Samedi 5 Décembre 2020 – point sur le Coronavirus le 4 Décembre au soir :
Le nombre de personnes décédées à l'hôpital du Covid-19 est passé sous la barre des 300 au cours des dernières 24 heures, à 284, tandis que la décrue en réanimation se poursuit, selon les données de Santé publique France (SpF) vendredi. La veille, 326 patients étaient morts du coronavirus. Le nombre total de décès depuis mars s'élève désormais à 54.767, dont 37.608 à l'hôpital. Les services de réanimation comptaient vendredi 3.283 malades du Covid-19, contre 3.415 jeudi et 3.478 mercredi. 165 patients sont entrés en réanimation ces dernières 24 heures.
Tous services confondus, les hôpitaux accueillent 26.283 malades ayant été diagnostiqués positifs, contre 26.675 la veille, après un pic de plus de 33.000 patients atteint le 16 novembre. Les hôpitaux ont accueilli 1.400 nouveaux patients ces dernières 24 heures.
Le taux de positivité (proportion du nombre de personnes positives par rapport au nombre total de personnes testées) est resté stable à 10,7%. Le nombre de nouveaux cas de contamination confirmés au cours des dernières 24 heures était de 11.221, contre 12.696 la veille.
Samedi 5 Décembre 2020 – Masques et gestes barrière seront toujours de mise malgré le vaccin :
Les gestes barrière et le port du masque seront encore la règle durant «plusieurs mois» a fait savoir jeudi Olivier Véran.
La lutte contre l'épidémie de covid-19 a pris un nouveau tournant jeudi avec l'exposé de la stratégie vaccinale de la France par le Premier ministre Jean Castex. Cette campagne de vaccination non obligatoire et gratuite pour tous doit commencer début janvier et sera réservée dans un premier temps aux plus fragiles, comme les résidents dans les Ehpad.
Même si le vaccin s'annonce comme un «formidable espoir» selon les mots d'Olivier Véran, il ne rime pas pour autant avec retour immédiat à une vie normale sans masques ni gestes barrière. «Dans les prochains mois, le vaccin ne changera pas profondément le cours de l'épidémie. Il nous faudra donc rester ensemble vigilants, par exemple maintenir les gestes barrière, continuer de se faire tester, procéder au traçage des cas contact, à la mise à l'abri lorsqu'on est cas positif ou cas contact», a déclaré le ministre de la Santé jeudi durant la conférence de presse du Premier ministre.
«Oui on va garder le masque, oui on va garder les gestes barrière et ce, pendant plusieurs mois», a-t-il insisté, parce que la vaccination sera progressive, et cela prendra «de nombreux mois pour pouvoir couvrir la population». «Nous savons que le vaccin est efficace sur les formes graves, ça évite d'avoir des formes graves de la maladie, ce qui ne nous garantit pas qu'il évite la transmission du virus (...) C'est à l'usage que nous le saurons. Je peux être vacciné, éviter une forme grave mais rien n'indique que je ne puisse pas contaminer quelqu'un d'autre».
Samedi 5 Décembre 2020 – "Je n'ai pas de leçons à recevoir" : Macron perd son calme pour défendre son bilan écologique :
Emmanuel Macron a tapé du poing sur la table vendredi lors de son interview avec le média Brut en dressant le bilan de sa politique environnementale.
«Personne n'en a autant fait , depuis dix ans»! Tapant du poing sur la table, Emmanuel Macron a réfuté vendredi tout recul sur ses engagements écologiques, reconnaissant seulement un «échec collectif» sur le glyphosate, lors d'une interview sur Brut. Interrogé sur la mise en oeuvre des propositions de la Convention citoyenne sur le climat, dont des membres s'inquiètent de renoncements, il a estimé normal d'en évaluer toutes les conséquences et de ne pas adopter ces recommandations telles quelles.
«Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran», a-t-il lancé. «Moi je suis vraiment très en colère contre des activistes qui m'ont aidé au début et qui disent maintenant, il faudrait tout prendre», a-t-il dit en citant les critiques de Cyril Dion, un garant de la Convention. «Mais ce n'est pas honnête de sa part, je le dis très sincèrement», a-t-il dit accusé. «La solution des fainéants, ce sont les gens qui disent moi j'ai un truc, c'est à prendre ou à laisser, si vous ne le prenez pas c'est nul», a-t-il poursuivi dans une longue envolée.
