Vendredi 8 Avril 2022 – Marine Le Pen, dernier meeting à Perpignan :
En mai 2017, on lui prédisait sa fin de carrière. Cinq ans plus tard, elle est aux portes du second tour. Marine Le Pen donnait un meeting jeudi soir à Perpignan.
Ils étaient quelques milliers à se réunir au parc des expositions de Perpignan ce jeudi soir. Trois jours avant le premier tour la candidate du Rassemblement National, Marine Le Pen, a envoyé l’image d’une femme rassembleuse, au sommet de sa popularité. Ces dernières semaines, les sondages ont illustré une vraie dynamique. Deux mois avant l’élection, Valérie Pécresse et Éric Zemmour n’étaient qu’à 2 ou 3 points de son score selon notre sondage Ifop-Fiducial . Un mois avant le premier tour, elle était à 17,5% et accusait un retard de 14 points face au président sortant. Dans un fief historique du parti d’extrême droite, elle a préféré choisir un nombre de sympathisants réduits. Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, n’a pas caché sa grande satisfaction quant à l’évolution de sa candidate lors de son discours d’introduction, évoquant « les murs qui tremblent » au palais de l’Élysée. À 24% dans notre dernier sondage , Marine Le Pen fait bien plus que tutoyer son plafond électoral habituel. Il ne lui manque que 2,5 points pour rattraper Emmanuel Macron. Dans la salle, les militants savaient que ce dernier meeting devaient envoyer l’image d’un parti déterminé et plus que jamais apte à s’installer à l’Élysée. Une grande majorité d’entre eux étaient des retraités, brandissants les drapeaux tricolores, portant des tee-shirts avec comme slogan inscrit « Marine présidente ». Le nom Le Pen n’a jamais été présidentiable...
Tous les profils étaient néanmoins présents. Les historiques mais aussi les nouveaux convaincus de 2022. Vincent, 56 ans, a avoué être derrière la candidate RN depuis toujours. « Pour la 3ème élection consécutive, je vais voter Marine. Elle est la seule qui nous comprend, la seule à pouvoir nous rendre la France de façon crédible. Les courbes vont s’inverser car la détestation d’Emmanuel Macron a gagné une grande partie des français » explique ce militant. Pour Sylvie, 69 ans, retraitée, elle est revenue dans la politique grâce à Marine Le Pen. « En 2017, je n’aimais pas certaines de ses propositions comme la sortie de l’Union européenne bien que je ne sois pas une grande fan de cet organisme (sic). Le problème aujourd’hui, c’est que nous ne pouvons plus vivre avec nos revenus, ça n’intéresse pas Macron de revaloriser notre pouvoir d’achat » accuse-t-elle.
Le pouvoir d'achat au coeur de son discours
S’il y a bien un thème que Marine Le Pen a travaillé pendant cette campagne, c’est le pouvoir d’achat. 57% des Français placent cette thématique comme la plus importante pour cette présidentielle. Un score loin devant la santé (28%) et la sécurité (24%). Avec un Éric Zemmour fasciné par les débats sur l’immigration à l’automne, Marine Le Pen s’est recentrée, quitte à perdre quelques historiques du Front national. Après avoir souffert de l’ombre Zemmour, la candidate a repris des couleurs pendant la guerre en Ukraine puis sur les dernières semaines de campagne. Le contexte d’inflation avec l’explosion des prix de l’essence et de certains produits alimentaires ont donné de l’eau à son moulin. Alignement des planètes ou flair politique ? La candidate du moment, c’est elle. Mais vient s’ajouter la campagne en hauteur du président sortant. Déclaré tardivement, organisant un seul meeting, parlant à très peu de journalistes, Emmanuel Macron n’aura pas pu tenir l’image de chef des armées qu’il avait pu avoir fin février avec la guerre en Ukraine.
Marine Le Pen a également profité du scandale McKinsey qui secoue le président sortant. La majorité présidentielle n’a pas pour le moment réussi à enrayer cette dynamique négative. Une affaire qui a rendu à Emmanuel Macron son image de président des riches. Dans son meeting ce jeudi 7 avril, Marine Le Pen n’a pas hésité à en rajouter une couche. Elle a notamment laissé sous-entendre que le président sortant ne faisait pas confiance au grand nombre de fonctionnaires dans les ministères pouvant l’aider à gouverner sans passer par des cabinets privés. « Moi présidente, je ferai confiance aux fonctionnaires et je gouvernerai pour la France, pour les Français » a-t-elle déclaré face à la foule conquise. «A la présidentielle on ne s'abstient pas, reprenez le contrôle!», a scandé Marine Le Pen, demandant à ses électeurs d'«aller voter» pour faire battre le président sortant, «boxeur sonné».
Si elle a toujours été au-delà des 15% dans les intentions de vote grâce à son noyau de convaincus, la candidature Zemmour a rebattu les cartes, tout comme la poussée de Valérie Pécresse après sa victoire au congrès LR. Sans faire de bruit ni de vague, Marine Le Pen a néanmoins évité les polémiques. Les départs du RN vers Éric Zemmour ont presque eu un effet positif sur sa campagne, accrochant la compassion de certains hésitants face aux « trahisons » qui se sont suivies jusqu’au ralliement majeur de sa nièce, Marion Maréchal, auprès d’Éric Zemmour. A Perpignan, ces défections ont paru un très lointain souvenir.
