Lundi 29 Août 2022 – Elisabeth Borne devant le Medef : «Nous devons nous préparer au rationnement» :
Sa prise de parole était attendue. Elisabeth Borne s’est exprimée à l’occasion des journées d’ouverture de l’université d’été du Mouvement des entreprises de France (Medef), qui se tiennent à l’hippodrome de Longchamp (Haut-de-Seine). La Première ministre a d’emblée rappelé que «le dérèglement climatique n’est plus une vérité qui dérange mais une réalité qui détruit». «C’est un danger qui pèse sur notre économique, notre quotidien», a-t-elle ajouté. Elisabeth Borne a ensuite expliqué qu’«une démocratie est attaquée, des villes entières sont détruites (… ) des vies humaines sont perdues et que la France apportait son plein soutien à l’Ukraine. «Oui, la liberté a un prix», a-t-elle martelé, après avoir décrit les sanctions. Elle a ensuite adressé une pique au patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, déclarant qu’il n’y avait «pas de surprofit du côté de l’Etat» alors que ce dernier avait déclaré sur France Inter que l'Etat était «un super-profiteur». «Nous avons protégé notre pays de la spirale inflationniste», a-t-elle ajouté. «Les prochains mois et années seront difficiles».
«La décroissance n'est pas la solution», a-t-elle déclaré
Sur la question de l’énergie, Elisabeth Borne a confirmé que «L’Europe manquera de gaz cet hiver et qu’il n’y avait pas d’alternative immédiate» si la Russie réduisait encore davantage ses exportations de gaz. La France est «moins exposée mais n’est pas hors de risque. Nous aurons moins de gaz cet hiver et notre parc nucléaire connait aussi des difficultés, nous devons nous préparer au rationnement», a-t-elle concédé. «Face aux menaces de pénurie, nous n’avons qu’une seule voie : la baisse de la consommation d’énergie», d’où la nécessité de suivre le plan de sobriété présenté en juillet dernier par le président de la République Emmanuel Macron. «L’Etat sera le premier à montrer l’exemple», a-t-elle expliqué. Elle a enjoint les entreprises à choisir «un ambassadeur de la sobriété», sur le modèle du référent Covid.
Dans la seconde partie de son intervention, Elisabeth Borne a évoqué la transition écologique et la nécessité d’un changement radical. Néanmoins, elle s’est inscrite contre la décroissance, expliquant qu’elle n’était pas «la solution», privilégiant «la planification». «Nous avons besoin d’un plan global et concret pour des transformations supplémentaires».
Lundi 29 Août 2022 – Larcher écrit à Macron, il n'assistera pas au Conseil national de la refondation :
Gérard Larcher a écrit à Emmanuel Macron pour lui dire qu'il ne participerait pas au Conseil national de la refondation (CNR), a-t-on appris lundi de source proche du président LR du Sénat, confirmant des informations du Figaro. "Je pense que cette instance ne peut parvenir à une rénovation de la démocratie à laquelle vous aspirez", affirme M. Larcher dans cette lettre au chef de l'Etat dont des extraits sont publiés par Le Figaro.
Le CNR voulu par Emmanuel Macron doit être lancé le 8 septembre. Sont conviés responsables politiques, associatifs, parlementaires, syndicaux notamment, pour plancher sur les réformes nécessaires sur divers sujets: santé, services publics, éducation... Pour le président du Sénat "les mécanismes de démocratie participative peuvent contribuer à éclairer la représentation nationale, mais ils ne peuvent en aucun cas s'y substituer".
"Vouloir réunir dans une même instance des parlementaires, seuls constitutionnellement habilités à voter la loi et contrôler l'exécutif, et des représentants de la société civile (...) ne peut aboutir qu'à une confusion des rôles", ajoute-t-il. Et "le risque de confusion que le Conseil national de la refondation recèle et les incertitudes qui demeurent sur son rôle véritable" sont perçus "comme une forme de contournement du Parlement, c'est-à-dire de la représentation nationale", ajoute-t-il. Les Républicains, la France insoumise et le Rassemblement national ont déjà annoncé qu'il boycotteraient le CNR.
Lundi 29 Août 2022 – Paris interpelle Bruxelles sur son soutien à une association islamiste :
La secrétaire d'Etat française chargée de l'Europe a dénoncé lundi le soutien renouvelé de la Commission européenne à une association considérée comme proche des Frères musulmans qui "ne correspond pas" selon elle aux "valeurs de laïcité" de la France. "Il n'y a aucune ambiguïté. Cette association ne correspond pas à nos valeurs de laïcité. Elle ne porte pas nos objectifs d'inclusion et d'émancipation, pas du tout. Elle est à rebours de ça", a déclaré Laurence Boone (Photo) sur la chaîne publique France 2.
