Mercredi 6 Juillet 2022 – Elisabeth Borne devant le Parlement : «Je veux que nous redonnions un sens et une vertu au mot compromis» :
Une Première ministre en quête de compromis. Elisabeth Borne prononce mercredi après-midi sa déclaration de politique générale . Elle a assuré vouloir mener "pour chaque sujet une concertation dense". "Nous aborderons chaque texte dans un esprit de dialogue, de compromis et d’ouverture", a-t-elle insisté, en appelant à construire des "majorités de projet". Elle a appelé à trouver "des compromis" et à "bâtir ensemble" les solutions aux défis des prix de l'énergie ou du climat, ajoutant que "le désordre et l'instabilité ne sont pas des options".
Voici ses principales annonces et moments forts de ce discours :
"Le plein emploi est à notre portée"
"Aujourd’hui, le plein emploi est à notre portée. Et le travail reste pour moi un levier majeur d'émancipation", a déclaré la Première ministre, ajoutant avoir "la conviction profonde que notre pays doit et peut sortir du cercle vicieux du chômage de masse".
"Nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps"
Elisabeth Borne a prévenu que les Français devraient "travailler progressivement un peu plus. "Notre pays a besoin d'une réforme de son système de retraite", réforme qui "ne sera pas uniforme", qui "devra prendre en compte les carrières longues et la pénibilité" et "veiller au maintien dans l'emploi des seniors", a ajouté la Première ministre, précisant que cette réforme serait menée "dans la concertation avec les partenaires sociaux, en associant les parlementaires le plus en amont possible".
La promesse de "réponses radicales à l'urgence écologique"
La Première ministre a promis des "réponses radicales à l'urgence écologique", que ce soit "dans notre manière de produire, de nous loger, de nous déplacer, de consommer". "Dès le mois de septembre, nous lancerons une vaste concertation en vue d'une loi d’orientation énergie-climat", a-t-elle ajouté, en promettant de définir "filière par filière, territoire par territoire" des "objectifs de réduction d'émissions, des étapes et des moyens appropriés".
Mercredi 6 Juillet 2022 – La motion de censure, l’arme de l’Assemblée face à Elisabeth Borne
L’article 49 de la Constitution appuie le pouvoir législatif en donnant aux députés l’arme de renverser le gouvernement. Mais pour que cela se produise, il faut certaines conditions.
C’est une arme oubliée de l’Assemblée nationale tant on a été habitués à des majorités absolues pour chaque président élu. Selon l’article 49 de la Constitution, un dixième des députés peuvent faire savoir leur désapprobation pour la politique du gouvernement. 58 députés peuvent alors déposer une motion de censure. Le gouvernement a 48 heures pour convaincre les élus du palais Bourbon de ne pas voter cette motion à leur encontre. Si elle recueille 289 voix, cela provoque la démission du gouvernement. Un seul gouvernement a été renversé, en 1962, celui de Georges Pompidou.
Même pour recourir au controversé 49.3, qui fait passer en force une loi proposée par le gouvernement, l’exécutif va devoir y réfléchir plus sérieusement. Selon l’alinéa de cet article de la Constitution : « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée ». Concrètement, si le gouvernement active le 49.3, il engage sa responsabilité et se met à la merci d’un renversement puisqu’il n’y a pas de majorité absolue.
Le scénario envisagé par la France insoumise
L'alliance de gauche Nupes à l'Assemblée nationale a annoncé le dépôt d'une motion de censure mercredi à 14H30 contre le gouvernement d'Elisabeth Borne, soit juste avant sa déclaration de politique générale. Ses signataires la présentent comme une "motion de défiance" à l'égard de la Première ministre qui n'a pas prévu de demander un vote de confiance mercredi.
"Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités", a affirmé devant la presse la présidente des députés LFI Mathilde Panot, qui voit dans cette motion "une question de principe" face à une cheffe du gouvernement qui "se voile les yeux". Le communiste Sébastien Jumel a souligné qu'il n'était pas possible pour la gauche d'accorder la confiance "a priori", d'où cette motion de censure, "seul outil à disposition".
Les quatre groupes de gauche au Palais-Bourbon - LFI, PCF, écologiste, PS - s'y associent mais certains députés individuellement pourraient ne pas la cosigner, comme la socialiste Valérie Rabault qui a pris ses distances vis-à-vis de la Nupes. Au groupe PS, "il y a des débats en interne et la majorité a décidé de se rallier à cette proposition", a indiqué leur chef de file Boris Vallaud.