Vendredi 8 Avril 2022 – Pour Valérie Pécresse, «Emmanuel Macron n’est pas de droite» :
Sur France Inter, la candidate LR Valérie Pécresse a profité du dernier jour réglementaire pour s’exprimer avant le vote de dimanche, expliquant qu’elle a « l’impression que le scénario est écrit d’avance. » Sa cible : Emmanuel Macron. « On a un président de la République qui ne voulait pas faire campagne et interdit à ses ministres de débattre avec moi. Il voulait un face à face avec les extrêmes car c’est son assurance réélection. Au premier tour on choisit ses idées, ses convictions. »
La présidente de Région a ajouté que, contrairement aux autres candidats qui se réclament de la droite, « [s]on programme n’est pas extrême, il ne mettra pas de désordre dans la rue, ni la faillite dans nos comptes. Il est sérieux, financé, remettra de l’autorité et fera les réformes nécessaires. Il faut déjouer les scénarii écrits d’avance. » Elle a ensuite glisser un nouveau tacle au président-candidat : « J’aurais assumé mon bilan, je n’aurais pas évité de débattre sur France 2 en faisant passer ma propagande électorale à la place des questions des journalistes. C’est pour cela qu’il y a une vague de dégagisme. »
«Nous n’aurions pas dû accepter la présidence de l’Europe»
Valérie Pécresse a déclaré, qu’en tant que ministre, elle avait tenu face à la rue et qu’elle le referait si les Français votaient pour elle : « Partout où j’ai été, j’ai tenu face à la rue, alors que Macron en Corse, en deux mouvements de rue, il lâche avec l’autonomie. Je suis une candidate qui tient, c’est la politique par la preuve. On a un président qui n’a pas eu le courage de réformer les retraites puis nous dit deux jours plus tard que deux ans de concertation serait bien. »
Elle a aussi tablé sur le thème du travail, affirmant que sa « grande mesure est l’augmentation de 10% des salaires car je veux que le travail paie plus que l’assistanat […] Je veux une vraie politique familiale également mais la différence est que je ne suis pas la mère Noël, je ne léguerai pas une dette abyssale aux générations futures. Je suis une candidate qui fait ce qu’elle dit. Si vous voulez du sérieux, du pouvoir d’achat, c’est pour moi qu’il faut voter. »
La candidate s’est dit inquiète face aux « Français [qui] me disent tous les jours qu’ils ne peuvent plus payer leurs factures de gaz et d’essence » ajoutant que « soit on fait un vrai bouclier énergétique en sortant de notre dépendance, soit on n’y arrive pas. Emmanuel Macron est coupable d’avoir tiré un trait sur le nucléaire beaucoup trop vite. »
Elle a également demandé des poursuites à l’encontre de Vladimir Poutine suite aux exactions commises contre des civils dans la ville de Boutcha : « Il va falloir que nous réformions très puissamment le mécanisme de la cour pénale internationales. Les atrocités de Boutcha doivent être jugées, des comptes doivent être rendus et Poutine poursuivit. La procédure a été ouverte mais cela va durer beaucoup trop longtemps […] Il faut sortir de cette guerre par une solution diplomatique. Un interlocuteur ne veut pas dire un allié. »
Emmanuel Macron a de nouveau été pris à partie par la candidate LR : « Nous n’aurions pas dû accepter la présidence de l’Europe en cette période et Emmanuel Macron l’a fait sciemment pour ne pas répondre de son bilan calamiteux en matière de sécurité, d’immigration, de services publics. » Valérie Pécresse a récusé le fait que le président sortant se fasse « passer pour un homme de droite en reprenant des éléments de mon programme mais ce sont des mauvais plagiats. Macron n’est pas de droite. »
Vendredi 8 Avril 2022 – Les jeunes avec Zemmour : «je pense voter Marine au premier tour» :
Le candidat «Reconquête!» Eric Zemmour a donné son dernier meeting de campagne, jeudi 7 avril au Dôme de Paris, devant 5,000 personnes. Baptisé « meeting pour les jeunes », l’ambiance se faisait morose à trois jours du premier tour.
Les mines sont fatiguées, les voix rouillées par les cris, les éructations, les slogans chantés à tue-tête : les jeunes ont tout donné. Pour pas grand chose ? C’est en tout cas ce que pensent des militants présents dans la salle. Thomas et Dylan, habitants de Seine-et-Marne, la petite vingtaine, sont de ceux qui privilégieront le « vote utile » dimanche. Les deux amis ont connu Éric Zemmour « en le regardant sur CNews pendant deux ans » dit le premier, « grâce à l’émission de Pascal Praud » ajoute le second. Dylan est le plus pragmatique : « Je pense voter Marine au premier tour, vote utile quoi. Marine Le Pen prendra plus de voix. Zemmour reste sur ses idées et tant mieux, mais ça englobe pas la majorité des votants. Et puis elle peut passer au second tour ». Thomas croit « au vote caché », veut retrouver « la souveraineté de la France, par le nucléaire par exemple », mais se dit influencé par « les sondages qui compliquent les choses ».
Dans les travées, de nombreux jeunes sont venus avec leurs chéries : une Saint-Valentin en plein mois d’avril, la pancarte « Ben voyons ! » leur bouquet de roses. Les femmes sont les plus déterminées. Elles n’hésitent pas à se lever, hurler, huer, engueuler ceux qui ne veulent pas trop se montrer aussi ; l’une d’elle restera debout d’un bout à l’autre du meeting. Une chaleur de boîte de nuit inonde la Dôme, de la transpiration mêlée à de l’humidité.
Marcel, venu de Suisse « comme observateur », ne mâche pas ses mots : « Zemmour est un démagogue. C’est un bon journaliste, mais un politique pas sérieux. C’est clairement l’extrême-droite, c’est un raciste, mais il ne passera jamais. Non, franchement j’attendais plus de succès ce soir. » Thierry, d’Ile-de-France, a adhéré, lui, aux discours de l’ancien journaliste, après avoir « voté Macron en 2017 ». S’il tente de dissimuler son malaise dans cette salle qui peine à se remplir, il finit par tomber le masque : « Je veux voter Zemmour pour retrouver la France. Mais je ne sais pas si ça passera…Je songe à m’expatrier. »
Un quizz avec le public
Puis arrive l’équipe d’Éric Zemmour sur scène. Olivier Ubéda, casque vissé sur la tête essaye de chauffer le public, puis c’est Hilaire Bouyé, ancien de l’UNI, qui organise un quiz avec le public. Parmi les questions : « A combien est estimée la dette du RN ? » ; « Qu’a été chanté à Mayotte avant le meeting de Marine Le Pen ? » ; « Pour Marine Le Pen, SFR vend ? » (La réponse : « Elle n’en sait rien, elle ne prépare pas ses dossiers »). La cible de ce soir n’est pas « Emmanuel McKinsey » dixit Philippe de Villiers, mais bien la cheffe du RN.
