Dimanche 30 Octobre 2022 – L'horreur à Séoul : plus de 150 morts dans une bousculade
La bousculade qui s'est produite samedi soir dans le centre de Séoul a fait au moins 151 morts.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a promis dimanche une enquête "rigoureuse" sur la bousculade qui a fait au moins 151 morts la veille au soir dans le centre de Séoul, où des dizaines de milliers de fêtards, pour la plupart très jeunes, célébraient Halloween pour la première fois après la pandémie.
Déplorant "une tragédie et un désastre qui n'auraient pas dû se produire", M. Yoon a promis que son gouvernement enquêterait "rigoureusement" pour déterminer les causes de la catastrophe, une des plus graves de l'histoire récente de la Corée du Sud, et s'assurer qu'elle "ne se reproduise plus".
"J'ai le coeur lourd et il m'est difficile de contenir mon chagrin", a ajouté dans une adresse télévisée le chef de l'Etat, qui s'est rendu dimanche matin sur le lieu du drame, vêtu du blouson vert des secours d'urgence, et a décrété le deuil national.
Sur le trottoir, des corps alignés sous des couvertures ou autres linceuls de fortune. Dans la rue, des passants pratiquent des massages cardiaques à la demande des pompiers débordés, pendant que des personnes déguisées ou en tenue de soirée courent en panique.
Un quartier connu pour ses lieux de fête
La nuit a viré au cauchemar à Itaewon, quartier situé près d'une ancienne base militaire américaine et connu pour son atmosphère cosmopolite, ses bars et ses lieux de fête en tout genre dans un dédale d'étroites ruelles.
"Mon ami m'a dit: il y a quelque chose de terrible qui se passe dehors", a raconté Jeon Ga-eul, 30 ans, qui buvait un verre dans un bar au moment du drame. "Je lui ai répondu: mais qu'est-ce que tu racontes? Je suis sorti pour voir, et j'ai vu des gens qui faisaient des massages cardio-respiratoires".
L'accident s'est produit samedi vers 22H00 (13H00 GMT) près de l'hôtel Hamilton, situé sur une avenue principale entourée de ruelles en pente raide.
Le mouvement de foule, dont on ignore pour le moment ce qui l'a déclenché, a fait au moins 151 morts, dont 19 étrangers de diverses nationalités, 97 femmes et 54 hommes, ont indiqué les pompiers à l'AFP. Ils ont ajouté que la catastrophe avait fait 89 blessés.
Parmi les étrangers tués figurent des ressortissants d'Iran, de Chine, d'Ouzbékistan et de Norvège, selon l'agence Yonhap. Deux Russes figurent aussi parmi les morts, selon l'agence Tass.
355 personnes manquantes
Les autorités de Séoul ont par ailleurs fait état de 355 personnes manquantes tôt dimanche matin.
"Les gens étaient les uns sur les autres comme dans une tombe. Certains perdaient connaissance progressivement, d'autres étaient manifestement morts", a déclaré un témoin non-identifié à Yonhap.
Lee Beom-suk, un médecin qui a administré des premiers soins aux victimes, a décrit des scènes de chaos et d'horreur.
"Lorsque j'ai tenté pour la première fois de pratiquer un massage cardiaque, il y avait deux victimes allongées sur le trottoir. Mais peu après le nombre a explosé", a-t-il raconté à la chaîne de télévision YTN.
"De nombreux passants sont venus nous aider à pratiquer des massages cardiaques", a-t-il poursuivi. "C'est difficile à décrire avec des mots (...) Beaucoup de victimes avaient le visage pâle. Je ne pouvais pas prendre leur pouls ou contrôler leur respiration, et beaucoup d'entre elles avaient le nez en sang".
Une vidéo partagée sur Twitter par une internaute déclarant s'être trouvée à Itaewon au moment du drame, montre des centaines de personnes, beaucoup en tenue de cowboy, de pirate ou autres accoutrements, dans une rue bordée de bars.
La scène, calme au départ, tourne brusquement à la confusion. Les passants sont poussés et tombent les uns sur les autres entre hurlements et panique. Une femme jure en anglais: "Oh mon Dieu! Oh mon Dieu!"
