Lundi 21 Mars 2022 – Nouveau couvre-feu à Kiev, de lundi soir à mercredi matin :
Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a annoncé qu'un nouveau couvre-feu serait instauré dans la capitale ukrainienne à partir de lundi soir, jusqu'à mercredi matin.
"Il commencera aujourd'hui à 20 heures (18 heures GMT) et durera jusqu'à 7 heures (5 heures GMT) le 23 mars", a écrit l'ancien champion du monde de boxe sur sa chaîne Telegram. "Les commerces, pharmacies, stations-services, établissements ne seront pas ouverts demain", a-t-il précisé. "Je demande à chacun de rester chez soi ou dans des abris au moment où les sirènes retentissent".
Plusieurs couvre-feux ont déjà été observés dans la capitale, que les troupes russes cherchent toujours à encercler. Le dernier en date a duré 35 heures la semaine dernière, de mardi soir à jeudi matin.
Dans la nuit de dimanche à lundi, un bombardement a touché un centre commercial dans le nord-ouest de la capitale, faisant au moins huit morts, a confirmé Vitali Klitschko. Selon M. Klitschko, six immeubles résidentiels, deux écoles et deux crèches à proximité du centre commercial ont également été endommagés. "A cause des incendies, après des frappes aériennes dans la capitale et la région, une pollution de l'air est observée", a-t-il par ailleurs indiqué, appelant les habitants à ne pas ouvrir les fenêtres et à porter un masque FFP2 en sortant pour se protéger les poumons.
La capitale ukrainienne s'est déjà vidée d'au moins la moitié de ses 3,5 millions d'habitants depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Lundi 21 Mars 2022 – Centre commercial attaqué, Biden vendredi en Pologne… le point sur la guerre en Ukraine
Ultimatum sur Marioupol rejeté
L'Ukraine a rejeté dans la nuit de dimanche à lundi l'ultimatum de la Russie exigeant la capitulation de la ville assiégée de Marioupol , au moment où Joe Biden annonçait une visite en Pologne pour vendredi. "Il n'est pas question de parler de reddition ou de déposer les armes. Nous en avons déjà informé la partie russe", a déclaré le vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk au journal Ukrayinskaya Pravda. "C'est une manipulation délibérée et une véritable prise d'otage", a-t-elle ajouté à propos de la demande. Le ministère de la Défense russe avait appelé l'Ukraine à "déposer ses armes" et exigé une "réponse écrite" à son ultimatum avant lundi 05H00, au nom de la sauvegarde des habitants et des infrastructures de la ville de Marioupol. "Nous demandons aux autorités officielles de Kiev d'être raisonnables et d'annuler les instructions données précédemment, qui obligeaient les militants à se sacrifier et à devenir des ‘martyrs de Marioupol’", avait lancé Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, dans un message diffusé par le ministère de la Défense de la Russie.
Selon M. Mizintsev, la Russie et l'Ukraine ont convenu d'un itinéraire permettant aux habitants de Marioupol de se rendre sur le territoire contrôlé par Kiev le 21 mars. "A partir de 10 heures, heure de Moscou (...) la Russie ouvre des corridors humanitaires depuis Marioupol vers l'Est, et en accord avec la partie ukrainienne, vers l'Ouest", a détaillé M. Mizintsev. "Les occupants continuent à se comporter comme des terroristes", a répliqué Iryna Verechtchouk sur Telegram. "Ils disent qu'ils sont d'accord (pour instaurer un) corridor humanitaire et le matin, ils bombardent le lieu d'évacuation. Le gouvernement fait tout ce qui est possible. La chose la plus importante pour nous est de sauver la vie et la santé de nos citoyens". Selon les autorités locales, les soldats russes ont transporté de force autour de 1.000 habitants vers la Russie, les privant de leur passeport ukrainien - un possible crime de guerre.
