Mercredi 13 Avril 2022 – Biden parle de «génocide», 4,6 millions de réfugiés… le point sur la guerre en Ukraine
Poutine commet un "génocide", selon Biden
Joe Biden a confirmé mardi accuser son homologue russe Vladimir Poutine de "génocide" en Ukraine, quelques heures après avoir utilisé ce mot pour la première fois afin de qualifier la situation dans le pays envahi par Moscou.
Jusque-là, l'administration américaine n'avait pas prononcé ce mot, employé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien", a fait valoir M. Biden à des journalistes lors d'un déplacement dans l'Iowa.
Zelensky propose un échange de prisonniers
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé mardi soir à Moscou d'"échanger" le député et homme d'affaires ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche du président russe Vladimir Poutine et récemment arrêté, contre les Ukrainiens en captivité en Russie. Les autorités ukrainiennes avaient plus tôt dans la journée annoncé l'arrestation de cet Ukrainien de 67 ans qui était en fuite depuis l'invasion russe de l'Ukraine.
Viktor Medvedtchouk, 12e fortune d'Ukraine en 2021 avec 620 millions de dollars selon le magazine Forbesest connu pour ses liens avec le président russe Vladimir Poutine qui est, selon l'intéressé, le parrain de l'une de ses filles.
Le massacre de Boutcha, "un fake" selon Poutine
Le massacre de civils présumés dans la ville de Boutcha, près de Kiev, est "un fake", a affirmé mardi Vladimir Poutine , dont le pays nie toute exaction en Ukraine.
Le président russe a assuré lors d'une conférence de presse dans un cosmodrome de l'extrême orient que l'offensive en Ukraine se poursuivait "calmement" en minimisant les pertes, refusant de fixer un calendrier. Il a de nouveau justifié l'offensive par le nécessité d'"assurer la sécurité de la Russie" face à une Ukraine qui "a commencé à être transformée en place-forte antirusse, à cultiver le nationalisme, le néonazisme".
Zelensky dénonce des "centaines de viols"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mardi "des centaines de cas de viol" constatés dans les zones précédemment occupées par l'armée russe, "y compris de jeunes filles mineures et de tout petits enfants".
L'étau se resserre sur Marioupol
A Marioupol, port stratégique de la mer d'Azov assiégé depuis plus de 40 jours, les forces russes resserrent leur étau sur les soldats ukrainiens "encerclés et bloqués" dans la ville où "des dizaines de milliers" de personnes ont péri et où "90% des maisons" ont été détruites, selon le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaylo Podolyak.
Washington accuse Moscou d'envisager l'usage "d'agents chimiques" à Marioupol
Les Etats-Unis ont fait état mardi, par la voix du chef de la diplomatie Antony Blinken, d'"informations crédibles" sur la possibilité que la Russie fasse usage d'"agents chimiques" dans son offensive pour prendre Marioupol.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est dite mardi préoccupée par des allégations d'utilisation d'armes chimiques à Marioupol.
Le président allemand persona non grata à Kiev
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, critiqué pour ses relations entretenues ces dernières années avec la Russie, a indiqué mardi avoir envisagé de se rendre en Ukraine avec d'autres chefs d'Etat mais avoir essuyé une fin de non-recevoir de la part de Kiev.
70% de l'inflation aux USA en mars causée par Poutine, selon Biden
Joe Biden a déploré mardi la flambée inflationniste supplémentaire causée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a fait bondir de plus de 18% les prix de l'essence aux Etats-Unis entre février et mars. Selon le président américain, "70% de la hausse des prix en mars vient de la hausse des prix de l'essence de Poutine"
Plus de 4,6 millions de réfugiés
Plus de 4,6 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du HCR mardi. Selon le service de garde-frontières ukrainien, plus de 870.000 Ukrainiens sont rentrés chez eux depuis le début de la guerre, dont des femmes et des enfants.
Mercredi 13 Avril 2022 – La Russie annonce la reddition de plus d'un millier de soldats ukrainiens à Marioupol :
La ville de Marioupol est toujours l'épicentre de la guerre en Ukraine. Le ministère de la Défense russe annonce ce mercredi la reddition de plus d'un millier de soldats ukrainiens, une information à prendre avec des pincettes.
Plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines, a déclaré mercredi le ministère de la Défense russe. "Dans la ville de Marioupol, dans la zone de l'usine métallurgique Ilitch (...) 1.026 militaires ukrainiens de la 36ème brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus", a indiqué le ministère dans un communiqué. Bien sûr, l'information doit être confirmée, tant la communication est une arme pour décourager la résistance.
