Mercredi 31 Août 2022 – Mort de Mikhaïl Gorbatchev : les Russes partagés entre nostalgie et rejet d'un «traître» :
De la guerre froide à la libéralisation économique, Mikhaïl Gorbatchev, décédé ce 31 août 2022, a probablement été l'un des dirigeants les plus clivants de l'Union soviétique.
«1931-2022, Mikhaïl Gorbatchev. Vie d'un homme qui a changé le monde et qui nous a offert l'espoir» titre ce 31 août le média russe indépendant Meduza . «L'homme qui a donné au peuple l'espoir», embraie de son côté la chaîne de télévision russe RTVI. Ce mot, «espoir», est probablement le plus utilisé ce matin dans la presse russophone pour décrire ce que Mikhaïl Gorbatchev a représenté pour tout un peuple, pour toute une génération.
Mais cette vision est loin de faire l'unanimité. Car si en France, son nom est surtout associé à la Perestroïka et à la Glasnost, en Russie, prononcer lors d'un dîner le nom de «Gorbatchev» est l'assurance de déclencher des débats houleux entre convives. Sans surprise, son décès a donc relancé les passions sur les réseaux sociaux.
Guerre froide et Pizza Hut
«Gorbatchev était un homme sans commune mesure avec son époque», déclare un internaute sur le Facebook russe, Vkontakte. «Le cœur de la politique russe s'est arrêté de battre ce 30 août», se hasarde un autre. Réponses et commentaires ne se font pas attendre : «aujourd'hui, Judas, le grand amateur de pizza américaine, nous a quittés», objecte un utilisateur. Car oui, si Mikhaïl Gorbatchev est célèbre pour avoir marqué la fin de la Guerre froide, il l'est aussi pour avoir installé - au grand désarroi de la génération Khrouchtchev - des fast-foods en terre soviétique. Et lorsque la société américaine Pizza Hut lance une publicité destinée à l'URSS, Gorbatchev ne rechigne pas à jouer son propre rôle dans une mise en scène illustrant parfaitement l'ambivalence des Russes pour ce dirigeant.
Dans ce court-métrage, après avoir traversé la place Rouge, Gorbatchev entre en toute humilité dans l'un des établissements de la chaîne. À l’intérieur, une famille soviétique est attablée. «C'est à cause de lui si notre économie est sens dessus dessous», lance le père en l'apercevant. «C'est grâce à lui que nous avons de nouvelles opportunités», rétorque son fils trentenaire. «C'est à cause de lui si nous avons une instabilité politique», continue de ferrailler le patriarche. «C'est grâce à lui que nous avons la liberté», réplique le jeune homme. «Le chaos complet». «Des perspectives !». Mais alors que père et fils s'invectivent tour à tour, une élégante dame d'un certain âge intervient, brandissant sa part de pizza tel un verre de vodka : «grâce à lui, nous avons Pizza Hut». Les deux hommes, tout à coup apaisés, esquissent un large sourire. Gorbatchev, qui a assisté à la scène, lève sa pizza vers l'assemblée, satisfait. Le comédien Zelensky n'a qu'a bien se tenir...
Or, si certains voient en cette publicité une URSS tendance et un président rock'n'roll proche de ses compatriotes, cette «révolution» culinaire est perçue par d'autres comme une trahison : en ouvrant les portes de Moscou à Pizza Hut, Gorbatchev a implanté en Russie la culture américaine. Pour ses adversaires, autant dire qu'il a introduit le loup dans la bergerie. C'est pourquoi aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, ses détracteurs s'en donnent à cœur joie. «Lors des obsèques, une pizza pourrait être servie à la place du kutya [riz aux raisins secs cuit sans sel ni sucre servi traditionnellement après un enterrement, NDLR.]», s'amuse, sans grand succès, un internaute.
Homme providentiel ou «traître» ?
On l'aura compris : entre l'image d'un traître et celle d'un Gorbatchev sauveur d'un pays à la dérive, le cœur des Russes balance. C'est peut-être cette ambivalence qui caractérise si bien la relation qu'entretiennent les ex-citoyens de l'Empire soviétique avec l'homme de la Perestroïka. Car comment ne pas voir en lui l'homme providentiel, celui qui a ouvert la Russie au monde ? «Le potentiel économique du pays se tarissait, la tension dans les Républiques de l'Union augmentait, les marchandises des magasins de l'État étaient étrangement transférées vers les coopératives, l'humeur du peuple était morose... Tout cela exigeait des réponses économiques, humanitaires, intellectuelles rapides et adéquates», énumère un internaute, avant de dresser un bilan amer de la réaction de Gorbatchev : «on ne sait pas pourquoi, au lieu de prendre des décisions fermes, Mikhaïl Sergueïevitch a tantôt gardé le silence, tantôt il a fait des excuses».
