Vendredi 24 Juin 2022 – Yannick Jadot n'exclut pas que les écologistes participent à un gouvernement de coalition :
L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a souligné vendredi que les Verts étaient "toujours prêts à des compromis" et n'a pas exclu qu'ils participent, sous conditions, à un éventuel gouvernement de "coalition" pour sortir de la crise politique. "Nous sommes toujours prêts à des compromis (...) quand un texte est positif, quand ça va dans le bon sens", a-t-il assuré sur France Inter.
Les écologistes pourraient-ils ainsi participer à un gouvernement de coalition, piste évoquée par Emmanuel Macron pour sortir de la crise ? "Je ne ferme la porte à rien, car le président n'a parlé de rien", a-t-il botté en touche, regrettant que le chef de l'Etat fasse des "appels du pied clairement à droite" et non à destination de la gauche et des écologistes. Toutefois, a-t-il ajouté, "s'il proposait" des mesures de lutte contre le dérèglement climatique, pour l'agriculture, le pouvoir d'achat, la démocratie, "évidemment il faudrait y réfléchir". "Mais aujourd'hui, ce n'est pas la position du président de la République", a-t-il relevé. Quant à voir des écologistes entrer au gouvernement, le député européen a considéré que "ce n'est pas le sujet aujourd'hui".
Macron "organise le blocage de nos institutions"
"Le sujet aujourd'hui, c'est: qu'est-ce que le président de la République propose aux Français et aux formations politiques représentées à l'Assemblée nationale?" car pour l'instant "il organise le blocage de nos institutions", a insisté Yannick Jadot. "Est-ce qu'Emmanuel Macron sera l'artisan d'une démocratie refondée, enfin délibérative, où on passe des compromis (...), ou est-ce qu'il restera ce président arc-bouté sur son pouvoir, tentant en permanence les débauchages et la soumission d'autres groupes politiques", a-t-il résumé, jugeant que M. Macron "ne doit pas poser des ultimatums" mais "porter des choix de société, un changement de méthode" pour que "les groupes se positionnent par rapport à ça".
M. Macron a demandé mercredi aux partis d'opposition de "dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller" pour "bâtir des compromis": "Entrer dans une coalition de gouvernement et d'action (ou) s'engager à voter simplement certains textes, notre budget". Les partis ont commencé à répondre jeudi, en renvoyant la balle dans le camp présidentiel, refusant l'idée d'un gouvernement de coalition et souhaitant redonner au Parlement tout son rôle dans l'examen de textes "au cas par cas".
Vendredi 24 Juin 2022 – La France Insoumise veut une loi «d'urgence sociale» :
Le groupe La France Insoumise va déposer la semaine prochaine à l'Assemblée une proposition de loi "pour répondre à l'urgence sociale" et l'envolée des prix à cause de l'inflation, a indiqué vendredi le député LFI, Manuel Bompard .
"Il faut mesurer la situation dans laquelle on est aujourd'hui, les prix qui s'envolent, des salaires qui sont trop bas. 85 % des salaires sont aujourd'hui inférieurs au niveau du Smic (1.302,64 euros nets depuis le 1er mai 2022, Ndlr), c'est ça la réalité, c'est la pauvreté qui atteint des sommets, ce sont 8 millions de personnes qui ont besoin de l'aide alimentaire pour vivre, il faut répondre à cette situation", a-t-il expliqué sur France Info.
La proposition de loi, a-t-il précisé, comportera deux mesures clé: "le blocage des prix sur les produits de première nécessité, l'énergie, le carburant. Et, l'augmentation du Smic à 1.500 euros net", deux propositions qui étaient déjà dans le programme de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle.
Les partis ont commencé à répondre jeudi
L'augmentation du Smic sera financée "en mettant en place, ce qu'on a appelé une caisse de Fonds inter-entreprise qui permet de faire prendre en charge les cotisations sociales dues à cette augmentation du Smic par les grands groupes et pas par les petites entreprises, les artisans ou les commerçants", a insisté le député LFI.