Mme Verechtchouk a également affirmé au journal Ukrainska Pravda que des enfants étaient "kidnappés" dans des orphelinats. "350 enfants vont être emmenés de force en Russie sans nous permettre de les récupérer", a-t-elle dit, demandant aux autorités russes de leur dire "dans quel orphelinat" ils seront placés, et "pourquoi". "C'est du terrorisme", a-t-elle répété. La vice-Première ministre a demandé que la priorité soit donnée à un corridor humanitaire, permettant à environ 350.000 personnes encore bloquées à Marioupol de partir.
Marioupol, cible centrale
La ville portuaire de Marioupol, dans le sud du pays, est une cible centrale dans la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine. Elle constitue un pont terrestre entre les forces russes en Crimée, au sud-ouest, et le territoire contrôlé par la Russie, au nord et à l'est. La ville, majoritairement russophone, subit de lourds bombardements des forces russes depuis le début de l'invasion le 24 février. Le consul général de Grèce à Marioupol, qui a organisé plusieurs évacuations de ressortissants grecs, a comparé cette ville à Guernica ou encore Alep, à son arrivée dimanche à Athènes.
"Marioupol fera partie de la liste des villes dans le monde qui ont été complètement détruites par la guerre, comme Guernica, Stalingrad, Grozny, Alep...", a déclaré M. Androulakis à des journalistes à l'aéroport. Selon l'administration militaire de la région de Donetsk, Marioupol est devenue "une ville fantôme".
"Actuellement, plus de 80% des infrastructures de la ville sont endommagées ou détruites. Sur ces 80%, environ 40% ne sont pas récupérables", a détaillé Pavlo Kirelenko, un responsable. Les Nations unies ont qualifié la situation humanitaire dans la ville d'"extrêmement grave", les "habitants étant confrontés à une pénurie critique et potentiellement mortelle de nourriture, d'eau et de médicaments".
Six morts à Kiev
A Kiev, les frappes russes ont fait au moins six morts dans la nuit de dimanche à lundi, a constaté un journaliste de l'AFP. Six corps étaient étendus lundi matin devant le centre commercial "Retroville", dans le nord-ouest de Kiev, selon un journaliste de l'AFP. Le site a été touché par une frappe d'une très forte puissance qui a pulvérisé des véhicules stationnés sur le parking et laissé un cratère béant de plusieurs mètres de large. "Des tirs ennemis" ont provoqué un incendie sur plusieurs étages du centre commercial situé dans le district de Podilsky, avaient de leur côté précisé auparavant les services de secours sur Facebook.
Fuite d’ammoniac dans le nord du pays
Dans le nord du pays, le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une "fuite d'ammoniac" dans les installations de l'entreprise Sumykhimprom, affectant une zone de 2,5 kilomètres autour de l'usine, qui produit des engrais. L'étendue et la cause de l'incident ne sont pas clairement établies mais les habitants ont été priés de chercher refuge dans des caves ou des immeubles de faible hauteur pour éviter toute exposition.
Le ministre russe de la Défense a déclaré dimanche soir que des "nationalistes" avaient "miné" les installations de stockage d'ammoniac et de chlore à Sumykhimprom "dans le but d'empoisonner massivement les habitants de la région de Soumy, en cas d'entrée dans la ville d'unités des forces armées russes".
Zelensky espère Jérusalem
Dans un entretien diffusé par CNN, le président ukrainien s'est dit "prêt à des négociations" avec le président russe. "Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n'arrêtera pas la guerre". Il avait auparavant dénoncé le bombardement de l'école d'art de Marioupol, détruite par des frappes russes alors que 400 personnes - femmes, enfants et personnes âgées - y étaient réfugiées selon les autorités locales.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que Jérusalem "serait le bon endroit pour trouver la paix".
"Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, essaie de trouver un chemin pour la négociation avec la Russie et nous lui en sommes reconnaissants. Pour tous ses efforts, afin que tôt ou tard, nous puissions commencer la discussion avec la Russie. Peut-être à Jérusalem. C'est le bon endroit pour trouver la paix. Si c'est possible", a dit le chef d'Etat dans une vidéo publiée sur Telegram. Les Nations unies ont estimé qu'environ 10 millions d'Ukrainiens ont fui leur foyer, dont un tiers environ est parti à l'étranger, principalement en Pologne.
Lundi 21 Mars 2022 – Boris Johnson regrette d'avoir comparé la résistance des Ukrainiens au Brexit :
Le parallèle avait fait tiquer. Samedi, lors d'une conférence du parti conservateur à Blackpool, Boris Johnson avait comparé la résistance des Ukrainiens face à l'invasion russe... au Brexit : «Je sais que c'est dans l'instinct des habitants de ce pays, comme dans celui des habitants de l'Ukraine, de choisir la liberté à chaque fois. Je peux vous donner quelques exemples récents. Quand les Britanniques ont voté pour le Brexit si majoritairement, je ne pense pas une seconde que ce soit par hostilité envers les étrangers. C'est parce qu'ils voulaient être libres de faire les choses différemment et que ce pays soit capable de se diriger seul», a-t-il clamé. Une affirmation qui -outre l'exagération sur les résultats du référendum de 2019 achevé sur une courte avance du «Leave» avec 51,9% des sondages- a embarrassé jusque dans son camp, déjà divisé par le scandale du «Partygate» sur les fêtes organisée au 10 Downing Street durant les différents confinements. Plusieurs appels à la démission avaient été émis à l'encontre de Boris Johnson par les conservateurs et deux conseillers du Premier ministre avaient démissionné .
«Ça sonnait mieux à l'écrit qu'à l'oral», s'est justifié auprès du «Times » un proche de Boris Johnson, selon qui le Premier ministre regrette sa sortie. Il avait été laborieusement défendu par le Chancelier de l'Échiquier (le ministre des finances et du trésor) Rishi Sunak, assurant que l'ancien maire de Londres ne «pensait pas» qu'il existe un parallèle entre Brexit et guerre en Ukraine. «Les gens décideront par eux-mêmes. Mais je peux vous affirmer que le Premier ministre ne pense pas que les deux situations sont directement comparables. Bien sûr, elles ne le sont pas, personne ne dirait qu'elles le sont. Il faisait des commentaires généraux à propos de la liberté sous différents aspects.»
«C'est insultant pour les Ukrainiens qui se battent pour leur liberté et leurs vies et c'est insultant pour les Britanniques aussi. Si le Premier ministre ne pensait pas cette analogie, il n'aurait pas dû la faire et il devrait retirer ses paroles et présenter ses excuses aux peuples ukrainien et britannique pour ces remarques insensibles», a estimé la députée travailliste et Chancelier de l'Échiquier du cabinet fantôme, Rachel Reeves, interrogée par Sky News .
À l'international, les propos de Boris Johnson ont également choqué. «Le Brexit visait à défaire des libertés et quitter l'Union européenne. Les Ukrainiens veulent davantage de liberté et rejoindre l'Union européenne», a estimé Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et coordinateur du groupe de pilotage du Parlement européen sur le Brexit. Pour l'ancien président du Conseil européen Donald Tusk, les propos de Boris Johnson «offensent les Ukrainiens, les Britanniques et le bon sens».
Lundi 21 Mars 2022 – Amelia, qui chantait «Libérée, Délivrée» dans un bunker de Kiev, star d'un concert en Pologne :
Depuis un bunker de Kiev jusqu'à un stade de Lodz. Dimanche, la petite Amelia Anisovych a chanté l'hymne ukrainien au stade de Lodz, en Pologne, où était organisé un concert pour lever des fonds pour les Ukrainiens, près d'un mois après le début de l'invasion russe. Vêtue d'une robe traditionnelle ukrainienne, blanche aux broderies fleuries, la fillette a été chaudement applaudie à la fin de sa performance, avant que des noms de villes ukrainiennes n'apparaissent sur l'écran derrière elle.
