Mardi 19 avril 2022 - Sondage de la présidentielle : L’écologie booste Macron :
Le président-candidat gagne +0,5 ce mardi et prend le large avec 55% d’intentions de vote au second tour. Marine Le Pen perd 0,5 points, une quasi-constante depuis le 11 avril dernier selon notre enquête Ifop-Fiducial.
Le meeting au discours (très) écologiste d’Emmanuel Macron à Marseille samedi 16 avril dernier semble avoir porté ses fruits d’après notre sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match-LCI-Sud Radio . Le candidat, lequel a mis en avant les « thématiques vertes » et expliqué vouloir en faire un cheval de bataille une fois élu, gagne +8, soit 66% d’intentions de vote chez les électeurs de Yannick Jadot et +4, soit 79% chez les votants ayant « une proximité avec EELV ». De son côté, Marine Le Pen perd 5 points pour se retrouver à 76% d’intentions de vote chez les électeurs d’Éric Zemmour. La patronne du RN perd aussi 4 points, soit 21% d’intentions de vote chez les électeurs de Yannick Jadot.
A y voir dans le détail, la sociologie des votants s’est également refaçonnée. Les déclarations pro-écolos du candidat LREM lui ont fait gagner +2 chez les « 18-24 », soit 60%, un score qui pique pour la candidate RN, laquelle perd 2 points – 40% - dans la même catégorie. Emmanuel Macron gagne +2 chez les « 25-34 » ou « jeunes actifs », soit 49% et n’est plus qu’à un point de Marine Le Pen. La cheffe du RN gagne néanmoins 3 points, soit 36% chez les retraités : peut-être dû aux bonnes prestations de l’infatigable Jordan Bardella face aux macronistes sur le volet des retraites ?
Macron progresse dans l'agglomération parisienne
Géographiquement, le président-sortant recueille 56% (+1) d’intentions de vote de la part des « communes urbaines de province » et 67% (+2) pour l’ « agglomération parisienne ». Marine Le Pen reste solide dans les « communes rurales » en gagnant +1, soit 55%.
Côté emplois, Marine Le Pen peut se consoler, elle qui garde la confiance des « petites gens » qu’elle explique défendre : +3 chez les « ouvriers », soit 64%, +1, 59% chez les « chômeurs » et +4, 55% chez les « sans diplômes ». Son adversaire continue à être en famille : +4 chez les « dirigeants d’entreprises », soit 57%, 70% (-3) chez les « catégories aisées » et 70% (=) pour ceux d’un « niveau d’éducation du deuxième et troisième cycles du supérieur ».
Mardi 19 avril 2022 - Jean-Michel Macron «approuve 90%» de ce que son fils fait et trouvent les Français «très ingrats» :
A quelques jours du second tour, le père du chef de l'Etat , très discret, a accordé une interview à «L’Est Républicain». Il y évoque son fils, son quinquennat et aussi ses relations avec Brigitte Macron.
Sa parole est rare. Jean-Michel Macron, père du chef de l’Etat , s’est confié dans «L’Est Républicain» sur son fils et son quinquennat, à quelques jours du second tour. «J’ai beaucoup d’admiration pour la façon dont il dirige l’État actuellement . Je trouve qu’il faut avoir beaucoup de courage et que les Français sont très ingrats mais ce n’est pas nouveau», confie le neurologue. «J’approuve 90 % de ce qu’il fait. On n’est jamais d’accord à 100%. Je ne suis pas un adepte d’une secte», dit-il encore. Il estime que son fils, qualifié au second tour face à Marine Le Pen «a eu beaucoup de mérite à faire front sur tout ce qui lui est tombé sur la tête, notamment le Covid. Face à la guerre en Ukraine, il a eu beaucoup de courage. Il n’y a pas beaucoup de dirigeants européens qui ont fait ce qu’il a fait.»
Le second tour qui oppose à nouveau Emmanuel Macron à Marine Le Pen risque-il d’être serré, à son avis ? «Oui peut-être. Ce n’est pas comme il y a cinq ans. Rien ne se ressemble jamais», répond-il encore.
A propos de Brigitte Macron : "Ça va, on se parle. On ne se tape pas dessus"
Jean-Michel Macron a aussi répondu à des questions plus personnelles, notamment sur ses relations avec sa belle-fille Brigitte Macron , alors que l’histoire d’amour entre son fils et son ancienne professeure, de 24 ans son aînée a été très commentée. «J’ai de bonnes relations, même si je ne déjeune pas tous les jours avec elle. Ça va, on se parle. On ne se tape pas dessus. Il n’y a pas de problème. Emmanuel n’est pas parti à 17 ans pour fuir Brigitte. Il devait depuis le début faire sa terminale à Paris».
«Avez-vous gardé un peu de ressentiment envers Brigitte Macron qui vous a "enlevé" votre fils alors qu’il était encore très jeune?», lui demande encore le journal. «Peut-être plus la mère d’Emmanuel que moi», répond-t-il évoquant son ex-femme Françoise Noguès, à côté de laquelle il a suivi au premier rang le grand meeting à la U Arena de leur candidat de fils. «Quand on est un homme, on estime aujourd’hui que les adolescents de 17 ans font ce qu’ils veulent. Ça les regarde. C’est leur vie. La première valeur à laquelle je tiens c’est la liberté. Emmanuel a montré qu’il était libre. Il a assumé. Simplement c’était peut-être précoce. Mais bon sur le fond… La suite a d’ailleurs montré que c’était quelque chose de solide ».
