Mercredi 22 Juin 2022 – Emmanuel Macron otage de la droite :
Il aura fallu un quinquennat pour que ce jeune président qui pensait pouvoir faire exploser les clivages traditionnels droite-gauche se retrouve pris à son propre piège. Avec une Ve République qui a des airs de IVe , quand les alliances à la Chambre se recomposaient sur chaque sujet, Emmanuel Macron s’apprête à faire face à une nouvelle épreuve.
Jupiter s’est pris la foudre. Emmanuel Macron se rêvait en de Gaulle, il pourrait finir dans les habits de René Coty. Réélu avec 58% des voix il y a moins de deux mois, le président de la République se retrouve sans majorité et à la merci d’une Assemblée nationale éclatée façon puzzle. Dimanche soir, au terme d’élections législatives en forme de coup de tonnerre, la France a redécouvert qu’elle vivait sous un régime parlementaire. Un retour, en quelque sorte, à la IVe République avec ses majorités introuvables ! Les Français n’ont en effet accordé, lors du second tour des élections législatives, qu’une courte majorité relative aux candidats d’Ensemble! Un vote sanction d’une ampleur inégalée depuis 1958 et, surtout, inédit depuis la mise en place du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral en 2002: le président ne dispose que de 246 députés (sur 577) Renaissance, avec leurs alliés du MoDem et d’Horizons. Il est donc très loin de la barre fatidique des 289 élus nécessaires pour obtenir la majorité absolue. Plusieurs figures de la macronie ont été balayées. Une véritable hécatombe: de Richard Ferrand à Christophe Castaner, mais aussi plusieurs membres du gouvernement (Brigitte Bourguignon, Amélie de Montchalin, Justine Benin…) et de nombreux anciens ministres (Roxana Maracineanu, en plus de Jean-Michel Blanquer et Emmanuelle Wargon). La claque est donc monumentale pour Emmanuel Macron. Ses candidats devancent globalement ceux de la Nupes de Jean-Luc Mélenchon, qui totalise 142 élus (LFI, PCF, PS et écologistes compris).
«Nous sommes en face d’un choc démocratique», constate Bruno Le Maire
Un niveau en dessous des espoirs du chef de file de cette alliance de gauche, ce qui ne l’a pas empêché de se féliciter sitôt les résultats connus : «La déroute du parti présidentiel est totale. » Macron n’a surtout pas vu venir la surprise de ce dimanche cauchemardesque : le Rassemblement national de Marine Le Pen entre en force au Palais-Bourbon. Non seulement la finaliste de la présidentielle a été réélue dans un fauteuil dans le Pas-deCalais, mais elle entraîne 88 députés dans son sillage. Aucun sondage n’avait prévu cette performance. Le parti lepéniste multiplie par 11 son nombre de députés par rapport à 2017. Il faut remonter à 1986 pour voir les lepénistes obtenir un groupe parlementaire; ils avaient alors 3 fois moins d’élus. « C’est un tsunami », s’est réjoui Jordan Bardella, le président par intérim du RN. Ces élections législatives ont confirmé la tripartition du paysage politique français, telle qu’elle était déjà apparue au premier tour de la présidentielle. Cette France politique coupée en trois semble ingouvernable. «Nous sommes en face d’un choc démocratique. Il va falloir faire preuve de beaucoup d’imagination. Il existe un groupe majoritaire autour du président de la République. Je ne crois pas au chaos à l’Assemblée», a expliqué à chaud Bruno Le Maire, le numéro deux du gouvernement. Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, espoir du macronisme, a reconnu dimanche «une situation inédite qui va nous imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages, et d’essayer de trouver une stabilité nécessaire pour agir ». Lui-même réélu dans les Hauts-de-Seine, il a estimé que personne n’avait gagné. À voir…
En tout cas pas les macronistes, contraints de tendre la main aux députés Républicains. Avec 64 élus, les sortants LR-UDI ont plutôt résisté lorsqu’ils étaient présents au second tour. Relégués au rang de quatrième force politique, ils auront un rôle déterminant et pourront être une force d’appoint pour sortir des situations de blocage. Dès dimanche soir, Christian Jacob a pourtant fermé la porte à toute alliance avec le parti présidentiel. Voilà donc Emmanuel Macron contraint de négocier de gré à gré. Il a toutefois anticipé cette impasse en rencontrant la semaine dernière le président du Sénat, Gérard Larcher. Le sénateur LR des Yvelines a également été reçu par la Première ministre, Élisabeth Borne, qui l’a trouvé « constructif ». La situation institutionnelle est d’autant plus compliquée que la réforme constitutionnelle de 2008 interdit à l’exécutif d’avoir recours plus d’une fois par session parlementaire au 49.3 pour faire passer un projet de loi en engageant la responsabilité du gouvernement. En 1988, quand François Mitterrand et son chef du gouvernement, Michel Rocard, ne disposaient que d’une majorité relative, ils avaient pu y recourir 28 fois ! Voilà donc Emmanuel Macron réduit à trouver des compromis. Mais avec qui?