«La Convention citoyenne est une expérience démocratique inédite».«Il n'y a jamais eu dans aucun pays au monde un gouvernement, des parlementaires, qui se sont autant engagés avec des citoyens». «Mais ce n'est pas des sujets où on peut dire : c'est à prendre ou à laisser, c'est faux», a-t-il poursuivi, alors que le gouvernement finalise la loi qui doit reprendre une partie des propositions. «Moi j'ai pas pris des lois pour dans 10 ans. On est en train de fermer toutes les centrales à charbon, on a arrêté des projets que tout le monde laissait traîner, Notre-Dame-des-Landes la Montagne d'or, EuropaCity. Qui a arrêté ? Donc moi je n'ai pas de leçon à recevoir», s'est-t-il défendu.
Balayant une question sur le «lobby de la chasse», il s'est récrié : «les chasseurs, ce n'est pas un lobby !» «Ou alors tout est lobby ! Tous les syndicats sont des lobbies. Quel lobbies ? Les agriculteurs, ce n'est pas un lobby ! C'est la vie des gens», sans laisser le temps à ses interlocuteurs de le relancer. Après ces réponses animées, il a terminé son interview de deux heures en avec un mot d’apaisement : «pardon de m'être énervé».
Samedi 5 Décembre 2020 – Immigration : Nouveau revers judiciaire pour Donald Trump :
Un juge fédéral américain a ordonné vendredi à l'administration de Donald Trump de pleinement rétablir un programme de protection de jeunes arrivés clandestinement aux Etats-Unis lorsqu'ils étaient enfants, les «Dreamers», installé par le président Barack Obama et auquel son successeur a tenté de mettre fin depuis 2017.
Le juge Nicholas Garaufis, du tribunal de Brooklyn, à New York, a demandé aux autorités américaines de permettre aux migrants concernés de s'inscrire à ce programme, s'opposant ainsi à une décision qui le limitait aux bénéficiaires déjà inscrits. Selon le cercle de réflexion Center for American Progress, qui milite en faveur du programme, près de 300 000 personnes supplémentaires pourraient en bénéficier. C'est le dernier revers en date pour Donald Trump dans le dossier des «Dreamers».
La Cour suprême des Etats-Unis lui avait déjà interdit en juin de mettre un terme à ce statut protecteur, jugeant sa décision «capricieuse» et «arbitraire». Et le juge Garaufis avait déjà annulé mi-novembre une décision du ministre américain de la Sécurité intérieure, Chad Wolf, qui restreignait l'accès au programme et limitait à un an, contre deux auparavant, le renouvellement du statut des bénéficiaires.
Le président élu Joe Biden avait déjà promis de remettre en oeuvre ce programme dès sa prise de fonction le 20 janvier. Environ 700 000 personnes en bénéficient, la plupart d'entre elles étant originaires d'Amérique latine.
Samedi 5 Décembre 2020 – Canaries, la nouvelle porte d'entrée des migrants :
A la Grande Canarie, Tenerife, Lanzarote ou Fuerteventura, les clandestins ont remplacé les touristes. La crise sanitaire a verrouillé l’accès à l’Europe par la Méditerranée, alors les illégaux tentent le passage par l’Atlantique.
Seuls les caprices de la météo ralentissent parfois leur ballet. Sur le port d’Arguineguin, tout au sud de l’île de Grande Canarie, les allers-retours des quatre navires des secours maritimes espagnols sont incessants. Ils récupèrent au large les passagers des embarcations de fortune qui, depuis trois mois, affluent vers l’archipel à un rythme effréné. Le week-end des 7 et 8 novembre, l’inquiétant record de 2 000 arrivées en deux jours était enregistré.
Après une longue et périlleuse traversée de parfois dix jours et un millier de kilomètres, les rescapés peinent à se lever. Sitôt débarqués, Marocains, Maliens et autres candidats à l’exil sont pris en charge par la Croix-Rouge espagnole, qui conduit certains directement à l’hôpital. Devant l’urgence, l’organisation internationale a fait monter quatorze tentes-chapiteaux. Au plus fort de la crise, plus de 2 500 personnes ont été entassées sur ce quai d’à peine quelques centaines de mètres, plus d’un millier dormant dehors, à même le sol. Des conditions d’accueil que la directrice Europe de Human Rights Watch, Judith Sunderland, juge « inadéquates tant pour la dignité des personnes qu’au niveau sanitaire ». Elle affirme avoir rencontré deux femmes testées positives au Covid qui séjournaient sur le port depuis déjà deux semaines…
La maire de la commune, Onalia Bueno, exige le démantèlement de ce « camp de la honte », comme on le surnomme ici, dont l’accès est interdit aux journalistes par le ministère de l’Intérieur. Parmi le peu d’images qui filtrent, la vidéo, virale, d’un rat slalomant tranquillement au milieu des silhouettes endormies. « C’est scandaleux », martèle l’élue face à ces séquences qui ont permis à beaucoup d’ouvrir les yeux sur une catastrophe humanitaire.
