils reposent sur de nombreuses variables comme le nombre de test réalisé. Pour rappel, les données communiquées un jour correspondent au nombre de cas confirmé la veille. La moyenne lissée sur sept jours - qui permet donc de compenser les jours où moins de tests ont été réalisés - est, elle , en hausse de 3,49% sur un jour (55. 995 au 5 décembre contre 57 .952 au 6 décembre).
Dans les hôpitaux, principale variable utilisée par le gouvernement pour imposer ou non des mesures de restriction, le nombre de personnes en réanimation ou en soins intensifs augmente très peu (1145 le 7 décembre contre 1120 le 6 décembre). La tension hospitalière du Covid-19 sur la capacité en réanimation reste également quasiment stable (22,02% le 5 décembre et 22,14% le 6 décembre). Un chiffre «très tolérable pour le système de soin», expliquait mardi 6 décembre l'infectiologue Anne-Claude Crémieux au Figaro.
Face à cette situation, couplée à une triple épidémie inédite (Covid-19, grippe et bronchiolite), le gouvernement exhorte la population à porter de nouveau le masque dans les transports en commun. Ce mercredi matin, la première ministre Élisabeth Borne s'est néanmoins de nouveau montrée défavorable au retour de l'obligation du port du masque. «Il faut compter sur la responsabilité de chacun», a-t-elle déclaré sur RTL.