A Marioupol, port stratégique de la mer d'Azov assiégé depuis plus de 40 jours, les forces russes resserrent leur étau sur les soldats ukrainiens "encerclés et bloqués" dans la ville où "des dizaines de milliers" de personnes ont péri et où "90% des maisons" ont été détruites, avait indiqué mardi le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaylo Podolyak.
Les Etats-Unis ont fait eux état, toujours mardi, par la voix du chef de la diplomatie Antony Blinken, d'"informations crédibles" sur la possibilité que la Russie fasse usage d'"agents chimiques" dans son offensive pour prendre Marioupol.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est dite mardi préoccupée par des allégations d'utilisation d'armes chimique dans la même ville martyre.
Mercredi 13 Avril 2022 – Abstention, bulletin blanc ou Macron ? Mélenchon lance la consultation de ses soutiens :
Jean-Luc Mélenchon a lancé mercredi la consultation de ses quelque 310.000 soutiens en vue du second tour, trois jours après que le troisième homme (21,95%) ait appelé à ne pas "donner une seule voix à Le Pen". Cette option de vote Marine Le Pen ne figure donc pas parmi les propositions données en consultation sur le plate-forme militante de Jean-Luc Mélenchon, "Action populaire". Y ont accès les plus de 310.000 personnes ayant parrainé en ligne sa candidature.
La consultation, dont le résultat sera public, s'achève samedi à 20h00. Elle est précédée par un mot de l'ex-candidat à ses partisans : le second tour "se dénouera au mépris de nos répulsions les plus fondamentales. Une présidence sans autorité morale en sortira", y confie le tribun.
Les deux finalistes "ne sont pas équivalents"
Mais, ajoute-t-il, les deux finalistes "ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu’elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse". "C’est pourquoi j’ai dit et je répète que pas une voix ne devrait se porter sur la candidate d’extrême droite", écrit Jean-Luc Mélenchon. "Cela me parait être un avis public suffisant. (...) Aller au-delà serait abuser de la confiance que vous m’avez accordée", estime-t-il.
"Quel qu’en soit le résultat, il ne devra pas être interprété comme une consigne donnée à qui que ce soit"
L'Insoumis précise: "Quel qu’en soit le résultat, il ne devra pas être interprété comme une consigne donnée à qui que ce soit, ni entre nous ni pour ceux qui nous écoutent et nous font confiance. Il indiquera quelles sont nos appréciations dans leur diversité". Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il procède ainsi, alors que ses électeurs sont divisés sur le vote de second tour, selon certaines études: "Ne donnons pas à ce duo le gain de nous opposer entre nous à leur propos alors que nous sommes si fortement unis sur nos projets. La cohésion de l’Union Populaire est notre bien le plus cher."
Il avait déjà consulté ses soutiens en 2017, quand il avait terminé quatrième avec 19,58% des voix, avec la même exception: "Pas une voix à l'extrême droite".
La consultation avait abouti à une majorité courte pour le vote blanc ou nul (36%), juste devant le vote pour Emmanuel Macron (près de 35%), un peu moins d'un tiers restant s'exprimant pour l'abstention.
Mercredi 13 Avril 2022 – Fabien Roussel se défend d'avoir plombé Jean-Luc Mélenchon :
Le communiste Fabien Roussel , qui a obtenu 2,3% des voix au premier tour, se défend dans "L'Humanité" d'avoir fait perdre Jean-Luc Mélenchon (22%) , qui a raté le second tour pour 420.000 voix, et s'est dit "prêt à discuter de la suite avec lui". Le candidat communiste regrette, dans cet entretien publié mardi, "un vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique".
Fabien Roussel rejette l'idée que le PCF, soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017, ait contribué à la défaite de l'Insoumis: "Les 802.588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche". En outre, "rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile", a-t-il ajouté.
"L’heure ne doit surtout pas être aux invectives"
De très nombreux messages postés sur les réseaux sociaux ont pris pour cible les responsables communistes depuis dimanche.
Alors qu'un local du PCF à Lille a été vandalisé et un autre tagué du mot "traîtres" à Nantes, Fabien Roussel a estimé que "l’heure ne doit surtout pas être aux invectives". "Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d'abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives", a déclaré le communiste.
Et le député du Nord d'espérer des discussions fructueuses: "Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui". "Il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent", anticipe-t-il. Fabien Roussel espère que dans les discussions à gauche soient sanctuarisés "les députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver". Il ajoute: "Il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l'emporter".
