Samedi 23 Juillet 2022 – L'Assemblée vote la suppression de la redevance :
L'Assemblée nationale a voté samedi matin la suppression de la redevance audiovisuelle dans le cadre du soutien au pouvoir d'achat , mais doit encore déminer des points très débattus comme la remise carburant, la renationalisation d'EDF ou les "superprofits" des grands groupes. La suppression de la redevance qui finance l'audiovisuel public, une promesse du président Macron, suscite de nombreuses inquiétudes sur l'indépendance et le financement à venir des médias concernés.
Elle a été votée par 170 voix contre 57, lors de l'examen en première lecture du projet de loi de finances rectificative pour 2022 (PLFR). LR et RN ont voté pour, et l'alliance de gauche Nupes à l'unanimité contre. Des amendements de la majorité et de LR ont été adoptés pour affecter "une fraction" de la TVA, pour un montant d'environ 3,7 milliards d'euros, dans le but de répondre aux inquiétudes sur le financement de ce secteur.
Lors de cette séance souvent agitée, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a exprimé son attachement à "un audiovisuel public fort", tout en qualifiant "d'obsolète" cette redevance basée sur la possession d'un téléviseur à l'heure des tablettes et autres smartphones. La redevance est actuellement fixée à 138 euros par an en métropole. Les principales objections sont venues des rangs de la Nupes. Pour Inaki Echaniz (PS), cette suppression est une "mauvaise idée" qui va nuire à un financement stable. Alexis Corbière (LFI) a souligné que garantir "l'indépendance de l'audiovisuel public est une condition de la démocratie".
La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a en revanche fait valoir que "ce n'est pas la redevance qui garantit l'indépendance" mais l'Arcom (ex-CSA), l'instance qui nomme les dirigeants de l'audiovisuel public. La gauche a également accusé le gouvernement de s'inspirer de l'extrême droite pour à terme démanteler l'audiovisuel public. "Zemmour et Mme Le Pen l'avaient demandé, M. Macron l'aura fait", a lancé le communiste Stéphane Peu. Mme Le Pen a toutefois estimé que "le projet du gouvernement n'a rien à voir avec ce que nous voulons faire", à savoir une "privatisation" en bonne et due forme. Après quatre jours de débats houleux sur le projet de loi en faveur du pouvoir d'achat , les députés sont aux prises depuis vendredi, via le PLFR, avec le deuxième volet des mesures destinées à contrer les effets de l'inflation. La discussion doit se poursuivre jusqu'à samedi soir, voire dimanche ou lundi. Le camp présidentiel, privé de majorité absolue, doit fréquemment chercher des appuis au coup par coup face aux assauts parfois conjugués des oppositions.
"Superprofits"
"On n’a pas le monopole des bonnes idées", a déclaré samedi au Parisien la ministre des PME Olivia Grégoire, pour qui la "nouvelle configuration de l’Assemblée fait bouger le gouvernement dans sa façon de se préparer et c’est très bien ainsi". L'appui de LR est ainsi espéré pour faire adopter ce projet de budget sans devoir compter sur les voix du RN. Outre la suppression de la redevance, le budget rectificatif comprend la poursuite de la remise carburant et du bouclier tarifaire sur l'énergie, la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires et le financement de l'OPA pour renationaliser EDF.
La pression s'accentue aussi, jusque dans la majorité, pour taxer les "superprofits" des grands groupes. TotalEnergies a opportunément annoncé vendredi des remises à la pompe à partir de septembre, mais ce geste est jugé insuffisant à gauche et par certains membres de la majorité et du RN. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire se montre quant à lui ouvert aux propositions de la droite, de relever l'aide de l'Etat sur les carburants, actuellement à 18 centimes le litre.
Les députés ont déjà approuvé vendredi une hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires, ainsi que la possibilité pour les entreprises de racheter aux salariés les jours de RTT auxquels ils auraient renoncé. L'Assemblée a voté également un doublement de l'aide défiscalisée des entreprises aux salariés pour leurs frais de carburant (de 200 à 400 euros), et validé une mesure favorable à la hausse des titres restaurant.