Face au risque de blocage politique, Emmanuel Macron , qui a perdu sa majorité absolue aux législatives, a demandé mercredi aux partis d'opposition de "dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller" pour "bâtir des compromis": "Entrer dans une coalition de gouvernement et d'action (ou) s'engager à voter simplement certains textes, notre budget".
Les partis ont commencé à répondre jeudi, en renvoyant la balle dans le camp présidentiel, refusant l'idée d'un gouvernement de coalition et souhaitant redonner au Parlement tout son rôle dans l'examen de textes "au cas par cas".
Vendredi 24 Juin 2022 – Annie Genevard : «Du chahut j’en ai connu, j’en ai géré» :
La vice-présidente déléguée des LR et députée de la 5ème circonscription du Doubs brigue la présidence de l’Assemblée Nationale, dont le vote aura lieu mardi 28 juin. Vice-présidente de la précédente mandature, elle compte rassembler une Assemblée pour le moins éparpillée.
Le Bourbon est plein ce mercredi 22 juin. Des députés boivent un Perrier avec des journalistes, les serveurs passent entre les tables un plateau perché dans une main, un chiffon dans l’autre, des touristes zyeutent l’Assemblée Nationale sur leur chemin ; certains prennent des selfies. Dans la cour, les élus disséminés ici et là, discutaillent, rient, fument. Une belle journée, en somme.
14h et quelques. Annie Genevard, chemisier blanc, lunettes épaisses, mèche impeccable, grand sourire ouvre la porte de son antre. Sur sa table, un paquet de cigarettes est posé parallèle à la bordure du bureau, comme un signe de rigueur…d’anxiété aussi. Car la députée a décidé de se présenter – poussée par ses collègues – à la présidence de l’Assemblée Nationale.
Ce choix, elle l’explique, d’une voix posée, presque rêveuse : « C’est une continuité logique ayant été première vice-présidente, puis présidente de séance pendant 800 heures ; j’ai acquis l’expérience et le goût de cette fonction. J’ai un profond respect pour l’institution et je veux continuer à la défendre. » Elle ajoute que la situation politique actuelle l’a poussée dans cette direction : « Notre pays est au bord d’une crise politique dont nous sortirons en donnant tout son poids au Parlement et singulièrement à l’Assemblée Nationale. »
Un hommage à l’éducation qu’elle a reçue
Pour Annie Genevard, ce poste est aussi un hommage à l’éducation qu’elle a reçue : « J’ai été bercée dans mon enfance par des débats familiaux. Le respect des idées fait partie de mon héritage familiale, c’est presque génétique. » Elle poursuit, les lunettes mi-nez : « Cela correspond à mon tempérament et je crois avoir exercé cette présidence dans le respect absolu de l’institution et des points de vue des différents groupes de l’Assemblée. Je crois avoir été respectée dans cette fonction car j’ai, précisément, eu une présidence tout à fait respectueuse. »
Consciente de ce que représente cette fonction, la députée n’en démord pas : « Quand on accède à la présidence, on s’abstrait des considérations partisanes pour entrer dans une autre logique qui est la défense d’une des grandes institutions de la République. » Réélue avec 72% des voix dans la 5ème circo du Doubs – « j’ai surtout progressé en voix alors que l’abstention est grandissante » -, elle met en avant le fait qu’elle a « su rassembler sur [s]on nom », et enfonce le clou : « Combien de gens de gauche m’ont dit qu’ils votaient pour moi car je suis respectueuse de mon mandat, de mes engagements et parce que je leur inspire confiance. Cela participe de l’ancrage territorial et de ma capacité à rassembler des horizons divers. »
« Cette maison risque d’être un chaudron»
Après avoir félicité Olivier Marleix pour son élection à la tête du groupe LR , déclarant au passage que « le groupe vit bien et peut bien vivre, sans difficultés », elle se recentre sur le rôle du président de l’Assemblée : « Chaque député élu a sa légitimité et ce serait une erreur que de penser le contraire. On a une proportionnelle qui s’est imposée et cela participe aussi de l’esprit qui doit être celui de la présidence, laquelle est de respecter le choix des Français. »
D’un sourire amusé, elle se remémore certains épisodes passés : « Du chahut j’en ai connu, j’en ai géré, je sais ce qu’il faut faire et ne pas faire. Il faut que le débat démocratique se déroule comme il doit se dérouler, que l’on soit dans l’échange de points de vue. C’est une fonction dans laquelle il faut de l’expérience, de l’autorité et du respect, ce sont les trois qualités fondamentales. »
Vendredi 24 Juin 2022 – «Nous pourrions nous passer du gaz russe», affirme Agnès Pannier-Runacher :
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a estimé jeudi soir que la France pourrait se passer du gaz russe, sous conditions, à savoir si les méthaniers assurent les livraisons prévues et si les stocks sont reconstitués. "Dans l'absolu et tel que nous bénéficions du gaz naturel liquéfié, nous pourrions nous passer du gaz russe, cela suppose que tous les méthaniers arrivent à l'heure et que nous puissions remplir confortablement notre stockage stratégique", a dit la ministre dans une interview à BFM Business.
