Dimanche 21 mars 2021 : Saccage de l’Arc de Triomphe en 2018 : dix Gilets jaunes devant le tribunal ce lundi :
Les images ont fait le tour du monde. Le 1er décembre 2018, lors de l'acte III des Gilets jaunes, la manifestation parisienne dégénère. La journée est ponctuée par le saccage de l'Arc de Triomphe sur la Place de l'Etoile. Deux ans et demi après cette journée insurrectionnelle, le procès s'ouvre ce lundi 22 mars à Paris. Mais un procès a minima : comme le reconnaissent les juges d'instruction à l'issue de leurs investigations, « force est de constater que les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits, n'avaient pu être identifiés pour les violences et dégradations organisées en marge de la manifestation ». De fait, les prévenus font pâle figure au regard des événements qui se sont produits cet après-midi-là.
Dix personnes, huit hommes et deux femmes, s'apprêtent à comparaître devant le tribunal pendant une semaine. Six autres personnes mises en examen n'ont finalement été renvoyées que devant le tribunal de police, c'est-à-dire pour une simple infraction, en l'occurrence la pénétration dans un bâtiment classé. Ces manifestants, simples militants Gilets jaunes et quasiment tous dépourvus de la moindre mention au casier judiciaire, avaient expliqué qu'ils s'étaient retrouvés dans le monument essentiellement pour se protéger des gaz lacrymogènes. Un dernier suspect, mineur au moment des faits, sera jugé par le tribunal pour enfants.
Sur les dix prévenus, quatre seulement seront jugés pour les dégradations commises à l'intérieur de l'Arc de Triomphe. Aucun ne présente un profil de meneur. L'un des suspects a reconnu avoir jeté sa bouteille de bière sur la vitre d'un bâtiment préfabriqué à l'entrée du monument. Un autre, dont l'ADN a été retrouvé sur un morceau de statue brisée, conteste avoir commis la moindre dégradation. Tout juste majeur, le troisième a été filmé en train de tenter de briser l'une des portes à l'intérieur du site à l'aide d'un extincteur. Le jeune homme, qui a effectué deux mois de détention provisoire, a d'emblée déclaré qu'il regrettait son geste.
Dimanche 21 mars 2021 : Covid-19 : Merkel veut prolonger les restrictions en Allemagne en avril :
Comme son voisin français, l’Allemagne fait actuellement face à une troisième vague de la pandémie de Covid-19. Alors que des restrictions en vigueur étaient programmées jusqu’à fin mars, Angela Merkel a donc fait part de son souhait de les prolonger en avril, selon un document gouvernemental.
En raison de « la dynamique actuelle de l’infection accélérée par les variants du Covid-19 », il est prévu que le pays « prolonge » jusqu’à une date encore à déterminer précisément en avril toutes les restrictions de déplacement en vigueur, souligne ce document, qui servira lundi de base de travail à une réunion prévue sur le sujet entre la chancelière et les régions allemandes. Plusieurs de ces länder vont d’ailleurs aussi dans le même sens que la chancelière.
Le taux d’incidence sur les 7 derniers jours et pour 100 000 habitants a dépassé dimanche la marque symbolique de 100 à l’échelle du pays, à 103,9, selon l’institut de veille sanitaire Robert Koch. Un seuil qui en principe doit déclencher de nouvelles restrictions.
Les consignes édictées dans ce document rappellent celles que le gouvernement français donne actuellement à la population de l’autre côté du Rhin. Il stipule ainsi que « les contacts à l’intérieur » de bâtiments « doivent être évités dans la mesure du possible en raison du risque accru d’infection ». De même, dans les entreprises, une large part de travail à domicile reste indispensable et « au moins deux tests rapides par semaine » pourront être menés pour les salariés devant se rendre sur leur lieu de travail.