En novembre dernier, la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté d'alors, Marlène Schiappa, s'était déjà étonnée des liens entre la commissaire européenne à l’Égalité Helena Dalli et le Femyso, une confédération européenne d'associations de jeunes musulmans, qu'elle avait qualifiée de "faux nez de l'islamisme".
En août, le dossier est revenu sur le devant de la scène quand le Femyso a fait partie d'associations apparaissant dans une vidéo publiée par la Commission européenne pour célébrer la jeunesse du continent. "Mon prédécesseur Clément Beaune avait écrit avec Marlène Schiappa à la Commission européenne. Visiblement, cela n'a pas suffit. Nous réécrivons avec Gérald Darmanin", ministre de l'Intérieur, a-t-elle ajouté. "Je suis en train de contacter mes homologues dans tous les pays européens pour faire pression sur la commission". Interrogée sur le fait que la présence du Femyso dans cette vidéo était une "bourde", Mme Boone a répondu : "c'est une chose qui ne devrait pas être là".
Lundi 29 Août 2022 – Inondations: le sort de milliers de Pakistanais suspendu à un barrage de l'époque coloniale :
Le sort de centaines de milliers d'habitants du sud du Pakistan, particulièrement touché par les pluies diluviennes qui s'abattent sur le pays , dépend d'un barrage vieux de 90 ans contrôlant le puissant fleuve Indus, avec l'un des plus vastes systèmes d'irrigation au monde.
Face aux exceptionnelles pluies de mousson qui ont tué plus d'un millier de personnes et touché plus de 33 millions d'habitants, dont beaucoup tirent leur subsistance du fleuve Indus, le gouvernement pakistanais a déclaré l'Etat d'urgence.
Dans la province du Sindh, au sud du pays, après les intempéries qui se sont abattues pendant des semaines en provoquant l'inondation des cultures, c'est le comportement de l'Indus qui est scruté. Le fleuve est alimenté par des torrents gonflés par les rivières qui dévallent les montagnes situées plus au nord.
Prenant sa source au Tibet, l'Indus, qui traverse l'Inde puis le Pakistan avant de se jeter en mer d'Arabie, procure 90% de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU.
Essentiel pour la vie de nombreux habitants, le fleuve peut aussi reprendre tout ce qu'il a donné.
"Toute cette eau qui arrive dans la rivière nous fait peur", a confié à l'AFP Irshad Ali, un agriculteur de 42 ans qui déplore la perte de dattiers et de parcelles de légumes à cause de la mousson.
A plusieurs endroits, l'Indus déborde déjà sur les rives et si le barrage de Sukkur ne parvient pas à contrôler le débit d'eau, une catastrophe est à redouter.
Construit jadis par l'empire britannique, le barrage était considéré comme une merveille d'ingénierie, capable de déverser 1,4 million de mètres cubes d'eau par seconde à travers 19 portes en acier articulées entre des piliers de pierre.
Risque de débordement
Le barrage redistribue l'eau dans presque 10.000 kilomètres de canaux qui répartissent l'eau sur les terres agricoles, mais qui après des années de négligence ne permettent plus de traiter les volumes records aujourd'hui enregistrés.
"Le limon s'est accumulé et n'a pas pu être retiré", a expliqué le ministre, ajoutant qu'en raison d'un manque d'équipement, les canaux n'ont pas été dragués depuis 2010.
L'accumulation des couches de limon sur plusieurs mètres d'épaisseur gêne l'écoulement de l'eau, provoquant un risque de débordement de l'Indus.
Dimanche, des ingénieurs travaillaient à renforcer une importante digue menacée par le fleuve en crue.
L'eau a déjà envahi les rues de Sukkur en s'infiltrant à travers les murs des bâtiments qui bordent la route principale de Bandar le long du barrage. "La ville se trouve déjà un mètre en dessous du niveau du fleuve", a indiqué le ministre des Ressources en eau. "Cette digue est solide, la machine opérationnelle et le personnel est en alerte", a assuré de son côté le superviseur des opérations Shahid Hussain.