Samedi 23 Juillet 2022 – Retailleau pose ses conditions pour voter les textes sur le pouvoir d'achat :
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau pose samedi dans un entretien au Parisien ses conditions pour que son groupe vote le projet de loi en faveur du pouvoir d'achat et le budget rectificatif, insistant pour "que le travail paie". Les textes arriveront à partir de la semaine prochaine dans l'hémicycle du Sénat dominé par la droite. "Nous allons alléger au maximum la fiscalité et les charges sociales qui pèsent sur les heures supplémentaires et encourager le rachat par l’entreprise des RTT pour les salariés qui veulent travailler plus", détaille M. Retailleau, soulignant que "ces mesures devront être définitives".
Les députés, qui poursuivent samedi l'examen du budget rectificatif, ont déjà donné leur feu vert à la possibilité pour les entreprises de racheter aux salariés les jours de RTT, une mesure limitée à 2022 et 2023, ainsi qu'à une hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires pour 2022 (de 5.000 à 7.500 euros). M. Retailleau propose également "des assouplissements en matière de cumul emploi-retraite" et prévient que son groupe refusera "que la revalorisation du RSA soit supérieure à celle du point d’indice pour les fonctionnaires".
Le sénateur de la Vendée pose encore comme condition, pour voter le projet de loi de finances rectificative, le lancement rapide d'"une carte Vitale biométrique, qui empêche les fraudes". Concernant le prix du carburant, M. Retailleau indique qu'il soutiendra "l’accord conclu entre le gouvernement et le groupe LR à l’Assemblée". Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est d'accord pour une hausse de l'aide de l'Etat, actuellement à 18 centimes le litre de carburant. Le patron des sénateurs LR considère enfin que taxer les superprofits des entreprises, comme le demande notamment la gauche, serait "de la démagogie". "Les entreprises ne sont pas des vaches à lait. Plus on les taxe et moins elles peuvent investir et augmenter les salaires", affirme-t-il. Interrogé par ailleurs sur son éventuelle candidature à la présidence du parti Les Républicains, M. Retailleau déclare ne pas privilégier cette hypothèse.
Samedi 23 Juillet 2022 – Samedi sous haute tension au Pays basque :
Le Pays basque est bloqué ce samedi par plusieurs actions coup de poing visant à réclamer la libération de deux prisonniers.
Ils ont promis une paralysie totale du Pays basque et ont commencé leurs actions coup de poing dès le début de matinée. Plusieurs militants de deux associations, Bake Bidea et les Artisans de la paix, qui réclament la libération de prisonniers, ont décidé de bloquer les grands axes de circulation, alors que le samedi est traditionnellement une journée de départs et d’arrivées pour les touristes en France. Les activistes ont débuté leur mobilisation dès 8 heures 30 à l’aéroport de Biarritz, lorsque six artisans de la paix ont réussi à s’enchainer les uns aux autres sur le tarmac, empêchant les avions de décoller et d’atterrir. Cette première opération a pris fin après l’intervention de la police, avec qui la tension risque de monter tout au long de la journée. Si les forces de l’ordre comptent lever tous les barrages, les manifestants n’ont pas l’intention de se laisser faire. Aéroport, routes, voies de chemin de fer… ils espèrent couper les accès par des rassemblements organisés ou surprise. Seuls pompiers et ambulanciers sont autorisés à franchir les barrages.
Le coup d’envoi officiel de cette journée a été donné à 10 heures sur plusieurs points de rendez-vous annoncés à travers la région, de Bayonne à Bidart en passant par Biarritz. La colère est d’autant plus forte ce samedi que la préfecture des Pyrénées Atlantiques a interdit ces rassemblements vendredi, prévus depuis le mois de juin dernier. En conférence de presse, les organisateurs ont dit le mois dernier vouloir se battre pour Ion Parot et Jakes Esnal, anciens membres d’ETA. Tous les deux sont incarcérés en France depuis trente-deux ans suite à l’attentat de Saragosse en 1987, qui a fait onze morts.