Mercredi 13 Avril 2022 – Jordan Bardella sur l’immigration : «Aujourd’hui en France, tout le monde rentre, personne ne sort» :
Le président par intérim du Rassemblement National Jordan Bardella , porté par un excellent score au premier tour de l’élection, a expliqué sur RTL que le parti d’extrême-droite était pour le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC). D’abord interrogé sur la peine de mort, il a déclaré : « Nous sommes opposés à la peine de mort et favorable à la perpétuité réelle, pas d’aménagement de peine ou de sortie au bout de trente ans. Nous voulons inscrire dans la Constitution le référendum d’initiative citoyenne [RIC], c’est-à-dire que si les Français veulent se saisir d’un sujet de société, ils se réunissent : 500000 signatures et cela déclenche un référendum. », a-t-il expliqué
Pour le RN, « Emmanuel Macron a balayé la plupart des revendications – surtout des gilets jaunes – qui permettaient d’oxygéner la démocratie », et c’est pourquoi il souhaite, par ces référendums, « rendre le pouvoir au peuple et la proportionnelle qui permet aux législatives de représenter tous les Français. »
Jordan Bardella a également dit que « le premier référendum sera sur l’immigration, dès 2022 », ajoutant que son parti « n’a pas peur du peuple car ce référendum a pour but de consulter les Français sur une politique qu’on leur impose depuis quarante ans. » Il a pris en contre-exemple le bilan d’Emmanuel Macron, lequel « a battu tous les records en matière d’immigration : 900000 clandestins, 1275000 titres de séjours illégaux accordés. »
Favorable à ce que « des familles ukrainiennes soient accueillies temporairement dans le respect de la convention de Genève », le président par intérim a dit regretter qu’ « aujourd’hui en France, tout le monde rentre et personne ne sort. »
«Contre la sortie de l'Union européenne»
La journaliste Alba Ventura l’a ensuite interrogé sur une potentielle sortie de l’Union européenne : « Nous sommes contre la sortie de l’Union européenne, on a considérablement évolué depuis dix ans sur ce sujet. Le premier déplacement de Marine Le Pen sera à Bruxelles pour renégocier un certain nombre de souveraineté et obtenir par exemple la maîtrise de nos frontières ou la possibilité de faire le patriotisme économique. »
Si le parti d’extrême-droite a changé son fusil d’épaule sur l’UE, il n’en reste pas moins distant. Sur le financement par exemple : « Les sommes que nous versons dans le puits sans fond de l’Union européenne sont considérables […] Nous abaisserons la cotisation que la France donne à l’UE de neuf à cinq milliards. La France est beaucoup trop généreuse, ce que ne sont pas les autres pays. » Et l’immigration aussi : « On veut pouvoir maîtriser notre immigration, c’est aux Français de décider qui peuple la France. Or, aujourd’hui, ce sont des technocrates européens qui décident. »
Souvent taxé de faiblard sur le volet économique par le passé, le RN tente aujourd’hui de redorer son image en proposant de nouvelles mesures pour le pouvoir d’achat : « Nous allons prendre une batterie de mesures dès notre élection comme l’abaissement de la TVA de 20% à 5,5% qui rentre dans le cadre actuel de l’UE. Cela a pour but de faire de l’énergie et des carburants des produits de première nécessité. » Jordan Bardella a également ajouté qu’ « à partir du moment où l’inflation est d’un point supérieure à la croissance, alors il faut prendre des mesures pour faire en sorte que le panier de courses des Français soit accessible au plus grand nombre. »
Mercredi 13 Avril 2022 – Si Marine Le Pen est élue, sa nièce Marion Maréchal ne sera pas dans son gouvernement :
En cas de victoire le 24 avril, Marine Le Pen ne comptera pas parmi les membres de son gouvernement sa nièce Marion Maréchal , qui a rejoint les équipes d’Eric Zemmour en pleine campagne présidentielle. «Non, je ne prendrai pas Marion Maréchal dans mon gouvernement», a-t-elle déclaré mardi, lors d’une conférence de presse organisée à Vernon, dans l’Eure, où elle a effectué son deuxième déplacement d’entre-deux-tours. Le 12 mars, elle avait pourtant répondu «pourquoi pas» à la question d'inclure Marion Maréchal dans un gouvernement «d'union nationale». Lundi, cette dernière avait douté de la capacité de la candidate d’extrême droite à l'emporter face à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, si elle ne scellait pas «des alliances» à droite.
Dans une récente interview, Marine Le Pen s'était pourtant montré assez indulgente vis-à-vis de la trahison de sa nièce, qu'elle a élevée. «Je ne sais pas quelle est la part de politique et la part de personnel. Ce n’est pas facile d’être la nièce de Marine, la petite-fille de Jean-Marie et d’avoir fait de la politique. Je le comprends, disait-elle dans les colonnes de "Closer" . Mais quelle est la part de conviction politique et le besoin de voler de ses propres ailes?». Elle disait n’avoir plus «aucun contact avec Marion», mais ajoutait-t-elle «ça ne veut pas dire que je n’en aurai plus». «Dans notre famille, rien n’est jamais définitif. Les liens familiaux sont trop importants».