Mercredi 22 Juin 2022 – Olivier Véran veut construire une majorité sans le RN et LFI
Désormais ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran a exclu le RN et LFI de la majorité que le gouvernement cherche à constituer pour faire voter ses lois.
Ils ne sont pas "dans l'arc républicain". Olivier Véran , le ministre des Relations avec le Parlement, justifie ainsi d'exclure mercredi le RN et LFI de la majorité que le gouvernement cherche à constituer pour faire voter ses lois. "Ce qui est sur la table, c'est d'identifier une majorité pour pouvoir avancer, réformer et transformer notre pays", a expliqué le ministre sur BFMTV et RMC.
"Toutes les options sont sur la table. Ca peut être effectivement un élargissement de notre majorité, la poursuite du dépassement centre gauche/centre droit, ça peut être pourquoi pas un élargissement encore plus large pour se dire 'l'heure est grave, il faut que nous puissions unir nos forces et trouver des points de consensus pour réformer le pays', ou ça peut être un système de majorité projet par projet, tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite", a-t-il détaillé. Mais "faire le calcul par anticipation que grâce aux voix du RN nous passerions un texte que nous ne passerions pas sans eux, c'est non, ni d'ailleurs avec les LFI", a-t-il aussitôt précisé.
"Ni l'extrême gauche, ni extrême droite"
Le RN et LFI sont deux partis avec lesquels nous ne sommes pas "en train d'envisager de travailler concrètement pour construire une majorité", a-t-il assuré. "Ni l'extrême gauche, ni extrême droite. Nous sommes dans l'arc républicain, nous avons porté ces valeurs pendant la campagne, ce sont des valeurs que nous avons à coeur", a-t-il insisté, en les distinguant des communistes, des écologistes, des socialistes et des Républicains.
Emmanuel Macron continue mercredi son tour de table des forces politiques , à la recherche d'un difficile consensus à l'Assemblée où débarque l'important contingent de députés RN. Trois jours après le second tour des élections législatives , la situation politique reste gazeuse pour le chef de l'Etat, contraint de revoir ses plans faute d'avoir su dégager une majorité claire au Palais Bourbon.
Mercredi 22 Juin 2022 – Des sénateurs américains dévoilent une proposition de loi pour limiter la violence par arme à feu :
Des sénateurs américains des deux bords ont dévoilé mardi une proposition de loi visant à restreindre la violence par arme à feu après une série de fusillades meurtrières, un texte qui reste très en deçà des mesures réclamées par le président Joe Biden mais constitue malgré tout une première depuis des décennies. Dans une Amérique profondément divisée, un accord au Congrès entre élus démocrates et républicains est en effet rare, d'autant plus sur ce sujet très clivant. Il s'agit de "la législation contre la violence par arme à feu la plus importante en presque 30 ans", a tweeté le sénateur démocrate Chris Murphy. Ce texte de 80 pages "va sauver des milliers de vies", a-t-il ajouté.
L'initiative parlementaire avait été lancée après le massacre d'Uvalde, qui a fait 21 morts dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai, et celui de Buffalo dans l'Etat de New York, au cours duquel 10 personnes noires ont été tuées dans un supermarché mi-mai. Chuck Schumer, le chef des démocrates au Sénat, a lui aussi qualifié le texte d'"avancée". "Bien qu'il ne s'agisse pas de tout ce que nous voulions, cette législation est nécessaire de toute urgence", a-t-il dit dans un communiqué.
Le républicain John Cornyn, qui a travaillé avec Chris Murphy sur le projet, a affirmé que le texte visait à faire en sorte que les attaques comme celle d'Uvalde soient "moins susceptibles de se produire, tout en protégeant le deuxième amendement" de la Constitution, qui permet de détenir des armes à feu. "Je suis fier que cette proposition de loi sur la santé mentale et la sécurité scolaire n'impose AUCUNE NOUVELLE RESTRICTION aux propriétaires d'armes à feu respectueux des lois", a-t-il ajouté sur Twitter.