Dimanche 21 mars 2021 : AstraZeneca : l’Europe menace de suspendre les exportations :
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a menacé hier de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l’UE ne recevait pas d’abord ses livraisons, au moment où les Polonais et un tiers des Français se sont réveillés à nouveau confinés mais dans des modalités différentes. « Nous avons l’option d’interdire toute exportation prévue. C’est le message que nous passons à AstraZeneca : respectez votre contrat avec l’Europe avant de commencer à livrer d’autres pays », a déclaré Ursula von der Leyen.
La présidente de la Commission européenne a rappelé que le contrat de l’UE avec AstraZeneca prévoit la livraison de doses produites à la fois sur le territoire de l’UE et au Royaume-Uni. « Or, nous n’avons rien reçu des Britanniques, alors que nous les fournissons », a fait valoir Ursula von der Leyen, ajoutant que l’UE avait envoyé une plainte « formelle » au groupe pharmaceutique. « Je suis incapable d’expliquer aux citoyens européens pourquoi nous exportons des millions de doses de vaccins vers des pays qui produisent eux-mêmes des vaccins et qui ne nous en envoient pas en retour ».
AstraZeneca doit livrer au deuxième trimestre 70 millions de doses de son vaccin anti-Covid, beaucoup moins que les 180 millions promises dans le contrat signé avec l’Union européenne. Au premier trimestre, l’UE devrait avoir reçu au total quelque 30 millions de doses d’AstraZeneca, contre 90 millions prévues par le groupe pharmaceutique suédo-britannique.
Dimanche 21 mars 2021 : Covid-19 : 185 morts et 4353 patients en réanimation ce samedi 20 mars :
Le coronavirus a fait 185 victimes supplémentaires ce samedi 20 mars. Le nombre de patients en réanimation continue à augmenter. Avec 4353 personnes admises en service de réanimation, c’est le chiffre le plus élevé depuis novembre 2020.
Jour après jour, le nombre de patients en réanimation augmente en France. 4353 personnes sont actuellement en réanimation et en soins critiques, selon les chiffres publiés par Santé publique France, ce samedi soir. La veille, c’était 4287. C'et le niveau le plus haut atteint depuis le 23 novembre 2020. Le seuil des 4000 patients avait été franchi il y a une semaine. En une journée, ce samedi, les services de réanimation ont admis 317 nouveaux patients.
Les hôpitaux et cliniques soignent 25 537 personnes pour une infection au Covid-19 ce samedi soir. 1348 nouvelles entrées sont recensées.
La vaccination se poursuit dans le même temps. 2 444 473 Françaises et Français ont reçu les deux doses de vaccin. 6 137 375 personnes ont reçu une première injection, d’après les données de la Direction générale de la santé.
Un tiers des Français (16 départements dont toute l'Ile-de-France) sont soumis depuis ce samedi à de nouvelles restrictions, mais il reste à voir si ces mesures suffiront à freiner la progression du virus.
Dimanche 21 mars 2021 : Covid-19 : Anne Hidalgo et l’opposition fustigent la stratégie vaccinale du gouvernement :
Ce dimanche 21 mars, la maire de Paris Anne Hidalgo était l’invitée du "Grand rendez-vous" Europe 1/CNews/les Echos. Elle s’est notamment exprimée sur la stratégie vaccinale du pays. "Pour rendre la vaccination plus efficace, je propose qu’on débride la vaccination. Que toutes celles et ceux qui veulent puissent le faire", a-t-elle affirmé.
Et la potentielle candidate à la présidentielle de 2022 d’insister : "Il faut bien sûr tenir compte des antécédents médicaux" et "vacciner les plus de 75 ans" qui "doivent être prioritaires", mais "il faut ouvrir à tous les autres". Elle a notamment plaidé pour "la vaccination de tous ceux qui travaillent en lien avec les enfants". "On nous dit que les doses sont là. Je n’ai pas de raison de mettre en doute cette parole officielle. Ne nous faisons pas prendre de court, organisons dès maintenant des centres de vaccination qui puissent accueillir très massivement tous les Français", a-t-elle ajouté, se disant "prête à organiser" ce processus.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a répliqué sur BFMTV que "ce qui bride aujourd’hui la vaccination en France et partout dans le monde, c’est le nombre de doses". "Aucun pays n’a encore la capacité de vacciner toute sa population", a-t-il affirmé, plaidant à nouveau pour la stratégie consistant à vacciner en priorité les groupes de population les plus vulnérables. Il a rappelé l’objectif d’avoir vacciné 10 millions de Français mi-avril, 20 millions à la mi-mai et 30 millions mi-juin.