Environ 100.000 personnes étaient venues à Itaewon
Environ 100.000 personnes, selon les estimations des médias, étaient venues à Itaewon pour cette fête de Halloween, la première à Séoul depuis le début de la pandémie de coronavirus.
"L'importance de la foule attendue à Itaewon n'était pas très différente des années précédentes, donc je pense que le personnel déployé l'a été à une échelle similaire à auparavant", a déclaré le ministre de l'Intérieur Lee Sang-min. Il a précisé qu'un "nombre considérable" de policiers se trouvaient au même moment dans un autre quartier de la capitale pour encadrer une grosse manifestation.
De nombreux dirigeants internationaux ont fait part de leur consternation. "Nous pleurons avec le peuple de la République de Corée et adressons nos meilleurs voeux de prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés", a déclaré dans un communiqué le président américain Joe Biden.
"Je suis terriblement choqué et profondément attristé" par cet accident "qui a pris trop de vies précieuses, y compris celles de jeunes gens qui avaient l'avenir devant eux", a déclaré pour sa part le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé "une pensée émue pour les habitants de Séoul et pour l'ensemble du peuple coréen". "C’est un triste jour pour la Corée du Sud", a tweeté le chancelier allemand Olaf Scholz.
Dimanche 30 Octobre 2022 – Lula ou Bolsonaro? Au Brésil, un second tour de la présidentielle tendu et indécis
Au Brésil, le second tout de la présidentielle suscite plus d'inquiétude que d'enthousiasme après une campagne électorale brutale.
Lula va-t-il faire un come-back à 77 ans? Bolsonaro peut-il gagner? Refuser la défaite? Plus de 156 millions de Brésiliens sont appelés à élire dimanche leur président lors d'un scrutin à l'issue incertaine, après une campagne très tendue.
Le Brésil est coupé en deux. Dans ce climat ultra-polarisé les réseaux sociaux ont charrié des torrents de désinformation et les candidats se sont insultés copieusement devant des dizaines de millions de téléspectateurs.
Le président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro, 67 ans, peut encore y croire après son score inattendu du 1er tour
Des Brésiliens souvent pressés "qu'on en finisse" se rendent dans les bureaux de vote ce dimanche à partir de 08H00 (11H00 GMT) dans le pays aux dimensions continentales.
Si les sondages prédisent depuis des mois un 3e mandat de quatre ans à l'ex-chef d'Etat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), le président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro, 67 ans, peut encore y croire après son score inattendu du 1er tour du 2 octobre: 43% contre 48% à Lula.
Bolsonaro, auquel les sondages avaient donné une douzaine de points de retard, a bénéficié d'une dynamique dans l'entre-deux tours, quand la gauche semblait, elle, un peu sonnée.
Bolsonaro acceptera-t-il le résultat dimanche soir si Lula est élu?
Publié samedi soir, l'ultime sondage Datafolha peut donner des raisons supplémentaires d'espérer à Bolsonaro: l'écart se resserre, avec une victoire de Lula à 52%/48%. La marge d'erreur est de +/- 2 points et les enquêtes d'opinion se sont déjà trompées.
"C'est bien plus serré que quiconque l'aurait cru", dit à l'AFP Brian Winter, rédacteur en chef de Americas Quarterly, "ça va être une élection pleine de confusion".
Bolsonaro acceptera-t-il le résultat dimanche soir si Lula est élu? C'est la grande interrogation.
Beaucoup craignent une réplique brésilienne de l'assaut du Capitole après la défaite de Donald Trump
Après avoir mis en sourdine ses attaques incessantes contre le système "frauduleux" des urnes électroniques, il a récemment dénoncé des irrégularités présumées dans la diffusion des spots radio de sa campagne. Vendredi, il a affirmé que "celui qui a le plus de voix gagne" -- sans convaincre.
"Bolsonaro va remettre en question le résultat", estime Rogerio Dultra dos Santos, de l'Université fédérale de Fluminense.
Beaucoup craignent une réplique brésilienne de l'assaut du Capitole après la défaite de Donald Trump qui pourrait viser par exemple la Cour suprême si souvent vilipendée par Bolsonaro.
S'accusant mutuellement de mentir, Bolsonaro et, dans une moindre mesure Lula, ont alimenté la machine à désinformation
L'ex-capitaine peut compter sur "l'appui de ses électeurs les plus radicalisés (...) et provoquer des troubles", selon l'analyste, qui voit mal toutefois les forces armées se lancer dans une aventure golpiste et souligne que les institutions démocratiques sont solides.