Les lieutenants et bras droits se succèdent ensuite à la tribune. Margaux Taillefer, ex-UNI, a « milité pour François Fillon » - huées et sifflets -, et a rejoint Zemmour en voyant « la lâcheté des autres cadres LR ». Gilbert Collard célèbre la jeunesse dans une vidéo sous les acclamations, Jérôme Rivière refuse que la France soit « une province de l’UE et un vassal des Etats-Unis », Nicolas Bay fait dix phrases.
Zemmour a attaqué le quinquennat Macron
Guillaume Peltier, en mode poète, ouvre son discours en expliquant aux jeunes qu’ils sont les « enfants de Philippe de Villiers » puis s’engouffre en comparant la jeunesse présente avec celle des « jeunes conscrits de 1914 », « les enfants de la Résistance ». Marion Maréchal, sous des « Marion je t’aiiime ! », fracasse le wokisme et rend hommage au grand remplacement. Vient ensuite Philippe de Villiers, fatigué – « Nous sommes épuisés et si vous m’obligez à pousser ma voix je serai aphone » -, s’agace parfois des cris dans la salle. Il fustige les antifas, les « racailles », et dit que Zemmour « restera dans l’Histoire ». Éric Zemmour prend enfin le relai et parle plus d’une heure. Il attaque le quinquennat Macron, les « vieux partis et les médias jaloux et ringards à côté de nous » et explique comprendre l’esprit de revanche des jeunes contre le gouvernement.
Le discours, éculé, comme trop dit, trop répété, finit par lasser certains militants dans l’assistance, lesquels se disent, en messe basse : « Il a parlé combien de temps ? »
Vendredi 8 Avril 2022 – Emmanuel Macron sur sa campagne : «Je suis rentré encore plus tard que je ne l’aurais voulu» :
C’est la dernière ligne droite. Emmanuel Macron était vendredi matin l’invité de RTL, qui a reçu avant lui les autres candidats les jours précédents, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon qui s’est décommandé.
Alors que la période de réserve démarre cette nuit à minuit, le chef de l’Etat est revenu sur son entrée en campagne tardive, le 3 mars via une lettre aux Français et son absence dans les débats face à ses concurrents. «A-t-il assez mouillé la chemise?», lui demande-t-on. «Je n’ai pas le sentiment de ne pas l’avoir mouillé. Ce qui est vrai c’est que j’ai fait campagne tard, reconnaît Emmanuel Macron. C’est normal pour un président sortant et ensuite les circonstances m’ont un peu contraint. C’est un fait».
Il rappelle qu’il y a deux mois il y avait «un pic épidémique» de Covid -19 dans les hôpitaux et il y a un mois et demi «les bombes commençaient à tomber sur l’Ukraine». «Qui aurait pu comprendre il y a six semaines que d’un seul coup j’allais faire des rassemblements populaires, commencer à faire de la politique domestique quand la guerre était déclarée en Ukraine?, argumente-t-il. C’est un fait que je suis rentré encore plus tard que je ne l’aurais voulu. Cela ne m’a pas empêché matin, midi et soir, dès que j’avais un espace, d’aller convaincre, d’aller aux côtés de nos compatriotes et d’avancer».
"J’ai l’esprit de conquête plutôt que l’esprit de défaite"
Il n’a pas participé aux débats du premier tour, cela lui a été beaucoup reproché par l’opposition. «La tradition républicaine c’est qu’au premier tour un président sortant ne débat pas avec tous les candidats», avance-t-il. Pour lui «les gens choisissent au premier tour le projet dont ils se sentent le plus proche. Le temps du débat et de la confrontation projet contre projet c’est le deuxième tour».
Emmanuel Macron est donné favori dans les sondages depuis le début de la campagne, devant Marine Le Pen, mais ces derniers jours, l’écart se réduit à grande vitesse entre lui et la candidate du Rassemblement national. «Je ne considère pas que les choses sont acquises, je n’ai jamais été dans l’excès d’assurance, je ne suis pas non plus dans la fébrilité», répond le chef de l’Etat sortant. «J’ai l’esprit de conquête plutôt que l’esprit de défaite».
Quand certains lui font un procès en arrogance et en distance, il rejette et s’explique. «Je n’ai jamais regardé les Français de haut parce que je leur dois tout», assure-t-il. Il évoque aussi l’isolement lié au pouvoir. «Oui je l’ai senti, résolument. Quand on prend la décision de devoir confiner, du pass sanitaire…évidemment que ça isole». « Je ne me suis jamais caché, j’ai toujours été au contact, parfois on a pu me le reprocher et en même temps j’ai dû toujours prendre les décisions qui vont avec la responsabilité qui est la mienne» .
"Je ne suis pas sûr qu’on fasse les principales erreurs dans les 100 premiers jours"
Pour lui «ce n’est pas du tout de l’arrogance, c’est l’inverse». «Quand on est arrogant on ne parle pas aux gens on ne va pas au contact des gens, on ne les considère pas, on ne passe pas longtemps à échanger».
Quelle «erreur de débutant» ne refera-t-il pas dans ses 100 premiers jours, s’il est réélu pour un second mandat le 24 avril? Il évoque «des paroles spontanées» «qui peuvent blesser», alors que le quinquennat a été marqué par plusieurs petites phrases très commentées. «Je ne suis pas sûr qu’on fasse les principales erreurs dans les 100 premiers jours, a-t-il aussi tempéré. Je pense qu’on peut faire des choses bien au-delà de 100 jours et qu’on peut faire des erreurs bien au-delà de 100 jours.»