"Nous prenons le maximum de mesures tout de suite, en anticipation, pour éviter d'être dans des difficultés éventuellement dans le futur" et éviter d'avoir à contraindre les industriels à réduire leur consommation électrique, a-t-elle poursuivi.
"ça dépend aussi de nos voisins européens"
Plus tôt jeudi, la Première ministre Elisabeth Borne avait expliqué que la France comptait remplir ses stockages de gaz à près de 100% d'ici à l'automne et allait se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement en gaz malgré la baisse des livraisons russes.
"Dans l'absolu, (la substitution mise en place) ça suffit, mais ça dépend aussi de nos voisins européens", qui peuvent avoir besoin de gaz "et qu'on va vouloir aider" dans un tel cas, a souligné de son côté la ministre de la Transition énergétique. Et "si on a un hiver très froid, on aura besoin de tirer plus sur nos stocks de gaz naturel", a relevé Agnès Pannier-Runacher.
La ministre a insisté sur la solidarité européenne en matière d'approvisionnement en gaz et le soutien que la France apportera à ses voisins si nécessaire: "Nous avons besoin, 40 jours par an, de l'électricité européenne et nous sommes très contents de bénéficier des importations d'électricité depuis l'Europe... Eh bien si demain l'Allemagne, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie ont besoin de gaz et si nous sommes en situation de pouvoir leur fournir alors, naturellement, nous devons leur fournir", a-t-elle déclaré.
Vendredi 24 Juin 2022 – Grève nationale à la SNCF le 6 juillet pour les salaires :
Les cheminots de la SNCF, "confrontés à une inflation croissante et à l'absence d'augmentation générale depuis 2014", sont appelés à se mettre en grève le 6 juillet pour réclamer des hausses de salaires, ont annoncé les syndicats vendredi. "Le contexte post pandémie et géostratégique, avec la guerre en Ukraine, entraîne une flambée des prix inégalée depuis 40 ans", s'inquiètent dans un communiqué commun la CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT.
"Les cheminots sont durement touchés" et "subissent un recul net et fort de leur pouvoir d'achat", affirment les syndicats. Le 16 juin dernier, toutes les organisations représentatives ont fait une "demande de concertation immédiate" sur la question des salaires au président de la SNCF Jean-Pierre Farandou. "La direction a refusé de recevoir les organisations syndicales (...) renvoyant les échanges à des réunions bilatérales en cours", déplore le communiqué.
Les cheminots demandent "des mesures de rattrapage salarial de l'inflation", mais aussi "une augmentation générale des salaires et la revalorisation des primes" ou encore "une revalorisation de l'ensemble des allocations, gratifications et indemnités". L'Unsa-ferroviaire ne s'est pas encore jointe à l'appel à la grève et donnera sa réponse quant à sa participation le 28 juin prochain. L'ensemble du personnel de la SNCF est concerné par cet appel à cesser le travail.
Vendredi 24 Juin 2022 – Les algues vertes recouvrent la baie du Curnic dans le Finistère :
C’est l'été en Bretagne et les touristes arrivent. Mais le phénomène des algues vertes suscite comme chaque année l'exaspération d'élus et d'associations qui réclament à l'État de prendre enfin à la racine ce mal qui sévit dans la région depuis 1971. Dans la baie du Curnic, à Guissény, dans le département du Finistère, mais aussi ailleurs sur les côtes bretonnes, les tractopelles font leur ballet quotidien pour récupérer des tonnes d'algues vertes échouées sur les plages.