Dans la matinée, sur l’antenne de France Inter, Marine Le Pen avait aussi rejeté la possibilité qu’Eric Zemmour , quatrième du premier tour avec 7%, fasse partie de son éventuel gouvernement. «Non, ça n'est pas une possibilité, avait-elle répondu. Il n'en a pas le souhait et je n'en ai pas le souhait non plus». Elle soulignait aussi avoir «exprimé tout au long de la campagne du premier tour les divergences qu('elle) pouvai(t) avoir avec Eric Zemmour, mais je lui ai toujours concédé, sans aucune difficulté d'ailleurs, qu'il faisait partie du camp de ceux qui croient en la France, qui croient qu'il faut que la France redevienne un pays souverain».
Il y a des "gens qui préfèrent perdre tout seul que gagner à deux"
Les proches de l’ex-candidat Reconquête! ont reproché à Marine Le Pen de ne «pas se positionner pour gagner», en refusant de tendre la main à Eric Zemmour et Marion Maréchal avant le second tour.
Devant le QG parisien du parti, Jean Messiha, ancien RN et porte-parole du parti d'Eric Zemmour, a estimé, selon l’AFP, que s'il y avait «des gens qui préfèrent perdre tout seul que gagner à deux, eh bien, ils porteront leur responsabilité». «Elle ne se positionne pas pour gagner manifestement », a aussi dénoncé le sénateur marseillais Stéphane Ravier, ancien cadre historique du RN et du Front national, qui a participé à la réunion stratégique de Reconquête! Et l'eurodéputé Nicolas Bay, ex-RN lui aussi, d'ajouter : «Nous avons indiqué très clairement, sans aucune ambiguïté, sans aucun marchandage, que nous appelions dès dimanche soir à voter pour Marine Le Pen. À elle maintenant de prendre ses responsabilités, de montrer qu'elle a, à la fois, la volonté et la capacité à rassembler, puisque c'est ça le second tour d'une élection présidentielle».
Mercredi 13 Avril 2022 – Marine Le Pen et Emmanuel Macron s'écharpent sur les référendums mais se rejoignent sur le septennat :
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont écharpés mardi sur la possibilité de modifier la Constitution sans passer par le Parlement, ce que la candidate d'extrême droite assure pouvoir faire, le président sortant appelant à "respecter" le texte suprême. Mme Le Pen a indiqué vouloir "revivifier" les institutions et le fonctionnement démocratique du pays, lors d'une conférence de presse à Vernon (Eure), en proposant une "révolution référendaire". Elle a ajouté vouloir une révision de la Constitution pour notamment y faire entrer le principe de "priorité nationale" et la primauté du droit national sur le droit international.
Or, pour mener à bien un tel projet, elle devrait passer par l'article 89, qui dispose que le texte doit d'abord être adopté dans des termes identiques par les députés et sénateurs - où elle ne dispose pas de majorité politique - avant d'être soumis à l'ensemble des électeurs. Mais "c'est beaucoup plus sain que ce soit le peuple qui vote (une réforme constitutionnelle) que les deux chambres", a estimé la représentante de l'extrême droite, en affirmant que "le Conseil constitutionnel ne dispose d'aucune compétence pour contrôler un projet de loi qui révise la Constitution", une assertion contestée par les juristes.
Il n'est "pas vrai qu'on peut réviser la Constitution de manière directe", lui a également répondu Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Mulhouse : "Il faut d'abord passer par les deux chambres (parlementaires), c'est notre Constitution qui le prévoit et la Constitution, on doit la respecter". "Cela suppose de rassembler largement toutes les forces politiques", a-t-il encore martelé, en référence à sa réforme constitutionnelle promise en 2017 mais avortée deux ans plus tard après l'opposition du Sénat à majorité de droite.
Marine Le Pen souhaite un septennat "non-renouvelable"
Marine Le Pen entend également réviser le texte suprême pour instaurer le référendum d'initiative citoyenne et "pour rendre plus facile l'organisation de référendums sur tous les sujets". Actuellement, en ce qui concerne les projets de loi - c'est-à-dire des textes qui ne modifient pas la Constitution - seuls ceux relatifs "à l'organisation des pouvoirs publics et la politique économique, sociale et environnementale" peuvent être soumis au référendum, selon l'article 11. "Un référendum n'est pas dangereux, donner la parole au peuple n'est pas dangereux, ce qui est dangereux, c'est de ne pas lui donner", a souligné la candidate visant le chef de l'Etat.
Ce dernier lui a répondu en estimant que les référendums "dans le cadre de l'article 11" étaient un instrument qui peut être utilisé", y compris pour une réforme des retraites, mais qu'il voulait "privilégier d'abord une large concertation politique et avec les partenaires sociaux sur ce sujet". Les deux adversaires ont par ailleurs chacun défendu le retour du septennat, Marine Le Pen le souhaitant "non-renouvelable".