Tous les Russes ne sont toutefois pas aussi catégoriques. «Peu importe ce qu'on pense de Gorbatchev, il s'est fait un nom dans l'Histoire. La Perestroïka, la liberté d'expression, la Glasnost : tout cela, c'est grâce à lui!», tempère en ce sens un homme qui dit être devenu journaliste en 1981.
«En ce temps-là, l'imprimerie avait interdiction d'allumer la machine sans l'accord d'un représentant du Glavlit [Direction générale de la littérature et de l'édition, principal organe de censure en Union soviétique NDLR] qui barrait impitoyablement les lignes portant sur la réduction de quantité de bétail, les mauvaises récoltes, les invasions de criquets... En 1985, je me souviens bien du jour où notre rédacteur en chef nous a convoqués et nous a dit : «Ça y est ! La censure est annulée !». C'était comme une bouffée d'air frais. On s'est mis à écrire sur tout avec avidité, critiquant notamment hardiment le comité de district et le comité régional. Après nos publications, les têtes des secrétaires généraux et présidents de partis volaient dans tous les sens. Quelle époque !», se rappelle-t-il avec nostalgie.
«Et puis...La nourriture a disparu des étagères. Il y eut les coupons de nourriture. D'énormes files d'attente pour le vin et la vodka. Des manifestations. Les interminables congrès des députés du peuple. Le GKChP [Comité d'État pour l'état d'urgence NDLR]. L'effondrement de l'URSS, dont les conséquences reviendront hanter nos descendants. C'est aussi ça, Gorbatchev !», nuance malgré tout l'ancien journaliste soviétique. Avant de conclure : «Que le Seigneur accorde la paix à son âme très, très pécheresse. Bien que cela soit peu probable : il ne croyait pas en Dieu».
Mercredi 31 Août 2022 – Nouvelle suspension de livraison de gaz russe :
l'Europe cherche des solutions : Trois jours sans gaz russe: les Européens sont de nouveau en alerte après une interruption des livraisons via le gazoduc Nord Stream mercredi pour des travaux de maintenance dans un contexte de flambée des prix de l'énergie.
Annoncée cet été par le géant russe Gazprom, cette interruption est liée à des travaux "nécessaires" dans une station de compression, située en Russie, de cette conduite qui relie directement les champs gaziers sibériens au nord de l'Allemagne, d'où le gaz est ensuite exporté à d'autres pays européens.
Le flux de gaz est effectivement tombé à zéro aux première heures de la matinée mercredi, selon les données mises en ligne par le réseau européen de transport de gaz Entsog et par le site de la société Nord Stream.
Gazprom a annoncé de son côté mercredi avoir "entièrement" suspendu ses livraisons de gaz vers l'Europe via Nord Stream . Les travaux "prévus sur une station de compression de gaz ont débuté", a indiqué le groupe russe dans un communiqué publié sur son compte Telegram.
Ces travaux de maintenance, programmés jusqu'à samedi, doivent être effectués "toutes les 1.000 heures", avait assuré précédemment Gazprom, propriétaire du gazoduc. Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine, l'énergie est au cœur d'un bras de fer entre Moscou et les Occidentaux qui accusent régulièrement la Russie d'utiliser le gaz "comme une arme".
Gazprom a réduit de 80% les quantités livrées par Nord Stream au fil des derniers mois. Pour le patron de l'Agence allemande des réseaux, Klaus Müller, les travaux qui débutent sont "incompréhensibles sur le plan technique". L'expérience montre que la Russie "prend une décision politique après chaque soi-disant +maintenance+", a-t-il observé.
Une hausse des prix
Aux craintes de pénuries énergétiques l'hiver prochain --conséquence des baisses de livraisons de gaz-- s'ajoute un nouveau bond des prix de l'électricité qui ont atteint ces derniers jours des sommets, risquant de faire flamber les factures des consommateurs européens.