Ces algues sont inoffensives en mer où elles poussent à l'état naturel. Les problèmes commencent lorsque ces ulves prolifèrent et tapissent le littoral, où elles deviennent toxiques en pourrissant si elles ne sont pas ramassées rapidement. De nombreux panneaux d’information ont d’ailleurs été installées sur le littoral.
Un nouveau plan attendu
Longtemps, les collectivités ont géré au mieux la situation en s'en tenant au curatif puisqu'elles n'ont pas de pouvoir légal pour agir préventivement. Ce n'est qu'à partir de 2009, après la mort d'un cheval et la survie miraculeuse de son cavalier, que les pouvoirs publics ont pris conscience du danger sanitaire.
Aux côtés de multiples dispositifs sectoriels, deux plans de lutte contre les algues vertes (Plav) ont été mis en œuvre depuis 2010 et le troisième est en préparation. Difficile d'estimer le préjudice subi par l'économie régionale, notamment le tourisme qui représente près de 60.000 emplois (8% du total). Pour la présidente du comité régional, Anne Gallo, «on n'a jamais observé un véritable impact sur le tourisme lié à ce phénomène, ni de perte d'attractivité».
Vendredi 24 Juin 2022 – Candidature à l'UE validée, résistance «futile»... le point sur la guerre en Ukraine :
L'Union européenne, réunie en sommet à Bruxelles, a entériné jeudi la candidature de l'Ukraine , une étape hautement symbolique près de quatre mois après l'invasion lancée par l'armée russe, qui continue de progresser dans l'est de ce pays à coups de bombardements destructeurs. La journée d'"aujourd'hui marque une étape cruciale sur votre chemin vers l'UE", "nous avons un avenir ensemble" a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter, en félicitant le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce dernier, dans son allocution en visioconférence devant les représentants des Vingt-Sept, s'est félicité d'une "victoire" politique, que son peuple attendait selon lui depuis l'indépendance de la république soviétique d'Ukraine en 1991. "Les drapeaux ukrainien et européen flotteront ensemble quand nous reconstruirons ensemble notre pays après cette guerre", a-t-il encore insisté jeudi soir dans son adresse vidéo quotidienne à ses compatriotes. Mais si Volodymyr Zelensky prédisait encore une victoire "à coup sûr" face à l'armée russe, Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, a lâché le mot de "retraite" concernant Severodonetsk, une ville clef du Donbass.
"Sous le feu de bombardements incessants, nous avons subi trop de dommages et une retraite va peut-être être nécessaire", a mis en garde dans la nuit de jeudi à vendredi ce responsable dont les points quotidiens sur la situation dans le Donbass sont une référence. "Il reste 568 civils dans des abris à Azot", la zone industrielle de Severodonetsk, seul secteur de la ville restant encore aux mains des troupes ukrainiennes, a précisé M. Gaïdaï.
Résistance "futile"
Bombardée par les Russes depuis des semaines, Severodonetsk est une étape cruciale dans leur plan de conquête de l'intégralité de ce bassin industriel de l'est de l'Ukraine déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. La résistance ukrainienne à Lyssytchansk et Severodonetsk est "futile", avait balayé un peu plus tôt jeudi un représentant des séparatistes prorusses. "Au rythme où vont nos soldats, très bientôt tout le territoire de la république populaire de Lougansk sera libéré", a dit à l'AFP le lieutenant-colonel Andreï Marotchko, joint par appel vidéo.
