Jeudi 17 Novembre 2022 - Interrogé sur la Coupe du monde au Qatar, Macron appelle à ne «pas politiser le sport»
Le président français Emmanuel Macron a estimé jeudi qu'il ne fallait pas "politiser le sport" alors que le Mondial de foot au Qatar continue de faire débat à quelques jours de son coup d'envoi en raison de son coût climatique et des critiques sur la situation des droits de l'Homme dans ce pays. "Je pense qu'il ne faut pas politiser le sport. Ces questions-là, il faut se les poser quand on attribue l'événement", a-t-il lancé à Bangkok, l'annonce de sa venue au Qatar si l'équipe de France arrive en demi-finales ou finale ayant aussi fait des vagues.
La première Coupe du monde de football jamais organisée dans le monde arabe, qui débute dimanche, suscite plusieurs polémiques, autant sur les conditions de vie des travailleurs locaux, l'impact sur l'environnement des stades climatisés et la place des femmes et minorités LGBTQ+.
"Une très mauvaise idée"
Ces critiques ont poussé certains supporters, surtout d'Europe occidentale, à boycotter la compétition. Emmanuel Macron a insisté sur le fait que "c'était une très mauvaise idée de politiser le sport", en rappelant que Paris allait organiser les Jeux olympiques en 2024.
Il s'était rendu en Russie en 2018 pour assister à la finale du Mondial remportée par les Bleus contre la Croatie. L'équipe de France, qui est arrivée mercredi à Doha, reste prudente dans ses prises de position sur les droits de l'Homme.
Les joueurs ont notamment renoncé à une initiative commune à plusieurs sélections européennes, qui souhaitent que leurs capitaines portent durant la compétition un brassard à bandes colorées, en soutien à la lutte contre les discriminations. La Fifa n'a toujours pas donné son feu vert quant à cette opération, alors que l'homosexualité est criminalisée dans l'émirat gazier. Il faut "montrer du respect" au pays organisateur, s'est justifié le capitaine de Bleus Hugo Lloris.
Jeudi 17 Novembre 2022 - Les républicains gagnent la majorité à la Chambre américaine des représentants
Les républicains ont repris le contrôle de la Chambre des représentants, selon des médias américains mercredi, ce qui leur donne un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu'en 2024 et entraîne une division du Congrès. Après avoir échoué à s'emparer du Sénat, le parti conservateur ne disposera toutefois que d'une très courte majorité à la chambre basse, bien loin de la "vague géante" promise par Donald Trump, qui a pourtant annoncé mardi soir une nouvelle candidature à la Maison Blanche. Les lieutenants de l'ancien président ont en effet recueilli des résultats très mitigés aux élections de mi-mandat.
"Les Américains sont prêts pour une nouvelle direction, et les républicains de la Chambre sont prêts à agir", a salué le chef des républicains à la Chambre, Kevin McCarthy, désormais favori dans la course à la tête de cette assemblée, l'actuelle "speaker" Nancy Pelosi ayant perdue sa majorité démocrate.
"Les démocrates de la Chambre des représentants continueront à jouer un rôle de premier plan dans le soutien du programme du président Biden - avec une forte influence sur une faible majorité républicaine", a voulu croire Mme Pelosi. Le président démocrate Joe Biden a tout de suite félicité M. McCarthy, soulignant dans un communiqué qu'il compte "travailler avec quiconque - républicains ou démocrates - prêt à oeuvrer avec moi pour agir".
NBC, CNN, Fox News et CBS ont projeté mercredi que les républicains disposeraient d'au moins 218 sièges à la Chambre, c'est-à-dire la majorité des 435. Si les projections des médias américains se confirment sur l'ensemble des sièges, la performance de Joe Biden constituerait néanmoins le meilleur score d'un président en plus de 20 ans aux élections de mi-mandat, ce scrutin étant traditionnellement difficile pour le pouvoir en place.
Détricoter
Cette très mince majorité républicaine à la chambre basse risque d'ailleurs de compliquer sa gouvernance. Avec une Chambre républicaine et un Sénat démocrate, le parti de Joe Biden ne pourra de son côté plus faire passer de grands projets dans ce Congrès désormais divisé. Mais l'autre camp non plus.
Les républicains avaient menacé de détricoter certaines mesures adoptées sous Joe Biden s'ils reprenaient le contrôle des deux chambres. Ils voulaient notamment revenir sur les fonds alloués aux services des impôts pour engager de nouveaux agents, ou sur certaines réformes dans le monde de l'éducation. Les républicains pourraient en outre se montrer plus sourcilleux quant à l'aide apportée par Washington à l'Ukraine.
Ils avaient aussi prévu de s'attaquer au droit à l'avortement ou de légiférer sur les armes à feu, ce qui aurait poussé Joe Biden à faire usage de son droit de veto.