Amelia, 7 ans, avait ému le monde entier en chantant «Libérée, délivrée», l'entêtante chanson du dessin animé «La Reine des neiges», depuis un bunker de Kiev où elle s'était réfugiée avec sa famille. La vidéo de son tour de chant avait fait le tour d'internet après avoir été partagée par une amie de sa mère, Marta : «Chacun a mis de côté ce qu’il faisait et a écouté la chanson de cette fillette rayonnante. Même les hommes n’ont pas pu retenir leurs larmes.»
«Je m'entraîne à chanter tous les jours, le matin, l'après-midi et le soir, ça a toujours été mon rêve de chanter», avait expliqué la petite à la BBC , peu après son arrivée en Pologne. «J'ai toujours su qu'Amelia était très talentueuse et un petit ange, maintenant tout le monde le sait», s'était félicitée sa mère. Cette dernière et son mari sont restés à Kiev et ont confié leurs enfants, Amelia et son grand frère de 15 ans, à leur grand-mère, avec laquelle ils vivent désormais réfugiés, comme plus de deux millions d'Ukrainiens dans le pays. «Je serais très heureuse d'être avec ma mère et mon père à Kiev, bien sûr», avait expliqué la fillette, remerciant «ceux qui ont apprécié» sa chanson. «Je répète, c'est pour ça que c'était aussi bien», avait-elle fièrement ajouté.
Son tour de chant avait même été remarqué par l'actrice et chanteuse américaine Idina Menzel, qui chante dans la version originale du dessin animé : «Nous te voyons. Nous te voyons vraiment», avait-elle écrit sur Twitter, avec deux coeurs bleu et jaune, couleurs du drapeau ukrainien. «Mon mari et moi avons écrit cette chanson, partie d'une histoire de famille qui guérit. La façon dont tu la chantes est comme un tour de magie qui répand la lumière de ton coeur et guérit tous ceux qui l'entendent. Continue à chanter! Nous écoutons!», avait complété Kristen Anderson-Lopez, la compositrice du titre, Oscar de la meilleure chanson originale en 2014.
Lundi 21 Mars 2022 – Sondage de la présidentielle : Macron-Le Pen, l’écart se réduit au premier tour :
En dix jours, l’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est passé de 13,5 à 9,5 points. La candidate RN a repris quatre points en une semaine. Avec 18,5% (+1) des intentions de vote au premier tour dans notre enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, Marine Le Pen égale son meilleur score et consolide sa deuxième place. Elle engrange des points après ses bonnes prestations médiatiques de la semaine dernière.
Emmanuel Macron, lui, retombe à 28% (-1). Un recul de trois points et demi en une semaine. L’effet Ukraine s’estompe et l’annonce du programme n’a pas permis de maintenir une dynamique. Il reste toutefois très haut et son équipe signerait probablement des deux mains pour un score autour de 28%. Le candidat sortant reste plus fort auprès des sympathisants socialistes (38%) et seulement 19% chez Les Républicains.
L’écart se réduit aussi entre la deuxième et le troisième de cette enquête. Au lendemain de son rassemblement réussi Place de la République à Paris, Jean-Luc Mélenchon grimpe à 14% (+ 0,5), son meilleur score et se détache. Eric Zemmour recule encore (12,5%, -0,5), tout comme Valérie Pécresse (10,5%, -0,5) qui tutoie la barre des 10%. Les deux joueront gros le week-end prochain : le premier en rassemblant ses partisans au Trocadéro, la seconde en jouant la carte champêtre vraisemblablement dans un village du sud.
A noter, la baisse du communiste Fabien Roussel (4%) sous la pression du vote utile à gauche. Plus surprenante est la percée relative de Jean Lassalle qui monte à 3% juste devant les 2,5% de la maire de Paris Anne Hidalgo.