Mardi 19 avril 2022 - Pour Louis Alliot, «le Conseil constitutionnel n'est pas là pour réviser la Constitution» :
Le maire RN de Perpignan Louis Alliot est revenu, mardi 19 avril aux Quatre Vérités sur France 2, sur la crise ukrainienne mais aussi le programme de sa candidate pour battre, selon lui, Emmanuel Macron.
Sur France 2, Louis Alliot a d’abord été interrogé sur l’invasion russe en Ukraine, sujet un chouïa polémique pour le Rassemblement National, lequel a soutenu par le passé Vladimir Poutine : « Il faut condamner sans réserve cette agression. Ce peuple ukrainien donne des leçons à beaucoup de monde de patriotisme et, face à l’armada russe, mène une résistance efficace et c’est admirable à voir et tragique quand on regarde. » Il a également ajouté qu’ « aujourd’hui, il n’y a plus de sujet. On voit qui agresse et qui se défend. »
Sur le sujet d’un rapprochement avec la Russie et la poursuite des discussions avec le dictateur russe si Marine Le Pen en venait à être élue, le maire de Perpignan a déclaré que « la Russie ne disparaitra pas de la carte du monde et il faut quand même discuter avec. » Citant en exemple « Monsieur Macron [qui] discute tous les jours avec Monsieur Poutine », Louis Alliot a aussi dit qu’« il ne faut pas jeter la Russie dans les bras de la Chine et remettre les choses à leur place. » Et le fait que Vladimir Poutine a décoré les militaires qui ont commis des crimes de guerre à Boutcha ? « C’est une provocation et c’est inadmissible. »
La journaliste Caroline Roux lui a ensuite demandé si sa candidate était confiante pour le débat de l’entre-deux-tours qui se tiendra mercredi 20 avril. Il a répondu qu’« il y a une posture à prendre, c’est celle du président de la République » avant d’embrayer : « On est dans un deuxième tour pour rassembler plus de 50% des Français. Elle doit se montrer crédible et incarner la fonction, ce que n’a pas réussi à faire Monsieur Macron depuis cinq ans. Il faut retrouver les bases de la Cinquième République : une solennité de la fonction. »
Il a ensuite fustigé le président-candidat, lequel n’incarne, selon lui, nullement la fonction présidentielle : « Monsieur Macron a une espèce de légèreté, de comportement et de communication à outrance, des petites phrases, une arrogance, ce n’est pas digne d’un président de la République […] J’espère que ce sera sérieux, arguments contre arguments, projet contre projet. » Le maire a ajouté que Marine Le Pen « a beaucoup travaillé, elle maîtrise les sujets. C’est une question de concentration »
De Gaulle pris en exemple
Un gouvernement peut-il se créer sereinement si la patronne du RN était élue le 24 avril ? La candidate a-t-elle assez de soutien pour former un gouvernement stable ? « Connaissiez-vous Monsieur Castaner avant qu’il arrive dans l’équipe de Monsieur Macron ? Non. On a des spécialistes autour de nous, des politiques et avec l’union que l’on veut faire, des autres viendront. »
Autre sujet polémique abordé : l’interdiction du voile islamique dans l’espace public, une « mesure [qui] fait partie d’un package pour la lutte contre l’islamisme » dixit Louis Alliot. Il n’en a pas démordu : « Oui, c’est aussi aujourd’hui la marque de l’avancée d’un signe politico-religieux dans beaucoup de quartiers et beaucoup de villes, mais ce n’est pas du jour au lendemain que l’on verbalisera les femmes qui portent le voile. Il faudra une loi.
A ceux inquiets d’une possible révision de la Constitution une fois Marine Le Pen au pouvoir, il a pris pour exemple « le général de Gaulle en 1962 [qui] a utilisé l’article 11 pour réviser la Constitution […] S’il n’est pas utilisé, cela voudrait dire que toutes les élections depuis de Gaulle ne sont pas légitimes ou légales. Il faut arrêter avec cela, c’est pour faire peur. » Le maire de Perpignan a aussi déclaré que « le Conseil constitutionnel est là pour donner un avis, pas pour réviser la Constitution. C’est le peuple qui décide. La souveraineté appartient au peuple. »
Mardi 19 avril 2022 - «Pas une voix ne doit manquer à Macron» : l'appel des Chirac pour le second tour :
Claude Chirac, fille de l'ancien président Jacques Chirac, et son époux Frédéric Salat-Baroux, ex-secrétaire général de l'Elysée, ont appelé mardi à ce que "pas une voix ne manque à Emmanuel Macron " face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. "Comme l'a dit Jacques Chirac durant toute sa vie, l'heure est au combat contre l'extrémisme", soulignent-ils dans une déclaration à l'AFP, et, "derrière un entre-deux-tours en apparence banalisé, la situation est infiniment plus grave qu'en 2017 et 2002", où le Front national (devenu Rassemblement national) s'était déjà hissé au second tour. "Derrière le jeu de rôle de l'affrontement, Marine Le Pen et Eric Zemmour vont ensemble", mettent-ils en garde, et "l'extrême droite n'a pas deux visages mais deux faces". "La première, en se concentrant sur les préoccupations du quotidien, s'est donné les moyens de la conquête du pouvoir alors que la seconde fédère et reconstruit une idéologie glaçante", jugent-ils.