Mur rouge
Le président de 79 ans ne sera finalement pas contraint de camper sur cette posture défensive. Et devra au contraire user de ses talents de négociateur, hérités de sa longue carrière de sénateur, pour éviter une paralysie de l'administration fédérale (le fameux "shutdown"). Mais la main tendue du président risque de se heurter à un mur rouge, la couleur des conservateurs.
Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront d'un pouvoir conséquent en matière de supervision, qu'ils ont promis d'utiliser pour une kyrielle d'investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d'Afghanistan. Ils pourraient aussi s'en prendre à son fils Hunter, accusé d'avoir utilisé son nom pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
Le parti conservateur compte bien exploiter toute potentielle faille démocrate, en gardant en ligne de mire la présidentielle de 2024. Avec sa déclaration de candidature mardi, Donald Trump a lancé une lutte sans merci pour l'investiture du parti républicain pour l'élection à la Maison Blanche.
Jeudi 17 Novembre 2022 - La Corée du Nord tire un nouveau missile et promet une riposte «féroce»
La Corée du Nord a lancé jeudi un nouveau missile balistique, quelques heures après avoir promis une riposte "féroce" au renforcement de l'alliance militaire entre Washington, Séoul et Tokyo. Selon l'état-major sud-coréen, la Corée du Nord a tiré un missile balistique à courte portée vers 10H48 (01H48 GMT) depuis la région de Wonsan, sur sa côte est, en direction de la mer du Japon. Ce missile a parcouru 240 km à une altitude maximale de 47 km.
Le Japon a confirmé le tir. Le bureau du Premier ministre nippon a dénoncé "les lancements répétés de missiles balistiques qui menacent la paix et la sécurité de notre pays et des communautés régionale et internationale".
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manoeuvres militaires conjointes face aux menaces de la Corée du Nord, laquelle voit dans ces exercices des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement de son régime. Au cours d'une rencontre mardi en marge du sommet du G20 à Bali, le président américain Joe Biden a tenté de convaincre son homologue chinois Xi Jinping d'intercéder auprès de la Corée du Nord pour qu'elle renonce à effectuer un essai nucléaire, comme Washington et Séoul lui en prêtent l'intention.
M. Biden, son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol et le Premier ministre japonais Fumio Kishida ont par ailleurs, dimanche, promis une réponse "forte et ferme" si Pyongyang réalise cet essai, qui serait le premier depuis 2017 et le septième de son histoire. Jeudi, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Choe Son Hui, a condamné ces rencontres entre dirigeants, affirmant qu'elles font "entrer la situation dans la péninsule coréenne dans une phase imprévisible".
"Actes insensés"
"Le renforcement de 'l'offre américaine de dissuasion étendue' et l'augmentation quotidienne des activités militaires des forces alliées autour de la péninsule coréenne sont des actes insensés", a déclaré M. Choe dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle KCNA. Plus Washington s'efforce de renforcer son alliance de sécurité avec Tokyo et Séoul, et "plus la riposte militaire de la RPDC sera féroce", a déclaré M. Choe, en employant le signe de la République populaire et démocratique de Corée, le nom officiel de la Corée du Nord.
Selon les experts, le lancement du missile de jeudi semble avoir été programmé pour coïncider avec la déclaration du ministre. La Corée du Nord "a tiré le missile après avoir publié la déclaration quelques heures plus tôt. Elle essaye de justifier le lancement et d'envoyer un message aux Etats-Unis et au Japon", a estimé Cheong Seong, un chercheur à l'Institut Sejong en Corée du Sud.
La Corée du Nord a procédé début novembre à une rafale sans précédent de lancements de projectiles, dont celui d'un missile balistique qui est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud. Le président Yoon a dénoncé une "invasion territoriale de facto".
La seule journée du 2 novembre a vu 23 tirs de missiles nord-coréens, soit plus que pendant toute l'année 2017, quand le dirigeant Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump échangeaient des menaces de guerre nucléaire. En septembre et octobre, Pyongyang avait déjà effectué une copieuse série de tirs, dont celui d'un missile balistique qui avait survolé le Japon pour la première fois depuis cinq ans. Les dernières séries de lancements se sont accompagnées de barrages d'artillerie près de la ligne de démarcation intercoréenne et de sorties aériennes de grande envergure dans le ciel nord-coréen.
Pyongyang a justifié ses actions de novembre par l'attitude "agressive et provocatrice" de Séoul et Washington, qui menaient au même moment les plus grandes manoeuvres aériennes jamais réalisées jusque-là entre eux, avec notamment des avions furtifs et des bombardiers stratégiques.
Les analystes estiment que la Corée du Nord, qui en vertu de résolutions de l'ONU n'a pas le droit de lancer des missiles balistiques, s'est enhardie face à la probabilité d'échapper à toute nouvelle sanction des Nations unies en raison des divisions au Conseil de sécurité.
La Chine, principal allié diplomatique et économique de Pyongyang, s'y est en effet jointe à la Russie en mai dernier pour opposer son veto à une tentative des Etats-Unis de renforcer les sanctions contre la Corée du Nord. Toute sanction supplémentaire aurait par ailleurs des effets limités, estiment les analystes, la Corée du Nord s'étant déjà pratiquement coupée du monde depuis début 2020 pour tenter de se préserver du Covid-19.