Le grand oral de la présidentielle
A deux semaines du scrutin, les principaux candidats y répondront le 28 mars 2022 en participant au « Grand oral de la présidentielle » organisé par Europe 1, Le Journal du Dimanche et Paris Match. Quelle France et quelle Europe pour demain ? Les candidats détailleront de 18h à 22h leurs propositions et répondront aux questions du public. Un rendez-vous présenté par Sonia Mabrouk avec Bruno Jeudy et David Revault d'Allones.
Lundi 21 Mars 2022 – Selon Éric Zemmour, «Les Américains veulent nous embarquer dans une croisade démocratique » :
Face à trois chroniqueurs des Grandes Gueules sur RMC, Éric Zemmour a assumé ce lundi matin ses propos sur Vladimir Poutine et la géopolitique actuelle, qui plus est en cette période marquée par la crise ukrainienne. A la question de savoir s’il qualifiait le dictateur russe de criminel de guerre, le candidat d’extrême-droite a répondu : « Je renonce à qualifier les gens que je serai amené à rencontrer si je suis élu président de la République. Que veut dire « criminel de guerre » ? Que l’on va le juger devant un tribunal ? On va juger le président d’une puissance nucléaire ? » S’il a refusé ce qualificatif, il a toutefois dénoncé l’invasion russe : « La guerre est la montée aux extrêmes et j’ai tout de suite condamné cette agression. Il va y avoir une montée des destructions, c’est inévitable. Je défends depuis toujours l’intégrité nationale et la souveraineté des frontières, c’est un minimum de cohérence. »
L’ancien journaliste a également profité de cet instant pour critiquer Emmanuel Macron dans sa gestion de la crise ukrainienne, notamment sur la diplomatie et son rôle de médiateur : « Il faut des négociations et il y en a déjà avec les intermédiaires israéliens, chinois ou turcs. Macron aimerait bien en faire partie mais il y a beaucoup plus de théâtre que de réalité. Les négociations pour moi, c’est en secret, on ne se met pas en scène […] Il faut trouver un terrain et un accord qui satisfasse tout le monde. »
Vint ensuite un sujet brûlant, qui plus est en période présidentielle : l’Europe et le rôle qu’elle doit avoir pour préserver la paix. Eric Zemmour a déclaré qu’« il n’y aura de solution pacifique à long terme que s’il y a une forme de régime spécial pour l’Ukraine » avant de questionner à son tour ses interlocuteurs : « Vous vous rendez compte qu’il a fallu une guerre pour cela ? Si les accords de Minsk avaient été respectés et que la France et l’Allemagne ne s’étaient pas aussi soumises aux Etats-Unis, on n’en serait pas là. »
Défendant une vision gaulliste, il a rappelé que « la France doit refuser la stratégie des deux blocs, cette vitrification de la diplomatie et la situation mondiale. L’Europe doit régler ses problèmes sans ingérence étrangère », ajoutant, très critique : « La voix de l’Europe est une voix avec un grand manipulateur derrière. Qui décide ? Quels matériels sont achetés par les Allemands ? De l’Américain. Ce que l’on appelle l’Europe qui parle d’une voix, c’est la deuxième jambe européenne de l’OTAN, rien d’autre. »
Se déclarant une fois de plus fidèle aux enseignements du général de Gaulle sur la « question américaine », le candidat d’extrême-droite a livré son analyse : « Les Américains reconstituent une guerre froide car ils veulent nous embarquer dans une croisade démocratique contre la Chine, qui est leur principal adversaire. Nous la France et nous l’Europe c’est une folie car, de Gaulle le disait, on ne doit pas s’inféoder aux Etats-Unis. » Pour lui, cette division du monde en deux, « c’est de la propagande américaine et ils ont le droit de la faire, c’est très efficace. Nous devrions en faire davantage pour défendre nos intérêts. »
Lundi 21 Mars 2022 – Au meeting de Jean-Luc Mélenchon, foule en liesse et programme de rupture :
Dimanche 20 mars, place de la République, se tenait le meeting rituel du candidat d’extrême-gauche à quelques semaines du premier tour. Retour sur une journée riche en émotions pour les supporters de Jean-Luc Mélenchon.