Signe des difficultés de l'Ukraine sur le théâtre des opérations, le gouverneur de la région de Donetsk, plus au sud, Pavlo Kyrylenko, a affirmé jeudi à l'AFP que plus "aucune ville" de la zone placée sous son administration n'était "sûre" pour ses habitants, les combats y étant trop violents. Des alertes anti-aériennes ont résonné dans la nuit de jeudi à vendredi dans plusieurs grandes villes ukrainiennes, de Donetsk à Odessa. L'octroi du statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et la Moldavie est un "signal très fort vis-à-vis de la Russie", a estimé le président français Emmanuel Macron, y voyant "un geste politique" de "l'Europe forte et unie". "Nous avons avancé à pas de géant", et "tout cela, nous le devons au peuple ukrainien qui se bat pour défendre nos valeurs, leur souveraineté, leur intégrité territoriale".
Plus tôt, le président russe Vladimir Poutine avait profité d'un sommet virtuel des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) organisé le même jour que celui de Bruxelles, pour dénoncer les "actions égoïstes" des pays occidentaux et appeler à un leadership des Brics pour "créer un système réellement multipolaire", un leitmotiv de la rhétorique du Kremlin. Bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'UE, les pays des Balkans occidentaux déjà candidats à l'adhésion n'ont de leur côté pas caché leur amertume face à la longueur des procédures. "C'est une bonne chose de donner le statut" de candidat à Kiev, a dit le Premier ministre albanais Edi Rama avant une réunion à Bruxelles avec les dirigeants européens. Mais il a conseillé aux Ukrainiens de ne "pas se faire d'illusions" sur une adhésion rapide par la suite.
Plusieurs représentants des Etats membres ont averti que les Ukrainiens ne devaient "pas se faire d'illusions" sur une adhésion rapide. M. Macron avait ainsi estimé en mai qu'une adhésion de Kiev prendrait "des décennies".
Armes, G7 et Otan
Sur le terrain, mises à mal par la puissance de feu de l'artillerie et de l'aviation russes, les forces ukrainiennes fondent désormais leurs espoirs sur l'arrivée d'armements lourds réclamés sans relâche aux alliés occidentaux, comme les lance-roquettes multiples américains Himars. Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a annoncé jeudi, photo à l'appui, l'arrivée des premiers exemplaires de ces armements puissants et précis, quelques heures avant que la Maison Blanche n'annonce un nouveau volet d'aide militaire à Kiev, d'un montant de 450 millions de dollars. "L'été sera chaud pour les occupants russes. Et le dernier pour certains d'entre eux", a-t-il menacé, sans préciser combien de ces batteries mobiles d'une portée de 80 km avaient été livrées à ce stade par les Américains. Le sommet européen de jeudi à Bruxelles doit être suivi ces jours-ci des sommets du G7 et de l'Otan. La question de l'aide financière et militaire à Kiev devrait être au coeur des discussions. L'armée russe continue par ailleurs de bombarder la région de Mykolaïv (sud), où elle a annoncé jeudi avoir notamment détruit 49 réserves de carburant et trois centres de réparation de blindés.
Les ports de Mykolaïv et d'Odessa sont bloqués depuis le début du conflit, ce qui paralyse le transport maritime des matières premières agricoles, principale voie d'exportation pour l'Ukraine jusque-là. Or un blocage prolongé pourrait avoir des conséquences gravissimes sur l'alimentation dans de nombreux pays qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes. En Ukraine, cela rappelle aux plus anciens la famine des années 1930 orchestrée par Staline pour briser les vélléités d'indépendance des Ukrainiens, l'"Holodomor", terme ukrainien qui désigne "l'extermination par la faim" des paysans en 1932 et 1933 par le régime soviétique et qui fit plusieurs millions de morts selon les estimations des historiens. "Je pense que la faim va revenir", confie à l'AFP une survivante de cette famine des années trente, Maria Gontcharova, dans son village de Tcheremouchna, dans la région de Kharkiv (est). "Plein de pays nous aident. On nous livre, on distribue des choses aux gens. Mais Dieu sait pendant combien de temps encore ?", lance la vieille dame.
Vendredi 24 Juin 2022 – Port d'armes aux États-Unis : victoire pour les pro-armes devant la Cour suprême :
Malgré plusieurs fusillades qui ont marqué les États-Unis ces dernières semaines, la Cour suprême (photo) consacre le droit au port d'armes. Jeudi, l'instance américaine a invalidé une loi de l'État de New York, qui rendait obligatoire la détention d'un permis et d'une «raison suffisante» pour porter une arme pour son auto-défense. La décision a été tranchée à six voix contre trois, les premiers étant les juges nommés par des présidents républicains et les seconds ceux nommés par des démocrates.