A leurs yeux, "face à cette réalité, la réponse n'est pas de dire 'pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen', ce qui est une forme de non-décision et de laisser-faire", critique explicite de la position adoptée par le parti Les Républicains mais aussi la France insoumise, "mais dans l'appel clair et net au vote Macron". "Pour l'heure, une seule chose compte: pas une voix ne doit manquer à Emmanuel Macron", insistent-ils. La famille Chirac ne donne pas pour autant quitus au président-candidat. Dans une allusion à la proposition de rassemblement d'Emmanuel Macron, elle estime notamment que "la réponse ne saurait être dans la constitution d'un vaste ensemble unique de gouvernement, avec pour seule alternative une extrême droite et une extrême gauche idéologiquement reconstruites".
Mardi 19 avril 2022 - Bruno Le Maire sur Marine Le Pen : «Elue, elle livrerait la souveraineté de la France à la Russie» :
Invité d'Europe 1, Bruno Le Maire a d’abord fait un point sur la situation en Ukraine et sur l’attitude de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie : « Nous voulons mettre la pression maximale sur le gouvernement russe avec des sanctions qui font mal à l’économie russe et son PNB. » Il a rapidement fustigé la ligne de Marine Le Pen sur la question ukrainienne : « Elle a tort de se lier pieds et poings à Vladimir Poutine. On sait que si elle était élue, elle livrerait la souveraineté de la France à la Russie. Or, je veux garder la souveraineté française. »
Le ministre a également ajouté que « ce que Marine Le Pen proposait en termes de relations internationales et ce qu’elle propose, c’est la fin de la souveraineté française : alliance avec Poutine, fin de l’OTAN, c’est une drôle d’idée alors que la menace de guerre n’a jamais été aussi élevée. Elle propose aussi de couper les ponts avec l’Allemagne […] C’est une folie, et, sur l’économie, une aberration complète. »
Pour lui, outre un rapprochement avec la Russie, c’est la fin des relations franco-allemandes qui se jouent : « « Quand on veut être président, on est dépositaire d’un héritage et cela, Marine Le Pen veut le remettre en cause. Quand on remet en question ce qu’a fait le général de Gaulle avec Adenauer, c’est une remise en question d’une part de l’identité française. »
Après que le «New York Times» a publié un article expliquant qu’Emmanuel Macron attendrait la fin de la campagne pour mettre sur la table l’embargo sur le pétrole russe afin d’éviter toute polémique en vue de sa réélection, Bruno Le Maire a défendu ce dernier : « C’est un très bon journal le New York Times, mais nous, contrairement à Marine Le Pen, nous n’avançons pas masqués. Nous avons toujours dit que nous voulions un embargo sur le charbon, c’est fait, et sur le pétrole russe. Le président a été très clair avec les partenaires européens pour stopper l’importation de pétrole de Russie. »
Sur les retraites il n'a jamais «dévié de sa ligne», a affirmé Bruno Le Maire
Sur les retraites, le ministre de l’Economie a défendu le programme de son candidat, bien que de nombreux politiques et commentateurs ont critiqué les va-et-vient de LREM sur cette question : « Ce qui est proposé sur la réforme des retraites n’est pas forcément de nature à convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Une des grandes forces d’Emmanuel Macron, c’est qu’il n’a jamais dévié de sa ligne. »
Il a ensuite détaillé les mesures, en déclarant que son parti souhaite « sauver le régime de retraites par répartition » en partant d’un « principe simple : moins de personnes cotisent – je rappelle que ceux qui travaillent sont ceux qui payent les pensions de ceux à la retraite -, et il y a plus de personnes à la retraite. » Le résultat ? « Il faut forcément bouger un des paramètres. Veut-on augmenter les cotisations de ceux qui travaillent ? Non. Baisser les pensions ? Non, on veut l’indexer sur l’inflation. Il ne reste qu’une solution : repousser l’âge de départ à 65 ans. Le président n’a jamais varié sur cette question. »
Et l’écologie ? « Nous voulons accélérer la transition écologique de la France […] Pour le faire de la manière la plus sereine possible, nous voulons planifier ces évènements. Le montant compte moins que la méthode. Nous voulons investir massivement dans les énergies renouvelables, construire de nouveaux réacteurs nucléaires et dans l’innovation avec l’hydrogène à hauteur de trente milliards d’euros. »
Mardi 19 avril 2022 - Après le retrait russe, les soldats ukrainiens déminent :
Dans les villes où l'armée russe s'est retirée, en pleine concentration des forces sur le Donbass et l'est de l'Ukraine, des soldats ukrainiens passent au déminage.
Les soldats russes sont partis, mais les Ukrainiens restent prudents. Depuis le retrait de l'armée russe de certaines villes près de Kiev, pour concentrer ses forces sur le Donbass et l'est de l'Ukraine, les soldats ukrainiens ont une mission délicate : déminer les territoires où des combats ont eu lieu ou où l'armée russe s'est installée. Rues, terrains endommagés par les frappes aériennes, entrepôts : les militaires ukrainiens vérifient chaque recoin et désamorcent si nécessaire, évacuent les fragments qui ont déjà explosé.