Jeudi 17 Novembre 2022 - Jeudi 17 Novembre 2022 - Zelensky maintient que le missile tombé sur la Pologne était «russe»
Kiev a réaffirmé mercredi que le missile ayant tué deux personnes la veille dans un village polonais près de la frontière avec l'Ukraine était "russe", contredisant l'Otan et Washington qui accréditent plutôt la thèse d'un missile de défense ukrainien.
"Je n'ai aucun doute que ce missile n'était pas à nous", a déclaré mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la télévision.
"Je crois que c'était un missile russe, conformément au rapport des militaires" ukrainiens, a-t-il ajouté alors que les responsables de l'Otan ont estimé auparavant qu'il s'agissait probablement d'un missile du système ukrainien de défense anti-aérienne.
Il a par ailleurs affirmé n'avoir reçu des Occidentaux aucune preuve de l'hypothèse d'un projectile ukrainien tiré pour abattre les missiles de croisière russes, lancés contre le territoire ukrainien lors d'une attaque massive.
La Russie a nié avoir tiré ce missile
"Avons-nous le droit de recevoir les preuves de nos partenaires à huis clos? Nous n'avons rien reçu", a lancé M. Zelensky tout en soulignant que Kiev voulait faire partie d'un groupe d'enquête international sur cet incident.
Budapest a estimé mercredi que le président Zelensky donnait "un mauvais exemple". "Dans une telle situation, les dirigeants mondiaux s'expriment de manière responsable", a déclaré à la presse Gergely Gulyas, chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban.
La chute du missile sur le village polonais a fait craindre que l'Otan soit entraînée dans le conflit et une escalade majeure dans la guerre en Ukraine, car la Pologne est protégée par un engagement de défense collective de l'Alliance atlantique.
La Russie a nié avoir tiré ce missile, Varsovie elle-même jugeant "hautement probable" qu'il s'agisse d'un projectile anti-aérien ukrainien, évoquant "un accident malheureux".
La Maison Blanche n'a «rien vu qui contredise» l'hypothèse, avancée par Varsovie
Le missile a tué deux hommes à Przewodow en frappant un bâtiment agricole, laissant la Pologne sous le choc et son armée en état d'alerte renforcée.
La Maison Blanche n'a "rien vu qui contredise" l'hypothèse, avancée par Varsovie, selon laquelle le missile tombé en Pologne provenait "selon toute probabilité" de la défense antiaérienne ukrainienne, a estimé mercredi une porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson.
"Cela étant dit, quelles que soient les conclusions définitives, il est clair que la Russie est, au bout du compte, responsable de cet incident tragique" à cause de ses frappes contre les infrastructures civiles ukrainiennes, a-t-elle estimé dans un communiqué, en ajoutant: "l'Ukraine avait, et a, le droit de se défendre
"L'incident a été probablement causé par un missile de système ukrainien de défense anti-aérienne tiré pour défendre le territoire ukrainien contre les missiles de croisière russes", a déclaré auparavant le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, après une réunion de crise à Bruxelles.
Pas d'attaque « intentionnelle»
"Rien n'indique qu'il s'agissait d'une attaque intentionnelle contre la Pologne", a également affirmé le président polonais Andrzej Duda.
L'Ukraine a réclamé "un accès immédiat" au point de chute du missile en Pologne. Mais, depuis Bali (Indonésie) où le G20 était réuni en sommet, le président américain Joe Biden a lui aussi jugé "improbable" que le missile ait été tiré par la Russie.
Moscou a salué la "retenue" de Washington.
Le ministère russe des Affaires étrangères dénonce «le renforcement en Pologne d'une hystérie anti-russe»
La Pologne avait réuni mardi en urgence son Conseil de sécurité nationale et convoqué l'ambassadeur de Russie pour "des explications détaillées immédiates".
De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué mercredi soir avoir signifié à l'ambassadeur polonais à Moscou, Krzysztof Krajewski, "le caractère inacceptable du renforcement en Pologne d'une hystérie anti-russe" après l'incident.
"Alors qu'il faisait nuit et qu'il n'y avait à ce moment-là aucune information fiable sur ce qui venait de se passer, Varsovie a jugé nécessaire de convoquer l'ambassadeur russe et de transformer cela en un show politique", a dénoncé la diplomatie russe, tout en appelant la Pologne à ne pas prendre part à "de sales provocations".
Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a appelé auparavant "toutes les parties concernées" à "rester calmes et faire preuve de retenue afin d'éviter une escalade".
Le missile est tombé alors que la Russie menait mardi des frappes massives sur les infrastructures civiles ukrainiennes
La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février et en contrôle encore des portions de territoire, malgré une série de défaites sur le champ de bataille ces derniers mois.