Lundi 29 Août 2022 – Zaporijjia: la Russie doit garantir l'accès de l'AIEA à la centrale, réclame Washington :
"La Russie doit assurer un accès sûr et sans entrave" des inspecteurs de l'AIEA à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, a réclamé lundi un responsable américain, pour qui l'option "la plus sûre" serait une extinction "contrôlée" des réacteurs. "Nous continuons à croire qu'une extinction contrôlée des réacteurs de Zaporijjia serait l'option la plus sûre et la moins risquée", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, lors d'une conférence de presse.
Les Etats-Unis appellent par ailleurs Moscou à accepter la création d'une "zone démilitarisée" autour de la centrale, où une mission d'inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est attendue prochainement, a encore répété John Kirby.
"Risque réel de catastrophe nucléaire"
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, conduit lui-même cette mission, d'au moins une dizaine de personnes, pour l'inspection de la centrale occupée par l'armée russe sur la ligne de front. M. Grossi réclamait depuis plusieurs mois de pouvoir se rendre sur les lieux, avertissant du "risque réel de catastrophe nucléaire".
Le site de Zaporijjia, où sont situés six des 15 réacteurs ukrainiens, a été pris par les troupes russes début mars, peu après le lancement de l'invasion le 24 février. Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de bombarder les abords du complexe, au bord du fleuve Dniepr, et de le mettre en péril.
Lundi 29 Août 2022 – La Zone Verte de Bagdad sombre dans le chaos, douze morts :
L'Irak, dans l'impasse politique depuis les législatives d'octobre 2021, ne cesse de s'enfoncer dans la crise. Lundi, la situation a brutalement dégénéré dans la capitale et des centaines de partisans de Moqtada Sadr ont envahi le palais de la République où siège le Conseil des ministres.
Douze personnes ont été tuées par balle dans la Zone Verte de Bagdad en plein chaos après un nouveau coup d'éclat du leader chiite Moqtada Sadr, qui a annoncé son "retrait définitif" de la politique en Irak, désormais sous couvre-feu. L'Irak, dans l'impasse politique depuis les législatives d'octobre 2021, ne cesse de s'enfoncer dans la crise.
Lundi, la situation a brutalement dégénéré dans la capitale et des centaines de partisans de Moqtada Sadr ont envahi le palais de la République où siège le Conseil des ministres, ont constaté des journalistes de l'AFP. Alors que les sadristes investissaient les bureaux, s'installant dans des fauteuils, sautant dans la piscine ou prenant des selfies, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte, qui abrite les sièges des institutions et l'ambassade américaine, a affirmé une source de sécurité à l'AFP.
Douze partisans de Moqtada Sadr ont été tués par balle et 270 autres blessés, ont indiqué des sources médicales à l'AFP, sans plus de précisions sur les circonstances. Certains blessés ont reçu des tirs, d'autres ont inhalé du gaz lacrymogène. Des témoins ont fait état à l'AFP d'échanges de tirs entre sadristes et partisans du Cadre de coordination, rival pro-Iran du camp de Moqtada Sadr, aux entrées de la Zone Verte. L'armée a décrété un couvre-feu national qui est entré en vigueur à 16H00 GMT, et les forces de l'ordre ont quadrillé la capitale. La Maison Blanche a jugé la situation "inquiétante" et a appelé au calme et au dialogue.
Rues vides
La mission de l'ONU en Irak, dont le siège se trouve dans la Zone Verte, a appelé toutes les parties à la "retenue maximale". Dans la soirée le couvre-feu semblait respecté à Bagdad. Les rues d'ordinaire animées étaient vides de toute voiture ou de tout passant. Mais le chaos a gagné d'autres régions irakiennes: dans la province de Zi Qar (sud), des sadristes ont envahi le siège du gouvernorat et pénétré dans d'autres bâtiments officiels à Nassiriyah, selon un journaliste de l'AFP. Le siège du gouvernorat de Babylone (centre), dans la ville de Hilla, a également été occupé par des partisans de Moqtada Sadr, ont indiqué des témoins à l'AFP. Plusieurs routes reliant Hilla à Bagdad et à d'autres provinces du sud ont par ailleurs été coupées. Depuis près d'un an, les barons de la politique ne parviennent pas à s'accorder sur le nom d'un nouveau Premier ministre. L'Irak n'a donc ni nouveau gouvernement ni nouveau président depuis les législatives.