Samedi 5 Décembre 2020 – Covid-19 : l'hôpital tient le choc :
Face à la deuxième vague, les soignants craignaient le pire. mais l’expérience du printemps a porté ses fruits. Démonstration à l’hôpital Lariboisière, dans le nord de Paris .
« J’ai peur », a-t-il griffonné sur une ardoise de ses longs doigts d’artiste. Trois mots, toujours les mêmes, à bout de feutre, et ce regard fébrile à l’annonce de sa prochaine extubation. La sonde qui l’empêche de parler est aussi celle qui l’a maintenu en vie. L’angoisse a tétanisé plusieurs jours ce peintre de 60 ans, « le monsieur de la 114 », comme on l’appelle ici, au service de réanimation chirurgicale de Lariboisière.
Il a fallu l’accompagner avec douceur et administrer quelques doses d’anxiolytiques pour l’aider à se libérer. Le voilà désormais capable de respirer avec un simple masque à oxygène, après trois semaines sous assistance d’une machine. Corps meurtri sous les draps rêches, voix perdue mais Covid vaincu : « Entre les médocs et les délires, je m’imaginais avoir été enlevé », écrit-il quand on lui demande comment il se sent. Ses beaux yeux bruns disent la tristesse de ne pouvoir s’exprimer davantage. Il fait un petit signe de la main, ouvre son ordinateur et lance la dernière saison de « The Crown » sous le regard attendri de l’infirmière. « Ce fichu Covid nous a mis à genoux, souffle-t-elle en retirant sa charlotte. Mais on finit par l’apprivoiser. Au moins, on n’a plus peur. »
La tension baisse dans les deux services de réanimation de ce vieil hôpital parisien jouxtant la gare du Nord. Ici, loin des beaux quartiers de la capitale, le virus a fait des ravages, les patients ont déferlé, tout comme ceux du 9-3 voisin asphyxié ; migrants, SDF, travailleurs logés en foyers, familles confinées dans de petits logements. « Les déterminants sociaux sont fondamentaux, rappelle le professeur Etienne Gayat, nommé coordonnateur de crise pour le groupement nord de l’AP-HP. Le Covid est d’abord une maladie de pauvres. » Première vague violente – « Jamais on n’avait vu autant de malades et de morts d’un coup » –, seconde en passe d’être maîtrisée, au prix de quelques sueurs froides et de vacances de la Toussaint souvent annulées.
Ce lundi 16 novembre, après le staff de 8 heures, personne ne crie victoire mais on s’autorise de nouveau à sourire, à dire « on gère ». Il faudra les coincer en salle de repos pour en savoir plus. Les réanimateurs n’ont pas l’habitude de se raconter. C’est une espèce particulière, des médecins sans patientèle, a priori interchangeables, des taiseux en quête d’adrénaline, des techniciens de haut vol rivés aux machines et aux corps endormis. Ils œuvrent dans l’ombre, ici, à Lariboisière, au premier étage d’un bâtiment vétuste pour la réa médicale, et au sous-sol pour la réa chirurgicale appelée « le bunker ». Le Covid les a catapultés en première ligne, révélant à nombre de Français leur existence. Lumière soudaine, pluie d’invitations sur les plateaux de télévision. Certains pontes y ont pris goût, ils se targuent d’avoir des fans, des « likes » sur Facebook, même des demandes en mariage. On en rit dans les couloirs.
Samedi 5 Décembre 2020 – Un parc éolien va être installé au large du Cotentin :
Le ministère de la Transition écologique a dévoilé samedi la zone retenue pour l'installation d'un nouveau parc éolien en mer, au large de la Normandie, qui sera situé «au large du Cotentin».
Plus précisément, «la zone retenue se situe à plus de 32 km des côtes et 40 km des tours-observatoires Vauban de St-Vaast-La-Hougue. Sur l'ensemble de la zone portée au débat, celle-ci présente un niveau d'activité de pêche faible et des enjeux de biodiversité limités», a détaillé le ministère dans un communiqué.
Cette décision est le fruit d'un débat public conclu fin octobre, qui «a permis de recueillir les avis de plus de 2700 participants», précise le communiqué, ajoutant que le périmètre exact sera «affiné au cours de la procédure de mise en concurrence» qui doit désormais s'ouvrir.