La Pologne, qui a une frontière de 530 km avec l'Ukraine, est un leader régional en terme d'assistance militaire et humanitaire à son voisin oriental. Elle accueille sur son territoire quelque 10.000 militaires américains.
Le missile est tombé alors que la Russie menait mardi des frappes massives sur les infrastructures civiles ukrainiennes, qui ont laissé des millions de foyers sans électricité. Les missiles russes ont frappé des villes dans tout le pays, dont Lviv (ouest), près de la frontière polonaise.
Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a jugé mercredi que ces frappes de missiles russes constituaient un "crime de guerre".
Moscou a nié mercredi avoir visé la capitale
Le plus haut gradé des Etats-Unis a estimé que la Russie avait échoué sur tous les fronts dans sa guerre contre l'Ukraine, et y menait par conséquent une "campagne de terreur".
Ces frappes, qui ont fait au moins un mort à Kiev, ont entraîné des coupures de courant généralisées en Ukraine et jusqu'en Moldavie voisine.
Moscou a nié mercredi avoir visé la capitale, affirmant que "toutes les destructions dans les quartiers d'habitation de la capitale ukrainienne (...) sont le résultat direct de la chute et de l'autodestruction des missiles antiaériens lancés par les forces ukrainiennes".
La semaine à venir sera "difficile" pour les habitants de la région de Kiev
La semaine à venir sera "difficile" pour les habitants de la région de Kiev, a prévenu le gouverneur régional Oleksiï Kouleba, car "les destructions sont importantes" et "on s'attend à ce que (...) les températures descendent jusqu'à -10°C".
Ces attaques russes ont eu lieu quatre jours après l'humiliant retrait des forces russes d'une partie de la région de Kherson, dont la ville du même nom, dans le sud, après plus de huit mois d'occupation.
Le général Mark Milley a cependant estimé mercredi peu probable au moins à court terme que l'Ukraine puisse déloger militairement la Russie de l'ensemble des territoires qu'elle occupe dans le pays, y compris de la Crimée.
Jeudi 17 Novembre 2022 - Etre «à fond» ou partir: l'offre d'Elon Musk aux employés de Twitter
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, a demandé individuellement aux employés du réseau social de s'engager, d'ici jeudi, à se donner "à fond" pour l'entreprise, faute de quoi ils seront licenciés, selon un courrier interne dont ont fait état plusieurs médias.
"Pour bâtir un Twitter 2.0 révolutionnaire et réussir dans un monde de plus en plus concurrentiel, nous allons avoir besoin d'être à fond, à l'extrême", a écrit le nouvel actionnaire majoritaire de la plateforme dans cette communication interne.
"Cela signifie travailler de longues heures à haute intensité", a-t-il poursuivi. "Seule une performance exceptionnelle vaudra une note suffisante."
Le dirigeant a invité les employés à adhérer à son approche en cliquant sur une case "oui" et expliqué que s'ils ne le faisaient pas avant jeudi à 17H00 heure de New York (21H00 GMT), ils quitteraient Twitter avec une indemnité correspondant à trois mois de salaire. Une méthode qui détonne même aux Etats-Unis où le droit du travail est moins protecteur des salariés que dans beaucoup de pays développés.
Depuis son arrivée aux commandes du groupe de San Francisco (Californie), fin octobre, Elon Musk a déjà licencié environ la moitié des 7.500 salariés de Twitter.
Le réseau social traverse de sérieuses turbulences, marquées notamment par le retrait de plusieurs annonceurs majeurs, qui ont interrompu leurs achats d'espaces publicitaires sur la plateforme, principale source de chiffre d'affaires pour le groupe.
Elon Musk a prévenu les équipes de Twitter que la société risquait la faillite si elle ne parvenait pas à générer davantage de revenus dans les mois à venir.
Jeudi 17 Novembre 2022 - Ocean Viking : 26 des 44 migrants mineurs pris en charge ont fugué
La plupart de ces mineurs sont des Érythréens qui auraient choisi de rejoindre de façon clandestine de la famille ou des amis en Allemagne.
Ils étaient 44 ; ils ne sont plus que 18… L'essentiel des mineurs non accompagnés de l'Ocean Viking ont faussé compagnie à leurs encadrants dans les structures mises à leur disposition pour les prendre charge médicalement et socialement. L'information est confirmée au Figaro par le président LR du Conseil départemental du Var, Jean-Louis Masson. Selon lui, «3 des 44 mineurs avaient déjà fugué dès le lendemain et le surlendemain de leur prise en charge».«Ce matin, ajoute-t-il, cela fait 23 mineurs de plus qui manquent à l'appel, pour un total de 26 défections».
La plupart sont des Érythréens qui auraient choisi de rejoindre de façon clandestine de la famille ou des amis en Allemagne, en Norvège ou en Suède, selon eux. «Nous n'avons aucun pouvoir de les retenir», assure le président Masson. Selon lui, «ces grands adolescents sont évidemment entrés dans l'illégalité» en agissant de la sorte.