Pour sortir de la crise, Moqtada Sadr et le Cadre de coordination s'accordent sur un point: il faut un nouveau scrutin anticipé. Mais si Moqtada Sadr insiste pour dissoudre le Parlement avant tout, ses rivaux veulent d'abord nommer un gouvernement. Dans la soirée, le Cadre de coordination a condamné l'"attaque contre les institutions de l'Etat", tout en appelant les sadristes au "dialogue". Moqtada Sadr, aussi influent qu'imprévisible, n'a cessé de faire monter les enchères ces dernières semaines. Depuis un mois, ses partisans campent aux abords du Parlement et ont même bloqué brièvement l'accès à la plus haute instance judiciaire du pays. Lundi, dans un nouveau rebondissement, il a annoncé son "retrait définitif" de la politique et la fermeture d'institutions liées à sa famille.
"Terrifiant"
Le leader chiite est très influent, son aura religieuse et politique porte dans une partie de la communauté chiite, majoritaire en Irak. Arrivé premier aux législatives avec 73 sièges (sur 329) mais, incapable de former une majorité, il avait fait démissionner ses députés en juin, affirmant vouloir "réformer" de fond en comble le système et en finir avec la "corruption". Pour Hamzeh Hadad, chercheur invité au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), son annonce de retrait de la politique "n'est pas très claire". "Dans la tradition sadriste, on peut s'attendre à ce qu'il fasse marche arrière", dit-il à l'AFP. Mais, "et c'est plus terrifiant, on peut penser qu'il donne à ses partisans le feu vert pour faire ce qu'ils veulent, en disant qu'il ne répond plus de leurs actions".
Samedi, Moqtada Sadr avait donné "72 heures" à "tous les partis" en place depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 --dont le sien-- pour renoncer aux postes gouvernementaux qu'ils détiennent et laisser "place aux réformes". Jusqu'ici, les prises de bec entre les sadristes et le Cadre de coordination n'avaient pas dégénéré en violences. Le Hachd al-Chaabi, d'anciens paramilitaires alliés à Téhéran et intégrés aux forces irakiennes, s'était toutefois dit prêt à "défendre les institutions étatiques". Moqtada Sadr, né en 1974, n'a jamais lui-même gouverné. Il a connu une ascension fulgurante après l'invasion de l'Irak, emmenée par les Etats-Unis en 2003, notamment en créant l'Armée du Mehdi, une milice "résistante" face à l'occupant.
Lundi 29 Août 2022 – La fonte au Groenland rend inévitable une forte élévation de la mer, selon une étude :
Les glaciologues auteurs de l'étude ont constaté que le réchauffement actuel, indépendamment de toute pollution supplémentaire causée par les énergies fossiles, allait entraîner au minimum une perte de 3,3 % du volume de la calotte au Groenland, soit une augmentation de 27,4 centimètres du niveau de la mer.
Même si le réchauffement climatique s'arrête, la fonte déjà entamée de la calotte glaciaire du Groenland va entraîner une hausse importante du niveau de la mer, une prévision "alarmante" et potentiellement sous-estimée, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature Climate Change. Les glaciologues auteurs de l'étude ont constaté que le réchauffement actuel, indépendamment de toute pollution supplémentaire causée par les énergies fossiles, allait entraîner au minimum une perte de 3,3 % du volume de la calotte au Groenland, soit une augmentation de 27,4 centimètres du niveau de la mer.
Les chercheurs, sans toutefois pouvoir établir un calendrier précis, affirment que la majeure partie de cette hausse pourrait se produire d'ici à 2100. Ce qui signifie que les projections actuelles seraient sous-estimées et qu'il faut prendre au sérieux ces "prévisions alarmantes". Ces estimations sont par ailleurs une limite basse car elles ne tiennent pas compte du réchauffement futur, a expliqué l'auteur principal, Jason Box, du Service national de géologie du Danemark et du Groenland (GEUS). "Il s'agit d'une limite inférieure prudente. Il suffit que le climat continue à se réchauffer autour du Groenland pour que l'effet soit plus important", a-t-il déclaré à l'AFP. Si les niveaux de fonte extrêmes observés en 2012 se reproduisaient chaque année, l'élévation des eaux pourrait même atteindre environ 78 cm, synonyme de submersion pour de vastes étendues de faible altitude et leur population.
L'élévation du niveau de la mer va à son tour devenir un défi
Dans son rapport de référence de 2021, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a estimé que, dans le pire scénario d'émissions de gaz à effet de serre, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland contribuerait à hauteur de 18 cm à l'élévation du niveau de la mer d'ici à 2100. L'autre source majeur de montée des eaux étant la fonte de la calotte de l'Antarctique. Pour Jason Box, qui était l'un des auteurs de ce rapport, les dernières recherches de son équipe laissent penser que ces estimations sont "trop faibles".