Vendredi 8 Avril 2022 – Listériose : les Fromageries de Normandie, du groupe Lactalis, rappellent 24.000 fromages :
Les Fromageries de Normandie, du groupe Lactalis, ont élargi leur campagne de rappel de fromages au lait cru vendredi, après avoir identifié une "source probable de contamination" de la bactérie responsable de la listériose, selon un communiqué.
Lactalis, qui avait entamé le rappel de ses fromages Graindorge lundi, est remonté à la source du problème en identifiant l'origine de la contamination, causée "par le lait cru provenant d’une des exploitations partenaires", a indiqué le groupe. En conséquence les Fromageries de Normandie, rachetées par Lactalis en 2016, rappellent "la totalité des fromages au lait cru fabriqués avec le lait du producteur concerné", soit 24.000 fromages, a précisé un porte-parole de Lactalis à l'AFP.
"Aucune intoxication recensée pour l'instant"
Bries, coulommiers, camembert et petits camemberts des marques Normanville, Bon Normand, Pâquerettes, Graindorge, Traditions de Normandie et Nous anti-gaspi sont ainsi visés, sans "qu'aucune intoxication ne soit recensée à cette heure", a précisé le groupe.
Le groupe a également mis en place un numéro vert pour les consommateurs concernés (0800 120 120). La listériose, provoquée par la bactérie Listeria Monocytogenes, est la seconde cause de mortalité par intoxication alimentaire avec, en France, quelques dizaines de décès par an. Dans sa forme dite "invasive", la listériose est particulièrement meurtrière: un quart des patients, environ, en meurent, par exemple à cause de complications neurologiques comme une méningite. L'incubation dure en général une ou deux semaines, mais peut aller jusqu'à presque trois mois, et les femmes enceintes sont particulièrement menacées, avec vingt fois plus de risque de développer cette infection que le reste de la population. Cette campagne intervient dans le sillage d'un rappel massif de pizzas surgelées de la marque Buitoni, après plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli, ainsi que de produits Kinder soupçonnés d'avoir causé des cas de salmonellose.
Vendredi 8 Avril 2022 – Le centre-ville de Toulouse bouclé après un colis suspect dans la cathédrale, le suspect arrêté :
La cathédrale Saint-Etienne de Toulouse a été évacuée vendredi matin en pleine messe, suite à l'irruption d'un homme qui a déposé un colis suspect au pied de l'autel avant de s'enfuir, a appris l'AFP de sources concordantes. Selon une source proche de l'enquête, le colis contenait un engin explosif artisanal de forme inhabituelle, sans dispositif de mise à feu. Le quartier a aussitôt été bouclé par la police et des démineurs ont été dépêchés sur les lieux, a constaté l'AFP.
L'homme soupçonné a été interpellé en début d'après-midi par la police. "La personne suspectée d'avoir déposé le colis a été interpellée et placée en garde à vue, il va être entendu. Il était connu des services de police", a dit à l'AFP le procureur de la République de Toulouse.
"Un colis sous le bras"
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait signalé sur Twitter une "opération de police dans le centre-ville de Toulouse" en demandant d'éviter le secteur, a ajouté moins de 45 minutes plus tard que l'opération était "terminée. Aucune victime". Il devait faire une déclaration télévisée vers 11h00. Le sacristain, bousculé en tentant d'intercepter l'homme, a demandé aux fidèles d'évacuer la cathédrale, qui jouxte la préfecture, et il a alerté la police après l'incident qui n'a pas fait de blessé.
"Un homme est entré avec un colis sous le bras. Je l'ai pris pour un livreur. Il a traversé la nef et a déposé le colis devant les marches de l'autel. Il m'a bousculé, il a dit quelque chose et il est parti", a déclaré le sacristain Aurélien Dreux à un correspondant de l'AFP. L'homme a déposé "un paquet blanc qui faisait entre 20 et 25 cm de large", a ajouté pour sa part l'abbé Jean-Jacques Rouchi qui célébrait la messe vendredi matin. "Je n'ai réalisé qu'après que ça pourrait être un attentat. Il n'y avait que 40 personnes, c'était un jour de semaine", a-t-il précisé.
Vendredi 8 Avril 2022 – Des péniches parisiennes vont passer à l'électrique :
Une compagnie de péniches touristiques parisiennes, Les vedettes du Pont-Neuf, va progressivement convertir ses bateaux à l'électrique, a indiqué la société vendredi. Le petit Rocca II, plus ancien bateau de la compagnie encore en service, construit en 1963, va remplacer ses moteurs diesel par deux moteurs électriques de 55kW chacun, soit l'équivalent d'une puissante voiture électrique. Avec une mise en service prévue à l'été 2022, le Rocca II aura une autonomie de 7 heures de navigation, à 10km/h, pour 5 heures de recharge.
Cette conversion s'accompagnera de l'installation par TotalEnergies d'une infrastructure de recharge à quai. Les deux partenaires ont signé vendredi une convention du programme CITEPH, qui donne accès à un financement de 50% du coût de l'opération, pour "développer ensemble une solution innovante de conversion des bateaux de promenade en moteur 100% électrique à Paris". "Ce projet innovant de remotorisation des bateaux répond aux enjeux de décarbonation du transport fluvial et de l'ensemble de la filière", a déclaré Philippe Callejon, directeur Mobilités et Nouvelles Energies France chez TotalEnergies. "Il apporte également une réponse concrète de transition énergétique dans les activités touristiques et marchandes de l'Axe Seine".