Selon Human Rights Watch , les soldats ukrainiens ont découvert à Kharkiv, où de nouvelles frappes russes se sont abattues ce mardi, une forme rare de mines n'explosant pas uniquement sous le poids d'une personne, mais pouvant se déclencher en cas de pas détectés aux alentours grâce à un capteur sismique. Ces mines POM-3, surnommées «Médaillon», explosent et projettent des fragments métalliques qui «peuvent tuer et blesser dans un rayon de 16 mètres». «Les pays du monde entier devraient condamner fermement l’emploi par la Russie de mines antipersonnel en Ukraine, malgré l’interdiction internationale de ces armes. Non seulement ces armes ne font pas la différence entre les combattants et les civils, mais elles continuent de constituer un danger mortel pendant des années», a alerté Steve Goose, directeur de la division Armes de l'organisation. Cette dernière rappelle que la Russie n'a pas ratifié la Convention internationale de 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel -contrairement à l'Ukraine.
Mardi 19 avril 2022 - La Russie appelle «tous les militaires» ukrainiens à «déposer les armes maintenant» :
La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à "déposer les armes" et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur "résistance insensée" , un appel qui intervient alors que Moscou semble lancé dans sa grande offensive sur l'est ukrainien. "Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes", a dit le ministère russe de la Défense, dans un communiqué. "Nous nous adressons à tous les militaires de l'armée ukrainienne et aux mercenaires étrangers: un sort peu enviable vous attend à cause du cynisme des autorités de Kiev", a-t-il encore martelé.
L'armée russe a promis en outre "la vie sauve" aux combattants ukrainiens de Marioupol (sud-est) occupant encore le site industriel d'Azovstal, s'ils se rendaient mardi. Elle propose un cessez-le-feu à 12H00 mardi (09H00 GMT) pour qu'entre "14H00 (11H00 GMT) et 16H00 heure de Moscou (13H00 GMT) toutes les unités armées ukrainiennes sans exception et les mercenaires étrangers sortent (d'Azovstal) sans armes ni munitions". "Nous appelons les autorités de Kiev à faire preuve de bon sens et à donner l'ordre aux combattants de cesser leur résistance insensée", a indiqué le ministère russe de la Défense.
Depuis le début du siège du port stratégique, début mars, Moscou a demandé à plusieurs reprises aux forces ukrainiennes de déposer les armes. La semaine dernière, plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus à Marioupol mais plusieurs centaines d'autres, selon les séparatistes pro-russes, sont toujours retranchés dans l'immense usine d'Azovstal où ils mènent une résistance acharnée.
Mardi 19 avril 2022 - Offensive russe dans l’Est, combats sur tous les fronts… le point sur la guerre en Ukraine
La Russie a lancé une offensive majeure dans l'est de l'Ukraine :
a indiqué le président Volodymir Zelensky , Moscou ouvrant une nouvelle phase de son invasion après avoir échoué à prendre la capitale Kiev. Ces dernières semaines, la campagne militaire russe s'est réorientée sur la région orientale de Donbass, partiellement contrôlée par des forces séparatistes prorusses depuis 2014. "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a déclaré lundi soir le président Volodymyr Zelensky dans un discours retransmis sur Telegram. "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé.
Et selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de "onze bataillons" en une semaine sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.Pour Andriï Yermak, le chef de cabinet du président Zelensky, il est désormais clair que "la deuxième phase de la guerre a commencé". "Faites confiance aux forces armées de l'Ukraine", a-t-il lancé sur Telegram.
"C'est l'enfer"
"C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a de son côté annoncé sur Facebook le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. "Il y a des combats à Roubijné et Popasna, des combats incessants dans d'autres villes pacifiques", a-t-il dit, reconnaissant que Kreminna était "malheureusement sous le contrôle des orques", le surnom péjoratif donné aux militaires russes. Cette ville, qui comptait environ 18.000 habitants avant la guerre, se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du bassin houiller du Donbass.
Au moins quatre civils ont été tués dans les bombardements russes pendant qu'ils tentaient de fuir Kreminna, a poursuivi M. Gaïdaï. Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a toutefois assuré que "les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna" et que d'"intenses combats de rue" s'y déroulaient. Serguiï Gaïdaï avait peu avant exhorté la population à évacuer la région de Lougansk. La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk a de son côté demandé lundi à Moscou d'ouvrir des couloirs humanitaires à Berdyansk et Marioupol, en particulier au complexe métallurgique d'Azovstal, où se trouvent des combattants mais où sont retranchés également "beaucoup de civils" ukrainiens. "Votre refus d'ouvrir ces couloirs humanitaires servira, à l'avenir, d'éléments pour des poursuites en justice contre tous ceux impliqués dans des crimes de guerre", a-t-elle dit sur Telegram.