Trump, justement, a appelé les Brésiliens à réélire Bolsonaro, "un type super", et surtout pas "Lulu (sic), ce cinglé de la gauche radicale".
Mais l'ancien métallo au destin hors norme a espéré que Bolsonaro "aura un moment de sagesse" et lui téléphonera s'il gagne "pour reconnaître le résultat".
Les véritables préoccupations de la population ont été négligées: inflation, chômage, pauvreté ou faim, dont souffrent 33 millions de Brésiliens
La campagne a pourtant été tout sauf "sage". Bolsonaro a insulté Lula: "voleur", "ex-prisonnier", "alcoolique" ou "honte nationale". Ce dernier a rendu les coups: "pédophile", "cannibale", "génocidaire" ou "petit dictateur".
S'accusant mutuellement de mentir, Bolsonaro et, dans une moindre mesure Lula, ont alimenté la machine à désinformation, qui a fonctionné comme jamais au Brésil.
Les réseaux sociaux -- unique source d'information de la majorité des 170 millions d'utilisateurs brésiliens -- ont véhiculé une masse inédite de fausses informations.
Dimanche 30 Octobre 2022 – Nancy Pelosi «traumatisée» par l'agression violente de son mari frappé avec un marteau
Paul Pelosi a été attaqué à son domicile de San Francisco par un homme armé d'un marteau, qui cherchait en fait Nancy Pelosi, la cheffe des Démocrates et féroce adversaire politique de Donald Trump.
La cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi s'est dite "traumatisée" samedi par l'agression violente de son mari, vendredi à leur domicile californien.
"Nos enfants, nos petits-enfants et moi avons le cœur brisé et sommes traumatisés par l’agression qui met la vie de notre Pop en danger", a-t-elle écrit dans une lettre postée sur Twitter.
"Nous sommes reconnaissants pour la réponse rapide des forces de l'ordre et des services d'urgence, et pour les soins médicaux vitaux qu'il reçoit", a-t-elle ajouté.
Depape est accusé de tentative d'homicide, d'agression avec une arme mortelle, de cambriolage et d'autres délits
Paul Pelosi, 82 ans – qui a subi une intervention chirurgicale et se remet à l'hôpital – était seul à la maison. Nancy Pelosi était à Washington.
"Son état continue de s'améliorer", a ajouté Mme Pelosi dans la lettre.
La police de San Francisco a indiqué que des policiers avaient trouvé l'agresseur au domicile du couple juste avant 02h30 (09h30 GMT), où lui et Paul Pelosi se disputaient un marteau.
"Le suspect a arraché le marteau de M. Pelosi et l'a violemment agressé avec", a dit le chef de la police de San Francisco, Bill Scott, aux journalistes. Plus tard il a affirmé que Paul Pelosi avait été frappé au moins une fois.
La police a identifié l'agresseur comme étant David Depape, âgé de 42 ans. Scott a précisé que Depape serait accusé de tentative d'homicide, d'agression avec une arme mortelle, de cambriolage et d'autres délits.
"Ce n'était pas un acte aléatoire (...) c'était intentionnel", a-t-il affirmé.
Le suspect "a exigé de me voir et a brutalement attaqué mon mari Paul", a encore écrit Mme Pelosi dans sa lettre. Selon des médias américains qui citent des sources proches de la famille, l'assaillant avait dit à Paul Pelosi qu'il allait l'attacher et attendre l'arrivée de son épouse.
S'exprimant après avoir voté dans son Etat natal du Delaware samedi après-midi, le président Joe Biden a dit qu'il "ne savait pas avec certitude, mais il semble que cette (agression) était destinée à Nancy".
"Vous ne pouvez pas condamner la violence à moins de condamner ces personnes qui continuent de prétendre que les élections n'étaient pas réelles, qu'elles ont été volées - toutes les conneries qui ont été diffusées pour saper la démocratie", a-t-il affirmé.
Un regain de violence
Selon des policiers cités par le Wall Street Journal, le suspect avait adopté des positions d'extrême droite sur les réseaux sociaux.