En 2023, Les Vedettes du Pont Neuf et leur filiale Canauxrama prévoient d'électrifier trois bateaux de taille moyenne (les Gavroche, Sisley et Arletty), avant de passer au premier bateau de 300 places en 2024. Sur la Seine, la péniche-restaurant d'Alain Ducasse vogue déjà à l'électrique depuis 2018. La compagnie de croisières privatives Green River Cruises a également converti quatre de ses bateaux, et compte passer au tout électrique d'ici les jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Vendredi 8 Avril 2022 – Guerre en Ukraine : une attaque sur la gare de Kramatorsk fait 39 mort :
Au moins 39 personnes, dont quatre enfants, ont été tuées vendredi dans l'attaque au missile de la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine, par laquelle des milliers de personnes sont évacuées depuis plusieurs jours, selon les services de secours.
Des journalistes de l'AFP ont vu au moins trente corps dans des sacs mortuaires devant la gare utilisée pour l'évacuation des populations civiles de la région, sous menace d'une offensive russe majeure. Sur la pelouse du parvis devant la gare, les restes d'un imposant missile kaki et tordu, était toujours visible sur lequel était tagué en russe à la peinture blanche "Pour nos enfants".
"Un mal sans limite"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "mal sans limite" déchaîné par la Russie, après cette attaque sur la gare de Kramatorsk. Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a condamné de son côté "fermement l'attaque aveugle de ce matin contre une gare à #Kramatorsk par la Russie".
La Russie a de son côté démenti tout tir de missile sur la gare de Kramatorsk, dénonçant un tir délibéré des forces ukrainiennes pour empêcher selon Moscou "le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain"
"Nous soulignons tout particulièrement que les missiles tactiques Totchka-U, dont les débris ont été retrouvés dans les environs de la gare de Kramatorsk et (dont les images) ont été diffusées par des témoins, ne sont utilisés que par les forces armées ukrainiennes", a dit le ministère de la Défense.
La condamnation de Macron
Emmanuel Macron a dénoncé vendredi dans un tweet l'attaque "abominable" qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes à la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine, dont Moscou a démenti être l'auteur. "En Européens, nous prenons de nouvelles sanctions. Et nous continuons à soutenir l'Ukraine sur les plans humanitaire, militaire et financier", a ajouté le président français.
Vendredi 8 Avril 2022 – Les civils de l'Est évacués, horreur à Borodianka... le point sur la guerre en Ukraine
Le pire à Borodianka
Les autorités ukrainiennes s'efforcent d'évacuer les civils des régions de l'Est, menacées par une offensive russe, le président Volodymyr Zelensky affirmant que les destructions à Borodianka sont pires encore que celles constatées récemment près de la capitale après le départ des forces russes. Alors que la Russie multiplie ses attaques dans le sud et l'est, Kiev -- où sont attendus vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell --, constate la véritable étendue des dégâts dans des régions désormais abandonnées par les forces de Moscou.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que les destructions à Borodianka, près de Kiev, étaient pires par rapport à Boutcha, où les images de cadavres dans les rues ont suscité une indignation internationale. Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi sur Facebook la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. Dans un message vidéo jeudi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que la situation à Borodianka est "bien plus horrible" qu'à Boutcha. "Il y a plus de victimes".
Pertes russes
Mais c'est aussi à l'est du pays, désormais cible prioritaire de Moscou, que l'attention se porte. Le porte-parole du Kremlin a reconnu jeudi que les forces russes avaient déjà subi dans cette région "des pertes militaires importantes", évoquant une "immense tragédie". Redoutant une offensive contre ces régions, les autorités ukrainiennes ont à nouveau appelé la population civile à les quitter. Les forces russes ont "endommagé la voie ferrée à Shastya. Désormais, l'évacuation aura lieu uniquement par bus", a indiqué le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
"Toutes les horreurs que nous avons connues risquent d'empirer. Ne vous condamnez par à la mort vous-mêmes! Partez! Les prochains jours seront la dernière chance" pour une évacuation, a-t-il lancé sur Facebook. Et a Donestk, le chef de l'administration militare régionale Pavel Kirilenko a indiqué que trois trains d'évacuation avaient été immobilisés temporairement après une frappe russe contre une voie ferrée.
"Ca tombe de partout"
Un autre nouvel appel concernait notamment la ville de Severodonetsk, la plus à l'est tenue par les forces ukrainiennes, pilonnée par les troupes russes et où des journalistes de l'AFP ont vu jeudi des civils évacués par cars, pendant que des explosions retentissaient régulièrement à sa périphérie. "Ça tombe de partout. Ce n'est plus possible", raconte Denis, un quadragénaire pâle comme un linge, le visage émacié, à qui on donnerait la soixantaine. Un "grand nombre" d'évacués sont déjà arrivés à Dnipro, a annoncé jeudi le maire de cette ville industrielle d'un million d'habitants sur le Dniepr, le fleuve qui marque la limite des régions orientales du pays
Accusée de "crimes de guerre" en Ukraine, la Russie a fait l'objet jeudi d'un embargo de l'UE sur son charbon, la première fois que les Européens frappent le secteur énergétique russe, dont ils sont très dépendants. L'UE importe 45% de son charbon de Russie pour une valeur de 4 milliards d'euros par an. Cet embargo entrera en vigueur début août.
Bruxelles prévoit l'interdiction d'exportations vers la Russie à hauteur de 10 milliards d'euros, de nouvelles sanctions contre des banques russes ainsi que la fermeture des ports européens aux navires russes. Parallèlement, l'UE est prête à débloquer 500 millions d'euros de plus pour financer des armes pour l'Ukraine. De leur côté les pays du G7 ont annoncé de nouvelles sanctions, dont une interdiction de tout nouvel investissement dans des secteurs clefs de la Russie. Washington a ouvert la voie à des droits de douane punitifs contre la Russie et le Belarus, en leur révoquant jeudi le statut commercial par un vote au Congrès.