"Trop de latitude"
Mais la NRA, le lobby des armes, a aussitôt exprimé son opposition au texte, jugeant au contraire qu'il pourrait être utilisé pour "restreindre les achats d'armes légales". Le projet "laisse trop de latitude aux représentants de l'Etat et contient également des dispositions indéfinies et trop générales, invitant à une ingérence dans nos libertés constitutionnelles", a-t-elle dit dans un communiqué.
Les mesures proposées restent très loin de ce que voulait le président Biden, comme l'interdiction des fusils d'assaut. Le texte met notamment en avant le soutien à des lois, Etat par Etat, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu'elles possèdent. Il entend aussi instaurer le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d'armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu'un meilleur contrôle de la vente illégale d'armes, et le financement de programmes dédiés à la santé mentale.
Mercredi 22 Juin 2022 – Lyssytchansk pilonnée, Kiev s'active pour des armes... le point sur la guerre en Ukraine :
Les frappes russes "détruisent tout" à Lyssytchansk, une ville industrielle stratégique voisine de Severodonetsk dans le Donbass (est), déplorent dans la nuit de mardi à mercredi les Ukrainiens qui, parallèlement, s'activent pour obtenir des armes et le statut officiel de candidat à l'UE . "L'armée russe pilonne Lyssytchansk à coups de canons, de missiles, de bombes aériennes, de lance-roquettes... ils détruisent tout", a affirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, l'épicentre de la confrontation entre armées ukrainienne et russe.
"Aussi activement que nous nous battons pour une décision positive de l'Union européenne sur la candidature de l'Ukraine, nous nous battons quotidiennement pour obtenir des fournitures d'armes modernes", a dit mardi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a passé sa journée au téléphone à tenter de rallier des soutiens auprès des Vingt-Sept. Un optimisme conforté par les propos du ministre des Affaires européennes français Clément Beaune dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE. Il a fait état d'un "consensus total" qui a émergé au sein des Vingt-Sept lors d'une réunion avec ses homologues à Luxembourg, concernant cette requête, qui doit encore être officiellement validée jeudi lors d'un sommet.
Pendant ce temps, le ton est monté entre Moscou et un membre de l'UE, la Lituanie, après la mise en application par cette ex-république soviétique de sanctions européennes liées à l'invasion de l'Ukraine.
Qualifiant d'"actes hostiles" les restrictions imposées par les autorités lituaniennes sur le transit par voie ferrée de marchandises frappées par ces sanctions en direction de Kaliningrad, Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, a déclaré, lors d'une visite dans cette enclave russe sur la Baltique, que "des mesures appropriées" seraient "adoptées prochainement" et qu'elles auraient "de sérieuses conséquences négatives pour la population de la Lituanie". Sur le plan de l'armement, Kiev s'est félicitée mardi de l'arrivée de canons automoteurs allemands Panzerhaubitze 2000 qui viennent compléter son arsenal. Dans le Donbass (est), les Russes "contrôlent" désormais le village de Tochkivka sur la ligne de front, à quelques kilomètres de Severodonetsk et de la ville voisine de Lyssytchansk où les combats font rage, a reconnu le chef du district de Severodonetsk, Roman Vlasenko.
La région de Lougansk est depuis plusieurs semaines le théâtre de violents combats d'artillerie entre forces russes et ukrainiennes, est presque entièrement contrôlée par les forces de Moscou. Seule la poche de résistance ukrainienne autour de Lyssytchansk et Severodonetsk échappe encore au contrôle de l'armée russe. Après le bombardement la semaine dernière de Lyssytchansk, séparée de Severodonetsk par la Donets, rivière infranchissable depuis que les ponts y ont été détruits, Alla Bor, professeure d'histoire, s'est résolue à fuir avec son gendre et son petit-fils. "J'ai pris peur. Nous abandonnons tout et partons. Personne ne peut survivre à une telle frappe", a-t-elle expliqué à des journalistes de l'AFP.
"C'est inhumain"
"Nous avons tout abandonné, nous quittons notre maison. Nous avons laissé notre chien avec de la nourriture. C'est inhumain, mais que pouvons-nous faire?", se lamente-t-elle. Une équipe de l'AFP a vu des soldats ukrainiens creuser une tranchée devant servir de poste de tir dans une rue du centre de Lyssytchansk et ériger des barricades avec des barbelés et des branches. "De nombreux habitants qui sont restés attendent le monde russe", explique Jaconda, faisant allusion à la volonté du président russe Vladimir Poutine de restaurer l'influence russe dans les régions limitrophes de la Russie.