"Au blocage judiciaire et politique du processus, nous répondons par un blocage géographique"
Les deux associations, composées de membres de la société civile et d’élus politiques, souhaitent attirer l’attention de l’Etat français, afin de le pousser à agir. En 2019, Emmanuel Macron avait exprimé son souhait d’apaiser les tensions, soulignant l’exemple qu’a été le Pays basque dans la résolution «d’un conflit et de sortie des armes». «Le devoir de l’Etat est d’accompagner le mouvement. Nous ne devons pas faire bégayer l'Histoire, il faut l'accompagner». Mais les mots n’ont, d’après les militants, pas été suivis d’actes. En juin dernier, le groupe a déploré le «silence assourdissant du Chef de l’Etat» depuis cette prise de parole. «Monsieur Macron, avez-vous conscience que les citoyens du Pays Basque ressentent votre manque de considération, votre immobilisme comme une véritable humiliation. Cette humiliation pourrait se transmettre de génération en génération, êtes-vous vraiment prêt à prendre consciemment ce risque ?», ont mis en garde les activistes selon qui la résolution totale du conflit passe par la libération de ces prisonniers. «Au blocage judiciaire et politique du processus, nous répondons par un blocage géographique», ont-ils expliqué.
Cette date du 23 juillet tombe le jour où le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se trouve par ailleurs en Corse. La région a elle aussi connu d'importantes manifestations au printemps dernier, après le meurtre d’Yvan Colonna en prison. En mars, le groupe politique basque EH Bai – qui a récemment investi la résidence familiale de Bruno Le Maire à Saint-Pée-sur-Nivelle – a écrit sur son site Internet : «En Corse, comme au Pays Basque, la question des prisonnier.es politiques doit s’inscrire dans une résolution politique globale. (…) Il est temps que l’État français écoute les voix et les aspirations de la Corse et du Pays Basque et prennent les mesures constructives nécessaires en vue de la libération des prisonnier.es. Les prisons ne peuvent pas devenir des mouroirs ! Nous voulons que Jon Parot et Jakes Esnal rentrent vivants au pays».
L’association Bake Bidea avait promis en juin de «procéder à une information préalable de toute la population afin de dissuader toute circulation par les voies de communication permettant ainsi à chacun d’anticiper et de prendre ses dispositions». L’aéroport de Biarritz a de son côté invité ce samedi les usagers à venir en avance afin de pallier aux retards liés aux blocages. «Il n'y aura pas de bus et très peu de taxis», peut-on lire. Quant à la SNCF, elle a fait savoir en fin de matinée que «pour l’heure, les trains ne partent pas de Bayonne».
Samedi 23 Juillet 2022 – Réouverture de Notre-Dame en 2024 : «Un objectif tendu» estime le général Georgelin :
"La réouverture de Notre-Dame (de Paris) en 2024 est un objectif tendu, rigoureux et compliqué", affirme le général Jean-Louis Georgelin , en charge de la restauration de la cathédrale, dans un entretien paru vendredi soir sur le site du Figaro
Un peu plus de trois ans après le spectaculaire incendie qui avait endommagé le 15 avril 2019 ce chef-d'œuvre de l'art gothique, le calendrier est serré pour respecter la promesse présidentielle de reconstruire la cathédrale en 5 ans.
"On se battra pour gagner cette bataille, et pouvoir ouvrir au culte, en 2024. À cette date, Notre-Dame sera complètement nettoyée, au point que les visiteurs auront un choc visuel en entrant", promet M. Georgelin dans cette interview.
"Dans un chantier, il y a toujours des aléas et des difficultés", reconnaît-il. Mais, "jusque-là, nous avons toujours trouvé les moyens de nous adapter, d’avancer et d’écouter les clignotants lorsqu’ils passaient à l’orange", ajoute-t-il.