"Insulte à l'humanité"
Dans un communiqué, Joe Biden a estimé que "les mensonges de la Russie ne tiennent pas face aux preuves incontestables de ce qui se passe en Ukraine." Les indications de viols, de tortures, d'exécutions sont une "insulte à l'humanité", a-t-il ajouté. Ces initiatives font suite à la vague d'indignation après la découverte de dizaines de morts, portant des vêtements civils et pour certains les mains attachées dans le dos, dans les zones d'où s'est retirée l'armée russe et notamment à Boutcha, près de Kiev.
L'Ukraine et ses soutiens accusent les troupes russes d'être responsables de ces "crimes de guerre". La Russie dément toute exaction, dénonçant une "provocation" ukrainienne. Jeudi soir, un missile russe a frappé des infrastructures dans la région d'Odessa, a indiqué sur Telegram le Conseil municipal de cette ville du sud de l'Ukraine, sans faire dans l'immédiat état de victimes. A Marioupol (sud-est), cité portuaire assiégée et dévastée par l'armée russe depuis fin février et où se terrent toujours quelque 100.000 habitants, le "nouveau maire" proclamé par les forces pro-russes a annoncé jeudi qu'"environ 5.000 personnes" étaient mortes parmi la population civile. "Environ 60 à 70% du parc de logements a été détruit ou partiellement détruit", a ajouté Konstantin Ivachtchenko, nommé à la tête de la ville mercredi par Denis Pouchiline, dirigeant des séparatistes de Donetsk. Les autorités ukrainiennes ont avancé des bilans beaucoup plus lourds.
"Soutien significatif" en armes de l'Otan
Et pour se préparer à contrer l'offensive attendue dans le Donbass, Kiev réclame l'aide des Occidentaux. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères s'est rendu à Bruxelles pour demander des livraisons immédiates d'armes à ses homologues de l'Alliance atlantique. Le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, a évoqué un "soutien significatif", estimant "préférable de ne pas se montrer trop précis sur les armements qui seront fournis". Le volet diplomatique de la crise ne laisse transparaître aucun signe de progrès. La Russie a affirmé jeudi que l'Ukraine était revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites au cours de pourparlers fin mars à Istanbul et que la Russie avait dit accueillir positivement.
Kiev a immédiatement répliqué, en appelant Moscou à "réduire son degré d'hostilité" dans les négociations. Et M. Kouleba a accusé son homologue russe Sergueï Lavrov de se rendre "complice des crimes" commis par l'armée russe en les justifiant.
Vendredi 8 Avril 2022 – Ces hommes d'affaires voyagent dans l’espace pour 55 millions de dollars :
Ce vendredi, trois hommes d'affaires et un astronaute américain s'envolent avec SpaceX pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS). Il s'agit de la première mission privée de la start-up Axiom Space, qui voit déjà grand.
Le monde s’apprête à découvrir vendredi un nouvel acteur dans la commercialisation de l'orbite terrestre, Axiom Space. Après des mois d'entraînement, quatre hommes vont décoller à bord d'une fusée SpaceX pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS). La mission, nommée Ax-1, doit durer dix jours, dont huit à bord de la maison spatiale. Le lancement aura lieu depuis Cap Canaveral en Floride.
A bord: trois hommes d'affaires américain -Larry Connor-, canadien -Mark Pathy- et israélien -Eytan Stibbe-, ayant payé leur billet 55 millions de dollars chacun . Et un astronaute hyper expérimenté, Michael Lopez-Alegria, ancien de l’Agence spatiale américaine (Nasa). L’homme de 63 ans a séjourné 257 jours en apesanteur autour de la Terre. Et il détient actuellement le titre de l’Américain ayant passé le plus de temps en dans le «vide spatial», lors de sorties extravéhiculaires, avec 67 heures et 40 minutes.
De gauche à droite, Larry Connor, Michael López-Alegría, Mark Pathy et Eytan Stibbe.
Si ce dernier est un spationaute chevronné, les trois premiers sont des novices. Mais l’organisateur du voyage Axiom Space a affirmé que leur séjour ne serait pas de tout repos. «Nous ne sommes pas des touristes spatiaux», a d’ailleurs assuré M. Lopez-Alegria fin février. «Ce ne sont vraiment pas des vacances. Ils ne vont pas là-haut pour coller leur nez à la fenêtre, a abondé Michael Suffredini, le patron de la jeune start-up américaine qui a été fondée en 2016 par d’anciens employés de la Nasa. Ils y vont pour conduire des recherches importantes».
Une mission pour quoi faire ?
En tout, 26 expériences scientifiques, par exemple sur des cellules souches ou la santé cardiaque, en collaboration avec des centres de recherche sur Terre. Une autre portera sur l'assemblage autonome d'un vaisseau en apesanteur. Ces «astronautes privés prévoient des recherches ayant un vrai impact», a commenté Robyn Gatens, directrice de l'ISS. L'équipage va aussi en profiter pour rapporter des expériences de la Nasa sur Terre, ce qui sera «très utile» selon elle, le laboratoire volant étant actuellement un peu encombré. L'équipage, qui s'est entraîné avec la Nasa à Houston et SpaceX en Californie, évoluera à bord du segment américain de la Station.Axiom Space a conclu un accord pour un total de quatre missions avec SpaceX, et la Nasa, qui fait payer gracieusement le séjour, a déjà formellement approuvé le principe d'une deuxième, Ax-2, avec comme chef de bord, l’Américaine Peggy Whitson.
Construire sa propre station spatiale privée
Pour Axiom Space, il s'agit d'une première étape vers un but ambitieux : la construction de sa propre station spatiale. «Ces missions nous donnent une chance de répéter à une plus petite échelle», a expliqué M. Suffredini. Le premier module de cette station privée doit être lancé en septembre 2024. La structure sera d'abord rattachée à l'ISS, avant de prendre son autonomie lorsque cette dernière sera mise à la retraite, a priori en 2031.