A Severodonetsk, "les combats font rage autour de la zone industrielle" où, d'après les autorités locales, 568 personnes dont 38 enfants - essentiellement des employés et leurs familles - sont désormais réfugiées à l'intérieur de l'usine Azot, selon le chef du district de Severodonetsk, Roman Vlasenko. Ils refusent d'évacuer, selon M. Gaïdaï, qui a assuré qu'ils reçoivent de la nourriture, de l'eau et quelques médicaments de base. Cette usine est emblématique de cette ville industrielle qui comptait environ 100.000 habitants avant la guerre. La prise de la ville par Moscou serait une étape importante vers la conquête de l'intégralité du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014. Le président ukrainien a exhorté son armée à "tenir", jugeant que l'issue de la guerre dépendrait de sa résistance et de sa capacité à freiner l'armée russe et à lui infliger des pertes.
Dans la région de Kharkiv (nord-est), le gouverneur Oleg Synegoubov a annoncé sur sa chaîne Telegram que 15 personnes, dont un enfant de huit ans, ont été tuées mardi et 16 blessées sous le feu de l'artillerie russe. Plusieurs villes du Donbass encore sous le contrôle de Kiev se préparent à une nouvelle avancée des troupes russes, comme Sloviansk et Kramatorsk, à l'est de Severodonetsk.
"Véritables héros"
L'Ukraine a indiqué mardi avoir visé la veille des plateformes de forage d'hydrocarbures en mer Noire, utilisées selon elle comme "installations" militaires par les Russes pour renforcer leur contrôle dans la région. "Nous sommes fiers qu'(en Ukraine), nos combattants agissent avec courage, professionnalisme, comme de véritables héros", a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors d'une allocution au Kremlin devant les jeunes diplômés des académies militaires russes et les plus hauts cadres de l'armée. M. Poutine s'est aussi dit "sûr" que les sanctions qui frappent la Russie seront "surmontées".
A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a jugé "effroyable" que Moscou évoque la possibilité d'imposer la peine de mort à deux Américains capturés par la Russie en Ukraine, et confirmé qu'un deuxième ressortissant américain avait été tué au combat dans ce pays.
Mercredi 22 Juin 2022 – Pourquoi la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale attire les convoitises ?
C’est un poste que l’opposition lorgne après chaque scrutin législatif. La présidence de la commission des Finances reviendra au plus grand groupe d’opposition à l’Assemblée nationale selon la tradition établie depuis 2007 Un poste stratégique où se décident budgets annuels, ouvertures de commissions parlementaires et bien d’autres arbitrages.
C’est un des postes clés à l’Assemblée nationale. Des noms bien connus comme Jérôme Cahuzac, Dominique Strauss-Kahn et Maurice Papon ont été présidents de la commission des Finances. Lors de la précédente législature, c’est Eric Woerth qui en était à la tête. Pour devenir président de cette Commission convoitée, il faut être désigné par le groupe d’opposition avec le plus de députés.
Ses compétences sont importantes. Il intervient dans l’organisation du budget de l’Etat, fixe l’ordre du jour des commissions, saisit l’Autorité de la Concurrence, demande l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et lève le secret fiscal pour accéder aux dossiers de particulier ou d’entreprises.
Le président de la commission des finances est épaulé par un rapporteur général, soutien de la majorité. Pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron , Joël Giraud puis Laurent Saint-Martin (LREM) ont été à ce poste.
La NUPES mal embarquée pour la présidence
Pour y accéder, c’est déjà la bataille dans l’opposition. Depuis 2007, la présidence revient en effet au groupe d'opposition le plus important. Les insoumis et les élus Rassemblement national se disputent donc la place. Reste à savoir qui sera le premier groupe d’opposition. Tout est entre les mains de la gauche. Si la NUPES présente un groupe uni avec ses 133 députés, elle peut y parvenir. S’il y a un groupe pour chaque parti au sein de l’alliance à gauche, cette présidence reviendra probablement au RN. Les 89 députés d’extrême droite dépassent largement ceux des insoumis (72).
Au lendemain des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a ainsi appelé à « la formation d’un groupe parlementaire commun » pour régler le problème et calquer le fonctionnement sur celui du Parlement européen où la gauche siège dans l’hémicycle strasbourgeois de façon unie. Aussitôt proposée, aussitôt refusée. Socialistes, écologistes et communistes ont dit non à un groupe commun et restent sur une position indépendante.
Le prochain président de la commission des finances sera nommé d’ici la fin du mois de juin.
Mercredi 22 Juin 2022 – Inquiétude dans le ciel européen avec la multiplication des appels à la grève :
Espagne, France, Belgique, Portugal, Italie: partout les hôtesses et stewards (PNC) demandent le respect du droit du travail et des hausses.