Le groupe RN (89 députés) notamment n'a pas prévu de se prononcer pour. "Nous, on n'est pas là pour tout bloquer, tout casser, on est là pour proposer des solutions", selon son porte-parole Sébastien Chenu. De même pour le groupe LR (62 députés): "On ne se prêtera pas à ce jeu", a indiqué son président Olivier Marleix sur LCI. "Cela me paraît assez puéril comme démarche (...) et totalement inutile", a-t-il critiqué, évoquant une "stratégie de tension un peu théâtralisée" de la part de LFI.
Interrogée pour savoir si elle appelait l'extrême droite à voter la motion, Mme Panot a répondu: "Je n'appelle personne à voter". Et M. Bayou de renchérir: "Je ne les appelle à rien du tout, je ne les salue même pas".
Mercredi 6 Juillet 2022 – La jihadiste Emilie König a été rapatriée en France, mise en examen et placée en détention provisoire :
Emilie König, l'une des jihadistes françaises les plus connues rapatriée mardi de Syrie, a été placée en détention provisoire après avoir été mise en examen par un juge antiterroriste, a constaté l'AFP lors d'une audience devant une juge des libertés et de la détention (JLD). Cette femme de 37 ans, accusée d'avoir recruté pour le groupe Etat islamique (EI) et appelé à commettre des attaques en Occident, était visée par un mandat d'arrêt et a été mise en examen à son arrivée à Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
"Je suis très fatiguée", a soufflé dans le box cette brune au teint gris, vêtue d'une polaire grise et d'un pantalon noir, après l'annonce du délibéré par la juge des libertés et de la détention.
Partie en Syrie en 2012
La magistrate, à qui Emilie König avait dit vouloir retrouver une "vie de femme", lui a indiqué que les investigations allaient se poursuivre "pour retracer son parcours". Originaire de Lorient (Morbihan), elle était partie en Syrie en 2012.
Régulièrement apparue dans des vidéos de propagande, elle avait été placée par l'ONU sur sa liste noire des combattants les plus dangereux.
Elle est mère de cinq enfants, dont trois nés en Syrie, qui ont été rapatriés en France début 2021. Dans un entretien à l'AFP en avril 2021 du camp de Roj, elle avait dit vouloir "retourner en France". "Elle a l'intention de coopérer pleinement avec la justice française", a déclaré à l'AFP son avocat Emmanuel Daoud. "Elle est rentrée pour s'expliquer et pour tenter le plus rapidement possible, selon une échéance qu'elle ne maîtrise pas, de revoir ses enfants", a ajouté Me Daoud, en soulignant qu'elle avait "pleinement conscience d'avoir causé beaucoup de souffrances à sa famille".
Trente-cinq mineurs et 16 mères rapatriés mardi
Trente-cinq mineurs et 16 mères présents dans des camps de prisonniers jihadistes en Syrie depuis la chute de l'EI ont été rapatriés mardi, répondant à une demande répétée des ONG et des familles qui disent espérer la fin de la politique "inhumaine" qui consistait à rapatrier certains enfants seulement, au "cas par cas".
Huit mères ont été placées mardi en garde à vue "en exécution d'un mandat de recherche" et "huit (autres) font l'objet d'un mandat d'arrêt", a expliqué le parquet national antiterroriste dans un communiqué. Un mineur de 17 ans et sept femmes ont été placés en garde à vue à la DGSI, a précisé une source proche du dossier. La huitième a été placée en garde à vue à la Section antiterroriste (SAT) de la préfecture de police de Paris.
Parmi les mères visées par un mandat d'arrêt, outre Emilie König, six autres femmes ont été mises en examen dès mardi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et pour certaines d'entre elles également pour abandon moral ou matériel d'un mineur par ascendant, a indiqué mardi soir une source proche du dossier. Elles ont toutes été placées en détention provisoire à l'issue d'audiences devant le juge des libertés et de la détention.
Une huitième femme sera présentée mercredi à un juge d'instruction, son mandat d'arrêt ne lui ayant été notifié qu'en fin d'après-midi en raison d'une prise en charge médicale, selon cette même source. Cette femme est atteinte d'un cancer du colon. Il s'agit du premier rapatriement aussi massif en France d'enfants et de mères depuis la chute en 2019 du "califat" de l'EI.