Ce mouvement de privatisation de l'orbite basse est encouragé par la Nasa, qui souhaite ne plus devoir gérer l'exploitation d'une station, mais plutôt louer les services de structures privées, afin de se concentrer sur l'exploration lointaine. En 2021, la Russie a elle aussi envoyé des novices à bord de l'ISS: une équipe de cinéma pour y tourner un film , ainsi qu'un milliardaire japonais et son assistant.
Vendredi 8 Avril 2022 – Ukraine : Emmanuel Macron dénonce l'attaque «abominable» contre des civils à Kramatorsk :
Emmanuel Macron a dénoncé vendredi sur Twitter l'attaque "abominable" qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes à la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine. "Les civils ukrainiens fuient pour échapper au pire. Leurs armes ? Des poussettes, des peluches, des bagages. Ce matin, gare de Kramatorsk, les familles qui allaient partir ont connu l'horreur. Des morts par dizaines, des blessés par centaines. Abominable", a réagi le président. Au moins 50 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées vendredi dans l'attaque au missile sur la gare de Kramatorsk d'où se déroulaient des évacuations de civils, selon le gouverneur de la région.
"Partout en Ukraine, nous soutiendrons les enquêtes pour que la justice soit faite"
Cette frappe, dont Moscou a démenti être l'auteur, intervient alors que l'indignation internationale est déjà forte face aux images d'atrocités dont est accusée l'armée russe dans des localités dont elle s'est retirée autour de Kiev. "Nous pensons aux victimes de Kramatorsk, de Boutcha, de Marioupol, de Kharkiv: partout en Ukraine, nous soutiendrons les enquêtes pour que la justice soit faite. Nous pensons aux familles qui continuent de fuir, nous les accueillerons dans notre Union, notre Union de paix", a ajouté Emmanuel Macron.
"En Européens, nous prenons de nouvelles sanctions. Et nous continuons à soutenir l'Ukraine sur les plans humanitaire, militaire et financier", a-t-il ajouté, alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell étaient attendus à Kiev. Emmanuel Macron a regretté, dans un entretien au Parisien, le "refus explicite" par Vladimir Poutine de l'opération humanitaire que proposaient de mener la France, la Turquie et la Grèce à Marioupol.
Vendredi 8 Avril 2022 – L'enquête pour agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin classée sans suite :
Le 19 janvier, quelques jours après la révélation d'une plainte contre M. Bourdin d'une ancienne journaliste de BFMTV/RMC pour des faits remontant à 2013, le parquet de Paris avait indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour agression sexuelle.
L'enquête pour agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin a été classée sans suite, a annoncé vendredi le journaliste dans un communiqué transmis par son avocat, Me Christian Saint-Palais. Cette enquête a été classée sans suite le 7 avril pour prescription de l'action publique, a confirmé le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.
Le 19 janvier, quelques jours après la révélation d'une plainte contre M. Bourdin d'une ancienne journaliste de BFMTV/RMC pour des faits remontant à 2013, le parquet de Paris avait indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour agression sexuelle , confiée au commissariat du XVIe arrondissement. Mi-février, la journaliste Fanny Agostini , ancienne présentatrice météo de RMC-BFMTV, passée ensuite par Thalassa, avait révélé dans Mediapart être à l'origine de cette plainte. Selon elle, les faits se seraient produits en 2013 en Corse, à Calvi.
"J'ai toujours fermement contesté les faits qui m'étaient reprochés"
Quelques jours plus tard, une seconde femme avait aussi déposé une plainte pour agression sexuelle, harcèlement et exhibition sexuelle, accusant M. Bourdin de faits survenus à la fin des années 1980. "J'ai toujours fermement contesté les faits qui m'étaient reprochés", rappelle dans son communiqué le journaliste qui avait été écarté des antennes de BFMTV et RMC le 23 janvier, quelques jours après l'ouverture de l'enquête.
"Je dénonce l'instrumentalisation publique de cette procédure et déplore les atteintes graves qui ont été portées à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle", ajoute-t-il. Ce "classement n'est pas une surprise puisque la plainte était effectivement prescrite", a réagi auprès de l'AFP Me Laure Heinich, avocate de Fanny Agostini, regrettant toutefois n'avoir été avisée "d'aucun acte d'enquête, ni par les policiers, ni par le parquet".
Vendredi 8 Avril 2022 – Guerre en Ukraine : un vaste convoi humanitaire organisé par l’ONG Solidarités International :
Un convoi humanitaire de trois camions de 38 tonnes est parti en direction de l’Ukraine depuis Flixecourt ce vendredi 8 avril à 9h30. Organisé par l’ONG Solidarités International, près de 120 000 articles de première nécessité vont être acheminés aux populations affectées par le conflit grâce à la société de transports logistiques Leleu. Un dispositif exceptionnel qui permet à des milliers de personnes de recevoir de l’aide.
Afin de répondre aux besoins les plus urgents sur le sol ukrainien, l’ONG Solidarités International s’associe à la société de transports Leleu pour acheminer de nombreux produits de première nécessité. Au total, plus de 450 matelas, 30 000 litres de boissons, 4 000 kits d’hygiène, 600 boîtes de lait infantile, 34 000 dosettes de biberons et des produits alimentaires de longue conservation seront mis à disposition des Ukrainiens.
Le convoi a pour objectif de rejoindre la frontière polonaise, où les biens de première nécessité seront répartis dans différents points de distribution en Ukraine. Les trois camions ont été remplis avec le soutien d’une vingtaine entreprises, associations ou fondations majeures comme Decathlon France, JJA, la Fondation Veolia, l’Armée du Salut ou encore Lagardère News.