Le ciel européen s'assombrit un peu plus à l'approche de la saison estivale avec la multiplication des appels à la grève dans plusieurs compagnies aériennes où les salariés, sous pression face à la reprise brutale du trafic, réclament une amélioration de leurs conditions de travail. La colère s'est répandue comme une traînée de poudre chez Ryanair. En quelques semaines, les syndicats de cinq pays ont appelé les salariés de la compagnie à la grève le week-end prochain. Espagne, France, Belgique, Portugal, Italie: partout les hôtesses et stewards (PNC) demandent le respect du droit du travail et des hausses de salaires alors que la compagnie irlandaise s'apprête à connaître un été florissant avec une activité supérieure à celle de 2019.
En France, "la compagnie ne respecte pas les temps de repos tels qu'ils sont prévus par le code de l'aviation civile", a indiqué le représentant du Syndicat national des personnels navigants commerciaux (SNPNC) Damien Mourgues. Son syndicat demande aussi une revalorisation salariale pour des salariés qui sont "payés au Smic". Deux journées de grève ont été annoncées pour samedi et dimanche en France par le SNPC, syndicat des hôtesses et stewards. En Espagne, les syndicats USO et SITCPLA appellent les PNC de la compagnie irlandaise à se mettre en grève les 24, 25, 26 et 30 juin ainsi que les 1er et 2 juillet.
Au Portugal, les personnels de Ryanair sont eux aussi appelés à se mobiliser du 24 au 26 juin afin de protester contre les dégradations des conditions de travail, tout comme en Belgique. La compagnie a assuré mardi qu'elle ne s'attendait pas à "des perturbations majeures". "Ces grèves de syndicats minoritaires ne sont pas soutenues par nos équipages. Aucun n'a participé à la grève italienne du 8 juillet", a indiqué la direction de Ryanair. "Nous négocions depuis quelques mois une amélioration des accords collectifs, qui concernent 90% des collaborateurs en Europe", et "ces négociations se passent bien", a poursuivi la compagnie.
EasyJet aussi
La colère touche aussi la low-cost britannique EasyJet puisque l'Union syndicale ouvrière (USO) prévoit neuf journées de grève en juillet dans les aéroports de Barcelone, Malaga, et Majorque dans les îles Baléares. Ce mouvement se traduira par des débrayages du vendredi au dimanche pendant trois des quatre week-ends du mois de juillet, a précisé l'USO. Seuls les 23 et 24 juillet restent épargnés à ce stade. D'après l'USO, "le personnel navigant d'EasyJet en Espagne a actuellement un salaire de base de 950 euros" par mois, soit le "salaire le plus bas" de "l'ensemble des bases en Europe". La compagnie a voulu "rassurer ses clients" mardi, assurant que tous ses vols sont maintenus ce week-end et qu'elle "fera tout pour éviter les perturbations". Cependant, si l'action est maintenue, EasyJet s'attend à "quelques perturbations" de ses vols depuis ces aéroports espagnols.
Les 12 et 13 juin dernier, une grève avait déjà provoqué l'annulation du quart du programme de Ryanair en France, soit environ une quarantaine de vols. Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair, avait balayé d'un revers de main la multiplication de ces mouvements sociaux. "Nous assurons 2.500 vols par jour. La plupart de ces vols continueront à être assurés, même si un syndicat de +Mickey+ fait grève en Espagne ou si les syndicats belges du personnel de cabine veulent faire grève ici", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles le 14 juin. Dimanche, les pilotes de Ryanair ont décidé de se joindre à leurs collègues PNC et appelé à leur tour à cesser le travail à partir de vendredi. Les personnels de la compagnie nationale Brussels Airlines, filiale de Lufthansa, font eux grève à partir de jeudi et pour trois jours.
Mercredi 22 Juin 2022 – Olivier Marleix, un anti-Macron à la tête du groupe LR :
Premières escarmouches à droite. Avec l’élection du député d’Eure-et-Loir, Olivier Marleix, à la tête des députés LR, c’est le candidat soutenu par les deux nouveaux hommes forts de la droite, Laurent Wauquiez et Eric Ciotti , qui l’a emporté mercredi matin, par 40 voix contre 20 pour le champion de la « jeune garde », le député de l’Aisne, Julien Dive.