Interrogé sur la reprise des flux à l'issue des trois jours de pause, le porte-parole du gouvernement russe Dmitri Peskov a observé que les capitales occidentales "ont imposé des sanctions contre la Russie, qui ne permettent pas d'effectuer des travaux normaux d'entretien et de réparation". Des déclarations peu rassurantes au regard des événements passés: en juillet, Gazprom avait déjà procédé à dix jours de travaux de maintenance sur Nord Stream.
L'entreprise avait rouvert le robinet du gaz à l'issue de ces travaux, mais en réduisant un peu plus les quantités livrées qui s'établissent actuellement à 20% de la capacité normale du gazoduc.
La faute, selon Moscou, à une turbine manquante et qui ne pourrait être renvoyée en Russie à cause des sanctions. L'Allemagne, où se trouve la turbine, assure au contraire que c'est Moscou qui bloque le retour de cette pièce-clé.
Avant l'invasion russe de l'Ukraine, Nord Stream acheminait environ un tiers des 153 milliards de m3 de gaz achetés annuellement par l'UE.
Des économies d'énergie
A Lubmin, port de la mer Baltique où aboutit le gazoduc, l'incertitude est également de mise: "En juillet, il s'agissait d'une maintenance régulière prévue de longue date, cette fois-ci, ce n'était pas prévu et nous ne savons pas ce qui se cache derrière cette opération", a expliqué à l'AFP un responsable de Gascade, entreprise qui transporte le gaz livré par Nord Stream à travers l'Allemagne.
Face au risque d'une crise énergétique majeure cet hiver, la première économie européenne se démène depuis plusieurs mois pour trouver des alternatives au gaz russe, dont elle est particulièrement dépendante, et pour réduire sa consommation.
Ces efforts commencent à payer, a estimé mardi le chancelier Olaf Scholz, selon lequel l'Allemagne est désormais "dans une bien meilleure position" pour affronter les mois qui viennent.
Mercredi 31 Août 2022 – Elisabeth Borne l'affirme : «on ne va pas couper le gaz chez les ménages français» :
La chef du gouvernement a expliqué dans l'émission Quotidien de TMC qu'elle était favorable à des "mesures radicales" en matière de transition écologique mais qu'elle ne soutenait pas un modèle de "décroissance".
Elisabeth Borne a affirmé mardi que les éventuelles coupures de gaz, en cas de pénurie de cette source d'énergie, ne concerneraient pas les ménages mais les entreprises, qui en sont les plus grandes consommatrices. "Les coupures, elles ne concernent pas les ménages (...) on ne va pas couper le gaz chez les ménages français, mais c’est sur nos entreprises, les gros consommateurs, qu’il pourrait y avoir des coupures", a affirmé la Première ministre dans l'émission Quotidien sur la chaîne TMC.
Pour éviter ces coupures, elle a invité à nouveau les Français, particuliers comme entreprises, à réduire leurs consommations de gaz ou d'électricité, alors que certains réacteurs nucléaires producteurs d'électricité sont arrêtés. "Tout ce qu’on peut faire pour baisser nos consommations ça nous évitera d’arriver à des situations où on devrait avoir des coupures", a-t-elle dit.
Si toutes les mauvaises hypothèses se conjuguent
Ces coupures pourraient survenir "si toutes les mauvaises hypothèses se conjuguent: si la Russie coupe ses approvisionnements, si jamais il y a des tensions sur le GNL (gaz naturel liquéfié) et que les commandes qu'on a passées ne sont pas honorées, s'il y a un hiver très froid", a-t-elle énuméré.
En France, on est tous attachés à notre modèle social (…) On doit concilier des changements radicaux pour lutter contre le dérèglement climatique mais cela ne doit pas nous conduire à plaider pour une société de la décroissance. Financer notre modèle social, ce n’est pas compatible avec ceux qui plaident la décroissance. Il faut qu’on trouve un nouveau modèle de croissance durable", a-t-elle déclaré.
Lundi devant le Medef, Elisabeth Borne avait exhorté les entreprises à réduire rapidement leur consommation d'énergie de manière à éviter des mesures de "rationnement".
Mercredi 31 Août 2022 – Bardella officialise sa candidature à la tête du RN :
Le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a officialisé sa candidature à la tête du parti dans une lettre aux adhérents postée mercredi sur twitter. "Candidat à cette éminente fonction, je me permets de solliciter votre confiance pour poursuivre le chemin victorieux que nous avons emprunté derrière Marine", affirme-t-il dans cette lettre de deux pages.