Aux yeux de Clarence Thomas, le juge qui a signé la décision, le second amendement -autorisant le port d'armes- ne doit pas faire l'objet d'un contrôle par les autorités. Dans l'avis divergent, le juge progressiste Stephen Breyer rappelle les quelques 300 fusillades de masse qui ont eu lieu aux États-Unis depuis le début de l'année, dont certaines ont particulièrement choqué l'opinion, comme celle de Buffalo, où un jeune suprémaciste blanc a tué dix personnes dans un supermarché d'un quartier majoritairement habité par des Afro-Américains, ou de l'école d'Uvalde (Texas) où un homme a tué 19 enfants et deux enseignantes dans une école primaire.
Bientôt une loi bipartite au Sénat
La décision a «profondément déçu» le président américain Joe Biden , estimant qu'elle «contredit à la fois le bon sens et la Constitution, ce qui devrait profondément nous perturber». «Lorsque l'on voit les attaques terribles à Buffalo et Uvalde, mais aussi les actes quotidiens de violences par arme à feu qui ne font pas la une des journaux, nous devons faire davantage, pas moins, en tant que société pour protéger nos compatriotes», a-t-il déclaré. Cela survient alors que, pour la première fois depuis des années de drames et de discussions, le Sénat s'apprête à voter une loi bipartite régulant a minima le port d'arme, notamment avec des programmes concentrés sur la santé mentale et pour renforcer la sécurité dans les écoles. Mais aucun accord n'a pu être signé pour s'attaquer aux fusils d'assaut ou réduire la capacité des chargeurs.
Du côté de la NRA, le puissant lobby des armes à feu, l'heure est à la célébration : «Les New-Yorkais pourront bientôt se défendre à l'extérieur de leur logement sans avoir à prouver qu'il ont un "besoin" suffisant pour exercer leurs droits fondamentaux», s'est réjoui Jason Ouimet, directeur de l'institut juridique de la NRA, qui espère que cela «ouvrir la porte à un changement de loi» dans les autres États, dont la Californie ou le Massachusetts, «qui ne reconnaissent toujours pas le droit de porter une arme à feu pour sa protection personnelle».
Vendredi 24 Juin 2022 – Nike quitte définitivement le marché russe et ne rouvrira pas ses magasins :
L'équipementier sportif américain Nike a annoncé jeudi quitter définitivement le marché russe et ne pas avoir l'intention de rouvrir ses magasins, fermés d'abord temporairement dans la foulée des sanctions contre Moscou pour son offensive en Ukraine.
"Nike Inc. a décidé de quitter le marché russe. Par conséquent, Nike.com et l'application mobile Nike ne seront plus disponibles dans cette région. Les magasins Nike ont récemment fermé temporairement et ne rouvriront pas", a indiqué le groupe dans un message sur son site russe.
Après McDonald's ou Ikea, il s'agit d'une énième marque occidentale emblématique qui quitte le marché russe, après s'y être ruée à la fin de l'Union soviétique.
Le groupe n'a pas donné de détails supplémentaires sur les motifs de cette décision, se contentant d'indiquer que "ces derniers temps, Nike ne peut garantir la livraison des marchandises aux acheteurs russes". Nike explique que des commandes ont été annulées en conséquence et seraient remboursées.
Début mars, quelques jours après l'entrée des troupes russes en Ukraine, Nike avait annoncé la fermeture temporaire de toutes ses succursales gérées directement en Russie, soit 116 magasins.
Menaces à peine voilées de nationalisation
Le 25 mai, le groupe avait annoncé la suspension de ses ventes dans des magasins partenaires en Russie et l'interruption de toutes ses collaborations avec des détaillants dans le pays, tout en indiquant continuer de payer ses employés.
Les autorités russes ont répondu agressivement à ces annonces en cascade, mettant les groupes étrangers en garde s'ils s'avisaient de quitter le pays à la hâte sans respecter le droit du travail, à coups de menaces à peine voilées de nationalisation de leurs actifs.