Mercredi 6 Juillet 2022 – Covid-19 : le masque obligatoire dans les transports niçois à compter de lundi :
Le masque sera de nouveau obligatoire dans les transports en commun de la métropole de Nice à compter de lundi, a annoncé mercredi sur RTL le maire de Nice Christian Estrosi, pour faire face à une septième vague "qui monte en flèche".
"J'ai pris mon arrêté avec d’autres maires de la métropole de Nice (...) pour que chacun à partir de lundi porte le masque de manière obligatoire", sur les 2.500 km du réseau de bus et de tramways, a déclaré M. Estrosi, ex-LR. Le maire de Nice va ainsi plus loin que le gouvernement qui, pour le moment, ne fait que recommander le port du masque dans les transports publics.
Covid-19 : plus de 200.000 cas positifs en 24 heures, annonce Braun
Pour M. Estrosi, le gouvernement "sera obligé d'y venir, parce que 200.000 cas de plus en moins de 24 heures, on voit bien que nous sommes sur une 7e vague qui monte en flèche et qui nous amène vers une rentrée scolaire à haut risque".
Le nombre de contaminations au Covid-19 s'est élevé à plus de 206.000 sur les dernières 24 heures, selon les données de Santé publique France publiées mardi soir.
Mardi, le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a incité au deuxième rappel vaccinal (4e dose) pour les plus fragiles et recommandé le port du masque "dans les lieux bondés".
Mercredi 6 Juillet 2022 – TGV, TER, Ouigo: la grève à la SNCF perturbe les départs en vacances :
Trois TGV sur quatre circulant sur certaines lignes, et deux TER sur cinq: la grève des salariés de la SNCF perturbe mercredi matin le départ en vacances estivales pour de nombreux voyageurs.
Le trafic est « conforme aux prévisions et tout ce qui est prévu roule », a indiqué un peu avant 08H00 la SNCF à l'AFP. Pour les TGV, SNCF Voyageurs avait annoncé que 3 trains sur 5 seraient en circulation sur l'axe Est, 3 trains sur 4 sur les axes Nord et Atlantique, et 4 trains sur 5 sur l'axe Sud-Est. Deux Ouigo sur 3 sont maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) est « normal » ou « quasi normal ». Alors que le rail s'apprête à vivre un été record après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF - CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT - ont appelé à faire grève mercredi pour réclamer des hausses de salaires face à une inflation qui s'envole. Le préavis de grève est entré en vigueur à 20H00 mardi.
Le trafic local en Ile-de-France est également très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien . De nombreux trains Intercités ont été supprimés, avec un train sur trois en moyenne sur les rails, et aucune circulation sur les lignes Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon ou Toulouse-Hendaye. Les trains de nuit sont annulés, à l'exception du Paris-Nice. Tous les clients dont les trajets ont été annulés ont normalement été prévenus par SMS, avait indiqué SNCF Voyageurs mardi. Le transporteur a proposé des changements de train, mais a aussi incité les usagers à rester en télétravail ou à reporter leur voyage.
Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait estimé fin juin que les départs en vacances n'étaient « pas menacés », malgré cet appel à la grève
En cas de train supprimé, « il ne faut pas se faire rembourser et racheter un autre billet, qui sera au prix d'aujourd'hui et donc plus cher, mais il faut faire un échange: le billet sera au même prix que celui que vous aviez payé initialement, c'est sans surcoût », a précisé à l'AFP la SNCF. Les départs en vacances ont déjà été perturbés depuis la fin du mois de juin par des grèves de salariés et sous-traitants d'Aéroport de Paris, des pompiers de Paris-Charles-de-Gaulle, des compagnies EasyJet et Ryanair, notamment, causant l'annulation de quelques centaines de vols. Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait estimé fin juin que les départs en vacances n'étaient « pas menacés », malgré cet appel à la grève, assurant que les salaires des cheminots seraient augmentés.
« On a mis les sujets sur la table, on essaie de construire un équilibre, parce qu'augmenter les salaires, c'est une chose, mais il y a aussi un enjeu économique: ça coûte et il faut faire attention à la répercussion sur le prix des billets par exemple », avait ajouté M. Farandou sur Public Sénat. « Il faut qu'à la fin de l'année, l'entreprise reste équilibrée pour ne pas qu'on coûte au pays. » Selon les syndicats, les salaires à la SNCF n'ont pas été revalorisés depuis 2014. « Entre l'ouverture à la concurrence et huit ans de gel de salaire, tout le monde se demande à quel sauce il va être mangé », avait souligné fin juin Fabien Dumas, secrétaire fédéral SUD-Rail. La direction de la SNCF a prévu une table ronde avec les syndicats mercredi.