"Nous aurons besoin de 550 millions d’euros"
"Depuis le 15 avril 2019, plus de 846 millions d'euros ont été recueillis par 340.000 mécènes et donateurs issus de 150 pays", détaille le président de l’établissement public en charge de la restauration de la cathédrale.
Jusqu’à août 2021, une première phase de travaux a consisté à consolider et à sécuriser l’édifice (soit 150 millions d’euros de dépenses).
"Nous aurons besoin de 550 millions d’euros pour achever le nettoyage intérieur de la cathédrale, grand orgue inclus, pour restaurer les maçonneries et les voûtes endommagées par l’incendie, pour reconstituer les charpentes, les couvertures et la flèche, ou encore, pour renouveler les équipements techniques", affirme le général.
"Ce chiffre tient compte de l’inflation prévisionnelle. Comme les autres chantiers, nous subissons aujourd’hui une certaine tension sur les prix", précise-t-il.
Après ces travaux, il devrait donc rester 146 millions d'euros qui devraient être affectés à la restauration de l'extérieur.
"Le contenu du futur programme des travaux extérieurs ainsi que son calendrier doivent encore être discutés avec les mécènes, les fondations, et bien sûr, avec le ministère de la Culture", a indiqué M. Georgelin.
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, devrait se rendre "dans les prochains jours" sur le chantier, a indiqué à l'AFP son entourage.
L'incendie de Notre-Dame - dont les causes n'ont toujours pas été établies avec certitude - avait provoqué l'effondrement de sa charpente, de sa flèche, de son horloge et d'une partie de sa voûte, ravagées par les flammes.
Samedi 23 Juillet 2022 – La désolation à Lesbos, île grecque ravagée par les flammes :
Des touristes et habitants ont été évacués samedi d'une station balnéaire populaire de l'île grecque de Lesbos, après qu'un feu de forêt a détruit des maisons du village de Vatera. Les pompiers ont déployé sept avions et un hélicoptère pour lutter contre cet incendie, en attendant des renforts qui doivent arriver du nord de la Grèce. L'incendie, qui s'est déclaré à 10H00 locales (08H00 GMT) samedi, se propageait sur deux fronts, l'un vers le village de Vrisa et l'autre vers l'intérieur de Vatera.
Le maire de Lesbos-Ouest, Taxiarchis Verros, a ordonné l'évacuation par précaution de la station balnéaire animée, sur les conseils des pompiers, a rapporté l'agence de presse grecque ANA. Le maire n'a pas précisé le nombre de personnes évacuées, mais plusieurs bus et des petits bateaux ont participé à l'opération. Au moins deux maisons ont été ravagées par les flammes, selon la télévision d'Etat ERT. Samedi, les pompiers menaient aussi leur troisième journée de lutte contre un violent incendie dans le Parc national Dadia, le plus grand site Natura 2000 du pays, connu pour sa colonie de vautours, dans la région d'Evros, dans le nord-est de la Grèce. Les secours ont précisé que l'épaisse fumée dégagée par le feu avait empêché l'intervention des avions de lutte contre les incendies.
Mercredi, un incendie de forêt survenu dans les montagnes près d'Athènes a endommagé des maisons et obligé plusieurs centaines de personnes à évacuer. En 2018, la Grèce a connu sa pire catastrophe provoquée par un feu de forêt: dans la banlieue côtière de Mati, un incendie avait tué 102 personnes, à quelques kilomètres de la zone touchée mercredi. Un hommage aux victimes a été rendu samedi dans la ville de Mati. L'an passé, une vague de chaleur et des feux de forêt ont détruit 103.000 hectares et tué trois personnes en Grèce. La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Samedi 23 Juillet 2022 – La canicule a fait 1700 morts en Espagne et au Portugal :
L'Organisation mondiale de la santé en Europe a annoncé vendredi que la vague de chaleur touchant l'Europe était responsable de 1.700 décès dans la seule péninsule ibérique et a appelé à des efforts conjoints pour faire face au changement climatique .