Un véritable défi logistique
Organiser un convoi d’une telle ampleur a constitué un véritable défi logistique pour l’ONG Solidarités International. Kevin Goldberg, directeur général de l’organisation, nous raconte la mise en place de ce dispositif : «En accord avec notre partenaire logistique Leleu, nous avons démarché une vingtaine d’entreprises bien connues du grand public afin de récolter leurs matériels pour venir en aide aux Ukrainiens. C’est donc devenu un convoi important par son volume !»
Les entreprises, associations et fondations partenaires se sont aussi mobilisées à travers des dons financiers, des cagnottes salariales ou encore des dons d’espaces publicitaires gracieux. Concernant les dons matériels, un tri a dû être effectué : «Il fallait sélectionner uniquement les produits de première nécessité, sinon cela aurait généré davantage de travail pour les bénévoles présents sur place» nous explique Kevin Golberg.
Suite à la récolte en interne des produits, ces derniers ont été envoyés dans des entrepôts de l’entreprise Leleu qui disposent d’une importante capacité de stockage. Ensuite, ils sont acheminés vers un cluster logistique à Lublin, à l'est de la Pologne. Un prestataire privé les transporte enfin vers plusieurs villes ukrainiennes où se trouvent les équipes de l’ONG. Malgré la difficulté logistique à traverser la frontière, le directeur général de Solidarités International se dit confiant : «Nous sommes en train de monter en capacité, avec une présence dans plus de cinq grandes villes en Ukraine.» Sur place, les équipes sont en lien direct avec les bénévoles ukrainiens, qui dépensent leur énergie pour ravitailler de manière efficace les populations.
Vendredi 8 Avril 2022 – Sondage de la présidentielle : incertitude sur l’ordre d’arrivée au premier tour, Macron en recul :
Le directeur général de l'Ifop Frédéric Dabi et le politologue Jean-Philippe Dubrulle analysent pour Paris Match le dernier sondage de la quotidienne en temps réel avant le premier tour de l'élection dimanche.
La bulle Ukraine – Macron : explosion ?
Pour la dernière vague du Rolling Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio , et à deux jours à peine du scrutin, Emmanuel Macron recueille 26% des intentions de vote, soit son niveau du 25 février dernier, au tout début de la guerre en Ukraine. Alors que cet événement lui avait offert une dynamique très puissante – jusqu’à le porter à 31,5% des intentions de vote, le président-candidat a vu son score refluer sans discontinuer depuis l’annonce de son programme, mi-mars.
Dans un contexte où ses concurrents l’accusent d’esquiver la campagne et dénoncent le refus d’Emmanuel Macron de débattre avec eux, cette tendance baissière se trouve confirmée par d’autres indicateurs, qui montrent un certain flottement du côté du chef de l’État : seuls 37% des Français estiment qu’il mène une bonne campagne, -3 points en une semaine alors que ses challengers Marine Le Pen (59%, +9) et Jean-Luc Mélenchon (47%, +5) s’envolent ; et seulement 17% le voient comme le candidat le plus crédible en matière de pouvoir d’achat, contre 22% pour le leader de La France insoumise et 21% pour la patronne du Rassemblement national. Malgré cette situation, force est de constater qu’Emmanuel Macron se maintient chez son cœur d’électorat, à savoir les 65 ans et plus (33%), les cadres (32%) et les catégories aisées (37%). Le reflux des intentions de vote en faveur du président sortant n’annonce donc pas, sauf bouleversement en seulement deux jours, un effondrement du candidat Macron.
Incertitude sur l’ordre d’arrivée au premier tour
La difficulté d’Emmanuel Macron ne réside pas tant dans la baisse de ses intentions de vote que dans la progression simultanée – et rapide ! – dont bénéficient Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Avec un score de 24% ce vendredi, la candidate du Rassemblement national enregistre son plus niveau depuis le début du Rolling et dépasse son résultat de 2017. Surtout, elle réduit l’écart avec le président sortant à peau de chagrin : seulement deux points, contre un maximum de 13,5 points au cours de la campagne. Avec deux dynamiques en sens opposé et un écart en plein dans la marge d’erreur, il apparaît à ce jour difficile d’affirmer catégoriquement qui d’entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen sortira en tête du premier tour, ce dimanche.
Un match serré qui risque de se poursuivre également au second tour puisque la candidate du Rassemblement national enregistre ses meilleurs scores jamais mesurés et, avec 48% des intentions de vote face à Emmanuel Macron, apparaît en mesure de rendre compliquée la réélection du chef de l’État. Au premier tour, Jean-Luc Mélenchon se poste en embuscade et atteint aujourd’hui 17%. Le « trou de souris » est là : certes loin derrière Marine Le Pen (à sept points d’écart), le leader de La France insoumise peut toujours escompter une mécanique de vote utile de la part de ce qu’il reste de la gauche et espérer une abstention qui pénaliserait davantage sa concurrente que lui-même pour venir défier Emmanuel Macron au second tour.
Fin de campagne difficile à droite
Hors du trio de tête, point de salut : avec 9% d’intentions de vote, tant Valérie Pécresse qu’Éric Zemmour semblent désormais loin de la qualification et se retrouvent marginalisés dans une campagne où ils seront pourtant chacun venu disputer à Marine Le Pen le ticket d’entrée au second tour. Ils paient ainsi une forme de « cannibalisation » d’un même électorat de droite, alors que Marine Le Pen a pu amorcer une dynamique de vote utile et ramener à elle l’électorat d’extrême-droite à la faveur du dévissage du candidat de Reconquête, au début de la guerre en Ukraine. Divisée, la droite ne parvient pas à retrouver le niveau de François Fillon en 2017, remarquablement stable d’un bout à l’autre du Rolling d’alors et ce, en dépit des affaires. Comparée à la précédente campagne, où les seules évolutions marquantes avaient été le bon d’Emmanuel Macron après le ralliement de François Bayrou et la vampirisation de Benoît Hamon par Jean-Luc Mélenchon, le cru 2022 nous aura offert un véritable jeu de montagnes… russes.