Mercredi 6 Juillet 2022 – L’orque morte dans la Seine avait reçu une balle dans la tête, Sea Shepherd porte plainte :
C’est un rapport alarmant qu’a établi la Préfecture de Normandie et de la Seine-Maritime. Dans un communiqué de presse publié mercredi 6 juillet 2022, l’institution a dévoilé les résultats des analyses et de la nécropsie qui ont été effectués sur l’orque décédée le 30 mai dernier entre Rouen et Le Havre . La femelle de 4.26 mètres de long pour 1,1 tonne, qui «présentait une mauvaise condition physique», ne serait pas morte de mucormycose mais de faim. «Les analyses amènent à privilégier l’hypothèse selon laquelle l’animal serait morte d’inanition», explique le rapport. Son estomac était vide à l’exception de quelques griffes et vibrisses de phoques retrouvées, confirmant qu’elle ne s’était pas alimentée récemment. Son isolement a probablement causé sa perte. D’ordinaire, ce mammifère évolue et chasse en groupe.
Les vétérinaires pensaient que l’orque souffrait de mucormycose, une maladie émergente observée sur des mammifères marins. Mais il n’en était pas. Ils ont mis en évidence la présence de Saprolegnia sur sa peau ; c’est un champignon commun présent en eau douce et qui ne peut toutefois être à l’origine du décès du cétacé. Lors de l’autopsie, les spécialistes ont également découvert que l’orque avait reçu une balle dans la tête. «Compte tenu des éléments matériels disponibles, il n’est pas possible de dater le moment où la balle a pénétré le corps de l’animal. Aucune certitude ne peut être tirée à ce stade de cette découverte, mais également du fait que lors de l’examen post-mortem, cette région corporelle ne présentait pas de signes de traumatisme», peut-on lire encore.
L’ONG dédiée à la défense et à la protection de l'océan Sea Shepherd a immédiatement réagi au rapport en annonçant sur Twitter déposer une plainte contre X «pour tentative de destruction d'espèce protégée». D’autres résultats d’analyses sont toujours en attente, telles que des radiographies dentaires ou des recherches sur les polluants. D’après la Préfecture, certaines prendront «des mois» mais elles permettront d’obtenir des données pour améliorer les connaissances sur ces populations animales et sur leur état de santé. En attendant, le squelette de l’orque va rejoindre la réserve des mammifères marins du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
Mercredi 6 Juillet 2022 – Inondations: des milliers d'Australiens fuient, les pluies vont vers le nord :
Des milliers d'habitants de la côte Est de l'Australie fuyaient leurs domiciles mercredi, les pluies diluviennes se dirigeant vers le nord après avoir inondé Sydney dont les routes et ponts sont submergés sous des eaux boueuses.
Les autorités de Nouvelle-Galles du Sud ont mis en garde contre de nouvelles inondations au nord de la plus grande ville d'Australie et ont prévenu que les rivières en crue, gonflées par les pluies, représentaient toujours un danger dans certaines parties de Sydney, malgré une diminution des précipitations dans la ville. « Cet événement est loin d'être terminé », a mis en garde Dominic Perrottet, Premier ministre de l'Etat. Depuis le début des inondations il y a près d'une semaine, les services d'urgence ont émis plus de 100 ordres d'évacuation.
85.000 personnes ont été sommées de quitter leur domicile immédiatement ou de se préparer à un départ imminent afin de ne pas être bloquées par la montée des eaux. Dans toute la frange ouest de Sydney, les rivières sont sorties de leur lit et de vastes zones ont été transformées en lacs, les eaux boueuses envahissant les maisons tout en coupant routes et ponts. Le gouvernement fédéral a déclaré l'état de catastrophe naturelle dans 23 régions inondées de Nouvelle-Galles du Sud, débloquant ainsi des aides pour les habitants sinistrés.
Selon les services météo, le front pluvieux doit remonter le long du littoral plus tard dans la semaine.
Le Premier ministre Anthony Albanese s'est rendu mercredi dans la zone touchée, promettant de chercher des « solutions à long terme » après les multiples inondations catastrophiques survenues sur la côte Est de l'Australie au cours des 18 derniers mois. Si « l'Australie a toujours été sujette aux inondations et aux feux de brousse », les scientifiques avertissent que le changement climatique rendra ces événements plus fréquents et intenses. « C'est ce qui (est en train de) se passer », a-t-il constaté.