Selon lui, si le changement climatique fait naître des menaces plus immédiates, telles que l'insécurité alimentaire, l'accélération de l'élévation du niveau de la mer va à son tour devenir un défi. "C'est dans quelques décennies qu'elle s'imposera à l'ordre du jour, car elle commencera alors à déplacer de plus en plus de personnes", a-t-il déclaré. Dans son rapport de 2022 sur les impacts climatiques, le GIEC a déclaré que même si le réchauffement se stabilisait entre 2 °C et 2,5 °C, "les littoraux continueront à se redessiner au cours des millénaires, pouvant affecter au moins 25 mégapoles et noyer les zones de faible altitude" où vivaient en 2010 jusqu'à 1,3 milliard de personnes.
Lundi 29 Août 2022 – Guerre en Ukraine : Kiev a lancé sa grande contre-offensive dans la région de Kherson, annonce l'armée ukrainienne :
Kiev a lancé une contre-offensive très attendue dans le sud du pays contre les territoires occupés par la Russie, a annoncé ce lundi l'armée ukrainienne. «Aujourd'hui, nous avons lancé des actions offensives dans plusieurs directions, y compris dans la région de Kherson», a déclaré la chaîne publique ukrainienne Suspilne, citant la porte-parole du commandement militaire de l'armée ukrainienne positionnée dans le sud du pays, Natalia Humeniuk. Lors d'un briefing quelques minutes plus tard, la porte-parole a réitéré ses déclarations.
«L'Ukraine est en train de reprendre ce qui est à elle et reprendra tout au final - les régions de Kharkiv, Lougansk, Donetsk, Zaporijjia, Kherson, la Crimée, les eaux de la mer Noire et de la mer d'Azov (...)», a martelé dans son message quotidien du soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Les occupants doivent savoir que nous les repousserons jusqu'à notre frontière, une ligne qui reste inchangée (pour nous)», a-t-il poursuivi.
La contre-attaque ukrainienne vise pour l'essentiel à reprendre Kherson, une ville - de 280.000 habitants avant le conflit - tombée aux mains des Russes dès le commencement de la guerre, ont annoncé des responsables locaux. «Les forces armées ukrainiennes ont lancé leur offensive dans plusieurs zones dans le sud. Nous demandons aux habitants de Kherson de suivre les consignes de sécurité : rester près des abris et loin des positions russes», a écrit sur Telegram le chef de l'administration régionale Yaroslav Yanuchevytch.
Cela fait deux mois que l'Ukraine évoque la planification d'une contre-offensive dans ces régions du Sud occupées par l'armée russe depuis le début de l'invasion entamée le 24 février. Natalia Humeniuk a aussi déclaré que les récentes frappes ukrainiennes sur les axes logistiques reliant le sud de l'Ukraine à la Russie avaient «incontestablement affaibli l'ennemi», ajoutant que plus de dix dépôts de munitions russes avaient été touchés au cours de la semaine dernière. Plusieurs frappes ont en effet détruit ces derniers jours plusieurs grands ponts ferroviaires et routiers, notamment sur le fleuve Dniepr.
Aucun détail n'a été fourni sur cette nouvelle contre-offensive. «Toute opération militaire a besoin de discrétion», a déclaré la porte-parole, refusant de donner plus d'informations sur les opérations ukrainiennes en cours, et précisant que les forces russes dans le sud de l'Ukraine sont «plutôt puissantes» et ont eu le temps de bien installer leurs positions.
Lundi 29 Août 2022 – Emmanuel Macron insulté par un artiste lors d'un festival de musique au Touquet :
Tout juste revenu d'Algérie, le président Emmanuel Macron a été aperçu au Touquet ce samedi. Accompagné de la première dame, le couple, profitant d'un dernier week-end privé avant la rentrée, est passé au festival électro de la ville balnéaire du nord de la France. Un bain de foule improvisé qui a été salué à sa manière par l'artiste franco-américain Marc Rebillet. Peu avant l'arrivée du chef de l'État, le musicien l'a copieusement insulté sur scène. «Fuck Macron!», «Macron dégage!», pouvait-on l'entendre hurler, accompagnant ses propos d'un rythme électro mixé pour l'occasion, repris en chœur par le public.