Les 19 députés d’Auvergne-Rhône-Alpes, dont la quasi-totalité sont acquis à leur président de Région, Laurent Wauquiez, ont pesé lourd dans le résultat du scrutin. Mais Olivier Marleix avait aussi le soutien du député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, et du président de LR Christian Jacob. Et il correspond à la ligne défendue par l’écrasante majorité des députés LR. Car sa victoire est une mauvaise nouvelle pour l’exécutif : Olivier Marleix est, lui aussi, sur une ligne anti-macroniste dure. «Nous sommes un groupe d’opposition », a-t-il d’ailleurs rappelé d’emblée, interrogé sur LCP juste après son élection. Pour autant, « nous voulons être utiles aux Français », a-t-il ajouté.
Le fils de l’ancien secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy, Alain Marleix, a déjà passé dix ans dans l’opposition, où il a pourfendu en particulier le rôle des cabinets de conseil et le pantouflage dans la haute administration. À la tête de la commission d'enquête sur la politique industrielle de la France, il avait rendu en 2018 un rapport au vitriol sur la vente d’Alstom Energie à General Electric en 2014, à l’époque où Emmanuel Macron était ministre de l’Economie. Une vente que Marleix qualifiait alors de « trahison ». Depuis, EDF a décidé de racheter la banche turbines nucléaires de General Electric… C’est aussi un des rares députés LR à avoir voté contre le passe sanitaire et contre le passe vaccinal.
Lors des auditions des deux candidats mercredi matin devant le groupe, se sont opposés deux styles. Julien Dive était « debout, moderne, dynamique, mais un peu léger sur le fond », quand Olivier Marleix s’est montré « sérieux, assis, expérimenté, solide mais un peu trop techno », selon un témoin.
La « jeune garde » LR, emmenée par le député du Lot Aurélien Pradié , n’a pas réussi à faire gagner son candidat. Mais « c’est plutôt bien, 20 voix, sachant que nous sommes 10 'jeunes' et que Jacob, Ciotti, Wauquiez et Retailleau avaient appelé à voter Marleix », juge l’un d’eux. « Pradié a répété à tout le monde qu’en cas de défaite, ils créeraient un groupe à part, explique un cadre LR. Les menaces, ça a agacé tout le monde ». Très proche de Xavier Bertrand, Julien Dive était par ailleurs soupçonné d’être l’homme du président de la région Hauts-de-France « et le groupe ne voulait pas être instrumentalisé », ajoute la même source. La jeune génération d’élus, hostile à Emmanuel Macron comme à la ligne « identitaire » portée par Eric Ciotti et Laurent Wauquiez, a quand même montré qu’elle « pesait » un tiers des voix au sein du groupe. Et qu’il faudra donc compter avec elle.
Mercredi 22 Juin 2022 – Larcher pour que le RN obtienne la tête de la très stratégique commission des Finances à l'Assemblée
Le résultat de dimanche dernier semble les avoir rendus tous fous !... Les LR se calent dans une opposition qui leur a déjà fait perdre la moitié de leur députés et ne pense plus qu’à sauver la boutique !.. Le Front républicain que Ciotti et certains autres avaient déjà enterré Le président LR du Sénat Gérard Larcher a estimé que le RN devait obtenir la tête de la très stratégique commission des Finances à l'Assemblée, suscitant l'ire du chef du PS Olivier Faure qui l'accuse de "détruire le front républicain". Gérard Larcher demande dans un entretien au Parisien un "changement profond d’attitude" du président Emmanuel Macron, au vu de son bilan politique et de la "défaite historique" de son camp. Selon lui, le "bilan politique" d'Emmanuel Macron "est le résultat de la verticalité de sa gouvernance" et démontre "les limites du 'en même temps': 72 députés LFI et 89 pour le RN". Il estime que "le front républicain a disparu".
Le pays "risque d’être difficile à gouverner", et "pour ma part, je souhaite le dialogue dans l’intérêt de la France", souligne-t-il. Côté LR, "nous sommes clairement dans l’opposition", (...) mais nous avons comme ligne de conduite l'intérêt de la France et des Français".
Faut-il travailler avec le futur groupe RN à l'Assemblée ? "Nous n'avons pas la même histoire et ne partageons pas les mêmes valeurs, mais ce sont des élus de la République", répond Gérard Larcher. Et la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée "devrait (leur) revenir", car "le RN est le premier groupe d'opposition".
Colère d'Olivier Faure
Cette déclaration a suscité la colère du premier secrétaire du PS Olivier Faure sur Twitter: "toutes les droites, de LREM à LR (...) vont donc mêler leurs voix à l’extrême droite pour accorder au RN la commission des Finances", s'est-il indigné. "En détruisant le front républicain, ils ouvrent la porte à une victoire future du RN. La défaite et le déshonneur", a-t-il poursuivi, se disant "proprement écœuré par tous ces gens de LR, LREM ou du MoDem, qui participent avec ardeur à la banalisation de l’extrême droite depuis quelques jours".