L'Australie est particulièrement éprouvée par le changement climatique, régulièrement frappée par des sécheresses, des feux de forêt dévastateurs, sans compter des inondations répétées et de plus en plus importantes. Selon les services météo, le front pluvieux doit remonter le long du littoral plus tard dans la semaine.
Mercredi 6 Juillet 2022 – Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass, accusations de torture... le point sur la guerre en Ukraine
Les forces russes continuaient de progresser mercredi dans le Donbass, où les habitants de Sloviansk, prochaine cible de Moscou, sont appelés à évacuer face aux intenses bombardements.
"Mon principal conseil: évacuez!", a lancé mardi soir le gouverneur de la région de Donestk Pavlo Kyrylenko à l'adresse des habitants de la ville de Sloviansk, ajoutant que "pendant la semaine, il n'y a pas eu un jour sans bombardement". Il avait annoncé quelques heures plus tôt deux morts et sept blessés dans des frappes qui ont notamment visé le marché de la ville.
Rouslan, un commerçant interrogé par l'AFP deux heures après le bombardement, peinait à retenir ses larmes alors qu'il regardait son magasin brûler. Il a dénoncé un "génocide" perpétré par les forces russes, assurant que de tels bombardements visaient à "faire peur aux gens, afin qu'ils fuient" la ville.
"Une fois encore, les Russes visent intentionnellement des endroits où se rassemblent les civils. C'est du terrorisme pur et simple", a dénoncé M. Kyrylenko.
Avec la chute dimanche de Lyssytchansk, les forces russes contrôlent la quasi totalité de la région de Lougansk et cherchent désormais à faire de même dans celle de Donetsk pour occuper ainsi l'entièreté du Donbass, que les séparatistes pro-russes contrôlaient partiellement depuis 2014.
"De violents combats ont lieu (...) près de Lyssytchansk", a précisé mardi soir le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï. Les forces russes "essaient constamment de construire des passages pour transférer encore plus de matériel" vers la région de Donetsk.
Accusations de torture
Sloviansk, qui comptaient 100.000 habitants avant la guerre, et Kramatorsk deviennent alors les nouveaux points clé des combats. Mardi, les troupes russes se trouvaient à une dizaine de kilomètres de Siversk, qu'elles pilonnent depuis plusieurs jours, et donc à une cinquantaine de kilomètres de Sloviansk.
Moscou a par ailleurs annoncé mardi avoir lancé une enquête sur des tortures que disent avoir subies ses soldats capturés par les forces ukrainiennes et libérés lors d'un échange de prisonniers avec Kiev. L'Ukraine et la Russie, qui ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers, s'accusent mutuellement de mauvais traitements et de tortures sur des prisonniers.
Le ministère russe de la Défense a aussi accusé mardi soir des "nationalistes ukrainiens" dans la région de Donetsk de préparer "une provocation avec l'utilisation de substances toxiques": de grandes quantités de chlore amenées dans une station de filtration minée, selon le ministère.
Il a ajouté que l'armée ukrainienne utilisait des infrastructures chimiques pour y baser ses hommes et ses armes, créant "les conditions préalables à des accidents pouvant entraîner la mort de milliers de civils".
C'est dans ce contexte que s'est achevée mardi soir une conférence internationale de deux jours à Lugano (Suisse) organisée pour tenter de dessiner les contours de la reconstruction de l'Ukraine, dont Kiev évalue le coût à 750 milliards de dollars.
Dans une déclaration adoptée mardi soir, les pays alliés, des institutions internationales et le secteur privé "s'engagent pleinement à soutenir l'Ukraine tout au long de son parcours", appelant à un "processus de rétablissement transparent et responsable".
L'utilisation de ces milliards de dollars inquiète dans un pays perclus de corruption.
Dans son rapport 2021 sur la corruption, l'ONG Transparency International classait l'Ukraine 122e sur 180 pays, et la Russie 136e. "Quand nous disons que nous sommes prêts à aller vite, nous voulons vraiment dire vite", a voulu rassurer le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, venu à Lugano. Kiev appelle par ailleurs ses alliés à faire pression sur les compagnies maritimes pour qu'elles cessent de faire du transport de marchandises pour la Russie et de l'aider à écouler ses productions.
Le Zhibek Zholy, un cargo battant pavillon russe, est ainsi ancré depuis cinq jours au large de la Turquie, en mer Noire. L'Ukraine, qui accuse la Russie de voler ses récoltes de blé, affirme que le navire en transporte 7.000 tonnes obtenues illégalement. Une source diplomatique turque a affirmé mardi à l'AFP qu'une "inspection" était en cours à bord.