Le Conseil municipal de Marioupol a affirmé mardi matin qu'Azovstal avait fait l'objet de bombardements et assuré sur Telegram qu'"au moins 1.000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouvent dans les abris souterrains" du complexe métallurgique. La Russie est déterminée à s'emparer de Marioupol, dont les derniers défenseurs ont ignoré dimanche un ultimatum de l'armée russe qui les enjoignait de déposer les armes. "Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu'au bout", a lancé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. La conquête de cette cité portuaire constituerait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant le Donbass, en partie contrôlé par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.
Combats sur tous les fronts
L'armée ukrainienne a également mis en garde lundi soir contre une menace élevée de bombardements dans la région de Mykolayiv (sud). "L'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe", a indiqué mardi l'état-major de l'armée ukrainienne. Des divisions de missiles antiaériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod près de la frontière avec l'Ukraine, selon la même source. Dans les régions de Donetsk et Lougansk les forces ukrainiennes ont détruit dix tanks, 18 autres blindés, huit véhicules, un système d'artillerie et un mortier, selon l'état-major.
Dans le nord-est, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements contre Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. Et dans l'ouest, des bombardements russes ont fait lundi sept morts et "onze blessées, dont un enfant", d'après les autorités locales. Non loin de la ville de Lviv, la Russie assure avoir détruit un important dépôt d'"armements étrangers, livrés à l'Ukraine pendant les six derniers jours par les Etats-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés". Située loin du front, près de la frontière polonaise, cette ville s'est convertie en cité-refuge pour les personnes déplacées et avait été peu visée jusqu'alors par les frappes russes. Au total, l'armée russe assure avoir mis hors d'état dans la seule journée de lundi 16 sites militaires ukrainiens, abritant en particulier des munitions et des missiles tactiques Totchka-U. Ces armements constituent un enjeu majeur, tant pour Moscou que pour Kiev.
Soutien de l'Ukraine, les Etats-Unis ont annoncé à ce sujet lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (800 millions de dollars) venaient d'arriver la veille aux frontières de ce pays pour être remises à l'armée ukrainienne.
Accusée d'exactions par Kiev, distinguée par Moscou
Dans ce contexte, Vladimir Poutine a décerné lundi un titre honorifique, notamment pour son "héroïsme", sa "ténacité" et son "grand professionnalisme", à la 64e brigade de fusiliers motorisés. Or, l'Ukraine a affirmé que cette unité avait commis un massacre de civils à Boutcha, dans la périphérie de Kiev, ce que Moscou nie. Sur le front diplomatique, le président Zelensky a dit lundi espérer obtenir pour son pays "dans les semaines à venir" le statut de candidat à l'adhésion à l'UE.
Le président américian Joe Biden participera de son côté mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine. Le président américain évoquera, "avec les alliés et partenaires" des Etats-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le "soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes", a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.
Mardi 19 avril 2022 - Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez «bientôt» à Kiev :
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, se rendra "bientôt" à Kiev, ont indiqué mardi des sources gouvernementales à l'AFP, sans toutefois donner plus de précisions "pour des raisons de sécurité".
Cette visite se produira alors que M. Sánchez, un socialiste, a annoncé lundi la réouverture "dans quelques jours" de l'ambassade d'Espagne dans la capitale ukrainienne, fermée au lendemain du début de l'invasion russe le 24 février.
Le voyage de M. Sánchez aura clairement pour but de manifester de manière forte le soutien de l'Espagne au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le chef du gouvernement espagnol est l'un des rares dirigeants à avoir publiquement employé le terme de "génocide" après la découverte d'un massacre de civils à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.
Plusieurs dirigeants européens se sont déjà rendus dans la capitale de l'Ukraine depuis le début du conflit, notamment le Premier ministre britannique Boris Johnson , le chancelier autrichien Karl Nehammer, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki , ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les chefs de gouvernement de la République tchèque, de la Slovénie et de la Slovaquie ont aussi fait le déplacement.
L'ambassade espagnole bientôt rouverte
M. Zelensky a également invité le président américain Joe Biden et le chef de l'Etat français Emmanuel Macron à venir en Ukraine. En ce qui concerne M. Biden, la Maison Blanche a précisé qu'il n'était pas prévu qu'il s'y rende.
"Dans quelques jours, nous allons rouvrir l'ambassade d'Espagne à Kiev, comme nouvelle preuve de l'engagement du gouvernement espagnol, de la société espagnole, aux côtés du peuple ukrainien", avait déclaré M. Sanchez lundi dans une interview télévisée.
L'ambassadrice d'Espagne et le personnel diplomatique de l'ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne vers la Pologne au lendemain du début de l'invasion russe.
De la même manière, plusieurs pays, parmi lesquels la France et la Turquie, ont réinstallé leur représentation diplomatique à Kiev ces derniers jours, après l'avoir fermée pour des raisons de sécurité.
L'Espagne soutient l'Ukraine avec des envois d'équipements militaires et d'aide humanitaire. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a précisé lundi que l'Espagne avait déjà envoyé 12 avions avec "des centaines de tonnes" d'armes et de matériel humanitaire, ajoutant que Madrid enverrait "tous les avions nécessaires" pour aider le gouvernement de Kiev. En outre, l'Espagne a déjà accueilli plus de 50 000 réfugiés ukrainiens sur son sol.
Le président Zelensky s'était adressé au début du mois au Parlement espagnol en visioconférence, comparant la guerre en Ukraine au massacre de Guernica, petite ville du Pays basque espagnol bombardée en 1937 par l'aviation nazie en soutien des troupes franquistes durant la Guerre civile espagnole.