Jordan Bardella, fidèle lieutenant de Marine Le Pen, assure l'intérim à la tête du mouvement depuis septembre 2021, lorsque celle-ci était entrée en campagne pour la présidentielle. A 27 ans, il fait figure de favori face au maire de Perpignan Louis Aliot pour cette élection qui aura lieu pendant tout le mois d'octobre.
"Présider notre mouvement exige une vision haute et une disponibilité totale, mais aussi une solide connaissance de l'appareil et de ses cadres", ajoute M. Bardella dans sa lettre, en soulignant qu'avec 89 députés "les Français nous ont installés aux portes du pouvoir". "Je suis candidat pour que nous demeurions cette grande force cohérente, populaire, méritocratique" et "enracinée dans les territoires", ajoute-t-il.
Mercredi 31 Août 2022 – Sous le coup d'une procédure d'expulsion, l'imam Hassan Iquioussen est en fuite :
L'imam Hassan Iquioussen dont le Conseil d'Etat a validé mardi l'expulsion décidée par Gérald Darmanin est considéré comme étant en fuite et a été inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l'AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d'Etat, la police s'est rendue dans l'après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) afin de l'interpeller pour l'expulser vers le Maroc. Mais, ils ne l'ont pas trouvé, selon une source proche du dossier qui a évoqué la possibilité qu'il soit en Belgique.
Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, avait donné mardi son feu vert à l'expulsion vers le Maroc d'un prédicateur réputé proche des Frères musulmans, conformément à la demande du ministre de l'Intérieur, qui lui reproche des "propos antisémites" notamment. Vivant dans le nord de la France, à Lourches, l'imam Hassan Iquioussen tenait, selon les éléments recueillis par la préfecture du Nord dont l'AFP a eu connaissance, des discours "haineux envers les valeurs de la République dont la laïcité" et à développer "des thèses antisémites". Il lui est reproché aussi d'inciter "à une forme de séparatisme" et d'alimenter "des thèses complotistes autour de l'islamophobie".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de cet homme, né en France mais de nationalité marocaine. Une expulsion suspendue le 5 août par le tribunal administratif de Paris, qui a estimé qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale". Le ministère de l'Intérieur avait fait appel de cette décision.
Mardi, le Conseil d'Etat n'a pas suivi la décision du tribunal administratif, estimant que "ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion". "Il considère par ailleurs que cette décision ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à la vie privée et familiale de M. Iquioussen", explique le Conseil d'Etat, dans son communiqué.
"Une grande victoire pour la République" selon Darmanin
Cette décision est "une grande victoire pour la République", s'est réjoui M. Darmanin, dans un tweet publié avant le communiqué du Conseil d'Etat. "Il sera expulsé du territoire national", a-t-il ajouté. L'avocate de l'imam, Me Lucie Simon, a réagi sur Twitter en estimant que cette décision symbolisait "un Etat de droit affaibli" et déploré "un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire".
"Le combat judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement, et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH", a-t-elle ajouté.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait refusé de suspendre l'expulsion début août, expliquant qu'elle n'accordait des mesures provisoires de suspension "qu'à titre exceptionnel", lorsque le requérant était exposé "à un risque réel de dommages irréparables". Né en France, Hassan Iquioussen avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Lui affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer. Ses cinq enfants et ses 15 petits-enfants sont eux Français.
Mercredi 31 Août 2022 – Sous le coup d'une procédure d'expulsion, l'imam Hassan Iquioussen est en fuite :
L'imam Hassan Iquioussen dont le Conseil d'Etat a validé mardi l'expulsion décidée par Gérald Darmanin est considéré comme étant en fuite et a été inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l'AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d'Etat, la police s'est rendue dans l'après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) afin de l'interpeller pour l'expulser vers le Maroc. Mais, ils ne l'ont pas trouvé, selon une source proche du dossier qui a évoqué la possibilité qu'il soit en Belgique.
Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, avait donné mardi son feu vert à l'expulsion vers le Maroc d'un prédicateur réputé proche des Frères musulmans, conformément à la demande du ministre de l'Intérieur, qui lui reproche des "propos antisémites" notamment. Vivant dans le nord de la France, à Lourches, l'imam Hassan Iquioussen tenait, selon les éléments recueillis par la préfecture du Nord dont l'AFP a eu connaissance, des discours "haineux envers les valeurs de la République dont la laïcité" et à développer "des thèses antisémites". Il lui est reproché aussi d'inciter "à une forme de séparatisme" et d'alimenter "des thèses complotistes autour de l'islamophobie".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de cet homme, né en France mais de nationalité marocaine. Une expulsion suspendue le 5 août par le tribunal administratif de Paris, qui a estimé qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale". Le ministère de l'Intérieur avait fait appel de cette décision.
Mardi, le Conseil d'Etat n'a pas suivi la décision du tribunal administratif, estimant que "ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion". "Il considère par ailleurs que cette décision ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à la vie privée et familiale de M. Iquioussen", explique le Conseil d'Etat, dans son communiqué.
"Une grande victoire pour la République" selon Darmanin
Cette décision est "une grande victoire pour la République", s'est réjoui M. Darmanin, dans un tweet publié avant le communiqué du Conseil d'Etat. "Il sera expulsé du territoire national", a-t-il ajouté. L'avocate de l'imam, Me Lucie Simon, a réagi sur Twitter en estimant que cette décision symbolisait "un Etat de droit affaibli" et déploré "un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire".
"Le combat judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement, et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH", a-t-elle ajouté.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait refusé de suspendre l'expulsion début août, expliquant qu'elle n'accordait des mesures provisoires de suspension "qu'à titre exceptionnel", lorsque le requérant était exposé "à un risque réel de dommages irréparables". Né en France, Hassan Iquioussen avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Lui affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer. Ses cinq enfants et ses 15 petits-enfants sont eux Français.
Mercredi 31 Août 2022 – Donald Trump a-t-il caché des documents en Floride ?
Des documents saisis dans la résidence de Floride de l'ancien président américain Donald Trump ont été "probablement cachés" pour faire obstruction à l'enquête contre lui, indique mardi un document du ministère de la Justice. Cet acte de procédure explique de la manière la plus détaillée à ce jour les motifs qui ont conduit la police fédérale américaine (FBI) à perquisitionner le 8 août dernier la résidence de l'ex-président pour y récupérer des documents extrêmement confidentiels qu'il n'avait pas rendus après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes.
Avant l'opération, le FBI a découvert de "multiples sources de preuves" montrant que des "documents classifiés" se trouvaient toujours dans la vaste résidence de M. Trump à Mar-a-Lago, indique ce document. "Le gouvernement a également eu des preuves que des documents gouvernementaux ont été probablement cachés et enlevés... et que des actions ont été probablement menées pour faire obstruction à son enquête", est-il ajouté.
Le ministère de la Justice indique avoir expliqué le processus qui a conduit au raid, afin de "corriger le récit incomplet et inexact présenté dans les déclarations" de M. Trump.
Certains des documents saisis le 8 août comportaient le signe "HCS"
La déclaration du ministère répond à la demande formulée la semaine dernière par M. Trump, qui s'estime persécuté par le gouvernement, de faire examiner par une tierce partie indépendante les documents saisis chez lui par le FBI.
Or nommer cette tierce partie pourrait bloquer l'accès des enquêteurs aux documents, et la justice ne devrait pas le faire "car ces documents (saisis) n'appartiennent pas" à M. Trump, souligne le document. Une telle nomination "n'est pas nécessaire et porterait sévèrement atteinte aux intérêts gouvernementaux, y compris en terme de sécurité nationale", est-il souligné.
Selon le ministère de la Justice, certains des documents saisis le 8 août comportaient le signe "HCS", qui dans le langage de la communauté du renseignement américain désigne les informations fournies par des "sources humaines", informateurs et autres agents sous couverture.
Les enquêteurs soupçonnent le républicain d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. Donald Trump assure lui que ces documents ont été déclassifiés.
Le républicain, qui flirte avec l'idée d'une candidature à l'élection présidentielle de 2024, dénonce une "chasse aux sorcière" menée contre lui par l'administration de son successeur Joe Biden, et estime que la justice n'aurait "jamais dû autoriser cette entrée par effraction" chez lui.