Les restaurants McDonald's ont été rachetés par un investisseur russe. Ce dernier a commencé en juin à y relancer une chaîne de fast-food, sous de nouvelles couleurs avec un nouveau nom.
A Moscou, des abribus ont été ornés d'affiches anti-suédoises, affirmant "Nous (les Russes, ndlr) sommes contre le nazisme, ils (les Suédois, ndlr) sont pour". Ces affiches épinglent entre autres le fondateur de la chaîne de meubles Ikea, Ingvar Kamprad, pour des propos présentés comme pro-nazis.
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, des Russes ont aussi appelé à boycotter les produits de grandes marques occidentales ayant suspendu leurs activités dans le pays, comme Apple ou Chanel.
Vendredi 24 Juin 2022 – Covid-19 : Santé publique France confirme une nouvelle vague épidémique :
Les voyants sont à l'orange, hélas. La circulation du Covid-19 a poursuivi sa progression sur l’ensemble du territoire métropolitain pour la troisième semaine consécutive, explique Santé publique France dans son rapport hebdomadaire.. Une augmentation du taux d’incidence est aussi observée au niveau national (+29%) et concerne toutes les classes d’âge. Les nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques sont également en hausse, en particulier chez les 80 ans et plus. C'est le nouveau sous-lignage du variant Omicron (BA.5) qui progresse fortement et représente 41% des nouveaux cas.
La diminution de l'adhésion aux gestes barrières
Santé publique France constate, dans le cadre de l'enquête CoviPrev, une diminution de l’adhésion aux gestes barrières, et notamment du port du masque. Seuls 34% des répondants à l'enquête déclarent porter un masque en public. Dans le contexte d’augmentation de la circulation du SARS-CoV-2 et d’une moindre adoption des mesures de prévention, l’application des gestes barrières reste néanmoins essentielle pour limiter la diffusion de l’épidémie et protéger les populations les plus vulnérables. Le suivi des autres mesures préconisées reste également primordial en cas de symptômes, de test positif ou de contact à risque, ajoute SpF.
Au 20 juin 2022, l’estimation de la couverture vaccinale en population générale à partir de Vaccin Covid était de 79,8% pour une primo-vaccination complète et de 59,7% pour la dose de rappel. Environ un tiers seulement des 60 ans et plus éligibles à la seconde dose de rappel l’avait reçue. L’effort de la vaccination doit donc s’accentuer pour améliorer plus rapidement la couverture vaccinale, notamment celle des doses de rappel chez les personnes éligibles.
Vendredi 24 Juin 2022 – Martin Hirsch : les coulisses du limogeage du patron de l'AP-HP :
A 58 ans, le patron de l'AP-HP a été contraint de démissionner. Un électron trop libre pour la macronie.
Dans la vaste salle du directoire, au deuxième étage du siège de l’AP-HP, l’état- major de l’établissement public hospitalier devine pourquoi il est convoqué de si bon matin ce 17 juin. La quarantaine de directeurs connaît la mésentente homérique entre Martin Hirsch, leur directeur général, et le président de la République. Aussi, depuis la fin de l’étreinte mortelle du Covid, ces responsables s’attendent-ils à ce que l’Élysée éloigne leur patron et désigne à la tête des 38 hôpitaux franciliens un fidèle, comme – son nom revient avec insistance – Nicolas Revel, ancien directeur de cabinet de Jean Castex à Matignon, qui dirigea, de 2014 à 2020, la Caisse nationale d’assurance maladie.