Mardi 19 avril 2022 - Zelensky espère obtenir le statut de candidat à l'UE en «quelques semaines» :
Lors d'une rencontre à Kiev, M. Zelensky a transmis à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas, deux volumineux dossiers constituant la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi espérer obtenir pour son pays "dans les semaines à venir" le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne (UE), remerciant Bruxelles pour la célérité du processus. Lors d'une rencontre à Kiev, M. Zelensky a transmis à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas, deux volumineux dossiers constituant la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps. Malgré tout, chaque pays doit suivre cette procédure", a-t-il affirmé. Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici quelques semaines ou mois", a-t-il dit. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir", a assuré le président, estimant que ce serait là "un signal important" pour l'amitié entre Kiev et Bruxelles. "Nous sommes persuadés que nous serons soutenus dans ce travail". Selon lui, "les Ukrainiens sont unis derrière cet objectif: se sentir les égaux des autres Européens, faire partie de l'Union européenne".
Des pays "réservés"
L'intégration à l'UE est un processus au long cours pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen. Il nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre, comme la stabilité politique et une économie de marché viable. Il exige en outre l'accord unanime des 27 pays membres. Or ceux-ci sont divisés sur la question d'une future adhésion de cette ex-république soviétique, envahie par la Russie depuis le 24 février.
Huit pays –-République tchèque, Lettonie, Lituanie, Estonie, Bulgarie, Pologne, Slovaquie et Slovénie-– ont appelé, dans une lettre ouverte, à ouvrir les discussions sur une adhésion de l'Ukraine. Mais un tiers des Etats-membres, dont la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie ou l'Espagne, sont eux plus "réservés", selon une source diplomatique contactée par l'AFP.
Mardi 19 avril 2022 - La méga fusée pour la Lune de la Nasa de retour au garage après un test raté :
La nouvelle fusée géante de la Nasa pour la Lune, SLS, va être ramenée dans son bâtiment d'assemblage pour subir des modifications après un premier test raté sur son aire de lancement en Floride, repoussant de façon quasi certaine à l'été le décollage de sa première mission. Malgré plusieurs tentatives pour mener ce test à bien au centre spatial Kennedy, les équipes de l'agence spatiale américaine ont rencontré une série de problèmes, les ayant conduits à décider de rentrer la fusée à l'abri avant de retenter cette ultime répétition générale.
Une valve défectueuse va notamment devoir être changée, une opération qui ne pouvait pas être réalisée sur le pas de tir. Une fuite a également été découverte lors des dernières opérations de remplissage de l'étage principal avec de l'hydrogène liquide, qui devra être résolue.
Pour "tout nouveau système de lancement, lorsqu'il passe pour la première fois par ce processus, c'est le genre de choses que vous apprenez", a justifié lundi lors d'une conférence de presse Tom Whitmeyer, responsable du développement des systèmes d'exploration à la Nasa. "Le véhicule lui-même fonctionne très bien, mais les opérations sont très compliquées", a-t-il ajouté.
Le test consiste à répéter toutes les étapes menant à un lancement, du remplissage des réservoirs au compte à rebours final -- stoppé juste avant l'allumage des moteurs.
Pas de date prévue pour un nouvel essai
La Nasa n'a pour le moment pas précisé quand elle comptait procéder à un nouvel essai, mais les réparations dans le bâtiment d'assemblage prendront au minimum plusieurs semaines, a précisé Charlie Blackwell-Thompson, directrice pour le lancement d'Artémis. Artémis est le nom qui a été donné au programme américain de retour sur la Lune.
La première mission, Artémis 1, marquera le premier vol de SLS, dont le développement a pris des années de retard. La mission aura lieu sans astronaute à bord: la capsule Orion, située au sommet de la fusée, sera propulsée jusqu'à la Lune et placée en orbite, avant de revenir sur Terre. La date de décollage doit être annoncée à l'issue de la répétition générale. Une fenêtre de lancement était possible début juin, mais se révèle désormais très difficile à tenir, a estimé lundi Tom Whitmeyer.
Les fenêtres de lancement suivantes, notamment déterminées par la position de la Terre et de la Lune, s'étendent du 29 juin au 12 juillet, puis du 26 juillet au 9 août. Le décollage, initialement annoncé pour fin 2021, a déjà été maintes fois repoussé.
Mardi 19 avril 2022 - Législatives : Eric Zemmour réclame «une grande coalition des droites» :
Eric Zemmour, candidat d'extrême droite défait à la présidentielle, a réclamé mardi une "grande coalition des droites et de tous les patriotes" pour "bâtir une majorité" aux législatives de juin "contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon". Le candidat Reconquête! a appelé à voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Mais il avait souvent dit auparavant ne pas croire aux chances de victoire de la candidate du RN. Pour les législatives du 12 et 19 juin, l'ancien polémiste estime que la "campagne de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle est marquée par l'émergence de deux grandes coalitions, l'une macroniste, l'autre islamo-gauchiste" autour de Jean-Luc Mélenchon, lance-t-il dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Je propose la création d'une grande coalition des droites et de tous les patriotes pour les prochaines législatives. Je tends la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan, ajoute Eric Zemmour. "J'appelle donc solennellement à l'union de toutes nos forces contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon", ajoute-t-il, en réclamant d'éviter les "querelles d'égos". Eric Zemmour a terminé son aventure présidentielle au premier tour avec 7% des voix, récoltées notamment dans les beaux quartiers de l'Ouest parisien ou dans le Sud-est de la France, dans d'anciens bastions du Front national.