Mercredi 31 Août 2022 – Une équipe de l'AIEA en route vers la centrale de Zaporijjia, en Ukraine :
Une équipe d'inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est en route vers la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud de l'Ukraine) , cible de bombardements depuis plusieurs semaines , a indiqué mercredi matin Rafael Grossi, directeur général de cette instance onusienne. "Nous sommes enfin en train de bouger après plusieurs mois (...) d'efforts. L'AIEA se rend à l'intérieur de la centrale nucléaire de Zaporijjia", la plus importante d'Europe, a-t-il déclaré à des journalistes à Kiev, juste avant de partir.
Le site est occupé par l'armée russe depuis début mars, après l'invasion russe de l'Ukraine lancée le 24 février. "J'ai pleinement conscience de l'importance de ce moment mais nous sommes prêts. L'AIEA est prête. Nous ferons un compte-rendu après notre mission. Nous allons passer quelques jours là-bas", a-t-il ajouté.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait reçu mardi les experts de l'AIEA, disant à cette occasion que la communauté internationale devait obtenir de la Russie "une démilitarisation immédiate" de la centrale. Cela, avait-il ajouté, implique "le départ de tous les militaires russes avec tous leurs explosifs, toutes leurs armes" de ce site du sud de l'Ukraine et sur lequel Kiev et Moscou s'accusent mutuellement d'avoir effectué des frappes.
Mercredi 31 Août 2022 – Covid-19 : le virus circule encore :
En cette fin août, les derniers chiffres arrondis de la pandémie s’établissent comme suit : 586 millions de personnes ont été contaminées dans le monde dont 6,426 millions sont décédées, ce qui serait, selon l’OMS, une sous-estimation car les morts tardives survenant à distance de l’épisode aigu par décompensation progressive de comorbidités ou de séquelles de l’infection ne sont pas comptabilisées.
En France, le bilan est pour l’instant de 33 millions de contaminés et de 150 000 décès. Omicron version BA.5, dernier variant dominant (98 % des cas détectés), n’a épargné cet été aucun pays d’Europe malgré la canicule. Le pic de cette vague semble derrière nous, mais l’arrivée prochaine de l’automne, avec ses températures plus basses favorisant la transmissibilité virale, fait craindre une reprise d’activité du BA.5 ou l’avènement de nouveaux variants. Le Pr Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon qui fut membre du Conseil scientifique, dissous le 31 juillet, a confirmé que la pandémie allait se poursuivre et que le virus est loin de se stabiliser, car son potentiel évolutif reste important. Il n’exclut pas l’émergence d’un variant optimisé encore plus contagieux, voire plus dangereux, qui échapperait à l’immunité que nous avons pu acquérir jusqu’à présent par la vaccination et/ou la contamination directe.
Les risques d’un Covid long
Un constat s’impose : 90 % des formes graves actuelles concernent des sujets non vaccinés ou n’ayant jamais contracté la maladie et/ou des personnes âgées très fragiles et/ou très vulnérables du fait de pathologies lourdes. Sauf exceptions, ces formes ne concernent pas les déjà contaminés et/ou les vaccinés à jour, qu’ils soient sains ou porteurs de maladies chroniques bien contrôlées. Cependant, même si l’on appartient à ce dernier groupe, la perspective d’une récidive par un variant reste peu réjouissante car, à la différence d’un rhume banal d’hiver dont on guérit assez vite et sans séquelles, elle peut toujours, qu’on soit immunisé un peu ou beaucoup et quel que soit l’âge, être la source d’un Covid long, avec son cortège de troubles très divers (plus de 50 possibles) et sa très grosse fatigue chronique. Une récidive peut aussi être source de déficiences touchant le goût et l’odorat.
Une étude néerlandaise récente (université de Groningue), publiée dans le « Lancet », a pu établir, à partir de 4 231 personnes infectées des deux sexes, que 12,7 % des sujets développent une forme longue d’une durée minimale de trois à cinq mois, soit 1 sur 8 en moyenne, ce qui, à l’aune des chiffres actuels, concerne 74 millions d’individus dans le monde. Une autre étude récente, publiée dans le « British Journal », concernant 3 700 sujets infectés ayant eu des troubles du goût et de l’odorat (perte ou modification de la perception des odeurs) a observé que 25 % récupèrent leurs sens après un mois, 50 % après trois mois et qu’après six mois la récupération stagne ; au bout de deux ans, 5 % n’ont toujours pas retrouvé les fonctions perdues.