Ces derniers mois, nombre d'élus ont alerté contre le regain de violence visant la classe politique américaine, la sénatrice républicaine Susan Collins déclarant qu'elle ne serait pas "surprise" si un élu ou sénateur "se faisait tuer".
Dimanche 30 Octobre 2022 – «Que la fête commence» : le rachat de Twitter par Elon Musk provoque des réactions en chaine
Elon Musk a officiellement pris le contrôle de Twitter pour 44 milliards de dollars, ouvrant une nouvelle ère incertaine pour cette plateforme d'influence majeure, sous la houlette de l'homme le plus riche du monde, qui effraie autant qu'il fascine.
"Que la fête commence", a tweeté vendredi le patron de Tesla (véhicules électriques) et SpaceX (vols spatiaux), grand amateur de provocations. Il avait déjà lancé "l'oiseau est libéré", jeudi soir, après avoir licencié l'équipe de direction de l'entreprise californienne.
Les réactions, enthousiastes ou dépitées, se sont multipliées, mais la plus retentissante est celle de General Motors (GM). Le constructeur automobile a indiqué vendredi qu'il arrêtait temporairement de payer pour des publicités sur Twitter, devenant ainsi le premier grand annonceur à remettre en cause sa présence sur le réseau social.
"Nous discutons avec Twitter pour comprendre la direction de la plateforme sous son nouveau propriétaire", a expliqué le groupe, un concurrent direct de Tesla.
Elon Musk s'est érigé en défenseur ultime de la liberté d'expression, faisant craindre un regain d'abus (harcèlement, racisme, désinformation) sur l'application.
Il a notamment ouvert la porte à un retour de Donald Trump, évincé de Twitter après avoir soutenu ses partisans qui ont pris part à l'assaut du Capitole en janvier 2021.
Or les marques, qui représentent l'essentiel des revenus de Twitter, préfèrent généralement adosser leurs pubs à des contenus consensuels.
Vendredi, le nouveau propriétaire a tenté de rassurer en annonçant la formation prochaine d'une "conseil de modération des contenus avec des points de vue très divers". "Aucune décision majeure sur les contenus ou réactivation de compte n'aura lieu sans l'intervention du conseil", a précisé le multimilliardaire.
Il évite un procès
"La fusion entre Twitter et X Holdings II", société "contrôlée par Elon Musk, a été actée le 27 octobre", a notifié la Bourse de New York (le NYSE) vendredi matin. "Toutes les actions de Twitter ont été échangées contre 54,20 dollars en numéraire", a-t-elle précisé
Elon Musk avait jusqu'à vendredi pour conclure l'acquisition du réseau social, faute de quoi un procès devait avoir lieu en novembre.
L'opération traînait depuis fin avril, quand Twitter avait acceptée à contrecœur l'offre d'acquisition de l'entrepreneur, qui a ensuite cherché à s'en extraire.
Le conseil d'administration de l'entreprise avait saisi la justice, et au début du mois, à quelques jours de l'ouverture d'un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.
Jeudi, Elon Musk a tenté de clarifier sa vision, affirmant vouloir permettre à toutes les opinions de s'exprimer sur le site, sans en faire une plateforme "infernale" où tout serait permis. Il est "important pour l'avenir de la civilisation d'avoir une place publique en ligne où une grande variété d'opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence", a-t-il écrit dans un message spécifiquement adressé aux annonceurs.
Twitter, qui comptait 238 millions d'usagers quotidiens dits "actifs" fin juin, attire un public moins large qu'un géant comme Facebook, mais beaucoup de décideurs politiques, d'entreprises et de médias.
Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a prévenu le milliardaire que Twitter allait devoir respecter la nouvelle réglementation de l'UE sur le numérique qui contraint les grandes plateformes à modérer leurs contenus.
"En Europe, l'oiseau volera selon nos règles européennes", a tweeté M. Breton.
De nombreux licenciements attendus
Elon Musk n'a pas perdu de temps pour imprimer sa marque. Il a remercié dès jeudi soir le patron de la plateforme, Parag Agrawal, et deux autres dirigeants, le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde.
Ned Segal a souhaité "force, sagesse et prévoyance" à ses collègues qui travaillent pour "démocratiser la communication et la connaissance".