« Le suspense est fini », leur lance d’ailleurs, bravache, rire de gorge sec, Martin Hirsch, 58 ans, croquant à la chaîne ses comprimés de Nicorette. La veille au soir, le haut fonctionnaire a adressé un SMS à Brigitte Bourguignon, fugace ministre de la Santé , qui n’a pas proposé de date pour le recevoir. Émotion contenue, propos rudes, en cette matinée caniculaire, il leur dit sa « tristesse » de n’avoir pas su réformer suffisamment la maison, son « chagrin » de savoir le personnel épuisé. Eux, debout, l’applaudissent, certains pleurent et d’autres se pincent, l’écoutant commenter son bilan avec un détachement dont ils peinent à déterminer s’il s’apparente à une dérobade ou à de la diplomatie. Ainsi s’achève le plus long mandat (neuf ans) jamais tenu à la tête du groupement hospitalier public, le premier CHU d’Europe, chaudron produisant à lui tout seul la moitié de la recherche clinique du pays, premier employeur d’Île-de-France – 95 000 salariés, dont 16 000 médecins –, 4 millions de patients soignés chaque année et 1,5 million de passages aux urgences.
Au seuil de l’été, l’état des lieux n’est pourtant pas glorieux : abyssal déficit budgétaire, infirmières manquant par centaines, explosion des intérimaires , fuite des médecins vers le privé, 15 % des lits dépourvus de personnel et donc fermés. Une catastrophe dont Hirsch convient, désignant les lourdeurs du cadre, les guerres de pouvoir, l’obsolescence des règles et des blocages ubuesques. Un exemple parmi tant d’autres : le CyberKnife, appareil de radiographie à la précision inframillimétrique, acheté 6 millions d’euros, trésor de haute technologie, paralysé tous les mardis après-midi faute de manipulateur radio. Ravage des 35 heures, impéritie du gouvernement, anachronisme d’une organisation née en 1958, et puis ces folies jacobines qui fondent la France, le seul pays d’Europe où les salaires hospitaliers sont fixés uniformément à l’échelon national, une rémunération identique à Romorantin comme au cœur de Paris, où les loyers sont dantesques. Dans deux semaines, Martin Hirsch videra son bureau capharnaüm, il signera le même jour la vente du siège de l’institution, transformé en logements sociaux et en bureaux, tandis que la direction migrera, sans lui, vers un bâtiment neuf au cœur de l’hôpital Saint-Antoine.
Le président de la République réélu ne supporte plus l’insolent énarque
Son départ n’est une surprise pour personne, il fut plié au lendemain de l’élection présidentielle. Comme il l’avait déjà fait en 2017, le patron de l’AP-HP, intelligence audacieuse et habileté politique polie au long d’une brillante carrière qui le vit naviguer du gouvernement Jospin à la présidence Sarkozy, transmet au nouveau gouvernement des propositions de réforme. Radicales, explosives. Révision totale de la rémunération du personnel, dont un tiers serait fonction de leur lieu d’exercice (mieux payé à Paris, donc, qu’à Romorantin) et un autre tiers laissé à l’appréciation de leur établissement, mobilité tous les cinq ans pour les médecins hospitaliers et transformation de fond en comble de la gouvernance hospitalière. « La rigidité des statuts tue notre hôpital », résume- t-il. Silence radio du gouvernement, zéro appel de l’Élysée. Dans le même temps, son programme est publié dans la presse et, de nouveau, aucune réaction. C’est donc que les jeux sont faits. Car le président de la République réélu ne supporte plus depuis des mois, des années, l’insolent énarque. Quand ce dernier, en pleine campagne électorale, prit la plume pour critiquer publiquement via une tribune dans « Le Monde » l’idée d’Emmanuel Macron d’associer au versement du revenu de solidarité active (RSA), dont il est l’inventeur, une obligation d’activité, la macronie serra les poings.
Dans les rangs des marcheurs, on le juge depuis toujours trop perso, trop communicant, trop socialiste
Une attaque frontale, une de plus. La dernière ? Quatre jours après la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Première ministre, le « cas » Hirsch est traité. Vers le 20 mai, Aurélien Rousseau, ancien directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France, tout juste nommé directeur de cabinet à Matignon, l’invite à déjeuner. Le nouvel homme fort de Matignon guignait la direction de l’AP-HP, et c’est donc lui – que Paris est petit ! – qui organise les modalités de ce départ couturé. « Nous parlons en partie la même langue », commente le démissionnaire, confessant en revanche qu’avec la macronie « la stéréo est compliquée ». Une litote. Une habitude. Presque un jeu, tant les escarmouches ont plu depuis cinq ans.