Bastille, 13h30 environ. Le service d’ordre – repérable aux brassards rouges qu’abordent fièrement ses membres – sort des cordons de sécurité pour délimiter presse, militants et groupe LFI. En arrière-plan les tambours cognent, des gens fument de leur fenêtre, un journaliste allemand et sa preneuse son se demandent à quelle heure arrivera la rockstar, celui qui est sur toutes les lèvres, la « tortue sagace » comme le surnomment ses soutiens. Dehors, il fait beau, les gens sont détendus. Une impression de barbecue géant auquel on a été convié, comme ça, en passant. Des personnalités publiques ont fait le déplacement : Isabelle Alonso, Didier Maïsto, Aymeric Caron.
Le journaliste et antispéciste prend la pose avec des militants, tente de suivre trois conversations à la fois, reprend une photo, puis accepte de discuter avant de rejoindre le cortège : « On a le meilleur programme, le plus travaillé et le plus en phase avec des problématiques comme l’écologie » explique-t-il avant d’ajouter : « Je n’y étais pas en 2017 car le programme s’est étoffé, il s’est affirmé, et sur tous les sujets il y a cette volonté permanente de s’abreuver d’informations nouvelles pour à chaque fois être au plus près de la bonne mesure à porter. » Et pourquoi Jean-Luc Mélenchon et pas l’écologiste Yannick Jadot ? « Yannick Jadot, j’appelle cela « l’écologie molle » et je pense que l’écologie aujourd’hui ne peut et ne doit être qu’anti-libérale pour vraiment s’attaquer aux racines des maux. » Et Fabien Roussel ? Le candidat communiste, donné à 4% dans les sondages pourrait faire accéder Mélenchon au second tour si les deux hommes s’alliaient. Aymeric Caron rétorque qu’il n’a « pas l’impression que Jean-Luc mette de distance avec Fabien Roussel », tout en comprenant la « volonté du PC de s’affirmer de manière autonome. » Avant de filer, il glisse, l’air dépité : « J’ai 50 ans, et si je me suis engagé à ce niveau-là, c’est que je pense que les années sont comptées » tout en ajoutant que pour « les législatives qui arrivent, il est très possible que j’y prenne part. »
Arrive ensuite la fanfare qui se poste devant le cortège. C’est elle qui guidera la procession aux sons de Happy (Pharrell Williams), Superstition (Stevie Wonder) ou encore So Lonely (The Police). Mais alors que le saxophone se met à crisser, des hurlements prennent vie de l’autre côté du cordon : un concerto d’applaudissements et d’onomatopées. C’est lui : Jean-Luc Mélenchon, la «tortue», le guide, le grand chef. Accompagné d’Adrien Quatennens et de deux trois visages inconnus, il traverse la foule devant les flashs des journalistes et des militants. La marche commence enfin, de Bastille à République. Raquel Garrido, Danièle Simonnet et Clémentine Autain braillent avec d’autres une comptine : « Vite vite vite la VIème République, abat Macron et toute sa clique ! » Manuel Bompard, oreillette vissée, assure les (très) bonnes relations avec la presse, ravie de joindre l’utile à l’agréable.
15h et des poussières, place de la République. Des milliers de personnes sont massées autour de la statue de la République laquelle arbore un dossard aux couleurs de l’Ukraine. On y trouve de tout : des vieux, des parents venus en famille, poussettes dans les mains, enfants sur les épaules, des étudiants, des quinquas bien chauds, leurs doudounes étouffées d’autocollants « Union Populaire ». Beaucoup de jeunes actifs également ; l’odeur de merguez se mélange parfois à celle du cannabis. Les drapeaux français se comptent sur les doigts d’une main, laissant place à ceux de l’Union Populaire, des LGBT, de la Palestine. Peu de gens acceptent de répondre aux questions, les regards posés sur l’accréditation en disent long, les moues qui suivent juste après davantage.