Parmi les 44 mineurs du départ, un doute sur l'âge allégué s'est fait jour pour un ou deux cas.
Jeudi 17 Novembre 2022 - Assurance-chômage : ce que contient le projet de loi adopté ce jeudi par le Parlement
Après les députés mardi, les sénateurs ont validé ce jeudi cette réforme portée par le ministre du Travail. Elle ouvre la voie à une modulation de l'assurance-chômage selon la conjoncture économique.
La France connaîtra-t-elle à nouveau le plein-emploi d'ici à 2027 ? L'objectif reste «atteignable»,a martelé lundi le ministre du Travail, Olivier Dussopt, malgré de mauvaises perspectives de croissance en France. Pour y parvenir, le gouvernement mise gros sur sa réforme de l'assurance-chômage. Celle-ci a été définitivement adoptée ce jeudi, après un ultime vote du Sénat. Le texte d'Olivier Dussopt, qui a fait l'objet d'un compromis entre députés et sénateurs, a été validé par 242 voix contre 91. Mardi, le projet de loi avait été adopté par l'Assemblée nationale. Les députés avaient voté en faveur de ce texte, à 210 voix contre 140, malgré l'opposition des élus de gauche comme du RN. Le gouvernement n'a pas eu à recourir devant l'Assemblée nationale à l'arme constitutionnelle du 49.3, grâce à un accord trouvé avec la droite.
Le texte comprend plusieurs modifications d'ampleur. En l'état, le premier article offre au gouvernement la possibilité de modifier les règles de l'assurance-chômage. Le principe de contracyclicité cher à Emmanuel Macron sera donc mis en place par décret. Les modalités d'indemnisation seront modulées selon la conjoncture sur le marché de l'emploi : «Plus strictes quand trop d'emplois sont non pourvus, plus généreuses quand le chômage est élevé», résumait le chef de l'État.
Parmi les leviers qui pourraient être activés figure la durée de l'indemnisation. «Nous travaillons sur une modulation de la durée maximum d'indemnisation», actuellement de 24 à 36 mois selon l'âge, a indiqué mardi Olivier Dussopt aux députés. Ainsi «nous ne prévoyons pas de modifier les conditions d'affiliation au système d'assurance chômage». Il faut six mois de travail sur une période de référence de 24 mois pour être éligible.
Une concertation est en cours depuis la mi-octobre avec les partenaires sociaux, et le gouvernement fera connaître «les arbitrages retenus» le 21 novembre, pour une application de la modulation début 2023. Le projet de loi insiste par ailleurs sur la participation des syndicats à la gouvernance de l'assurance-chômage.
La chasse à la privation volontaire d'emploi
Autre grande nouveauté qui figure dans le projet de loi : la requalification de l'abandon de poste. Jusqu'à présent, le renvoi d'un salarié qui s'absente de manière prolongée ou répétée pendant ses heures de travail sans que cela ne soit justifié n'empêchait pas ce salarié de toucher l'indemnisation chômage. Mais, en requalifiant ce licenciement en démission, le texte législatif prévoit de lui refuser les droits à l'assurance-chômage. «Le salarié qui a abandonné volontairement son poste et ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure (…) est présumé avoir démissionné», est-il écrit à l'article 1 bis.
Le salarié qui contesterait la décision de son employeur est encouragé à saisir les prud'hommes, qui devront «statuer au fond dans un délai d'un mois». Cette mesure a suscité l'ire de la gauche au Parlement. Les députés de la NUPES estiment que les cas d'abandon de poste sont «marginaux» et ne méritent pas d'«affaiblir la protection des salariés».
Même antagonisme à gauche sur un autre article du projet de loi, ajouté par les sénateurs de droite et conservé par le gouvernement qui avait pourtant manifesté des signes de réprobation. Celui-ci retire les droits à l'assurance-chômage à un salarié en intérim ou en contrat à durée déterminée (CDD) qui refuse à deux reprises en un an un contrat à durée indéterminée (CDI) proposé par son employeur sur le même poste, le même lieu et avec la même rémunération. «En cas de refus du salarié, l'employeur en informe Pôle emploi en justifiant du caractère similaire de l'emploi proposé», précise le projet de loi.
Concrètement, un salarié en contrat court qui refuserait à deux reprises un CDI se verrait refuser l'indemnisation chômage au terme de son contrat. L'esprit de ces mesures consiste à «refuser l'indemnisation (à des) demandeurs d'emploi qui ne se trouveraient pas dans une situation de privation involontaire d'emploi», résume le rapporteur Marc Ferracci, député de la majorité.
D'autres dispositions du projet de loi ont moins fait parler d'elles. En particulier la création d'un service public de la validation des acquis, en charge d'organiser les certifications fondées sur l'expérience professionnelle et personnelle (à défaut de diplômes). Ce groupement d'intérêt public devra tenir compte «des besoins en qualifications selon les territoires». Le gouvernement a également réussi à conserver la prolongation du système de bonus-malus sur la cotisation patronale à l'assurance-chômage qui vise à sanctionner les entreprises qui ont massivement recours aux contrats courts.