La direction du Touquet Music Beach a bien tenté de raisonner l'artiste en plein concert, en vain. Marc Rebillet est un électron libre, habitué des propos outranciers et démonstrations déjantées, parfois provocatrices. Lors de la crise des «gilets jaunes», il s'était fait remarquer par une prestation au Trabendo, à Paris, où il appelait à la démission d'Emmanuel Macron. «Dégage, allez va-t-en», avait-il lancé à l'adresse du président, avant de scander : «Gilets jaunes, p*****, on a des trucs à demander au gouvernement. Gilets jaunes p*****, on va marcher dans la rue».
En 2018, c'est l'ex-président américain Donald Trump que l'artiste électro insultait, rappelle la Voix du Nord . «Fuck Donald Trump», l'avait-on entendu crier sur fond de mixage électro. Toujours en musique, il avait interpellé le chef d'État. «Tu penses que tu vas te réveiller le matin et pouvoir tweeter n'importe quelle connerie ? Personne ne veut l'entendre, personne ne veut le voir, va te faire voir Donald Trump». Samedi soir au Touquet, c'est en slip que l'artiste a proféré ses insultes, après avoir fait tomber le peignoir qu'il avait sur lui et arrosé son public de champagne.
L'épisode n'a pas affecté la promenade du président et de son épouse, qui ont déambulé tout sourire au milieu des festivaliers, et assisté aux concerts depuis l'espace VIP.
Lundi 29 Août 2022 – Rentrée des classes: pas de masque mais inquiétude sur la pénurie de profs :
Quelque douze millions d'élèves retournent à l'école jeudi, sans masque et avec un protocole sanitaire allégé. Cette année, l'inquiétude porte sur la crise de recrutement des enseignants, malgré les promesses du ministre de l'Education Pap Ndiaye d'avoir "un professeur devant chaque classe". Contrairement aux deux rentrées précédentes, enseignants et élèves ne porteront pas le masque, en raison de l'accalmie sur le front du Covid-19. Il y a deux ans, les collégiens et lycéens avaient dû le mettre, l'an dernier, c'était le cas de tous les élèves à partir du CP.
Le protocole applicable à la rentrée sera cette fois au niveau "socle", le plus bas du nouveau cadre sanitaire. Il prévoit, outre l'absence de masque, que les élèves soient accueillis en présentiel, sans restriction pour les activités physiques et sans limitation de brassage entre eux. Mais la rentrée 2022 se déroulera sous tension en raison d'une crise du recrutement des enseignants - un phénomène qui n'est pas nouveau mais qui s'est encore aggravé cette année - avec plus de 4.000 postes non pourvus aux concours dans le pays, sur 27.300 postes ouverts dans le public et le privé (et 850.000 enseignants au total). Ces difficultés, notamment liées à une crise d'attractivité du métier - avec des rémunérations inférieures à la moyenne des pays de l'OCDE - ont mis les voyants au rouge pour la rentrée. Pour pallier cette pénurie, l'Education nationale a recruté des enseignants contractuels - 3.000 selon Pap Ndiaye - formés en quelques jours avant de se retrouver face à une classe.
"Tension inédite"
Le ministre de l'Education a reconnu que cette rentrée, sa première en tant que ministre, se ferait dans "un contexte de tension inédite pour le recrutement des professeurs". Il s'est voulu rassurant, promettant à plusieurs reprises qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France". "Il y a encore des difficultés dans certaines disciplines", notamment de l'enseignement professionnel, "qui sont les plus en concurrence avec le marché du travail", ou, côté voie générale, en langues vivantes, lettres classiques, physique-chimie, a-t-il cependant reconnu vendredi.
Les syndicats, eux, tirent le signal d'alarme. "La promesse d'un professeur devant chaque élève semble plus ressembler à un slogan politique qu'à la réalité", a déclaré lundi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. "La difficulté, c'est qu'on a un manque criant d'enseignants, et un manque criant de remplaçants", a abondé Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. Le syndicat SE-Unsa a de son côté alerté sur la "fragilité" du système éducatif, déjà éprouvé par la crise sanitaire et les réformes successives.
Cantine et fournitures
Animateurs et chauffeurs de cars scolaires pourraient aussi venir à manquer, alors que ces professions sont également touchées par une pénurie de personnels. Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a souligné la semaine dernière qu'il y avait "encore des risques" que le ramassage scolaire ne puisse pas être entièrement assuré, même si le problème devrait être "d'ampleur limitée". Pour les familles, la rentrée se fera aussi sous le signe de l'inflation, qui n'épargne pas l'école. Dans sa 38e enquête annuelle sur le coût de la rentrée en classe de sixième, la fédération nationale Familles de France a constaté une "forte hausse de 4,25% du coût des fournitures scolaires".