Vendredi, les salariés se sont rendus en nombre au siège de San Francisco. "Le parking était plein pour la première fois depuis le Covid", a remarqué un employé, qui a parlé à l'AFP sous couvert d'anonymat.
"Elon a ramené des ingénieurs de Tesla pour mener des évaluations", a-t-il raconté. "Je serais très surpris s'il n'y avait pas bientôt des coupes dans le personnel".
Elon Musk prévoit en effet de licencier des milliers d'employés du groupe, selon plusieurs médias américains.
Dimanche 30 Octobre 2022 – Deux-Sèvres: 61 gendarmes et 30 manifestants blessés lors de la manifestation contre une réserve d'eau
Le rassemblement avait été interdit par la préfecture. Les manifestants veulent que soit abandonné le chantier d'une «bassine» destinée à l'irrigation agricole sur la commune de Sainte-Soline.
De violents heurts ont fait samedi une soixantaine de blessés côté gendarmes et une trentaine côté manifestants, selon de derniers bilans, lors d'un rassemblement interdit par la préfecture des Deux-Sèvres contre la construction d'une retenue d'eau («mégabassine») pour l'irrigation agricole.
«61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement», a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour qui «ce chiffre démontre que ce n'était pas une manifestation pacifique mais un rassemblement très violent». «J'espère que toutes les forces politiques républicaines condamneront ces violences», a ajouté le ministre, qui selon son entourage est rentré à Paris dans la soirée «pour suivre depuis Beauvau l'évolution de la situation à Sainte-Soline».
Côté manifestants, une trentaine de personnes ont été blessées, dont dix prises en charge par les pompiers et trois hospitalisées, selon le collectif «Bassines Non merci», qui rassemble des associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes opposés à cet «accaparement de l'eau» destiné à l'«agro-industrie».
4000 manifestants, répartis vers 14h en trois cortèges se sont très vite heurtés aux 1500 gendarmes déployés pour protéger le chantier. Des gaz lacrymogènes ont été lancés. Des élus arborant leur écharpe tricolore molestés, notamment la députée écologiste de la Vienne, Lisa Belluco.
Quatre blessés, six interpellations
La préfecture dénombre quatre blessés communiqués par les secours. Parmi les opposants touchés, Julien Le Guet, l'un des porte-parole du collectif, aperçu par l'AFP le visage bandé et avec un filet de sang le long du nez après une brève interpellation. Celui-ci déclarait plus tôt : «Aujourd'hui, ça va bien se passer, les forces de l'ordre n'auront pas d'autre choix que de reculer et nous allons danser dans ce cratère.» La préfète Emmanuelle Dubée a également fait état samedi soir de six interpellations à l'issue de ce rassemblement ayant réuni 4000 personnes selon elle, 7000 selon les organisations.La préfète a dénoncé la présence de «400 profils black-block et activistes très violents», ainsi que des «jets de cocktail molotov, des tirs de mortier, des explosifs puissants, des projectiles».
Avec une surface à couvrir de plusieurs hectares, les forces de l'ordre ont eu du mal à contenir la foule, dans laquelle des centaines de militants masqués ou cagoulés côtoyaient des familles et de nombreux retraités. Deux fourgons de gendarmerie sont entrés en collision lors d'une manœuvre d'urgence.
Des militants «antibassines», une cinquantaine selon la préfecture, ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier puis à entrer brièvement à l'intérieur, avant d'être repoussés, a constaté un journaliste de l'AFP. «Ils ont tous été repoussés donc la manœuvre est un succès», a conclu la préfète, rappelant que l'interdiction de manifester était toujours valable jusqu'à lundi.
Après un face-à-face tendu d'environ une heure au bord de la réserve, les manifestants ont fait demi-tour vers le champ prêté par un paysan pour qu'ils puissent y installer un campement près de ce chantier, devenu le nouvel épicentre d'un conflit sur l'usage de l'eau qui se raréfie avec le réchauffement climatique.
Le collectif Bassines Non Merci s'est félicité dans un communiqué d'avoir «réussi à déjouer la dizaine de barrages et à entrer dans le chantier» et affirmer vouloir se servir de ce campement comme «base d'appui» pour «continuer à stopper le chantier».