Si, pour Emmanuel Macron, un mandat de sept ans est "un bon rythme pour la présidentielle" et "une bonne respiration par rapport au rythme des législatives", il a au contraire défendu "le caractère renouvelable". Le mandat du président de la République était passé de sept à cinq ans à partir de l'élection présidentielle de 2002, à la suite d'un référendum largement gagné par le "oui" (73,21%) deux ans plus tôt. A propos de l'instauration d'un scrutin à la proportionnelle pour les élections législatives, le président sortant a rappelé qu'il y était "plutôt favorable" et que c'était "une bonne chose". Marine Le Pen a pour sa part également indiqué que la mesure faisait partie de son projet, "avec une prime majoritaire".
Mercredi 13 Avril 2022 – Envoi de SMS du parti de Zemmour aux Français de confession juive: enquête pénale ouverte à Paris :
Un SMS signé du nom du candidat a été envoyé vendredi à de nombreux téléphones mobiles dans l'Hexagone renvoyant vers une page éditée par le parti Reconquête! affichant un texte explicitement adressé aux Français juifs.
Une enquête préliminaire a été ouverte mardi à Paris après la plainte de deux associations sur un démarchage par SMS du parti d’Éric Zemmour ciblant des électeurs français de confession juive à la veille du premier tour de la présidentielle, a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé l'ouverture de cette enquête pour des infractions relatives à des données à caractère personnel.
Un SMS signé du nom du candidat a été envoyé vendredi à de nombreux téléphones mobiles dans l'Hexagone renvoyant vers une page éditée par le parti Reconquête! affichant un texte explicitement adressé aux Français juifs. "Sur plainte de l'UEJF et de l'association J'accuse AIJI, une enquête a été ouverte ce jour des chefs de détention, conservation, enregistrement, transmission de données à caractère personnel en dehors des cas prévus par la loi, communication à un tiers sans autorisation et détournement des finalités d'un fichier de données à caractère personnel", a précisé le parquet. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP), a aussi indiqué cette source.
Le code pénal punit de cinq ans d'emprisonnement et de 300.000 euros d'amende la création d'un fichier faisant apparaître des croyances religieuses ou des origines raciales ou ethniques sans le consentement de l'intéressé. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait déjà ouvert une instruction suite à ce démarchage.
La Cnil stipule que "le traitement des données à caractère personnel qui révèle (...) les convictions religieuses" est "interdit", sauf si "la personne concernée a donné son consentement explicite au traitement de ces données à caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques". Le message du candidat, désormais hors ligne, s'intitulait: "Message d’Éric Zemmour aux Français de confession juive".
"Le seul à dénoncer l'expansion de l'islam qui ravage notre pays"
Le polémiste d'extrême droite, qui a rassemblé 7% des suffrages dimanche, s'y présentait comme "le seul à dénoncer l'expansion de l'islam qui ravage notre pays". "L'antisémitisme qui tue aujourd'hui est islamique", ajoutait-il. Interrogée par BFMTV, l'équipe d’Éric Zemmour avait confirmé être à l'origine de la campagne d'envoi "d'une dizaine de milliers de SMS" qui renvoyaient vers la page web du candidat.
Un des responsables de la campagne de Reconquête avait assuré à la chaîne d'information que ce démarchage politique avait été mis en place à l'aide d'un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce. "On attend avec impatience que les policiers fassent leur travail", a déclaré à l'AFP Me Stéphane Lilti, qui a déposé plainte pour l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Son confrère Me Sacha Ghozlan, qui a déposé plainte pour l'association "J'accuse", a dénoncé sur Twitter mardi "la plus massive exploitation de listes nominatives de juifs depuis la rafle du Vel’d’hiv"
Mercredi 13 Avril 2022 – Contaminations par E.coli: perquisitions dans l'usine Buitoni de Caudry et au siège de Nestlé :
Des perquisitions étaient menées mercredi dans l'usine Buitoni de Caudry (Nord), où sont produites les pizzas surgelées Fraich'Up soupçonnées d'avoir causé des cas graves de contamination d'enfants par la bactérie E.coli, et au siège de Nestlé dans les Hauts-de-Seine, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP. A Caudry, la perquisition est en cours depuis ce matin, sous la responsabilité du parquet de Paris qui a ouvert une enquête, notamment pour "homicides involontaires", "tromperie" et "mise en danger d'autrui", a précisé la gendarmerie, confirmant une information du quotidien La Voix du Nord. Le parquet de Paris, qui a ouvert son enquête le 22 mars et l'a confiée au pôle de santé publique, a confirmé à l'AFP que l'opération était en cours.