Contactée par l'AFP, l'organisation onusienne explique que ce chiffre est une estimation préliminaire basée sur les données des autorités nationales. L'organisation a ajouté que ce chiffre "avait déjà augmenté" et qu'"il continuerait d'augmenter dans les jours à venir".
"La chaleur tue. Ces dernières décennies, des centaines de milliers de personnes sont décédées à cause de la chaleur extrême pendant des vagues de chaleur prolongées, coïncidant souvent avec des feux de forêt", a déclaré dans un communiqué le directeur de l'OMS Europe Hans Kluge.
"Cette année, nous avons déjà été témoins de plus de 1.700 décès inutiles pendant la vague de chaleur actuelle en Espagne et au Portugal seulement", a-t-il ajouté.
Hans Kluge a également déclaré que l'exposition à des températures extrêmes "exacerbait souvent des problèmes de santé pré-existants" et noté que les nourrissons, les enfants ainsi que les personnes âgées présentaient un risque particulier.
Il a également souligné l'impact des feux de forêts, insistant sur le fait que nous n'étions qu'à mi-chemin de "cette saison estivale brûlante".
"En fin de compte, les événements de cette semaine soulignent encore une fois le besoin désespéré d'une action paneuropéenne pour lutter efficacement contre le changement climatique", a-t-il ajouté.
Selon Hans Kluge, il est nécessaire que les gouvernements fassent preuve de volonté et de leadership dans la mise en oeuvre des Accords de Paris, rappelant que les membres de l'OMS Europe, soit 53 pays dont plusieurs en Asie Centrale, "avaient déjà démontré qu'ils pouvaient travailler ensemble sur des menaces urgentes pour la santé mondiale" et qu'il "était temps pour nous de le refaire".
Samedi 23 Juillet 2022 – Soldes : nouvelle déception :
Le chiffre d’affaires des boutiques d’habillement a chuté de 13% par rapport à 2019 lors des trois premières semaines de soldes qui se sont achevés le 19 juillet. Le panel de l’Institut français de la mode indique que 63% des entreprises ont constaté une baisse de leur volume d’affaires comparé à cette même période en 2021. Les raisons de cette désaffection? Un budget amoindri par l’inflation sur l’alimentation et l’énergie, un rejet de la «fast fashion», mais aussi des réductions, contexte légal oblige, plus limitées que par le passé: maximum –20% à –30%.
Samedi 23 Juillet 2022 – Guerre en Ukraine : malgré l'accord pour l'exportation des céréales, la Russie a bombardé le port d'Odessa :
Alors qu’un accord a été signé ce vendredi 22 juillet entre la Russie et l’Ukraine afin de permettre l’exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées sur les ports de la mer Noire, le port d’Odessa, ville située au sud de l’Ukraine a été bombardée ce samedi. Les frappes ont touché une usine de traitements de céréales. Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, le porte-parole de l’administration de la région concernée a déclaré que ce sont bien les forces russes qui avaient commis cette attaque : « L'ennemi a attaqué le port d'Odessa avec des missiles de croisière de type Kalibr. Deux missiles ont été abattus par la défense antiaérienne. »
Après cette attaque, le gouvernement ukrainien considère que son homologue russe cherche à compromettre l’accord signé entre les deux protagonistes : « Il a fallu moins de 24 heures à la Fédération de Russie pour remettre en cause, avec des attaques de missiles sur le territoire du port d'Odessa, les promesses et les accords qu'elle a faits à l'ONU et la Turquie dans le document signé hier à Istanbul » , a ainsi déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien Oleg Nikolenko, dans des propos relatés par l’AFP. « Le président russe a craché au visage du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et du président turc Recep Erdogan, qui ont déployé d'énormes efforts pour parvenir à cet accord. »
Peu après l’annonce de cette attaque, Antonio Guterres a dans un communiqué condamné cette frappe de missiles, ajoutant que « la mise en œuvre intégrale de l’accord par la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie était impérative. »
Un couloir de navigation sécurisé était prévu
Selon l’accord précédemment signé, les deux pays s’étaient mis d’accord sur le respect d'un couloir de navigation sécurisé à travers la mer Noire, exempt de toute activité militaire. Trois ports, dont celui d’Odessa, doivent servir comme lieu de départ pour les cargos transportant les céréales.