Dimanche 30 Octobre 2022 – Bruno Retailleau estime que «la marque Les Républicains» est «morte»
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a estimé dimanche que «la marque» de son parti était «morte» et a indiqué vouloir faire trancher «par référendum interne» les «grandes orientations» par les militants, dans un entretien au JDD .
«Si on se contente de ripoliner la façade du parti, on est morts. Il faut tout changer. La marque 'Les Républicains' est morte», fait valoir le président du groupe LR au Sénat qui dit vouloir «construire un parti populaire et patriote capable de rassembler tous les électeurs de droite».
«Pour cela, il faudra d'abord le rendre à ses militants. Si je suis élu, ils trancheront, par référendum interne, nos grandes orientations. Et nous travaillerons d'abord sur les idées, en renvoyant la question de la présidentielle après les européennes», a-t-il préconisé, affirmant n'être «candidat qu'à une seule chose, tout changer à droite : parti, méthode, logiciel».
«Incarner, c'est bien, mais incarner quelque chose, c'est mieux: Les primaires ont été exclues de nos statuts et je ne compte pas les y remettre, ce sera donc à nos militants de choisir», développe encore Bruno Retailleau, alors que son adversaire Éric Ciotti a déjà indiqué soutenir une candidature de Laurent Wauquiez pour l'élection présidentielle de 2027.
Le député du Lot Aurélien Pradié et le maire d'Orléans Serge Grouard sont également candidats à la présidence du parti. Un vote des militants lors d'un congrès début décembre doit les départager.
Dimanche 30 Octobre 2022 – Liban : Michel Aoun quitte le palais présidentiel, sans successeur désigné
Le chef de l'État libanais Michel Aoun quitte ce dimanche le palais présidentiel au terme de son mandat, sans successeur désigné, lors d'une cérémonie populaire organisée par ses partisans. Des centaines de fidèles du chef de l'État, fondateur du Courant patriotique libre (CPL), allié au Hezbollah pro-iranien, affluaient au palais présidentiel sur les hauteurs surplombant Beyrouth, pour l'accompagner jusqu'à son domicile, a constaté un photographe de l'AFP.
«Nous sommes venus escorter le président à la fin de son mandat, pour lui dire que nous sommes avec lui et que poursuivrons la lutte à ses côtés», a affirmé Joumana Nahed, une institutrice. Le mandat de six ans de Michel Aoun s'achève lundi sans que les députés n'arrivent à élire son successeur en raison de leurs divergences politiques, dans un pays en plein effondrement économique.
Cette perspective inquiète la communauté internationale, d'autant plus que le pays sera géré par un gouvernement chargé d'expédier les affaires courantes, les divisions politiques ayant également empêché la formation d'un nouveau cabinet depuis les législatives du printemps. Le Parlement s'est déjà réuni à quatre reprises depuis un mois en vain, ni le camp du Hezbollah musulman chiite, le puissant mouvement armé qui domine la vie politique au Liban, ni celui de ses opposants ne disposant d'une claire majorité pour imposer un candidat.
Brandissant des portraits du président Aoun, 87 ans, habillés pour beaucoup en orange, la couleur du CPL, des dizaines de partisans de l'ancien commandant en chef de l'armée, qu'ils surnomment «général», ont passé la nuit dans des tentes aux abords du palais de Baabda. Parmi eux, Nabil Rahbani, 59 ans, souligne qu'il a déjà campé aux abords du palais présidentiel une première fois «entre 1989 et 1990, avant que l'aviation syrienne déloge le général du palais de Baabda».
À la fin de la guerre civile, des milliers de partisans de Michel Aoun, alors chef d'un gouvernement de militaires et qui refusait de remettre le pouvoir à un président élu, avaient campé aux abords du palais pour le soutenir, avant qu'il en soit délogé par une opération militaire syrienne en octobre 1990 . Le mandat de Michel Aoun a été marqué par l'effondrement économique, une explosion qui a ravagé Beyrouth et un soulèvement populaire inédit.
Par le passé, l'élection d'un président a déjà débouché sur des violences ou des crises politiques, dans un pays régi par un partage communautaire du pouvoir, la présidence de la République étant réservée à un chrétien maronite. Deux partis, le CPL et les Forces Libanaises, se disputent le leadership de la communauté chrétienne.