Le vaccin, la meilleure arme
Outre le respect des gestes barrières dans les espaces fermés et denses en population en cas de vagues actives, la stratégie vaccinale semble pour l’instant la seule à pouvoir réduire les risques de formes graves et de complications. Quatre nouveaux vaccins sont attendus. 1. Les vaccins ARN messager de Moderna et de Pfizer pour cet automne. Ils sont tous deux dirigés contre le virus originel de Wuhan et contre BA.1, premier sous-variant d’Omicron à être apparu en décembre 2021. Ces vaccins bivalents seraient plus protecteurs que les précédents. La question de leur efficacité contre les variants dominants actuels (BA.4 et BA.5 surtout) se pose néanmoins, car en laboratoire le blocage qu’ils induisent sur ces derniers est deux à trois fois moindre que sur BA.1. 2. Deux vaccins à base de protéine recombinante (reproduisant des fragments choisis de la protéine spike du virus que de nombreux variants expriment) sont attendus fin 2022, l’un espagnol, de la firme Hipra, l’autre français, de Sanofi : leur efficacité contre BA.5 pourrait être supérieure aux vaccins à base d’ARN messager. À confirmer…
Mercredi 31 Août 2022 – Le Conseil national de la refondation d'Emmanuel Macron boycotté par toutes les oppositions :
Le Conseil national de la Résistance avait, lui, fait l'unanimité. Au point de marquer l'histoire. Le CNR d'Emmanuel Macron, le Conseil national de la refondation, espérait s'inscrire dans son sillage, mais il semble avoir déjà échoué à réunir les oppositions autour de la table. Ni les partis composant la Nupes ni le RN ni Les Républicains ne devraient participer à la réunion de rentrée de cette nouvelle organisation, le 8 septembre à Marcoussis (Essonne).
En juillet, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait tracé les premiers contours de ce CNR, dont il a la charge en tant que ministre délégué chargé du Renouveau démocratique. Cette instance aura pour but de «partager les diagnostics à l'échelle de la Nation sur des grands enjeux», allant de la santé à l'éducation en passant par l'environnement. Y sont conviés «les responsables des partis politiques, les responsables des groupes parlementaires, des représentants d'associations d'élus des territoires, des représentants des corps intermédiaires, les syndicats en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental». Mais parmi les responsables des partis politiques et des groupes parlementaires d'opposition, c'est la politique de la chaise vide qui est annoncée, au grand dam d'Olivier Véran. «J'ai du mal à comprendre qu'on puisse refuser la main tendue pour venir dialoguer et discuter.»
«Un énième comité qui contourne le Parlement»
Dans une lettre au président de la République révélée par Le Figaro , le président LR du Sénat, Gérard Larcher, annonce au chef de l'État qu'il ne participera pas au lancement du CNR et appelle au «respect des prérogatives institutionnelles de chacun». «Je pense que cette instance ne peut parvenir à une rénovation de la démocratie à laquelle vous aspirez», écrit le parlementaire, pour qui «les mécanismes de démocratie participative peuvent contribuer à éclairer la représentation nationale, mais ils ne peuvent en aucun cas s'y substituer». Selon Gérard Larcher, «vouloir réunir dans une même instance des parlementaires, seuls constitutionnellement habilités à voter la loi et contrôler l'exécutif, et des représentants de la société civile, qu'ils soient économiques, sociaux, environnementaux, des représentations d'associations d'élus locaux ou associatifs, ne peut aboutir qu'à une confusion des rôles».
À gauche, les principaux partis ont décliné l'invitation, emboîtant le pas aux Insoumis. Sur France Info, Yannick Jadot critique ce mercredi l'invitation du président de la République à «faire un conseil où on va traiter de tout», et refuse de participer à ce qu'il voit comme «un énième comité dont personne ne sait comment il est structuré, ce qu'il va donner, qui contourne le Parlement et le Conseil économique, social et environnemental (CESE)». L'écologiste rappelle par ailleurs que le CESE réunit déjà «toutes les forces sociales». Pour l'ancien candidat à la présidentielle, «c'est toujours la volonté de contourner, de mettre en place des dispositifs qui ne servent à rien».
Avant les élections législatives, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon avaient eux-mêmes laissé entendre qu'ils ne participeraient pas au CNR. Le 3 juin, la candidate du RN dénonce un «énième artifice de communication qu'Emmanuel Macron a trouvé pour faire croire qu'il changera sa politique et sa manière de gouverner». Le lendemain, Jean-Luc Mélenchon affirme qu'après «la première saison du grand blabla», le Grand débat et la Convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron persiste et signe avec le CNR, «la deuxième saison du grand blabla». Une saison qui débutera la semaine prochaine, mais en plus petit comité que prévu.