Lundi 22 mars 2021 - Londres : la manifestation anti-confinement dégénère avec 36 arrestations et plusieurs policiers blessés :
Au moins 36 personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont été blessés, samedi, à Londres au cours d’une manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes contre le confinement. Ce rassemblement qui avait commencé dans Hyde Park en milieu de journée, s’est poursuivi dans le centre de Londres. Après quoi, un groupe de protestataires est revenu vers le parc où ils ont lancé des projectiles sur les policiers. « Plusieurs ont été blessés à la suite de ces attaques ciblées », a indiqué le commissaire adjoint Laurence Taylor qui a dirigé les opérations de maintien de l’ordre. Et d’ajouter : « il est totalement inacceptable et triste que des agents chargés d’appliquer une réglementation qui est là pour nous protéger tous deviennent les victimes de ces attaques violentes. »
Une trentaine de personnes ont été interpellées pour violation du confinement. En effet, depuis janvier, les habitants de la capitale britannique et d’autres régions d’Angleterre ont interdiction de sortir de chez eux sauf pour un nombre limité de déplacements. Avec la campagne de vaccination en cours, où plus de la moitié de la population adulte a été vaccinée et l’amélioration de la situation sanitaire, le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis de lever prochainement certaines restrictions et espère la fin d’un confinement strict à la fin du mois.
Cette vague de protestations contre les mesures de confinement a touché plusieurs pays samedi. Des rassemblements dont certains ont aussi dégénéré, ont eu lieu en Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Bulgarie, Suisse, Serbie, Pologne, France mais aussi au Canada. A Cassel, au centre de l’Allemagne, des affrontements se sont produits et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz au poivre, matraques et canons à eau. Les manifestants s’attendent que lundi, la chancelière Angela Merkel et les dirigeants des 16 Länder qui vont se réunir décident d’éventuelles nouvelles mesures de restrictions.
Lundi 22 mars 2021 - Covid-19 : neuf interpellations après le carnaval à Marseille, l’Intérieur dénonce un rassemblement "irresponsable" :
Le carnaval organisé dimanche à Marseille est "totalement inacceptable", a déclaré ce lundi la porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Environ 6.500 personnes ont participé dimanche à un carnaval dans le centre de Marseille, un rassemblement non autorisé en raison de l'épidémie de Covid-19 et dénoncé comme "irresponsable" par la police qui est intervenue vers 18H30 pour disperser les fêtards.
Déguisés en tournesol, boulanger ou gorille, environ 6.500 personnes, quasiment toutes jeunes et non-masquées, ont défié dimanche à Marseille les restrictions sanitaires contre le Covid-19 pour un carnaval non autorisé qualifié d'"exutoire" mais jugé totalement "irresponsable" par la police. "Les jeunes en ont marre d'être confinés. Il n'y a pas de personnes âgées fragiles, là que des jeunes", lâche Romain, 26 ans, un des fêtards réunis dans le centre de la deuxième ville de France pour un cortège avec plumes et paillettes et beaucoup de déguisements faits maison, comme ces coiffes en carton en forme de poissons.
Lundi 22 mars 2021 - Espionnage des salariés chez Ikea : «Ils ont enquêté sur ma famille et ma compagne» :
L’enseigne d’ameublement est accusée d’avoir rédigé de véritables dossiers sur certains employés dont elle estimait qu’ils pouvaient lui nuire.
Il s'est longtemps rassuré en se disant qu'il était « parano ». Quand le scandale de la surveillance illicite chez Ikea a éclaté, menant ce lundi l'entreprise devant le tribunal correctionnel de Versailles, Adel Amara a compris qu'il ne l'était peut-être pas tant que ça : il a découvert, dans un audit interne daté d'avril 2010 saisi par la justice, qu'il faisait l'objet d'un plan d'action spécifique pour le « sortir » de l'entreprise.
Délégué syndical au magasin de Franconville (Val-d'Oise) et titulaire d'un mandat européen, Adel Amara avait lancé quelques semaines plus tôt un mouvement de grève qui avait fait tâche d'huile et touché une dizaine de magasins en France. « La direction m'avait prévenu qu'elle me le ferait payer, se souvient-il. Mais j'étais loin d'imaginer un truc pareil, en France! »
Cet audit, destiné à casser la dynamique syndicale, le désigne en effet comme la cible à abattre : « Son absence de longue durée ou définitive (...) ramènerait le magasin à un niveau plus rationnel de gestion sociale. » Dans ce document édifiant long de 56 pages, il est décrit tout autant comme un « leader charismatique » qu'un déséquilibré capable de rentrer en « transe ». « Adel Amara souffre à l'évidence de problématiques psychotiques », est-il écrit.
Il est également soupçonné d'être alcoolique et drogué. « L'observation de son comportement laisse penser qu'il utilise préférentiellement de la cocaïne », affirme ce document, qui préconise de mettre en place « une enquête discrète et complète afin de définir ses moyens d'existence et les trafics ou violences auxquels il se livre peut-être ».
Il y a aussi une taupe au magasin, une caissière, dont il découvrira qu'elle a été embauchée pour enquêter discrètement sur l'équipe et sur ses activités syndicales. « Quand on arrivait en réunion, la directrice savait déjà tout », se souvient-il encore. « Le pire, c'est que je l'ai défendue pour obtenir un CDI, et quand je lui ai annoncé qu'on l'avait obtenu, elle n'en voulait plus. Sur le moment, je n'ai rien compris... Je ne pouvais pas deviner que c'était une espionne ! »
Lundi 22 mars 2021 - Turbulences autour du «tarif diaspora» d’Air Corsica :
Les Corses du continent, s’ils remplissent cinq critères, peuvent bénéficier d’un prix attractif pour rentrer sur l’île. Plusieurs plaintes ont été déposées contre la compagnie Air Corsica autour de la mise en place d'un tarif résident.
« Cela me choque qu’un employé de chez Air Corsica puisse savoir où je paye mes impôts ». Maître Fabrice Orlandi ne décolère pas. Cet avocat corse, inscrit au barreau de Paris, a déposé plusieurs plaintes contre les compagnies partenaires Air Corsica et Air France. Au cœur du débat, le nouveau tarif résident qui oblige les passagers à présenter un avis d’imposition au moment de l’embarquement. « Je ne suis pas un empêcheur de tourner en rond mais je défends les intérêts des usagers. Il faut arrêter de réclamer des pièces qui font partie de la protection des données personnelles. »
L’avocat, qui défend également le maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, et la mairesse de Borgo Anne-Marie Natali dans leur combat contre Air Corsica, attend avec impatience le verdict de la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés).
Et comme si une polémique ne suffisait pas, Air Corsica subit de nouvelles secousses, suite au projet de « tarif diaspora ». Un prix attractif proposé aux « Corses du continent » pour pouvoir rentrer sur l’île. Le hic, c’est que là encore, des documents fiscaux sont exigés. « Il y a cinq critères d’éligibilité dont la preuve d’une résidence permanente pour les ascendants ou d’une propriété immobilière. Donc la compagnie va réclamer la taxe foncière ou d’habitation. Ce n’est pas possible… » Chez les voyageurs, ce « tarif diaspora » laisse dubitatif. Comme pour Paul-Philippe qui travaille à Lille. « Il faut remplir trois critères sur cinq. Je ne suis pas inquiet de ce côté-là. Ce qui m’interpelle c’est la notion de diaspora : l’Europe acceptera-t-elle ? »
Lundi 22 mars 2021 - Covid-19 : l'épidémie est-elle sur le point de redevenir hors de contrôle en France ?
La barre des 30.000 cas confirmés par jour vient de nouveau d'être franchie, et le rythme actuel de nouvelles infections est préoccupant, alors que les éventuels effets du troisième confinement dans 16 départements ne sont pas attendus avant au moins la semaine prochaine.
En l'espace d'une seule semaine, entre le 15 mars et ce lundi, le niveau de contaminations au Sars-Cov2 est passé en moyenne de 24.000 cas quotidiens à près de 31.500, soit une hausse de 31%*. Un rythme qui se rapproche dangereusement du deuxième pic épidémique survenu en octobre. La barre des 30.000 cas confirmés avait alors été atteinte le 24 octobre. Quatre jours plus tard, alors que la courbe s'apprêtait déjà à franchir les 40.000, Emmanuel Macron annonçait le reconfinement du pays. Le nombre de tests aujourd'hui réalisés est toutefois supérieur à l'automne, ce qui se traduit par un taux de positivité moins élevé, de 8% contre 14% il y a cinq mois.
Au-delà, c'est l'ensemble des voyants qui sont au rouge en France, à commencer par la pression toujours plus forte qui s'exerce sur le système de santé. En augmentation continue depuis le début d'année, le nombre de personnes actuellement en réanimation - le nerf de la guerre dans cette crise sanitaire - est de 4.548 et se rapproche du pic de la seconde vague (4.919 le 16 novembre).
Mardi 23 mars 2021 - Tweets véhéments, courrier agressif, convocations : à quoi joue l’ambassade de Chine à Paris ?
L’ambassadeur chinois à Paris, Lu Shaye, est un habitué des phrases coup de poing. Déterminé à ne pas transiger avec « l’égocentrisme occidental », selon lui, qui donne une image fausse de son pays.
Adepte de l’attaque comme meilleure défense, Lu Shaye a ainsi été convoqué ce mardi pour la deuxième fois depuis sa nomination au Quai d’Orsay, pour avoir « franchi toutes les limites communément admises ». De quoi parle-t-on ? D’une série de tweets, vendredi dernier, de l’ambassade de Chine en France, traitant un chercheur français, Antoine Bondaz, de « petite frappe » ? Puis de « hyène folle » et de « troll idéologique ». Le directeur Asie du Quai d’Orsay, Bertrand Lortholary, lui a concrètement signifié que les « méthodes de l’ambassade, la tonalité de sa communication publique étaient parfaitement inacceptables ». Paris lui a également fait comprendre qu’il se posait en « obstacle à la volonté politique exprimée par les chefs de l’Etat des deux pays » de développer la relation bilatérale, ce qui posait un « problème extrêmement sérieux ». Les tweets de l’ambassade, qui lui ont donc vraisemblablement valu une volée de bois vert, étaient certes un poil au-dessus du ton habituel, mais c’est loin d’être la première fois que l’ambassadeur Lu Shaye fait preuve de mordant.
« Ce n’est pas un trait de toute la diplomatie chinoise mais un certain nombre d’entre eux, dont les ambassadeurs actuellement en poste en France, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, ainsi que les deux porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, sont assez agressifs sur les réseaux sociaux et dans des tribunes », estime Camille Brugier, chercheure spécialisée dans les questions chinoises à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM). « Le précédent ambassadeur, Zhai Jun, était plus conforme à ce que l’on imagine d’un diplomate, entretenant une diplomatie culturelle, la coopération bilatérale, les relations franco-chinoises en général », résume-t-elle. À cause de focus réguliers sur la question des droits de l’Homme, Pékin voulait quelqu’un d’offensif à Paris ».
Arrivé à Paris en juillet 2019, Lu Shaye, francophile averti, a d’abord exercé comme ambassadeur au Canada. Son profil véhément, bien loin des silences ampoulés des représentations nationales, a forcément tapé dans l’oeil du président chinois Xi Jinping. Comme on se fait une idée sur la Chine, où « le peuple chinois jouit d’une pleine liberté d’expression », l’ambassadeur a la sienne sur la France où « il existe de nombreux sujets tabous ». « L’antisémitisme, le racisme, la négation de La Shoah, l’apologie du terrorisme », a-t-il énuméré le 12 mars dernier devant des étudiants de Sciences Po.
Mardi 23 mars 2021 - Spoutnik V : tensions entre Poutine et l'Union européenne autour du vaccin russe :
Vladimir Poutine est agacé. Le président russe a dénoncé ce lundi la position "conflictuelle" de l'Union européenne (UE) à l'égard de la Russie lors d'un entretien téléphonique avec le président du Conseil européen Charles Michel, à quelques jours d'un sommet des 27.
"Vladimir Poutine a estimé que l'état des liens Russie-UE n'était pas satisfaisant du fait de la position non constructive et parfois conflictuelle des partenaires" européens, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Un sommet européen, où de nouvelles sanctions contre Moscou devraient être validées, doit se tenir jeudi et vendredi par vidéoconférence.
Les deux dirigeants ont notamment parlé du vaccin russe Spoutnik V contre le Covid-19 et de son usage potentiel dans l'UE. Promettant de se faire vacciner mardi, Vladimir Poutine s'en était pris un peu plus tôt aux "étranges" déclarations du commissaire européen Thierry Breton, qui a affirmé dimanche soir que l'Europe n'avait pas besoin du vaccin anti-Covid russe Spoutnik V.
Ce lundi, lors d'une réunion sur la vaccination par vidéoconférence retransmise à la télévision, le président russe s'est emporté contre l'Union européenne et les propos de Thierry Breton. "Nous ne forçons personne à faire quoi que ce soit (...) mais nous nous interrogeons sur les intérêts que défendent ces gens, ceux des entreprises pharmaceutiques ou ceux des citoyens européens ?", a-t-il affirmé.
Mardi 23 mars 2021 - Construction d’une nouvelle mosquée à Strasbourg :
Gérald Darmanin s’oppose à une subvention de la mairie : Une subvention adoptée par le conseil municipal de Strasbourg doit financer "10 % du montant des travaux" de la plus grande mosquée d’Europe, construite par une association communautariste turque. Le ministre de l’Intérieur a demandé que soit saisi le juge administratif.
Gérald Darmanin a accusé la mairie EELV de Strasbourg de financer "une mosquée soutenue par une fédération qui défend l’islam politique" au lendemain d’un vote approuvant "le principe d’une subvention" de plus de 2,5 millions d’euros, et demandé la saisine de la justice.
"La mairie verte de Strasbourg finance une mosquée soutenue par une fédération qui a refusé de signer la charte des principes de l’islam de France et qui défend un islam politique", a réagi Gérald Darmanin dans un tweet publié dans la nuit de lundi à mardi. "Vivement que tout le monde ouvre les yeux et que la loi séparatisme soit bientôt votée et promulguée", a-t-il ajouté.
En fin de matinée, le ministre a haussé le ton en annonçant, toujours sur Twitter, avoir demandé à la préfète de la région Grand Est et du Bas-Rhin de saisir la justice administrative de cette délibération du conseil municipal strasbourgeois. "Même si la loi séparatisme n’est pas encore adoptée, devant la gravité des décisions prises par la municipalité verte de Strasbourg, j’ai demandé" à la préfète "de déférer la délibération d’octroi de subvention devant le juge administratif", a écrit Gérald Darmanin.
Le versement effectif de la subvention, critiquée par l’opposition municipale, doit faire l’objet d’un nouveau vote. L’élue écologiste a proposé lundi soir d’intégrer dans le texte plusieurs conditions, comme la signature préalable de la Charte des principes pour l’islam de France ou encore des garanties sur la transparence des fonds destinés à financer le chantier. Or, en janvier, l’association Millî Görüs a refusé de signer cette charte..