Dimanche 30 Octobre 2022 – Guerre en Ukraine : la Russie suspend sa participation à l'accord sur les exportations de céréales
La Russie a annoncé ce samedi suspendre sa participation à l'accord assurant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes, vitales pour l'approvisionnement alimentaire mondial, après une attaque de drones ayant visé ses navires en Crimée annexée, que Moscou a imputée à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne.
L'Ukraine a dénoncé un «faux prétexte» et appelé à faire pression pour que la Russie «s'engage à nouveau à respecter ses obligations» pour cet accord conclu en juillet sous égide de l'ONU et de la Turquie, le seul entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit.
De son côté, l'UE «exhorte la Russie à revenir sur sa décision», a déclaré dimanche dans un tweet le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Cette décision «met en danger la principale voie d'exportation de céréales et engrais dont on a besoin pour répondre à la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre» en Ukraine, a-t-il insisté.
«C'est juste scandaleux»
Dans sa vidéo quotidienne postée sur internet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé «que cette décision ne datait en fait pas d'aujourd'hui». «La Russie a commencé à aggraver la pénurie mondiale de nourriture en septembre, quand elle a commencé à bloquer les mouvements des navires transportant nos productions agricoles», a-t-il affirmé. «Il s'agit d'une intention transparente de la Russie de faire peser à nouveau le spectre d'une famine à grande échelle en Afrique et en Asie», a-t-il ajouté.
Selon lui, au moins 176 navires transportant plus de deux millions de tonnes de céréales étaient déjà bloqués par Moscou. «Une réponse internationale vigoureuse est nécessaire. Au niveau de l'ONU et en particulier au niveau du G20», auquel la Russie ne devrait plus être admise, a-t-il ajouté.
«C'est juste scandaleux. Il n'y avait aucune raison pour eux de faire cela», a-t-il déclaré à la presse après avoir voté par anticipation aux élections de mi-mandat dans son fief de Wilmington, dans le Delaware. Préalablement, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson, a accusé la Russie dans un communiqué de se servir de l'alimentation «comme d'une arme». «La Russie essaie encore une fois d'utiliser la guerre qu'elle a initiée comme prétexte pour se servir de l'alimentation comme d'une arme, ce qui affecte directement des pays dans le besoin et les prix des denrées alimentaires à travers le monde, et exacerbe des crises humanitaires déjà graves et l'insécurité alimentaire», a ajouté Adrienne Watson.
Neuf millions de tonnes de céréales et produits agricoles
L'accord céréalier avait permis l'exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février. Ce blocage avait provoqué une flambée des prix alimentaires, faisant craindre des famines. L'ONU, garant de l'accord, a appelé à le préserver, soulignant qu'il avait un «impact positif» pour l'accès à l'alimentation de millions de personnes à travers le monde.
«La Turquie n'a pas été officiellement notifiée» par la Russie de son retrait de l'accord international sur les exportations de céréales, dont elle est un des garants avec les Nations unies, a indiqué samedi à l'AFP une source sécuritaire turque. L'accord signé le 22 juillet à Istanbul, avec la Russie et l'Ukraine et qui a permis d'exporter plus de 9 millions de tonnes de céréales et produits agricoles est supervisé depuis un centre de coordination conjointe (JCC) installé également dans la mégapole turque.
Le président russe Vladimir Poutine a multiplié les critiques envers cet accord ces dernières semaines, soulignant que les exportations de la Russie, autre producteur céréalier majeur, souffraient à cause des sanctions.
Une attaque avec «la participation d'experts britanniques»
Moscou a justifié cette suspension par une attaque de drones massive qui a visé samedi matin des navires militaires et civils de la flotte russe de la mer Noire stationnés dans la baie de Sébastopol, en Crimée annexée. «Compte tenu de l'acte terroriste réalisé par le régime de Kiev avec la participation d'experts britanniques contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l'accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens», a annoncé le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Face à ces accusations, la Défense britannique a réagi en dénonçant de «fausses informations» destinées à «détourner l'attention», tandis qu'un responsable ukrainien a suggéré qu'une «manipulation négligente d'explosifs» par les forces russes était à l'origine de l'incident.