La Russie avait aussi obtenu la vérification de ces navires utilisés pour le transport de céréales, afin d’être sûr que des armes ne soient pas livrées simultanément à l'Ukraine. Cette vérification se fera sûrement en Turquie, plutôt qu’en mer, pour des raisons logistiques.
Samedi 23 Juillet 2022 – Moyens de paiement: moins de fraudes mais de plus gros montants :
Le montant total de la fraude a atteint 1,24 milliard d'euros en 2021, soit une hausse de 8,5% à méthodologie et périmètre constants.
«La fraude au chèque continue de progresser et ce sont des montants moyens de plusieurs milliers d'euros, donc quand la proportion de chèque dans la fraude globale progresse, de façon très mécanique, le montant moyen des fraudes progresse aussi», a expliqué lors d'une conférence de presse Julien Lasalle, secrétaire de l'Observatoire de sécurité des moyens de paiement (OSMP), qui réunit la Banque de France, les pouvoirs publics, des banques et des consommateurs. «C'est pareil pour la fraude au virement, où on a un petit frémissement: c'est une fraude qui frappe notamment les entreprises avec des montants unitaires qui peuvent être de dizaines voire de centaines de milliers d'euros», même si les cas sont heureusement peu nombreux, a-t-il poursuivi.
Des escrocs davantage manipulateurs
Le taux de fraude en valeur des chèques se situe ainsi à 0,079%, soit 79 euros fraudés pour 100.000 euros payés par ce moyen, tandis que la fraude au virement s'inscrit à 0,0007% (70 centimes fraudés pour 100.000 euros payés). Le taux de fraude en valeur de la carte est de 0,059%, mais les montants unitaires fraudés sont moins élevés. De plus, le développement de l'authentification forte a permis d'atteindre «un plus bas historique» sur les fraudes au paiement sur internet.
Mais le renforcement de la sécurité des moyens de paiement conduit les escrocs à faire appel de plus en plus à des techniques de manipulation pour conduire la victime à effectuer ou valider elle-même les paiements, notamment en se faisant passer pour son conseiller bancaire. «Il ne faut pas que le développement de ces techniques, que nous appelons “de manipulation” conduise à une zone grise avec des délais de remboursement trop grands», voire à un non-remboursement, a averti le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, tandis que UFC-Que Choisir a porté plainte contre douze banques fin juin, à ce sujet.
«Très souvent la banque tente d'inverser la charge de la preuve et c'est au consommateur qu'est renvoyée la tâche impossible de démontrer qu'il n'a rien fait», dénonce l'association de consommateurs Indecosa-CGT (Information et Défense des consommateurs salariés-CGT). «La banque peut être fondée à ne pas rembourser, si elle considère qu'il y a une négligence grave (prêt de sa carte bancaire, partage des éléments confidentiels, validation des opérations par exemple)», a de son côté estimé la Fédération bancaire française (FBF).
«Les banques remboursent 85% des 464 millions d'euros d'opérations cartes contestées, soit près de 400 millions d'euros», et concernant la fraude au virement, elle est «totalement remboursée au client, dans le cas où la banque est responsable, c'est-à-dire si elle commet une erreur en remplissant elle-même les coordonnées du bénéficiaire», ajoute la FBF, en notant que «60% des fraudes au virement sont dues à une manipulation ou tromperie».
Ce sujet du remboursement ou non du client sera inscrit à l'ordre du jour de l'OSMP l'année prochaine, a déclaré François Villeroy de Galhau, afin qu'«on puisse préciser le plus possible quels sont tous les cas, et ils ont vocation à être majoritaires, de remboursement par la banque, y compris en cas de manipulation». Par ailleurs, des contrôles «actifs» sont également effectués auprès des banques, a ajouté le gouverneur, sans entrer dans le détail.