La perquisition visant l'usine du groupe Nestlé est menée, selon la gendarmerie, par des gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp). Le parquet de Paris a également confirmé l'information de franceinfo selon laquelle des perquisitions étaient en cours au siège social de Nestlé, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
"La présence de rongeurs et l'absence de moyens de protection"
Le préfet du Nord avait interdit par un arrêté préfectoral le 1er avril la production de pizzas au sein de l'usine de Caudry, suite "à deux inspections d'hygiène approfondies" menées les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ces inspections "ont mis en évidence un niveau dégradé de la maîtrise de l'hygiène alimentaire", précisait l'arrêté.
Elles ont notamment pointé "la présence de rongeurs et l'absence de moyens de protection contre l'entrée des nuisibles et de lutte contre les nuisibles efficaces et adaptés à une activité alimentaire", ainsi que le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage". Ces anomalies "constituent une source importante de contamination microbiologique, physique ou chimique des denrées alimentaires manipulées dans l'établissement, qui dès lors présentent ou sont susceptibles de présenter un danger pour la santé des consommateurs", selon l'arrêté. Buitoni avait alors indiqué "coopérer étroitement avec les autorités dans le cadre de leur enquête" pour déterminer la provenance de la bactérie E. Coli et travailler "sur un plan d'action et des mesures appropriées suite à cet arrêté préfectoral".
La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants liés à une contamination à E. coli. Les autorités sanitaires avaient annoncé fin mars avoir établi un lien entre la consommation de pizzas produites à Caudry et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.
Mercredi 13 Avril 2022 – La première éolienne offshore de France installée au parc de Saint-Nazaire :
La première éolienne en mer de France a été installée au sein du parc offshore de Saint-Nazaire en vue d'une mise en service début mai, ont constaté des journalistes de l'AFP lors d'une visite organisée mardi. Le parc offshore de Saint-Nazaire, tout premier en France à entrer en service, comptera à terme 80 éoliennes, qui seront progressivement posées d'ici la fin de l'année. Le mât de la première avait été installé jeudi sur sa fondation, posée en mer en septembre. Deux des trois pales ont été accrochées dans la foulée, mais les mauvaises conditions météo ont retardé l'installation de la dernière, qui doit être ajoutée dans la semaine. "C'est beaucoup d'émotion et de joie pour toute l'équipe, c'est un projet sur lequel on travaille depuis une dizaine d'années", s'est réjoui Cédric Le Bousse, directeur énergies marines renouvelables France chez EDF.
Au large du Pouliguen et du Croisic, les 80 éoliennes seront réparties entre 12 et 20 km de la côte, sur 78 km2. Chaque éolienne a une puissance de six mégawatts, "contre trois à quatre pour une éolienne terrestre", précise Cédric Le Bousse. "Le parc, une fois installé, produira l'équivalent de la consommation (d'électricité) de 700.000 habitants, ce qui représente la moitié de la Loire-Atlantique. Soit 20% de la consommation totale du département", a expliqué Olivier de La Laurencie, directeur de projet du parc éolien de Saint-Nazaire. En comptant la base, le mât et les pales, les éoliennes culminent à environ 180 m de hauteur.
Elles sont installées quatre par quatre grâce à un immense navire/plateforme planté sur des "jambes" rétractables, qui transporte mâts et pales du port de Saint-Nazaire jusqu'au large. Au milieu du parc, la "sous-station" électrique, reliant les éoliennes et chargée de renvoyer le courant à terre via un câble semi-enterré, est déjà en place. D'autres parcs éoliens offshore sont en cours de construction en France. Celui de Fécamp (Seine-Maritime) doit être mis en exploitation courant 2023, avant ceux de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et de Courseulles-sur-Mer (Calvados).
Mercredi 13 Avril 2022 – 25000 personnes hospitalisées, Shanghai à l’épreuve du confinement…le point sur le coronavirus
La situation en France
Depuis son pic début avril, l'épidémie de Covid-19 est sur un plateau et les contaminations stagnent depuis plusieurs jours, tandis que le nombre de malades hospitalisés ne cesse d'augmenter et se rapproche des 25.000, selon les chiffres quotidiens publiés mardi. La vague ne se retire toujours pas: avec 190.762 cas positifs enregistrés en 24 heures par Santé publique France, la moyenne des sept derniers jours s'établit à 133.586, après avoir oscillé entre 133.000 et 136.000 depuis une semaine.
Pourtant après un bref passage au-dessus du seuil des 140.000 début avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait estimé la semaine dernière que "le pic du rebond" était passé. Une assertion que Santé publique France s'était gardée de reprendre vendredi, faute de pouvoir "confirmer que l'on est sur une phase de décroissance de l'épidémie".