Jeudi 17 Novembre 2022 - La Chine commettrait une «erreur stratégique» en attaquant Taïwan, avertit un général américain
La Chine commettrait une «erreur stratégique» en attaquant Taïwan, similaire à celle commise par la Russie en Ukraine, a mis en garde mercredi 16 novembre le plus haut gradé américain, le général Mark Milley (photo).
«Je pense que cela serait imprudent. Ce serait une erreur politique, une erreur géopolitique, une erreur stratégique, similaire à l'erreur stratégique commise par (le président russe Vladimir) Poutine en Ukraine», a affirmé le chef d'état-major américain en réponse à une question.
«Une débâcle stratégique»
L'île et le continent sont gouvernés séparément depuis 1949 mais le régime communiste de Pékin revendique sa souveraineté sur Taïwan. Mark Milley n'a pas affirmé qu'une attaque contre Taïwan était imminente. Mais il a expliqué considérer comme un «acteur rationnel» le président Xi Jinping, fraîchement maintenu à la tête de la Chine et qui a déclaré vouloir faire de l'unification avec Taïwan une priorité.
«Je pense qu'il évalue les coûts, les bénéfices et les risques, et je pense qu'il conclurait qu'une attaque sur Taïwan dans un futur proche s'accompagnerait de trop de risques et serait une débâcle stratégique pour l'armée chinoise», a-t-il déclaré.
Un tel choix ralentirait la Chine dans ses efforts pour devenir la première puissance économique et militaire mondiale, selon le chef d'état-major américain. Il a estimé que la guerre en Ukraine et la résistance de Kiev, aussi féroce qu'inattendue, avait offert d'importantes leçons. «L'une des leçons retenues est qu'une guerre est bien différente dans la vraie vie que sur le papier», a-t-il ajouté.
L'armée chinoise n'a pas combattu depuis 1979 et n'a «pas l'expérience» pour envahir l'île au relief accidenté, a-t-il également déclaré. «Je ne pense pas qu'il y a une tentative imminente de la part de la Chine d'envahir Taïwan», avait déclaré lundi le président américain Joe Biden après sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping en marge du G20 à Bali, en Indonésie.
Les tensions entre Taïwan et la Chine ont atteint leur niveau le plus élevé depuis des années en août, lorsque Pékin a organisé de gigantesques et inédites manœuvres militaires pour protester contre un déplacement sur cette île de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi.
Jeudi 17 Novembre 2022 - Nouvelle journée de violences meurtrières en Iran
Les autorités semblent avoir du mal à contenir la vague de protestations déclenchée le 16 septembre par la mort en détention de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Des centaines de personnes en deuil ont manifesté jeudi dans des villes kurdes d'Iran, des protestations toujours marquées par des violences meurtrières deux mois après la mort de Mahsa Amini. Ces manifestations ont coïncidé cette semaine avec les commémorations du "Novembre sanglant" de 2019, lorsque plus de 300 manifestants, selon Amnesty, ont été tués en quelques jours dans la répression d'une contestation en Iran provoquée par la hausse des prix du carburant.
Les autorités semblent avoir du mal à contenir la vague de protestations déclenchée le 16 septembre par la mort en détention de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Jeudi, les forces de sécurité ont tué un manifestant à Boukan et deux autres à Sanandaj où des habitants ont, comme le veut la tradition, marqué le 40e jour du décès de quatre des leurs, tués dans la répression, selon l'ONG de défense des Kurdes d'Iran Hengaw, basée en Norvège.
"Mort au dictateur", ont crié les manifestants à Sanandaj, selon une vidéo mise en ligne, en allusion au guide suprême Ali Khamenei. Ils ont afflué dans les rues où ont résonné des tirs et des feux ont été allumés, selon une vidéo publiée par Hengaw et vérifiée par l'AFP.
Dans cette même ville, un colonel de police a été poignardé à mort jeudi et un autre, blessé à l'arme blanche la veille, a succombé, selon l'agence officielle Irna. Et à Machhad (nord-est), deux paramilitaires ont été poignardés à mort alors qu’ils tentaient d’intervenir contre des "émeutiers menaçant des commerçants pour les obliger à fermer leurs portes", d'après l'agence.
"Plus violent"
A Boukan, des "émeutiers" ont détruit et incendié des biens publics et mis le feu au siège de la municipalité, avant l'arrivée de la police, a affirmé Irna.
D'après Hengaw, des grèves ont été observées dans quatre villes de l'ouest de l'Iran où les forces de sécurité ont, selon Hengaw, tué dix manifestants mercredi. Parmi ces villes, Saghez, la ville natale de Mahsa Amini au Kurdistan.
Il est à craindre que le régime ne devienne "plus violent après avoir été incapable de réprimer le peuple pendant deux mois", analyse Saeid Golkar, enseignant à l'université américaine du Tennessee à Chattanooga.