Et il rappelle que s'il a des "divergences assumées" avec les Insoumis, il n'acceptera "jamais qu’on puisse mettre sur un même plan le RN qui prône l'institutionnalisation de la discrimination avec la FI (la France Insoumise) qui défend la réalisation pour tous de la promesse républicaine".
Mercredi 22 Juin 2022 – Moscou accuse Berlin d' «hystérie russophobe» en commémorant l'invasion nazie :
La Russie, qui commémore mercredi l'invasion de l'Union soviétique par les Nazis en 1941, a accusé l'Allemagne d'alimenter aujourd'hui une "hystérie russophobe", dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Berlin liées à l'Ukraine. "L'hystérie russophobe est alimentée de façon systématique par des attaques quasi-quotidiennes de membres du gouvernement allemand contre notre pays", a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué publié à l'occasion des commémorations. "Berlin, par ses paroles et ses actes, menace les résultats des efforts fournis depuis des décennies par la Russie et l'Allemagne pour surmonter l'inimitié (...) entre nos peuples après la guerre", a-t-elle ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que Moscou marque mercredi le début de l'invasion de l'Union soviétique par les troupes du Troisième Reich en 1941, dans le cadre de l'opération Barbarossa. En Russie, le 22 juin est commémoré comme "le jour du souvenir et du chagrin". Initialement prise au dépourvu notamment parce qu'elle avait signé deux ans plus tôt un pacte de non-agression avec l'Allemagne nazie, l'URSS est parvenue, au prix de grands sacrifices humains, à repousser l'invasion après un coup d'arrêt à Stalingrad, théâtre d'une sanglante bataille en 1942-1943.
La "Grande guerre patriotique"
Friand de parallèles historiques, le président russe Vladimir Poutine a plusieurs fois comparé l'offensive que mène actuellement Moscou en Ukraine à la lutte contre les Nazis lors de la "Grande guerre patriotique". Le conflit en Ukraine a fortement tendu les relations entre la Russie et les pays occidentaux, dont l'Allemagne, qui ont frappé Moscou de lourdes sanctions économiques. La Russie, de son côté, a annoncé ces derniers jours une forte réduction des quantités de gaz livrées à l'Europe, notamment via le gazoduc Nord Stream, l'Allemagne dénonçant une "attaque" visant à "semer le chaos".
Dans ce contexte de vives tensions, Berlin a aussi annoncé une forte augmentation de ses dépenses militaires et fourni à l'Ukraine des canons automoteurs Panzerhaubitze 2000, dont les premiers exemplaires sont arrivés cette semaine. "Tout cela rappelle les périodes les plus amères dans les relations russo-allemandes, y compris les événements qui ont précédé mai 1945", date de défaite de l'Allemagne nazie, a déclaré la diplomatie russe dans son communiqué. "Bientôt, les images des équipements allemands détruits dans les champs d'Ukraine commenceront probablement à apparaître (...) certains en Russie comme en Allemagne établiront certainement des parallèles historiques que nos deux pays peuvent comprendre", a-t-il ajouté.
Mercredi 22 Juin 2022 – Découverte en Israël d'une mosquée datant de plus de 1.200 ans :
L'Autorité israélienne des antiquités a annoncé mercredi avoir exhumé les vestiges d'une des plus anciennes mosquées rurales au monde qui témoigne de la propagation de l'islam dans le désert du Néguev, région du sud d'Israël. Datée du VIIe ou du VIIIe siècles après Jésus-Christ, premiers siècles de l'islam il y a plus de 1.200 ans, la mosquée a été mise à jour lors de fouilles dans la ville bédouine de Rahat, située dans le Néguev, au nord de la péninsule arabique où est née la religion musulmane.
La mosquée comprend "une pièce carrée et un mur orientés vers La Mecque", avec une niche de prière (mihrab) en demi-cercle orientée vers le sud, a indiqué mercredi dans un communiqué l'Autorité israélienne des antiquités (AIA). "Ces caractéristiques architecturales uniques montrent que l'édifice était utilisé comme mosquée", pouvant probablement accueillir quelques dizaines de fidèles à la fois, a poursuivi l'AIA.
Près de la mosquée, un luxueux bâtiment a également été découvert, avec des restes de vaisselle et d'objets en verre donnant des indications sur la richesse des habitants, ont précisé les autorités qui avaient déjà exhumé en 2019, à Rahat également, les vestiges d'une mosquée rurale datant de la même période.