La tendance est en revanche clairement à la hausse à l'hôpital, où l'on dénombre désormais 24.693 malades infectés, soit 488 de plus que la veille et environ 4.000 de plus en deux semaines. Parmi ces patients, 1.644 sont pris en charge en soins critiques, soit 55 de plus sur une journée, mais seulement 150 de plus par rapport à fin mars. Le décompte macabre du Covid s'est encore alourdi de 156 à l'hôpital en 24 heures, portant le total à 143.625 en France depuis le début de la pandémie, il y a plus de deux ans.
Les Shanghaïens à l'épreuve du confinement
Le jour c'est un bureau, la nuit une maison de fortune: face aux strictes mesures de confinement qui paralysent Shanghai en pleine flambée épidémique, des employés en Chine campent sur leur lieu de travail pour poursuivre à tout prix leur activité. La capitale économique chinoise affronte sa plus forte poussée de Covid-19 depuis le début de la pandémie. Pour y faire face, les autorités confinent à domicile depuis plus de deux semaines la quasi-totalité des 25 millions d'habitants.
La mise sous cloche de Shanghai devait initialement durer quatre jours et se faire en deux temps: d'abord la partie est de la ville, qui compte le principal aéroport international et le gigantesque quartier d'affaires aux gratte-ciel emblématiques. Puis, la moitié ouest avec sa célèbre artère historique du Bund, en bordure du Huangpu, le fleuve qui traverse Shanghai. Sentant le vent tourner, certains ont choisi dès les premières heures du confinement de rester sur leur lieu de travail pour limiter l'impact économique.
C'est le cas de Roméo, un Chinois qui préfère utiliser un pseudonyme pour témoigner. Dans son entreprise, "des gens dorment au premier et au deuxième étage, et (le reste du temps) chacun est à son poste", indique à l'AFP cet employé qui travaille dans la finance. Par la force des choses, les interactions entre collègues s'imposent même après les heures de bureau, sans pour autant empiéter sur l'intimité, assure Roméo. "Chacun met une distance et respecte celle des autres [...] On ne se force pas à parler". Un luxe qui est loin d'être la norme. Sur les réseaux sociaux, des vidéos d'employés d'usine dormant sur des matelas de fortune, pendant que leurs collègues poursuivent la production ne sont pas rares.
Le confinement, initialement annoncé comme une mesure progressive et localisée, semble devoir s'éterniser, au moment où le reste du monde apprend à vivre avec le virus. La mesure, qui pénalise lourdement le ravitaillement, a pris au dépourvu bon nombre de Shanghaïens. "Je n'ai jamais autant réfléchi à mes repas et surveillé ma consommation", indique à l'AFP l'un d'eux, Frank Tsai, qui a seulement stocké pour quatre jours de nourriture, soit la durée de confinement initialement annoncée par les autorités. Sept jours d'enfermement plus tard, les portions se font de "plus en plus petites" à mesure que les réserves s'épuisent, souligne depuis son appartement ce chef d'entreprise, qui organise en temps normal des conférences. Mme Ma, une habitante qui préfère taire son identité complète, affirme avoir déboursé 400 yuans (58 euros) pour un soda et des nouilles instantanées, tant le réapprovisionnement fait défaut à Shanghai. Ces dernières semaines, les prix des produits alimentaires ont ainsi bondi dans la ville, alors qu'aux portes de la métropole des milliers de poids lourds sont en rade.
Les applications de livraisons, ultra-populaires en Chine, peinent quant à elles à suivre la demande qui a explosé, par pénurie de livreurs. Shanghai, métropole en temps normal en pleine effervescence, connaît ces dernières semaines un calme inhabituel, rompu uniquement par des annonces des autorités à rester chez soi, diffusées par des drones et... des robots-chiens.
Les propriétaires d'animaux de compagnie ont quant à eux recours au système D, les sorties étant strictement interdites même pour les petits besoins canins. "J'ai appris à mon chien à faire à l'intérieur. Mais [...] pour rester sains d'esprit tous les deux, je le sors (quand même en douce) à 3H du matin", indique à l'AFP un Shanghaïen qui a souhaité garder l'anonymat. Le ministère de la Santé a fait état mardi de plus de 23.000 nouveaux cas positifs dans la ville. Des chiffres très élevés pour la Chine, un des derniers pays au monde à appliquer une stratégie zéro Covid. Afin d'assurer l'isolement des personnes testées positives du reste de la population, les autorités ont installé des dizaines de milliers de lits dans des centres d'exposition ou des structures préfabriquées. Leona Cheng, étudiante d'une vingtaine d'années, en est sortie vendredi après 13 jours de quarantaine "insoutenable". "Trop de gens attrapent le virus, le taux d'infection est fulgurant", dit-elle.