Sur le plan humanitaire, la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet a dénoncé mardi le bilan civil "intolérable" du conflit (près de 5.000 civils tués confirmés, dont 335 enfants, une estimation sans doute bien en-dessous du bilan réel) et les nombreuses violations des droits humains visant la population.
"Au nom de chaque victime de cette guerre absurde, les exécutions, la torture et les détentions arbitraires doivent cesser", a-t-elle lancé devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève.
A Bruxelles, les trente pays membres de l'Otan ont lancé mardi le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, qui permettra à l'Alliance d'organiser une ligne de défense unie de l'Arctique à la Méditerranée face aux menées russes, mais dépendra aussi du bon vouloir d'Ankara.
De son côté, la Lettonie a annoncé mardi soir le rétablissement du service militaire obligatoire face à la menace russe.
Mercredi 6 Juillet 2022 – La libération de Brittney Griner, prisonnière en Russie, est une «priorité» pour Biden :
Libérer Brittney Griner, emprisonnée en Russie depuis février, est une « priorité » pour Joe Biden, a assuré mardi sa porte-parole, indiquant, de manière assez laconique, que le président avait lu la lettre poignante adressée par la star américaine de basketball féminin.
« Le président a lu la lettre », a dit Karine Jean-Pierre mardi lors de son point presse quotidien, sans s'étendre sur la réaction de Joe Biden à cette missive aux accents douloureux. « Ce sujet est une priorité pour le président » et il « fait tout ce qu'il peut », a encore dit la porte-parole de la Maison Blanche. Arrêtée à l'aéroport de Moscou en février, Brittney Griner est apparue vendredi dans un tribunal près de Moscou pour son procès, finalement ajourné à jeudi 7 juillet. L'affaire est politiquement explosive, au moment où les relations sont au plus mal entre les Etats-Unis et la Russie, à cause de l'invasion de l'Ukraine.
« Assise ici dans une prison russe, seule avec mes pensées et sans la protection de ma femme, de ma famille, de mes amis, de mon maillot olympique ou de tout ce que j'ai accompli, je suis terrifiée à l'idée d'être ici pour toujours », a écrit la double championne olympique de basket. « Je sais très bien que vous devez faire face à beaucoup de choses, mais s'il vous plaît, ne nous oubliez pas, moi et les autres détenus américains », implore-la joueuse des Phoenix Mercury dans cette lettre déposée symboliquement à la Maison Blanche lundi, le jour de la Fête de l'indépendance des Etats-Unis. Karine Jean-Pierre n'a toutefois pas donné d'indications plus concrètes sur ce que fait l'administration américaine, soulignant seulement que plusieurs hauts responsables étaient en contact régulier avec la famille de la championne et notamment avec son épouse Cherelle Griner.
« Nous voulons mettre fin à cette pratique, que ce soit en Russie ou dans un autre pays, de détenir des Américains ou des ressortissants étrangers de manière illégale pour en tirer des bénéfices politiques », a commenté mardi Ned Price, porte-parole du département d'Etat. Interrogé à propos de critiques de la famille ou des coéquipières de Brittney Griner, qui estiment que la mobilisation devrait être plus forte, il a assuré que l'administration Biden ne voulait pas « faire ou dire quoi que ce soit qui pourrait compromettre » les chances d'une libération. « Nous comprenons bien sûr la volonté des familles d'attirer autant que possible l'attention sur leurs affaires », a assuré Ned Price.
Les coéquipières de Brittney Griner ont elles déploré le manque d'attention, en particulier médiatique. « L'indignation n'est pas assez forte, c'est tout, l’indignation n'est pas assez forte », a dit Brianna Turner, en marge d'un match contre les Los Angeles Sparks. « Si c'était LeBron James (ndlr: star de NBA, le championnat de basket masculin) ou Tom Brady (légende du football américain) cela ferait les gros titres tous les jours », a critiqué Sophie Cunningham, une autre joueuse.
Mercredi 6 Juillet 2022 – La Serbie, un terrain fertile pour le prosélytisme du Kremlin
Au bout de douze années, la propagande a finalement eu raison du mariage entre l'Ukrainienne Liubov Maric et son époux serbe.