Le régime iranien, a-t-il expliqué à l'AFP, pourrait décider d'écraser le mouvement de la même manière qu'il l'avait fait en novembre 2019.
Au moins 342 personnes ont été tuées dans la répression du mouvement de contestation déclenché le 16 septembre dernier, selon un bilan établi mercredi par Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.
Sans qu'un lien puisse être établi avec le mouvement de contestation actuel, deux attaques à l'arme automatique menées par des inconnus à moto, ont fait dix morts mercredi.
A Izeh (sud-ouest), sept personnes, dont une femme et deux enfants, ont été tuées par des "terroristes" qui ont tiré sur manifestants et policiers, selon des responsables. Mais un proche de l'un des enfants tués a accusé les forces de sécurité d'avoir mené l'attaque d'Izeh, d'après Radio Farda, une radio en persan financée par les Etats-Unis et basée à Prague.
Quatre heures plus tard, à Ispahan (centre), la troisième ville d'Iran, deux inconnus à moto ont tué un officier de police et deux paramilitaires, selon les médias iraniens.
"Enorme conspiration"
Les autorités qualifient les manifestations d'"émeutes" et accusent les "ennemis" de l'Iran de chercher à déstabiliser leur pays.
Depuis dimanche, la justice iranienne a condamné à mort cinq personnes liées aux "émeutes". Amnesty International a dénoncé "l'usage effrayant de la peine de mort afin de réprimer le soulèvement populaire avec une brutalité accrue".
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abollahian a accusé Israël et des services de renseignement occidentaux de "planifier" une guerre civile en Iran.
Et le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a accusé "les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Allemagne, la France, Israël, l'Arabie saoudite et leurs alliés" d'une "énorme conspiration contre la nation iranienne et certaines personnes à l'intérieur du pays sont devenues des marionnettes de l'ennemi".
Jeudi 17 Novembre 2022 - «La situation devient dramatique pour les personnes en état de pauvreté», alerte la présidente du Secours catholique
Chaque année, le Secours catholique publie son état de la pauvreté en France sur la base des situations du million de personnes accueillies en 2021 par les 60.000 bénévoles dans les 2400 centres de l'organisation caritative. L'édition 2022, rendue publique ce jeudi 17 novembre, est une nouvelle fois un cri d'alarme envoyé aux pouvoirs publics tant la situation s'est dégradée en peu de temps à cause de la pandémie et de l'envolée de l'inflation.
Véronique DEVISE, Présidente de l’Association : Pour cette édition 2022, nous avons mené une étude inédite sur les budgets des ménages avant, pendant et après la pandémie de Covid-19. Et le point le plus marquant, c'est sans aucun doute le reste à vivre des personnes en état de pauvreté que nous avons rencontrées dans nos centres d'accueil. Les crises passent mais l'argent qu'il leur reste pour vivre n'a cessé de baisser pour représenter désormais pas plus de… 5 euros par jour et par personne en ce qui concerne la moitié des personnes rencontrées, soit une diminution de 0,5 à 1 euro par rapport au niveau observé avant crise. Or, après avoir payé toutes les dépenses contraintes et les dettes accumulées au fil des ans, il faut un minimum de 7 euros par jour et par personne pour pouvoir manger correctement. Avec 5 euros de reste à vivre, les personnes pauvres doivent donc non seulement manger mais aussi s'habiller, se soigner et éventuellement payer quelques loisirs aux enfants. On voit bien que c'est impossible.
L'autre fait marquant est une constante : la première chose que réclament les personnes venant dans nos accueils c'est de l'écoute. On l'oublie, mais la pauvreté exclue et isole. Les 940.000 personnes accueillies l'an dernier ont trouvé auprès de nos 60.000 bénévoles le réconfort, la fraternité et l'écoute sur le temps long dont elles ont besoin pour sortir de la pauvreté. Car, on ne doit pas en douter, la pauvreté, elles la subissent et ne s'en satisfont en rien. L'accompagnement, qui est la raison d'être de notre association, est crucial. Les pouvoirs publics doivent y consacrer plus de moyens.
La part des plus de 60 ans parmi les personnes que nous accueillons, sans devenir majoritaire (la moyenne d'âge est de 41 ans), augmente doucement mais inexorablement depuis 6 ans. Il s'agit soit de personnes en attente de liquider leur retraite et n'ont rien, soit de personnes qui ont déjà basculé en retraite mais n'ont pas assez pour vivre. Toutes les personnes qui ont eu des carrières hachées et se retrouvent aujourd'hui en retraite avec des petites pensions viennent dans les associations comme les autres... On assiste à un retour de paupérisation d'une certaine catégorie de personnes atteignant l'âge de la retraite en France. On voit également de plus en plus de femmes seules de plus de 50 ans dont les familles ont éclaté et qui n'ont plus de filets de sécurité.