Le bureau exécutif dévoilé
Avant le premier tour, il avait évoqué à la télévision sa possible candidature aux législatives, sans préciser dans quelle circonscription. Mardi, le parti Reconquête! a par ailleurs annoncé la composition de son bureau exécutif, avec autour d'Eric Zemmour, sa compagne et stratège Sarah Knafo, la nièce de Marine Le Pen Marion Maréchal, l'ancien RN Nicolas Bay, l'ex-LR Guillaume Peltier et le responsable du mouvement de jeunesse du parti Reconquête! Stanislas Rigault. Marion Maréchal, qui avait un temps affirmé vouloir garder sa liberté, a finalement annoncé mardi adhérer au parti pour en devenir la vice-présidente exécutive. "Je souhaite dorénavant mettre toute mon énergie dans la construction et le développement de ce jeune mouvement national plein d'avenir", assure l'ancienne députée FN du Vaucluse.
En cas de victoire à la présidentielle, Marine Le Pen a déjà indiqué ne pas avoir l'intention de nommer Eric Zemmour ou Marion Maréchal dans son gouvernement.
Mardi 19 avril 2022 - Procès Deliveroo : la plateforme condamnée à verser 375 000€ aux livreurs pour «travail dissimulé» :
Victoire pour les livreurs face à l’ubérisation . Ce mardi, le tribunal correctionnel de Paris a infligé à Deliveroo une amende de 375 000 euros pour “travail dissimulé”, le montant maximal prévu. Selon l’accusation, la plateforme de livraison employait des livreurs indépendants alors qu’ils auraient dû être salariés. Cette délibération au pénal témoigne de “l’ubérisation” des livreurs, avec pour enjeu de définir clairement leur statut.
Le tribunal a ainsi suivi intégralement les réquisitions du parquet lors du procès pour “travail dissimulé” à l’encontre de la plateforme. En mars dernier, lors du premier procès au pénal, le parquet avait requis une peine de 375 000 euros d’amende à l’encontre de Deliveroo France et un an de prison avec sursis à l’encontre de deux ex-dirigeants français de la plateforme. Une centaine de livreurs se sont constitués parties civiles, et une dizaine ont défilé à la barre pour dénoncer leurs conditions de travail, caractérisées par une “pression” et une “surveillance” constante.
Un système qui bénéficie de «tous les avantages de l’employeur», «sans les inconvénients»
Selon la procureure Céline Ducournau, l’entreprise Deliveroo est responsable “d'une instrumentalisation et d’un détournement de la régulation du travail”, afin d’organiser une “dissimulation systémique” d’emplois de livreurs. Ces derniers auraient dû être salariés et non indépendants. La procureure a également souhaité afficher pendant deux mois la décision de justice devant les locaux de Deliveroo, sur son site internet et son application mobile. Selon elle, les dirigeants ont construit un “système” qui bénéficie de “tous les avantages de l’employeur”, “sans les inconvénients.”
L’objectif de la plateforme ? D’après Céline Ducournau, il s’agit d’employer “à moindres frais” ses livreurs, sans prendre en compte si certains sont “satisfaits” de ce statut ou se “sentent libres”. Les livreurs présents au procès ont pu témoigner d’une ambiance de “guerre” au sein de Deliveroo. D’abord séduits par la “liberté” et la “flexibilité” promises par la plateforme, ces derniers dénoncent l’objectif incessant du profit et les réprimandes constantes de Deliveroo.
Les deux anciens dirigeants, tenus pour responsable de l’affaire entre 2015 et 2017, sont condamnés à un an de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende. Un troisième cadre jugé coupable de complicité écope d’une peine de quatre mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. Antonin Lévy, avocat de Deliveroo France, a dénoncé l’instrumentalisation du procès, qu’il considère comme “un forum politique”. Il a maintenu que Deliveroo ne faisait que « mettre en relation » des clients, restaurateurs et livreurs, et a démenti « tout lien de subordination ». Un porte-parole de Deliveroo a d’ailleurs indiqué que la plateforme “envisageait” de faire appel.
Le statut des livreurs est devenu un sujet politique
Cette décision contestée pointe le manque de législation dans l’encadrement du travail des chauffeurs Deliveroo. A tel point que le statut des livreurs est devenu un sujet politique ; Marine Le Pen s’est ainsi emparée de la question en proposant d’accorder aux chauffeurs et livreurs des plateformes de livraison un statut de salariés.
Cette titularisation complexe fait aujourd’hui débat dans de nombreux pays d’Europe, où l’on tente de trouver des compromis. La Grande Bretagne a, par exemple, considéré ses 70 000 chauffeurs Uber comme des “travailleurs salariés”. Ce statut hybride leur confère un salaire minimum, des congés payés et un accès à un fonds de retraite. Une première mondiale pour la société américaine. L’Espagne a également voté une loi obligeant Deliveroo à salarier ses livreurs, suscitant de nombreuses craintes de la part de ces géants de l’ubérisation.