Ces vestiges musulmans, parmi "les plus anciens au monde", permettent d'en apprendre davantage sur "l'introduction d'une nouvelle religion --l'Islam-- et d'une nouvelle domination et culture dans la région (...) qui se sont progressivement établies en héritant de l'ancien gouvernement byzantin et de la religion chrétienne qui ont régné sur le territoire pendant des centaines d'années", a expliqué l'Autorité israélienne des antiquités.
Les mosquées exhumées à Rahat seront préservées à leur emplacement actuel, que ce soit en tant que monuments historiques ou en tant que lieux de prière actifs, ont ajouté les autorités israéliennes.
Mercredi 22 Juin 2022 – Le célèbre paléontologue Yves Coppens est mort :
Le paléontologue français Yves Coppens, découvreur de plusieurs fossiles d'hominidés dont la célèbre australopithèque Lucy, est décédé mercredi à l'âge de 87 ans, a annoncé son éditrice Odile Jacob. "Yves Coppens nous a quittés ce matin. Ma tristesse est immense", a tweeté Odile Jacob, saluant "un très grand savant". "Je perds l'ami qui m'a confié toute son oeuvre. La France perd un de ses grands hommes", a ajouté l'éditrice. Le scientifique est mort des suites d'une longue maladie, a précisé la maison d'édition à l'AFP.
Paléontologue de renommée mondiale, professeur émérite au Collège de France et membre de l’Académie des sciences, Yves Coppens n'a eu de cesse de raconter l'épopée humaine, avec un "talent d'écrivain de conteur, d'essayiste", a commenté Odile Jacob. Ce chasseur de fossiles se présentait comme l'un des "papas" de Lucy, aux côtés des scientifiques Maurice Taieb et Donald Johanson: en 1974, dans la dans la dépression de l'Afar en Ethiopie, l'équipe avait mis au jour le fossile d'hominidé le plus complet jamais trouvé, un australopithèque âgé de 3,2 millions d'années.
Au total, Yves Coppens est cosignataire de six hominidés. Il était né le 9 août 1934 à Vannes (Morbihan) et fils d'un physicien nucléaire.
Mercredi 22 Juin 2022 – Au 20 heures, Macron rejette l'idée d'un gouvernement d'union nationale :
Emmanuel Macron s'est adressé mercredi soir aux Français dans une dans une allocution télévisée de 8 minutes.
Le président français Emmanuel Macron a rejetté mercredi l'idée d'un gouvernement d'union nationale qu'il estime "pas justifié à ce jour" pour sortir de la crise issue des élections législatives de dimanche, tout en appelant au compromis avec les forces politiques du pays pour dégager une "majorité claire". S'adressant aux Français pour la première fois depuis dimanche, le chef de l'État a reconnu les "fractures" révélées par les législatives et appelé la classe politique à "apprendre à gouverner et légiférer différemment". Le président français ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale et se doit de trouver des alliances soit au cas par cas soit dans le cadre d'une coalition.
"Il faudra bâtir des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, à ciel ouvert si je puis dire, dans une volonté d’union et d’action pour la nation", a déclaré le président lors de cette courte allocution télévisée, renvoyant les différentes forces politiques à leurs responsabilités. "Pour avancer utilement, il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils ont prêts à aller", a-t-il dit. "J'entends et suis décidé à prendre en charge la volonté de changement que le pays a clairement exprimée", a-t-il encore affirmé en rappelant qu'il avait "échangé hier et aujourd'hui avec les dirigeants de l'ensemble des formations politiques" et "tous ont fait part de leur respect pour nos institutions et de leur volonté d'éviter un blocage pour notre pays".
"Une loi pour le pouvoir d'achat et pour que le travail paie mieux"
Soulignant que le scrutin avait fait "de la majorité présidentielle la première force politique de l'Assemblée nationale" mais sans majorité absolue, "sa responsabilité est donc de s'élargir, soit en bâtissant un contrat de coalition soit en construisant des majorités texte par texte". Plongée dans l'incertitude, la France est peu habituée à ce type de scénario, contrairement à ses partenaires européens comme l'Allemagne par exemple, comme M. Macron l'a rappelé dans son discours.
Il a par ailleurs annoncé que, "dès cet été", il faudrait prendre "une loi pour le pouvoir d'achat et pour que le travail paie mieux, les premières décisions pour aller vers le plein emploi, des choix forts sur l'énergie et le climat, des mesures d'urgence pour notre santé, qu'il s'agisse de notre hôpital ou de l'épidémie". Le président a encore précisé que l'exécutif commencerait à "bâtir cette méthode et cette configuration nouvelle" à son retour du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, sans jamais prononcer le nom de la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne.