Jeudi 3 Mars 2022 - Emmanuel Macron est candidat : sa lettre aux Français pour déclarer sa candidature :
C'est la fin d'un faux suspense. Emmanuel Macron vient de déclarer sa candidature à la présidentielle, à la veille de la date limite du dépôt des parrainages nécessaires pour se présenter. Le programme du président sortant a été bousculé par la crise ukrainienne, qui l'a conduit à s'adresser aux Français dans une lettre publiée dans plusieurs titres de presse vendredi, mise en ligne dès ce jeudi soir. En 1988, François Mitterrand avait procédé de la sorte.
Mes chers compatriotes,
Depuis cinq ans, nous avons traversé ensemble nombre d'épreuves. Terrorisme, pandémie, retour de la violence, guerre en Europe : rarement, la France avait été confrontée à une telle accumulation de crises. Nous avons fait face avec dignité et fraternité.
Nous avons tenu bon sans jamais renoncer à agir. Grâce aux réformes menées, notre industrie a pour la première fois recréé des emplois et le chômage a atteint son plus bas niveau depuis quinze ans. Grâce au travail de tous, nous avons pu investir dans nos hôpitaux et notre recherche, renforcer nos armées, recruter policiers, gendarmes, magistrats et enseignants, réduire notre dépendance aux énergies fossiles, continuer à moderniser notre agriculture. Grâce à nos efforts, nous avons, avant la pandémie, réduit nos déficits et, tout au long du quinquennat, baissé les impôts de manière inédite. Tout cela nous a permis d'être crédibles et de convaincre nos principaux voisins de commencer à bâtir une Europe-puissance, capable de se défendre et de peser sur le cours de l'Histoire.
Nous n'avons pas tout réussi. Il est des choix qu'avec l'expérience acquise auprès de vous je ferais sans doute différemment. Mais les transformations engagées durant ce mandat ont permis à nombre de nos compatriotes de vivre mieux, à la France de gagner en indépendance. Et les crises que nous traversons depuis deux ans montrent que c'est bien ce chemin qui doit être poursuivi.
Nous connaissons des bouleversements d'une rapidité inouïe : menace sur nos démocraties, montée des inégalités, changement climatique, transition démographique, transformations technologiques. Ne nous trompons pas : nous ne répondrons pas à ces défis en choisissant le repli ou en cultivant la nostalgie. C'est en regardant avec humilité et lucidité le présent, en ne cédant rien de l'audace, de la volonté et de notre goût de l'avenir que nous réussirons. L'enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance.
Voilà pourquoi je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat de Président de la République. Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière. Je suis candidat pour défendre nos valeurs que les dérèglements du monde menacent. Je suis candidat pour continuer de préparer l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Pour nous permettre aujourd'hui comme demain de décider pour nous-mêmes.
Il n'y a pas d'indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. Pour ne pas nous laisser imposer par d'autres les technologies qui rythmeront demain notre quotidien, il nous faudra aussi continuer d'investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs qui, comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l'agriculture, le numérique, ou le spatial feront le futur et nous permettront de devenir une grande Nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon.
C'est à la condition de cette reconquête productive par le travail que nous pourrons préserver et même améliorer ce modèle social auquel nous tenons tant et qui a fait ses preuves.
Nous lutterons contre les inégalités, non pas tant en cherchant à les corriger toujours trop tard qu'en nous y attaquant à la racine. Nous ferons en sorte que tous les enfants de France aient les mêmes chances, que la méritocratie républicaine redevienne une promesse pour chacun. Pour cela, la priorité sera donnée à l'école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés.
Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu'il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines. Nous poursuivrons sans relâche notre travail pour l'inclusion de nos compatriotes en situation de handicap. En matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux.
La force de notre modèle social est là : dans cet investissement dans l'humain tout au long de la vie, qui donne confiance aux familles et a fait de la France l'un des pays d'Europe à la plus forte natalité.
Défendre notre singularité française implique enfin de promouvoir une certaine manière d'être au monde. Un art de vivre millénaire, enraciné dans chaque région, chaque canton, chaque ville et chaque village que ce soit en métropole ou dans nos outre-mer. Une histoire, une langue, une culture que lorsque l'on est Français, on se doit de connaître, d'aimer, de partager. Une citoyenneté, qui ne repose pas seulement sur des droits, mais sur des devoirs et un engagement de chaque jour. Parce que le respect des lois n'est pas négociable, nous poursuivrons l'investissement dans nos forces de sécurité et notre justice. Nous encouragerons l'engagement avec une ambition simple : former non pas seulement des individus et des consommateurs, mais des citoyens. Faire des républicains.
Tout au long de mon mandat, j'ai vu partout un esprit de résistance à toute épreuve, une volonté d'engagement remarquable, une inlassable envie de bâtir. Je l'ai retrouvée dans notre pays mais aussi en allant à la rencontre de nos compatriotes vivant à l'étranger. En chaque lieu, j'ai perçu le désir de prendre part à cette belle et grande aventure collective qui s'appelle la France.
C'est pourquoi le moment électoral qui s'ouvre est si important. Cette élection présidentielle déterminera les directions que le pays se donne à lui-même pour les cinq années à venir et bien au-delà. Bien sûr, je ne pourrai pas mener campagne comme je l'aurais souhaité en raison du contexte. Mais avec clarté et engagement j'expliquerai notre projet, notre volonté de continuer à faire avancer notre pays avec chacun d'entre vous.
Ensemble, nous pouvons faire de ces temps de crises le point de départ d'une nouvelle époque française et européenne.
Avec vous. Pour vous. Pour nous tous.
Vive la République !
Vive la France !
Emmanuel Macron
Jeudi 3 Mars 2022 - Sondage de la présidentielle : Mélenchon talonne Zemmour, Pécresse se redresse :
Un demi-point sépare l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon (11,5% des intentions de vote, +0,5) d’Eric Zemmour (12%) qui poursuit sa dégringolade dans notre sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match/LCI/Sud-Radio. La candidate LR Valérie Pécresse remonte à 14% (+0,5).
Le candidat France Insoumise, en forme depuis le début de la semaine, rafle la mise et gagne +0,5 pour arriver à 11,5% d’intentions de vote au premier tour. Il suit de près le candidat d’extrême-droite Éric Zemmour qui n’en finit pas de glisser (-0,5) avec 12% au premier tour. Valérie Pécresse respire (+0,5) et reste sur le podium avec 14%, derrière Marine Le Pen (stable à 17%) d’après notre enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match-LCI-Sud Radio .
Jean-Luc Mélenchon est-il en train de réaliser un hold-up pour la course au second tour? C’est ce que semble indiquer notre enquête qui montre que le candidat d’extrême-gauche grignote des points pour se rapprocher d’Éric Zemmour. Peut-il suivre cette cadence et ramasser les miettes des «petits candidats» en jouant la carte du «vote utile»?
Le fondateur de «Reconquête!», lequel refuse toujours d’accueillir des réfugiés ukrainiens malgré un consensus politique sur cette question, continue sa chute avec -0,5 : aujourd’hui crédité à 12% au premier tour, celui qui plastronnait il y a de cela une dizaine de jours du haut de ses 16,5%, semble peiner à rassembler, y compris du côté LR où seuls 15% des électeurs de François Fillon en 2017 disent vouloir voter pour lui.
La bonne série se poursuit pour Valérie Pécresse qui gagne +0,5 pour atteindre 14% d’intentions de vote au premier tour. D’après notre enquête, elle gagne +7 chez les professions intermédiaires, +4 pour l’ «agglomération parisienne» - une petite victoire pour celle qui préside la Région -, et +1 (53%) chez les électeurs de François Fillon, ce qui lui permet de mettre fin à l’hémorragie.
A gauche, c’est toujours morne plaine : Fabien Roussel perd 0,5 pour atteindre les 4% au premier tour; +0,5 pour Anne Hidalgo lui permettant d’obtenir 3% ; Yannick Jadot reste à 4,5%. Tous les candidats restent très loin d’Emmanuel Macron perché à 28% (=) ; son allocution au sujet de l'Ukraine n'ayant eu aucun «effet télé» sur les votants.
Jeudi 3 Mars 2022 - Présidentielle : Sandrine Rousseau exclue de l'équipe de campagne de Jadot :
Sandrine Rousseau a été exclue jeudi de l'équipe de campagne de Yannick Jadot pour des propos au vitriol sur la stratégie de l'écologiste rapportés par Le Parisien, a annoncé le directeur de campagne dans un communiqué.
Cet article "illustre ses choix de faire prévaloir une expression personnelle sur le collectif", estime Mounir Satouri. "Nous prenons acte de sa décision. Sandrine Rousseau n'assume donc plus de responsabilités au sein de la campagne écologiste", ajoute-t-il. "Elle ne préside plus le conseil politique, elle n'est plus conseillère spéciale du candidat", a-t-il précisé à l'AFP, égrenant les postes-clés que la chantre de "l'éco-féminisme" occupait sur le papier.
Sandrine Rousseau a formellement démenti auprès de l'AFP les propos cités par Le Parisien: "Ce sont des propos uniquement rapportés, de couloir".
Les relations entre les deux finalistes de la primaire de septembre dernier n'ont jamais été harmonieuses en raison d'une divergence sur la ligne politique, Yannick Jadot se posant en défenseur d'une écologie pragmatique et Sandrine Rousseau prônant la radicalité. Cet incident vient percuter une campagne qui peine à décoller depuis de nombreux mois. Les sondages donnent actuellement Yannick Jadot à entre 5 et 6,5% des intentions de vote, loin du second tour mais aussi de Jean-Luc Mélenchon, donné au-dessus des 10%.
Jeudi 3 Mars 2022 - Début de pourparlers, 33 morts dans une frappe russe…le point sur la guerre en Ukraine
Ukraine et Russie s'accordent sur des "couloirs humanitaires" pour les civils
L'Ukraine et la Russie ont convenu jeudi, à l'issue d'une deuxième session de pourparlers, d'organiser des "couloirs humanitaires" pour l'évacuation des civils des zones de combats, ont annoncé les deux parties. "La deuxième session de négociations est terminée. Malheureusement, il n'y a pas encore les résultats escomptés pour l'Ukraine. Il n'y a qu'une solution pour organiser des couloirs humanitaires", a écrit sur Twitter Mikhaïlo Podoliak,conseiller de la présidence ukrainienne et membre de la délégation de son pays. "La seule chose que je peux dire est que nous avons discuté en détail des aspects humanitaires parce que beaucoup de villes sont actuellement encerclées" par les forces russes, a-t-il ajouté.
Il s'est inquiété d'une "situation dramatique avec la nourriture, les médicaments, les possibilités d'évacuation". Selon une déclaration ensuite lue par M. Podoliak, Moscou et Kiev vont mettre en place des "couloirs humanitaires pour l'évacuation de la population civile, ainsi que pour l'acheminement de médicaments et de vivres vers les zones où les combats sont les plus violents".
L'opération en Ukraine "se déroule selon le plan" d'après Poutine
Le président russe Vladimir Poutine a assuré jeudi que l'opération militaire en Ukraine se déroulait "selon le plan", martelant y combattre des "néonazis" pour sauver Russes et Ukrainiens, qui ne sont selon lui "qu'un seul peuple".
Le président français Emmanuel Macron, qui s'est entretenu plus tôt dans la journée avec le maître du Kremlin, pense que "le pire est à venir" en Ukraine, alors que Vladimir Poutine lui a fait part de "sa très grande détermination" à poursuivre son offensive, dont le but est "de prendre le contrôle" de tout le pays, selon la présidence française.
33 morts dans une frappe contre une zone résidentielle
La partie ukrainienne accuse l'armée russe d'avoir visé jeudi une zone résidentielle à Tcherniguiv, sur la route de Kiev, faisant 33 morts selon un denier bilan
Outre des habitations, "l'aviation russe a attaqué deux écoles du quartier de Stara Podsoudovka", a écrit le gouverneur local, Viatcheslav Tchaous sur son compte Telegram, publiant des images de bâtiments éventrés.
Des images du service des situations d'urgence montraient notamment des sauveteurs transportant des corps.
Jeudi 3 Mars 2022 - Le but de Poutine est de «prendre le contrôle de toute l'Ukraine», selon l'Elysée :
Emmanuel Macron pense que "le pire est à venir" en Ukraine après son échange avec Vladimir Poutine, qui a fait part de "sa très grande détermination" à poursuivre son offensive, dont le but est "de prendre le contrôle" de tout le pays, selon l'Elysée. Lors d'une discussion téléphonique de 1h30, le président russe a affirmé à son homologue français que l'opération de l'armée russe se développait "selon le plan" prévu par Moscou et qu'elle allait "s'aggraver" si les Ukrainiens n'acceptaient pas ses conditions, a indiqué la présidence. "L'anticipation du président (Macron) est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine", selon l'Elysée.
C'est Vladimir Poutine qui a pris l'initiative de cet échange, le troisième depuis le début de l'invasion le 24 février, afin d'"informer" Emmanuel Macron "de la situation et de ses intentions dans le cadre du dialogue franc" entre eux deux, a souligné la présidence. Aux accusations du premier sur les Ukrainiens, le Français "lui a répondu qu'il commettait une erreur grave sur le régime ukrainien", qui "n'est pas nazi". "Tu te racontes des histoires, tu recherches des prétextes", lui a-t-il dit, a rapporté l'Elysée, en l'invitant "à ne pas se mentir". "Cet entretien a permis de revenir sur les désaccords, de dire la vérité au président Poutine", mais aussi "malheureusement", de constater "sa détermination à poursuivre l'opération militaire jusqu'au bout". "Les Ukrainiens se battent courageusement. Rien n'est acquis mais le rapport de force est très démesuré", a précisé l'Elysée, en soulignant "le pessimisme" d'Emmanuel Macron à l'issue de la discussion. "Nous allons durcir les sanctions" contre la Russie, a par ailleurs réaffirmé la présidence, en estimant qu'il s'agissait "d'un outil très puissant comme on le voit dans l'effondrement du rouble"
Paris juge par ailleurs "très significative" la décision de la Chine de s'abstenir à l'ONU, où une résolution exigeant l'arrêt "immédiat" de la force contre l'Ukraine, a été adoptée à une écrasante majorité. "Nous sommes intéressés par le fait que la Chine ait proposé sa médiation" et "sommes en contacts avec les responsables" de Pékin, a précisé l'Elysée.
Jeudi 3 Mars 2022 - Darmanin sur l’Ukraine : «On parle de 7 à 10 millions de personnes déplacées selon les prévisions» :
Jeudi sur France Inter, le ministre de l’Intérieur est revenu sur le conflit en Ukraine et plus particulièrement sur les demandes d’asile, lesquelles ne font qu’augmenter la guerre aidant. Selon lui, cette crise migratoire est un tournant.
«Il faut s’attendre à beaucoup d’Ukrainiens qui quittent leur pays en guerre. On parle de sept à dix millions de personnes déplacées d’après les prévisions les plus pessimistes.» Si la guerre continue de faire rage dans de nombreuses villes, créant des mouvements de population sans précédent dans l’Histoire européenne, Gérald Darmanin a déclaré qu’il fallait aider les Ukrainiens et a rappelé que «la France, comme l’a dit le président, prendra toute sa part et j’ai décidé de réunir les préfets pour cet accueil.»
Selon les chiffres officiels, la France a, pour l’instant, accueilli 800 Ukrainiens qui sont «arrivés depuis le 25/26 février sur le sol français, et parfois pour être en transit afin de rejoindre l’Allemagne ou l’Angleterre». La population ukrainienne en France à l’heure actuelle ? «On a aujourd’hui 17 000 Ukrainiens avec un titre de séjour.»
Or, si l’Union européenne a dit vouloir aider coûte que coûte les Ukrainiens, y compris à les accueillir dans les meilleures conditions possibles, un point noir subsiste : Calais. Si la France et le Royaume-Uni ont eu l’occasion de s’écharper à ce sujet - et ce depuis 2015, la France critiquant le fait que nous gérons la politique migratoire britannique -, la ville nordiste fait à nouveau parler d’elle. En cause? «Une famille de neuf Ukrainiens avec enfants est bloquée à Calais car on leur refuse un visa pour aller en Grande-Bretagne.» Gérald Darmanin a ensuite ajouté que si «avec la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, il y a moins de continuité», la ministre Britannique va tout de même «installer un consulat à Calais pour faire que cette famille rejoigne la Grande-Bretagne, conformément aux propos de Boris Johnson.»
Et les autres migrants dans tout cela ? Ceux qui viennent de Lybie, de Syrie, d’Afghanistan? Existe-t-il un traitement de faveur pour les Ukrainiens ? «Il n’y a pas de différences. Les demandes d’asile en France, par année, sont de l’ordre de 130 à 150 000. Le droit d’asile est constitutionnel et est donné s’il y a guerre ou persécutions. Or, il y a parfois un détournement du droit d’asile pour d’autres raisons.» Les images de «tri» à la frontière polonaise (des Africains auraient été repoussés en raison de leur couleur de peau)? «Je ne le crois pas du tout. L’ambassadeur de Pologne lui-même a dit qu’il n’y avait pas de tri, que c’est une utilisation russe pour pouvoir déprécier le travail des Polonais. Aucune distinction n’est faite.»
Jeudi 3 Mars 2022 - Invité de la matinale d’Europe 1 mercredi 2 mars, l’ancien chef des Opérations spéciales Christophe Gomart est revenu sur l’invasion russe en Ukraine
et a fait part de son expérience du terrain afin d’expliquer les rouages et ressorts de cette crise qui semble loin d’être terminée.
Alors que les villes de Kharkiv et de Kiev ont été bombardées par les forces russes et que la population civile ukrainienne se défend becs et ongles face à l’invasion, l’ancien général Christophe Gomart a expliqué sur Europe 1 que « Vladimir Poutine pensait que la population ukrainienne l’accueillerait comme un libérateur, mais on a vu que les troupes engagées étaient peu nombreuses », ajoutant que l’armée ennemie a « détruit un certain nombre d’avions de combat pour faire baisser la menace aérienne sur [ses] propres troupes ». Or, « voyant que la population ne se soulevait pas pour l’accueillir, on voit ces colonnes de véhicules qui s’amassent autour des villes principales. »
Quant à la résistance ukrainienne et son courage pour faire face à l’envahisseur, Christophe Gomart a déclaré que le président russe « a réussi à créer une nation ukrainienne et un esprit patriotique », prenant comme exemples les ukrainiens vivant à l’étranger et qui ont décidés de revenir dans leur pays pour combattre. Pour lui, outre les combats de rue entre les deux pays, « le vrai danger ce sont les destructions massives comme on a pu le voir à l’époque à Grozny ou Mossoul ».
Mais qui des Russes ou des Ukrainiens lâcheront les premiers ? La Russie, en l’état – de nombreuses pertes matérielles et humaines – peut-elle continuer son invasion, les soldats russes veulent-ils continuer ? « Le moral des troupes russes ne semble pas au plus haut point même s’il faut faire attention aux témoignages en temps de guerre, car chacun a tendance à ne pas raconter la vérité, influencer et désinformer. Néanmoins, certains soldats russes se demandent ce qu’ils font là ». Christophe Gomart a également dit que l’une des raisons de cette baisse de confiance était due au fait que « les Russes sont vus comme des assaillants, des méchants par cette population. Les Ukrainiens et les Russes sont des peuples très proches », de quoi rendre la tâche bien plus difficile qu’elle ne le semblait pour l’armée russe.
Jeudi 3 Mars 2022 - Selon son agresseur, Yvan Colonna aurait «mal parlé du prophète» :
Le parquet national antiterroriste (Pnat) français s'est saisi jeudi de l'enquête sur une agression en prison qui a plongé dans le coma un militant indépendantiste corse, Yvan Colonna, perpétrée par un Camerounais présenté comme un "jihadiste" qui aurait reproché un "blasphème" à sa victime. L'agresseur, Franck Elong Abé, 36 ans, purge depuis 2016 une peine de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme". Selon plusieurs sources proches du dossier, il a expliqué aux enquêteurs son geste par un "blasphème" d'Yvan Colonna qui aurait, selon lui, "mal parlé du prophète".
Outre le fait que Franck Elong Abé purge une peine pour infraction terroriste, " les circonstances des faits et les premiers éléments d'enquête qui semblent, en l'état, exclure un différend d'ordre personnel, motivent cette saisine", a indiqué le Pnat dans un communiqué. La garde à vue de Franck Elong Abé se poursuit désormais pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
Attaqué à la prison d'Arles (sud-est), Yvan Colonna, 61 ans, a été transféré à Marseille, à 90 kilomètres d'Arles, où il était toujours dans le coma jeudi matin , dans un état stable, a indiqué à l'AFP Patrice Spinosi, son avocat. Le militant favorable à l'indépendance de la Corse, une île française en mer Méditerranée, a été condamné en 2011, après trois procès, à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, qu'il a toujours nié. Il avait été arrêté en 2003 après quatre ans de cavale. Yvan Colonna réclamait de longue date d'être transféré dans l'île, ce que les autorités lui refusaient en raison de son statut de "détenu particulièrement signalé".
Mercredi, il a été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement" pendant qu'il faisait de la musculation seul. Depuis interrogations et accusations fusent en Corse sur une possible responsabilité de l'État français. Après des rassemblements à Ajaccio, Bastia et Corte mercredi soir, l'université de Corte était bloquée jeudi matin. Sur la façade, deux banderoles portant des messages en corse : "statu francese Assassinu" (l'Etat français assassin) et "Gloria Ate Yvan" (Gloire à toi Yvan). Plusieurs centaines de personnes, dont plusieurs élus, se sont rassemblées en début d'après-midi à Corte pour définir la suite de la mobilisation.
Jeudi 3 Mars 2022 - Invasion du Capitole : Donald Trump a enfreint la loi, selon la commission parlementaire :
La commission d'enquête parlementaire chargée d'enquêter sur l'invasion du Capitole assure détenir des preuves de l'obstruction du Congrès par Donald Trump sur la certification du résultat de l'élection présidentielle.
Donald Trump et ses alliés ont pris part à des activités criminelles dans le but de renverser l'élection présidentielle de 2020, a avancé mercredi soir la commission parlementaire chargée d'enquêter sur l'assaut du Capitole américain par une foule de partisans de l'ex-président.
La commission détient suffisamment d'éléments pour "conclure de bonne foi que le président et les membres de sa campagne se sont engagés dans une conspiration criminelle visant à frauder les Etats-Unis", a-t-elle écrit dans un mémoire obtenu par plusieurs médias américains.
Les déclarations de la commission ne forment pas sa conclusion finale, l'enquête étant toujours en cours. Elle n'en est pas moins accablante contre M. Trump, qui s'est battu pour s'accrocher au pouvoir après avoir perdu contre Joe Biden.
La commission estime que cet acte constitue une violation d'une loi américaine qui criminalise le fait de "conspirer pour commettre un délit contre les Etats-Unis ou pour frauder les Etats-Unis ou l'une de leurs agences, de quelque manière ou à quelque fin que ce soit". Donald Trump, alors l'un des plus puissants utilisateurs de Twitter, avait des mois durant -et bien avant l'élection- instillé l'idée chez ses dizaines de millions d'abonnés que l'élection pourrait être truquée.
Le 6 janvier, juste avant l'assaut meurtrier du Capitole, il avait fustigé une prétendue fraude électorale lors d'un meeting devant la Maison-Blanche et appelé la foule à "se battre".
Jeudi 3 Mars 2022 - La vague décline en France, Hong Kong en alerte… le point sur le coronavirus
La situation en France
La vague hivernale de Covid-19 a poursuivi mercredi en France son déclin entamé depuis plusieurs semaines, montrent les chiffres publiés quotidiennement par l'agence de santé publique. Au cours des dernières 24 heures, 57.697 nouveaux cas ont été enregistrés, selon l'agence Santé publique France. Avec ce chiffre, la moyenne sur sept jours, qui donne une idée de l'évolution réelle de l'épidémie, décline à 53.152 cas contre 54.457 la veille (et plus de 70.000 il y a sept jours).
La pression se réduit aussi à l'hôpital. 23.840 patients sont hospitalisés au total avec le Covid, parmi lesquels 2.329 en soins critiques, ces deux chiffres s'inscrivant en baisse par rapport à la veille. Le mercredi précédent, les hôpitaux comptaient 26.991 patients, dont 2.753 en soins critiques. Ces chiffres témoignent du fort reflux de la vague observée depuis l'automne dernier, d'abord portée par le variant Delta puis par son successeur Omicron, nettement plus contagieux.
Le gouvernement a évoqué un passage sous le seuil des 1.500 malades en soins critiques d'ici mi-mars parmi les critères pour lever tout ou partie du pass vaccinal, en vigueur depuis un mois. La vaccination, elle, se poursuit, mais à un rythme faible: 54,21 millions de Français ont reçu au moins une dose (soit 80,4% de la population), 53,25 millions sont complètement vaccinés (79% de la population totale), et 39,1 millions ont reçu une dose de rappel, selon la Direction générale de la santé.
Hong Kong frappée par une nouvelle vague, exclut un confinement
La cheffe de l'exécutif Carrie Lam a exclu le mercredi 2 mars, un confinement total de Hong Kong, alors que la ville s'apprête à dépister l'ensemble de la population.
La veille, d'autres responsables n'avaient pas écarté une telle option, provoquant la ruée des habitants paniqués dans les supermarchés pour faire des provisions.
Les autorités ont annoncé trois séries de tests PCR durant le mois de mars pour chacun des 7,4 millions d'habitants, des mesures de distanciation sociale plus sévères que jamais et un plan pour isoler toute personne contaminée, notamment dans des camps préfabriqués en construction avec l'aide de la Chine.
Les Etats-Unis ont formellement déconseillé le mercredi 2 mars, tout voyage à Hong Kong, évoquant des cas de jeunes enfants arrachés à leurs parents pour être mis à l'isolement après avoir été testés positifs au Covid-19. «Dans certains cas, les enfants testés positifs à Hong Kong ont été séparés de leurs parents et maintenus à l'isolement jusqu'à ce qu'ils aient rempli les critères des hôpitaux locaux pour sortir», indique un communiqué du département d'Etat. Les autorités de Hong Kong mettent en avant l'insuffisance des capacités d'hébergement pour justifier ces séparations lorsque les parents sont, eux, testés négatifs.
Jeudi 3 Mars 2022 - Covid-19 : Suspension du pass vaccinal et fin du masque le 14 mars, annonce Jean Castex :
Jean Castex, invité du 13 Heures de TF1 jeudi, a annoncé la fin du port du masque à compter du 14 mars et la suspension du pass vaccinal.
Sur le front du Covid-19 «la situation s’améliore». Jean Castex , invité du 13 heures pour évoquer la guerre en Ukraine et ses répercussions sur la vie économique française, en a profité pour annoncer une «nouvelle phase d’allègement des mesures» dans la lutte contre le coronavirus, lutte qui a fait l’objet mercredi matin d’un Conseil de Défense, juste après celui consacré à l’Ukraine.
Ainsi, à la date du lundi 14 mars, le pass vaccinal sera suspendu «partout où il s’applique» (restaurants, théâtres, cinémas…), a indiqué le chef du gouvernement.
À cette même date, le port du masque obligatoire prendra fin «dans tous les lieux où il est encore obligatoire». Depuis le 28 février, le port du masque n’était obligatoire qu’en entreprise, dans les commerces, ehpads et hôpitaux, ainsi que transports en commun. Pour cette dernière catégorie, «les transports collectifs de voyageurs» le masque reste obligatoire et la levée n'est pas à l'ordre du jour «compte tenu de la promiscuité», a fait valoir le chef du gouvernement.
Concernant les établissements de santé, maisons de retraite, établissements accueillant des personnes en situation de handicap... - qui reçoivent des personnes «particulièrement fragiles» - le pass sanitaire (être à jour dans la vaccination ou présenter un test négatif) reste en vigueur. Tout comme l’obligation vaccinale qui s’applique aux soignants.