L'économiste de 44 ans reconnaît que son union était tumultueuse mais après l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, la situation a dégénéré à mesure que grandissait l'appétit de son mari pour le prosélytisme russe. L'homme dont elle était tombée amoureuse était devenu méconnaissable, raconte-t-elle à l'AFP. A un moment, son mari, un Serbe originaire de Bosnie, a même interdit à leur fils de neuf ans d'écouter de la musique folklorique ukrainienne qualifiée de « nazie ». « J'avais espéré du soutien, de la compréhension mais il a commencé à accuser tout le monde sauf les Russes », poursuit-elle. Voici quelques jours, elle a fait ses bagages et est partie pour l'Ukraine avec leur enfant. Elle ne sait pas si elle reviendra un jour.
Loin de Moscou, la propagande du Kremlin a trouvé d'excellents relais en Serbie, où la haine de l'Otan et des Etats-Unis est latente , héritage entre autres de la campagne de bombardements menée en 1999 pour mettre fin à la guerre du Kosovo. Parmi les sept millions de Serbes, beaucoup se rangent du côté de Moscou dans le conflit ukrainien. Dans de nombreux pays d'Europe, les autorités ont sévi contre les médias russes mais ils s'épanouissent en Serbie, où les médias serbes eux-mêmes répètent à l'envi les messages du Kremlin. « Je crois que la vérité se situe quelque part entre les deux mais personne n'en parle », déclare à l'AFP Dario Acimovic, graphiste de 27 ans. « Ils (l'Occident) ont coupé les tuyaux aux médias russes alors ils n'entendent pas l'autre versant. Le résultat, c'est l'hystérie ».
Les deux pays à majorité orthodoxe et slave sont unis par des liens culturels et historiques et beaucoup se sentent proches du « grand frère » russe.
Sous la férule du président serbe Aleksandar Vucic, le contrôle du pouvoir sur les médias serbes s'est considérablement accru ces dernières années. Les rares voix indépendantes font l'objet de pressions intenses. Dans les semaines avant la guerre, Informer, le premier tabloïd serbe, a chanté à longueur d'articles les louanges du président russe Vladimir Poutine. « L'Ukraine a attaqué la Russie », titrait le journal en une deux jours avant l'invasion. « Les médias serbes de propagande gouvernementale ont créé un culte de la personnalité autour de Poutine qui dépasse même celui qu'ils ont créé pour Vucic », juge Dinko Gruhonjic, professeur de journalisme à l'Université de Novi Sad. « Il bénéficie quasiment d'un statut de droit divin ». D'après la dernière enquête d'opinion menée par l'ONG indépendante CRTA, les deux tiers des gens se sentent « plus proches » de la Russie et les trois quarts estiment que Moscou a été acculée à la guerre « à cause des visées expansionnistes de l'Otan ».
Selon le même sondage, 40% de la population aimerait que la Serbie abandonne sa candidature à l'Union européenne et s'allie à la Russie. « Les médias pro-gouvernementaux ont adopté une position clairement favorable à la Russie, sont neutres envers l'UE et négatifs envers l'Ukraine », souligne le chercheur Vujo Ilic, l'un des auteurs de l'enquête. « La Russie est l'alternative présentée aux électeurs pour prouver que la Serbie peut s'en sortir sans l'UE », précise-t-il. Les deux pays à majorité orthodoxe et slave sont unis par des liens culturels et historiques et beaucoup se sentent proches du « grand frère » russe.
A Belgrade, les T-shirts à l'effigie de Vladimir Poutine se vendent comme des petits pains. La lettre Z, devenue le symbole de l'invasion russe, orne les murs de la capitale. Les guerres qui ont consacré la désintégration sanglante de l'ex-Yougoslavie ont laissé des traces. « Je ne fais pas confiance aux médias occidentaux », dit à l'AFP Tihomir Vranjes, retraité de 73 ans. « Je me rappelle ce qu'ils racontaient sur les Serbes pendant la guerre. Ils nous présentaient comme des animaux. Et si c'était pas vrai à l'époque, c'est pas vrai aujourd'hui ce qu'ils racontent sur les Russes ». La couverture de la guerre par les médias serbes et la prévalence des médias russes ont suscité la colère de l'ambassadeur ukrainien à Belgrade, qui a estimé que « les citoyens serbes n'étaient pas correctement informés ».
Mais se tenir au courant n'est pas forcément facile dans le petit pays des Balkans. Pour Liubov Maric, qui a pourtant accès à des informations de première main sur les événements en Ukraine, il était parfois difficile de s'y retrouver parmi le déluge de désinformation en Serbie. « Leur propagande est si efficace qu'après cinq minutes de lecture, je commence à me remettre en question ».