Mardi 19 avril 2022 - Covid-19 : Le dernier bilan :
France : 181 morts en 24 heures, 25.276 malades hospitalisés
181 personnes sont mortes du Covid ces dernières 24 heures, selon Santé publique France. 25.276 malades sont actuellement hospitalisés (contre 24.990 lundi), dont 2195 depuis ce mardi. 1681 patients sont traités en soins critiques.
Varsovie refuse d'accepter et de payer de nouvelles livraisons de vaccins
La Pologne refuse de recevoir et de payer de nouvelles livraisons de vaccins anti-Covid, a déclaré mardi le ministre de la Santé, indiquant que son pays disposait toujours de 25 millions de doses non-utilisées.
«À la fin de la semaine dernière, nous avons eu recours à la clause de force majeure et informé à la fois la Commission européenne et le principal fabricant de vaccins (Pfizer, ndlr) que nous refusions de recevoir ces vaccins et que nous refusions également d'effectuer les paiements», a déclaré Adam Niedzielski à la télévision d'informations en continu TVN24. «Cette situation entraînera un conflit juridique. En fait il a déjà lieu», a-t-il ajouté en indiquant que le contrat portant sur les vaccins avait été signé «entre la Commission et les producteurs» et que son pays n'est pas directement partie à ce contrat.
Selon lui, la Pologne, pays de 38 millions d'habitants, dispose toujours de 25 millions de doses de vaccins, alors que 67 à 70 millions d'autres ont été commandées. Actuellement, environ 51% des Polonais ont été entièrement vaccinés, 59% ont reçu une seule dose, et le taux de vaccination a fortement baissé, selon les données du ministère de la Santé.
L'obligation du masque en intérieur prend fin mercredi en Espagne
Le gouvernement espagnol a approuvé mardi le décret mettant fin au port obligatoire du masque en intérieur à partir de mercredi, sauf dans les transports, les hôpitaux et les maisons de retraite. L'Espagne abandonnera ainsi l'une des dernières restrictions en place depuis le début de la pandémie de Covid-19, il y a plus de deux ans, grâce à «un contexte épidémiologique favorable» résultant d'une «très haute couverture vaccinale», a expliqué la ministre de la Santé, Carolina Darias, à l'issue du conseil des ministres. «Nous avançons vers le retour à la normalité d'avant la pandémie», s'est félicité le premier ministre Pedro Sanchez sur Twitter.
Le masque restera toutefois obligatoire dans les centres de santé, les hôpitaux, les maisons de retraite, ainsi que dans les transports en commun, selon le décret approuvé mardi, qui entrera en vigueur mercredi matin dès sa publication au Journal officiel.
Après les compagnies aériennes, Uber rend aussi le masque optionnel aux Etats-Unis
Uber a annoncé mardi que les conducteurs et passagers n'étaient plus obligés de porter le masque dans ses véhicules aux États-Unis, suivant ainsi l'exemple des compagnies aériennes américaines qui ont rendu le port du masque sanitaire optionnel dans leurs avions lundi.
«Si vous ne vous sentez pas à l'aise, vous pouvez toujours annuler votre trajet», remarque Uber sur son site en soulignant que les autorités sanitaires recommandent toujours de porter un masque en cas de risques personnels ou d'un niveau élevé de transmission du Covid-19 dans la région.
Johnson & Johnson suspend les prévisions de vente pour son vaccin anti-Covid
Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J) a suspendu mardi, lors de la publication de ses résultats trimestriels, les prévisions de vente pour son vaccin contre le Covid-19, dont la demande est inférieure à celle des sérums de Moderna et Pfizer. À Wall Street, l'action de J&J cédait 0,37%, à 177,00 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse new-yorkaise.
Au quatrième trimestre de l'année dernière, le géant américain avait tablé sur des recettes comprises entre 3 et 3,5 milliards de dollars en 2022 pour son vaccin à vecteur adénoviral. À titre de comparaison, Pfizer a envisagé de dégager environ 32 milliards de dollars cette année grâce aux ventes de son vaccin à ARN messager, co-développé avec BioNTech. Moderna a estimé en mars que les ventes de son vaccin Spikevax lui rapporteraient 21 milliards de dollars.
En plus d'une popularité moins importante que ses rivaux, le vaccin Janssen de J&J a rencontré une série d'accrocs, notamment en raison de l'apparition rare de caillots sanguins chez certains patients.
Le bilan du Covid s'alourdit à Shanghai avec 10 morts
La ville de Shanghai a annoncé mardi sept nouveaux morts du Covid-19 durant les dernières 24 heures, portant à 10 le total des décès dans la capitale économique chinoise confinée depuis le début du mois, où des entreprises comme Tesla ont repris le travail.
Les chaînes d'approvisionnement ayant été bloquées par les restrictions, les entreprises ont dû arrêter la production dans la métropole de 25 millions d'habitants après l'instauration du confinement. Les autorités locales, comme le reste de la Chine et à rebours de bon nombre de pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions, continuent à suivre une politique «zéro Covid» face à la pire flambée épidémique en Chine depuis l'apparition du Covid-19 fin 2019.