Lundi 21 Mars 2022 – Guerre en Ukraine : une manifestation à Kherson dispersée par des tirs :
Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première grande ville (plus de 200.000 habitants) dont se sont emparées les forces russes après leur invasion de l'Ukraine le 24 février.
Une manifestation d'habitants de Kherson, ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes, a été dispersée lundi par des tirs d'armes automatiques et de gaz lacrymogène, qui ont fait au moins un blessé, selon des vidéos de deux médias locaux.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé sur Twitter "les criminels de guerre russes (qui) ont ouvert le feu sur des gens sans armes qui manifestaient pacifiquement contre les envahisseurs". On voit sur les images des protestataires avancer vers le centre de la place de la Liberté et au même moment des militaires aller à leur rencontre avant d'ouvrir le feu.
Des vidéos prises d'au moins deux angles de vue différents montrent ensuite la fuite de plusieurs dizaines de manifestants sous un feu nourri. Elles ont été diffusées sur les réseaux sociaux par deux médias locaux, Souspilné Novini et Most Kherson. Rien n'indique d'après ces images que les tirs d'armes automatiques aient fait des victimes.
Une des vidéos montre un homme âgé transporté avec une jambe ensanglantée, une voix indiquant qu'il a été blessé par l'explosion d'une grenade assourdissante. Dans son tweet, Dmytro Kouleba a appelé à "stopper la Russie", en l'isolant, en la sanctionnant et en faisant "rendre des comptes aux criminels de guerre".
Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première grande ville (plus de 200.000 habitants) dont se sont emparées les forces russes après leur invasion de l'Ukraine le 24 février. Elle a été depuis le théâtre de manifestations régulières de ses habitants contre l'occupant.
Lundi 21 Mars 2022 – Guerre en Ukraine : Tout «compromis» avec la Russie sera soumis à référendum, dit Zelensky :
Tout "compromis" dans les négociations avec la Russie en vue de mettre un terme au conflit sera soumis à référendum en Ukraine, a déclaré lundi le président Volodymyr Zelensky dans un entretien avec un média public régional ukrainien. "Je l'ai expliqué à tous les groupes de négociation : lorsque vous parlez de tous ces changements (qui figureront dans un éventuel accord, ndlr), et ils peuvent être historiques, (...) nous en viendrons à un référendum", a-t-il dit à Suspilne, un site internet d'information.
"Le peuple devra se prononcer sur certaines formes de compromis. Et ce en quoi ils (les compromis) consisteront relève de nos conversations" avec la Russie, a-t-il poursuivi. M. Zelensky est à cet égardlonguement revenu sur la question-clé de l'Otan, une organisation à laquelle son pays ne pourra pas adhérer, comme il l'a récemment concédé. "Nous l'avons tous déjà compris. Nous ne sommes pas acceptés (dans l'Otan), parce qu'ils (ses Etats membres) ont peur de la Russie. C'est tout. Et nous devons nous calmer et dire : "Ok, (il faudra) d'autres garanties de sécurité", a-t-il souligné.
"Il y a des pays de l'Otan qui veulent être des garants de la sécurité (de l'Ukraine) (...) qui sont prêts à faire tout ce que l'Alliance devrait faire si nous en étions membres. Et je pense que c'est un compromis normal", a encore dit M. Zelensky.
Moscou affirme vouloir la garantie que l'Ukraine n'entrera jamais dans l'Otan, une organisation créée pour protéger l'Europe de la menace de l'URSS au début de la Guerre froide et qui s'est ensuite progressivement élargie jusqu'aux portes de la Russie.