« On assiste à un retour de paupérisation d'une certaine catégorie de personnes atteignant l'âge de la retraite en France »
Le tiers des personnes que nous accueillons sont des familles monoparentales, essentiellement des femmes plutôt jeunes. On rencontre aussi des femmes et des hommes seuls un peu plus âgés, des travailleurs pauvres qui ont souffert de la crise malgré l'action du gouvernement. La moitié des personnes accompagnées est constituée de personnes d'origine étrangère, une population plutôt jeune qui vit dans la rue ou en hébergement instable (en squat, dans de la famille…) pour 22% d'entre elles. Elles parlent plutôt bien le français mais ont du mal à s'insérer, empêchées de travailler par leur statut légal notamment. Et pourtant, l'expérience des Ukrainiens qui ont eu accès aux droits et à l'emploi nous montre qu'être étranger et s'insérer c'est possible.
On suit chaque mois le budget des personnes que nous accueillons dans nos centres et on assiste effectivement à une hausse des demandes d'aide financière. Toutes font des calculs sans fin pour faire leurs courses ou payer leurs factures. Elles en viennent à économiser sur tout ou à changer leurs habitudes pour éviter de sombrer un peu plus : certaines personnes ne lavent plus leur linge qu'à la main pour baisser leur consommation d'électricité, d'autres ne font plus la vaisselle tous les jours pour économiser l'eau chaude ou ne chauffent qu'une pièce sur deux. Avec l'explosion des prix, la situation devient dramatique pour les personnes en état de pauvreté. Je suis réellement très inquiète : on n'est pas loin de l'explosion… Être dans la privation finit toujours par avoir des répercussions psychologiques, de santé. On doit absolument faire plus pour ces 9 millions de personnes qui sont dans la privation constante.
Je suis réellement très inquiète : on n'est pas loin de l'explosion… Être dans la privation finit toujours par avoir des répercussions psychologiques, de santé
L'un des points importants de la pauvreté en France concerne les conditions de logement précaire.
Les personnes pauvres qui ont un logement vivent souvent dans des passoires thermiques ou des hébergements inconfortables. Et avec l'inflation, elles subissent une double peine : l'inconfort et l'explosion de leur facture d'énergie. Pour cette population spécifique, les dépenses de logement peuvent représenter jusqu'à 60% de leur budget mensuel, soit le double de la moyenne nationale. Aider ces familles à rénover leur logement devient donc une nécessité impérieuse. Car pour ces personnes, le reste à charge peut être de plusieurs milliers d'euros après les aides de l'État. C'est encore trop pour eux à financer et ils renoncent à isoler correctement leur habitation.
Les personnes qui étaient pauvres avant le Covid-19 le sont encore plus. On n'a pas encore assez de recul pour mesurer les conséquences psychologiques de la pandémie. Les jeunes ont beaucoup souffert et sont nombreux en état de pauvreté. Les pouvoirs publics ont créé le contrat d'engagement jeune qui est une réelle avancée mais doivent impérativement investir plus sur les jeunes et les enfants... La crise a également eu des conséquences sur le travail des bénévoles. Avec les confinements et les restrictions de liberté de circulation, nous sommes allés beaucoup plus vers les familles qui nous sollicitent. C'est pourquoi l'association, avec l'aide du plan France Relance, a financé une dizaine de « fraternibus », pour aller là où la pauvreté se cache, notamment dans les zones rurales et périurbaines.
Les associations comme le Secours catholique se sont beaucoup investies dans cette stratégie. On y croyait beaucoup mais, quatre ans après, force est de constater qu'on est loin des objectifs de réduction de pauvreté affichés à l'époque. Des choses ont été faites, c'est vrai, mais le résultat est décevant. La lutte contre le non-recours, avec la mise en place de Territoires Zéro de non-recours, sur le modèle de Territoires Zéro chômeurs de longue durée, serait une bonne mesure comme le versement à la source des aides. Sortir de la pauvreté par le travail n'est pas possible pour tous, c'est la réalité. La première ministre Élisabeth Borne nous a présenté récemment un « pacte des solidarités » très ambitieux mais on demande maintenant à ce qu'il se traduise dans les faits.
Les recommandations faites au gouvernement
En priorité, le relèvement du RSA qui devrait représenter 40% du revenu médian, soit 755 euros par mois et donc une hausse de 150 euros par rapport à aujourd'hui pour une personne seule, pour pouvoir éradiquer la grande pauvreté en France. Nous demandons qu'un revenu minimum soit dédié aux jeunes sans ressources. Nous demandons également aux pouvoirs publics un plan volontariste pour rénover les habitations et agir contre les passoires thermiques. Les moyens de l'État étant limités, le gouvernement doit cibler son soutien sur les ménages les plus modestes. Les pauvres demandent à être accompagnés, pas assistés. Ils veulent s'en sortir mais ne peuvent pas le faire seuls. Ils ont besoin de services sociaux ou d'association comme la nôtre pour les accompagner dans la durée. Il est absolument majeur de mettre l'accent sur cet accompagnement. C'est la clef du succès. N'oublions jamais que cette situation, ils la subissent, ils ne l'ont pas choisie…