Mercredi 31 Août 2022 – Crise énergétique : Marine Le Pen réclame une session extraordinaire au Parlement pour débattre des mesures à prendre :
Et si la rentrée parlementaire prenait de l'avance ? C'est le souhait qu'a formulé Marine Le Pen, dans une lettre adressée à la première ministre Élisabeth Borne. Selon la présidente du groupe RN à l'Assemblée, la crise énergétique actuelle est «hors contrôle». Et le conseil de défense proposé par l'exécutif, qui «contourne le Parlement», n'est pas la solution. À la place, la députée souhaite que soit convoquée une session extraordinaire dès le mois de septembre pour permettre aux élus de débattre puis voter «les mesures à prendre pour protéger les Français».
«Les députés du Rassemblement national, comme je crois des millions de nos compatriotes, refusent que les élus de la Nation ne soient pas pleinement associés à la résolution de la crise comme l'exigent tous les principes républicains», peut-on ainsi lire dans le courrier daté du 30 août. «Nous contestons que le président de la République contourne le Parlement pour gérer la crise avec un Conseil de défense énergétique», écrit également Marine Le Pen.
«Manque de discernement»
Selon l'ancienne candidate à la présidentielle, ce choix de l'exécutif fait écho au «mépris des représentants du peuple», «déjà insupportable pendant la crise sanitaire». Le gouvernement disposait alors d'une majorité absolue, contrairement à la majorité relative actuelle qui rend la situation «désormais intolérable». «Nous n'avons aucune confiance dans l'exécutif pour protéger les Français et rendre à la France sa souveraineté énergétique», ajoute la députée du Pas-de-Calais, qui évoque les «erreurs terribles» et le «manque de discernement» du pouvoir en place.
La démarche de l'élue du parti à la flamme a toutefois peu de chances d'aboutir. Sur France 2 ce mercredi matin, la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, a défendu une reprise de l'activité parlementaire au mois d'octobre, et réfuté un contournement de cette dernière. «On a le droit d'avoir un président fort, un exécutif fort et un Parlement fort», a-t-elle déclaré.
Selon l'élue, le mois de septembre pourra permettre aux députés de convoquer et auditionner les acteurs concernés. «Il n'y a pas besoin d'un projet de loi (...), c'est un débat que nous aurons dans le cadre budgétaire», a-t-elle tranché.
Mercredi 31 Août 2022 – France: la récolte de maïs au plus bas depuis 20 ans :
Alors que les céréaliers français ont pu limiter l’impact des récents aléas climatiques, 33,6 millions de tonnes de blé tendre ayant été moissonnées en 2022, rien de tel pour le maïs. Pour le spécialiste de la gestion des risques agricoles Agritel, la récolte s’annonce «catastrophique». Selon des estimations dévoilées ce mardi, le cabinet s’attend à une production de 10,8 millions de tonnes de maïs cette année dans l’Hexagone, soit le pire bilan depuis le début du siècle. Même constat en Europe où le manque d’eau a plombé la croissance, et donc les rendements des épis. Avec 53,8 millions de tonnes espérées sur le Vieux Continent, cette récolte sera au plus bas depuis quinze ans. C’est une mauvaise nouvelle de plus pour le monde agricole, touché de plein fouet par l’augmentation de ses coûts de production. Au-delà du manque à gagner direct, cette pénurie de maïs devrait affecter le prix et la disponibilité de cet aliment entrant dans la composition des rations pour le bétail.
De quoi soutenir un peu plus la demande en blé pour l’alimentation des animaux, estime Agritel. Si, pour cette céréale, la France termine l’été dans la moyenne basse de la dernière décennie, les dernières prévisions dans les grands pays producteurs de blé sont rassurantes. Les récoltes s’annoncent excellentes en Australie et au Canada. En Roumanie et dans les pays Baltes, elles devraient être supérieures de 3 % à 20 % à la moyenne des cinq dernières années. Et en Russie, Agritel s’attend à une production record de 95 millions de tonnes. Ce qui ne devrait pas empêcher les prix mondiaux du blé de rester très volatils, au gré des évolutions géopolitiques en Russie et en Ukraine, principaux exportateurs mondiaux de céréales.