Lundi 21 Mars 2022 – Le militant corse et tueur du préfet Erignac Yvan Colonna est mort :
Yvan Colonna, le militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, est décédé lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars, a annoncé sa famille à l'AFP, via son avocat Patrice Spinosi. "La famille d'Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l'hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire", a précisé Me Spinosi à l'AFP, par texto, confirmant ainsi une information également obtenue par l'AFP de source policière et donnée initialement par le quotidien Le Parisien.
Âgé de 61 ans, le militant indépendantiste corse avait été interpellé en juillet 2003 pour l'assassinat du préfet Erignac en février 1998 à Ajaccio, après quatre ans de cavale dans le maquis. Il a toujours nié les faits. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2007 puis à la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans en appel en 2009, il a été condamné une troisième fois à la perpétuité (sans période de sûreté) en 2011 après l'annulation par la Cour de cassation du verdict d'appel pour vice de forme. Emprisonné à Arles, Yvan Colonna a fait plusieurs demandes de rapprochement en Corse, toutes refusées.
Lundi 21 Mars 2022 – Pour Moscou, Biden a conduit les relations russo-américaines «au bord de la rupture» :
La Russie a convoqué lundi l'ambassadeur américain et accusé le président Joe Biden d'avoir conduit les relations entre Washington et Moscou "au bord de la rupture" par ses déclarations "indignes" visant Vladimir Poutine. Les déclarations de M. Biden, qui a notamment qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de "criminel de guerre" pour son offensive en Ukraine, "sont indignes d'un homme d'Etat de haut rang", a estimé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié après la convocation du représentant américain.
Le ministère a dit avoir signifié à l'ambassadeur américain John Sullivan que de telles remarques "conduisent les relations russo-américaines au bord de la rupture".
Il a aussi affirmé l'avoir averti que "les actions hostiles menées contre la Russie seront fermement et résolument repoussées", ajoutant que la question du fonctionnement des missions diplomatiques respectives avait été abordée, dans un contexte de sanctions et de plusieurs vagues d'expulsions croisées.
Joe Biden avait pour la première fois qualifié la semaine dernière le président russe Vladimir Poutine de "criminel de guerre". Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait dénoncé une rhétorique "inacceptable et impardonnable".
Lundi 21 Mars 2022 – Birmanie : Washington qualifie génocide les violences contre les Rohingyas :
Les Etats-Unis ont déclaré officiellement lundi que les violences de l'armée birmane envers les Rohingyas constituent un génocide, une initiative à laquelle des militants de cette minorité musulmane ont réservé un accueil prudemment positif. Des centaines de milliers de Rohingyas ont fui la Birmanie majoritairement bouddhiste après une répression militaire en 2017 qui fait désormais l'objet d'une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, la plus haute juridiction des Nations unies.
"J'ai établi que des membres de l'armée birmane ont commis un génocide et des crimes contre l'humanité contre les Rohingyas en 2016 et 2017", a déclaré à Washington le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Une série de preuves issues "de sources indépendantes et impartiales", notamment d'ONG, "en plus de notre propre recherche" montrent "une intention de détruire les Rohingyas, en totalité ou en partie", a estimé M. Blinken. "Les intentions de l'armée allaient au-delà du nettoyage ethnique, jusqu'à une véritable destruction" de cette minorité, selon lui. Il a notamment cité un rapport de la diplomatie américaine datant de 2018, focalisé sur deux périodes, débutant en octobre 2016 et en août 2017. En septembre 2017, par exemple, les soldats birmans "rasaient des villages, tuaient, torturaient, violaient hommes, femmes et enfants", a-t-il énuméré.
Il a estimé que les attaques de 2016 "ont forcé environ 100.000" membres de cette minorité musulmane à fuir la Birmanie pour le Bangladesh, et que les attaques de 2017 "ont tué plus de 9.000 Rohingyas et forcé plus de 740.000 d'entre eux à trouver refuge" dans ce pays voisin. "Les attaques contre les Rohingyas étaient généralisées et systématiques, ce qui est essentiel pour qualifier des crimes contre l'humanité," a expliqué M. Blinken.