Mercredi 13 Avril 2022 – Edouard Philippe se présentera aux législatives si Marine Le Pen est élue présidente :
Edouard Philippe, soutien d'Emmanuel Macron, dont il a été le Premier ministre, a à nouveau mobilisé mercredi pour le second tour de la présidentielle, qui «n'est pas joué».
«La France ne sera pas la même si elle est présidée demain par Madame Le Pen ou si elle continue à être présidée par le président de la République». Dès dimanche soir, peu après les résultats du premier tour, l’ancien Premier ministre alertait, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, sur les enjeux du second tour et les dangers qui pourraient en résulter. «Si comme moi on est attaché à une France qui est grande lorsqu’elle tient à cette idée de liberté (…) à une France qui est puissante lorsqu’elle est influente dans une Europe forte, (…) à une France prospère où le chômage diminue, les investissements s’accélèrent ou le plein emploi est en vue, alors je crois qu’on doit s’engager pour le président de la République, faire campagne, activement, et prendre ses responsabilités et voter le 24 avril pour Emmanuel Macron», déclarait-il.
Mercredi dans la matinale de France Inter, Edouard Philippe a à nouveau mis en garde : «Ce second tour n’est pas joué, cette élection est encore très ouverte» (...) «il faut prendre cette élection au sérieux, prendre les Français au sérieux, jouer le deuxième tour sérieusement», a-t-il insisté. «Je pense que Marine Le Pen peut gagner l’élection présidentielle », a-t-il répété.
Un Front républicain existant mais moins vigoureux qu'il y a 20 ans
Concernant le front républicain (faire barrage à l'extrême droite) l’ex-chef du gouvernement pense qu’«il existe encore pour beaucoup de nos concitoyens» mais concède qu’il n’a «manifestement pas» la «même vigueur » qu’en 2002, où Jean-Marie Le Pen affrontait Jacques Chirac au second tour. Il connaît «beaucoup» de gens pour qui «il a encore un sens et qui souhaiteront faire barrage à une candidat qu’ils n’estiment pas relever du champ républicain».
S’il n’envisage pas de se présenter aux législatives de juin, une «seule hypothèse», formulée il y a plusieurs mois déjà, le ferait changer d’avis : «Si Madame Le Pen gagne la présidentielle, je songerais très sérieusement à me présenter aux élections législatives. Sinon j’entends rester maire du Havre parce que j’aime ça».
Mélenchon en tête au Havre
Sa ville normande a plébiscité au premier tour dimanche le candidat de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, en tête avec 30,17% des voix, devant Emmanuel Macron (27,53%). L’édile n’est «pas étonné» par ce résultat et tempère : «En 2017 c’était déjà le cas (…) Il faisait 1800 voix de plus que cette fois -ci, Marine Le Pen 1100 voix de plus. Emmanuel Macron fait 2600 voix de plus qu’en 2017». «Je connais la sociologie de ma ville, à toutes les élections présidentielles, au Havre, on vote d’abord et majoritairement à gauche. Je n’en suis pas surpris. Je reconnais les Havrais tels que je les connais et tels que je les aime», explique-t-il à propos de sa ville «populaire, ouvrière, qui a la culture de la lutte», où « Jean-Luc Mélenchon, quand il parle, il résonne de façon particulière».
Mercredi 13 Avril 2022 – Le comédien Michel Bouquet est mort :
Michel Bouquet, décédé mercredi à l'âge de 96 ans, avait peut-être rêvé de mourir sur scène, comme son personnage fétiche dans "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco, qu'il aura joué pas moins de 800 fois en 20 ans. Après 75 ans de carrière, le monstre sacré du théâtre, tout aussi inoubliable au cinéma chez Chabrol et Truffaut, avait confié à l'AFP en 2019 qu'il ne remonterait plus sur scène, après avoir fait son "bonhomme de chemin".
Un géant de la scène, légendaire dans "L'Avare" et "Le roi se meurt", qui quelques années plus tôt espérait "ne jamais s'arrêter de jouer". Sur le grand écran, il a été un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champs-de-Mars" de Robert Guédiguian (2004), avec un mimétisme qui troublera jusqu'aux proches de l'ancien président, et un magistral Javert dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).Il ne se lassait pas de ses rôles, brodant et rebrodant son interprétation, la voix mesurée enflant soudain à la surprise du public, épaté de l'énergie qu'il gardait en dépit de l'âge.
Prolifique, souvent énigmatique et troublant, le comédien avait reçu de très nombreuses récompenses, notamment deux fois le César du meilleur acteur: en 2002 pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père", puis en 2006 pour "Le Promeneur du Champs-de-Mars". Au théâtre, il avait décroché deux fois le Molière du meilleur comédien dont en 2005 pour "Le roi se meurt", qu'il jouait avec son épouse Juliette Carré, formidable reine Marguerite.