Mercredi 6 Juillet 2022 – L’émotion de Claude Chirac pour l’inauguration du stade Jacques-Chirac :
Après Charles de Gaulle en 2021 , voici le tour de Jacques Chirac d’avoir un stade de football à son nom. «Il n’y avait pas de stade Jacques Chirac en France. Quand j’ai proposé l’idée à Claude Chirac, elle a dit oui tout de suite», commente Jacques Vendroux, manager général du Variétés Club de France qui réunit anciens joueurs de football et personnalités.
L’inauguration a eu lieu samedi 2 juillet avec un match de gala du VCF. Le stade de Marcillac-la Croisille, commune de 800 habitants, en Corrèze, fief des Chirac, porte désormais le nom de l’ancien chef de l’Etat. Présente pour l’inauguration, sa fille Claude Chirac était très émue. «Il faut le reconnaître, Jacques Chirac n'était pas un grand sportif lui-même, mais il a toujours eu une admiration pour les sportifs en général, et les sportifs de haut-niveau en particulier. Avec ce stade à Marcillac-la-Croisille, il aurait été très très heureux. Parce que c'est la Corrèze, parce que c'est Marcillac, et parce que c'est le Variétés club...», a-t-elle confié à France 3 Nouvelle Aquitaine .
8000 Euros récoltés
Sur la pelouse, des grands noms du football, toutes générations confondues, Robert Pirès, Christian Karembeu, Alain Giresse, Dominique Rocheteau, Marius Trésor, le capitaine qui a joué son dernier match, et Laurent Koscielny qui disputait lui sa première rencontre sous les couleurs du VCF. Ils se sont imposés 7 à 1 face à une équipe d’anciens joueurs corréziens et de Marsillac. 8000 euros ont été récoltés pour la fondation Chirac , qui s’occupe de personnes en situation de handicap.
Clin d’œil à la Coupe du monde 1998, gagnée au Stade de France par des Bleus encouragés par Jacques Chirac président, les maillots de Robert Pirès et Zinedine Zidane, cadeaux reçus par le chef de l’Etat durant ses mandats, ont été exposés sur la pelouse, ainsi qu’une réplique de la Coupe du monde. Des objets prêtés pour l’occasion par le musée Musée du président Jacques Chirac, de Sarran, qui présente et de conserve les cadeaux reçus par Jacques Chirac.
Mercredi 6 Juillet 2022 – Trois sociétés créent une coentreprise pour trouver de nouveaux antibiotiques :
Trois sociétés du secteur de la santé, le géant du diagnostic français bioMérieux et les laboratoires allemands Evotec et Boehringer Ingelheim, vont créer une coentreprise pour trouver de nouveaux antimicrobiens face au problème croissant de l'antibiorésistance.
Cette nouvelle société, Aurobac Therapeutics, qui sera basée à Lyon, sera chargée d'élaborer une nouvelle approche médicale, depuis le diagnostic jusqu’à la thérapie, ont-elles indiqué dans un communiqué commun, mercredi. Aurobac est financée par Boehringer Ingelheim en tant qu'investisseur principal à hauteur de 30 millions d'euros, et par Evotec et bioMérieux à hauteur de 5 millions d'euros chacun. L'objectif est de lutter contre l'antibiorésistance, qui représente aujourd’hui une menace majeure. Par divers mécanismes, les antibiotiques, qui représentent une grande partie des médicaments en circulation, perdent peu à peu leur efficacité face aux bactéries.
L'objectif est de développer de nouvelles solutions ciblées, associées à des diagnostics rapides.
Une consommation excessive de ces traitements en santé humaine, et leur usage excessif en santé animale, sont notamment pointés du doigt pour expliquer le phénomène. Chaque année, 25.000 personnes meurent à cause du phénomène dans l'Union européenne, selon les autorités européennes. Des interventions chirurgicales de routine, comme les césariennes ou les implants de prothèses de hanche, peuvent par exemple mettre en danger la vie du patient, rappelle le communiqué.
Aurobac travaillera à faire évoluer la stratégie liée aux schémas thérapeutiques actuels, qui reposent sur des approches utilisant des antibiotiques à large spectre et non ciblés. L'objectif est de développer de nouvelles solutions ciblées, associées à des diagnostics rapides, via notamment des tests permettant d’identifier rapidement les pathogènes et leurs profils de résistance, précisent les sociétés.