Selon les autorités russes, l'attaque a eu lieu au petit matin samedi avec «neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes», provoquant des «dégâts mineurs» sur un navire dragueur de mines et sur le barrage de confinement de la baie de Sébastopol. «La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine», a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Moscou a aussi accusé Londres d'être impliqué dans les explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique et promis de soumettre la question au Conseil de sécurité de l'ONU. «La Russie a demandé à plusieurs reprises une enquête conjointe sur les attaques (...). Le fait que les pays occidentaux aient refusé cette proposition le confirme : ils ont quelque chose à cacher», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova dans un communiqué.
Dimanche 30 Octobre 2022 – Indexation des salaires sur l'inflation : le communiste Fabien Roussel dépose une proposition de loi
Fabien Roussel veut en faire « une grande bataille démocratique ». Invité samedi sur RMC, le leader du Parti communiste a annoncé son intention - et celle de ses collègues communistes - de déposer une proposition de loi pour indexer les salaires du privé et du public sur l'inflation . « Il n'y a pas 36 solutions face à l'inflation : il faut indexer tous les salaires et les retraites, les pensions, au même rythme l'inflation et que le pouvoir d'achat des Français évolue au même rythme que l'inflation », explique-t-il.
Macron opposé à une telle proposition
« Il ne faut pas qu'il n'y ait que le Smic qui évolue avec l'inflation », poursuit le député du Nord qui déplore « des Français qui tombent dans la pauvreté qui ne savent pas comment payer leur facteur d'électricité, leur loyer ou ne pas remplir le frigo. »
Pour y arriver, Fabien Roussel souhaite obtenir le consensus de tous les Français : « Le texte doit être soutenu par la population, par les salariés, pour l'imposer dans les débat. Il faut en faire une bataille populaire ». Pour cela, le dernier candidat à la présidentielle va devoir convaincre l'ensemble des partis, à commencer par la majorité, alors qu'Emmanuel Macron n'y est pas favorable .
« Si je vous disais ce soir 'on va réindexer les salaires sur les prix', nous détruirions des centaines de milliers et des millions d'emplois », déclarait mercredi le chef d'État sur France 2.
En revanche, Fabien Roussel ne souhaite pas rallier le Rassemblement national à sa cause, en raison, selon lui, du double discours de Marine Le Pen sur le sujet : « Le RN a refusé toute augmentation de salaire, a refusé d'augmenter le SMIC et le rétablissement de l'ISF. »
Dimanche 30 Octobre 2022 – Voiture tagguée, discours écourté... la mauvaise journée de Yannick Jadot dans les Deux-Sèvres
L'ancien candidat écologiste à l'élection présidentielle Yannick Jadot a été «chahuté» lors d'un rassemblement interdit contre des mégabassines dans les Deux-Sèvres.
Cela devait être une journée de mobilisation politique auprès de sa base. Ancien candidat écologiste à l'élection présidentielle, Yannick Jadot a vécu une journée compliquée samedi dans les Deux-Sèvres. Avec d'autres personnalités politiques d'Europe-Ecologie Les Verts, il s'est rendu à Sainte-Soline, afin de protester contre l'installation d'une «mégabassine» pour l'irrigation agricole. Sur son compte Twitter, le député européen a d'ailleurs mis en ligne des photos, le montrant à son avantage au milieu des manifestants.
Mais la réalité relayée par les médias présents est toute autre. Yannick Jadot a d'abord dû essuyer des sifflets lors de sa prise de parole . Mais ce n'est pas tout : Yannick Jadot a ensuite subi les foudres d'une très jeune militante et pas du tout prête à être qualifiée de mademoiselle par l'intéressé.
La surprenante réaction de Sandrine Rousseau
Et pour finir, il a retrouvé «sa» voiture de location dégradée (en fait il s'agissait de celle d'un autre député, Charles Fournier, comme l'explique Nelson Getten de BFMTV) avec un tag explicite : «crevure», qui lui était peut-être adressé...
Dimanche, Sandrine Rousseau, qui avait été battue par Yannick Jadot à la primaire d'EELV avant la présidentielle, n'a pas vraiment joué la carte de l'apaisement. «Il faut que Yannick Jadot entende que là, on a besoin d'aller et de retrouver une écologie de combat qui a été l'écologie pendant des années», a-t-elle déclaré sur BFM. «Je pense qu'il paye la manière dont il présente l'écologie, (ça) interroge des manifestants qui, eux, s'engagent pleinement dans ces luttes-là.»