D'une capacité d'environ 1000 mégawatts, ce huitième parc éolien en mer français doit permettre de produire l'électricité nécessaire aux besoins d'environ 800 000 foyers. Ce projet s'inscrit dans la programmation pluriannuelle de l'énergie publiée en avril 2020.
Le débat public a notamment mis en avant des «points d'attention sur la cohabitation des usages en mer, dont la pêche, et sur la nécessité de maîtriser les impacts environnementaux du parc», selon le communiqué ministériel. Il a également fait «ressortir le besoin de visibilité à long terme des acteurs locaux».
Samedi 5 Décembre 2020 – Rouvrir les discothèques "serait de la folie", déclare Macron :
Emmanuel Macron exclut une réouverture rapide des discothèques, maintenues fermées depuis le premier confinement, a réitéré le président lors d'un échange sur Snapchat avec des jeunes diffusé samedi par Brut.
«On le fera au plus vite, mais tant que le virus circule de manière un peu intense, ce serait de la folie de faire ça. Je vous le dis très sincèrement», a lancé le chef de l'Etat à un jeune homme qui l'interpellait sur le monde de la nuit selon lui «en train de tomber en ruines».
«Je sais le sacrifice qu'on vous demande et à quel point c'est dur», lui répond Emmanuel Macron, mais «ce que l'on sait de ce virus, c'est qu'il se diffuse beaucoup quand on est dans des lieux fermés, proches les uns des autres, et qu'on chante, on parle fort, on mange, on fait des efforts, ... La boîte de nuit, quand on a dit tout ça, c'est pas le meilleur endroit.» «Cela va durer, je ne vais pas vous mentir, encore quelques semaines, voire quelques mois», conclut-il dans cet échange enregistré en marge de l'interview-fleuve d'Emmanuel Macron par Brut vendredi.
Les restaurants, mais pas les bars et discothèques, pourront rouvrir à partir du 20 janvier à la condition expresse que «la période des fêtes de fin d'année ne (se soit) pas traduite par un rebond de l'épidémie», avait expliqué fin novembre le Premier ministre Jean Castex.
L’État va prendre en charge le coût de dix jours de congés payés pour «les entreprises les plus lourdement impactées par la crise sanitaire», de divers secteurs tels que l'hôtellerie, la restauration, l'événementiel, les discothèques ou encore les salles de sport, a annoncé mercredi soir le ministère du Travail.
Samedi 5 Décembre 2020 – A Authon, les obsèques dans l'intimité de Valéry Giscard d'Estaing :
Les obsèques de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, décédé mercredi à l'âge de 94 ans de la Covid-19, ont débuté samedi matin dans la plus stricte intimité familiale à Authon (Loir-et-Cher), a constaté un journaliste de l'AFP. Dans le froid et l'humidité d'un samedi matin de décembre, le convoi funéraire, accompagné de deux véhicules de la gendarmerie, est arrivé à 10h30 sur la petite place, entre la mairie et l'église du village.
Dans un silence à peine troublé par la cloche de l'église et le cliquetis des appareils photos, le cercueil a été recouvert dès sa sortie du corbillard par deux drapeaux, l'un Français, l'autre européen, avant d'être transporté dans la petite église devant laquelle des gerbes de fleurs, majoritairement blanches, étaient alignées. Une quarantaine de personnes -famille et cercle proche- assistent à la messe. Une jauge réduite imposée par les mesures sanitaires mais qui correspond au «souhait et à la volonté» d'intimité de l'ancien président, comme l'a confié son fils Henri Giscard d'Estaing vendredi.
«Selon ses souhaits : "la musique fera partie de la cérémonie pour accompagner l'envol de l'âme"», est-il précisé sur un document distribué samedi sur place à la presse et décrivant le déroulé de la cérémonie.
Samedi 5 Décembre 2020 – Nouvelle mobilisation contre la loi "sécurité globale" et la précarité :
La contestation des violences policières s'est agrégée à une manifestation syndicale contre la précarité, samedi. Plusieurs milliers de personnes dont de nombreux «gilets jaunes» ont commencé à défiler samedi à Paris contre la précarité et pour les libertés, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Derrière une banderole proclamant «Liberté, Égalité, Fraternité, pour qui!», les manifestants se sont ébranlés vers 14h15 de la Porte des Lilas en direction de République. Au milieu de ballons syndicaux, notamment de la CGT, FSU et FO, le défilé se déroulait au milieu des fumigènes et du bruit des pétards, au son notamment de «Tout le monde déteste la police». La présence policière était conséquente, par crainte de débordements.
Initialement prévue comme un rassemblement syndical (CGT, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl, MNL) contre la précarité, la journée de samedi voit s'agréger la contestation contre les violences policières et la loi sécurité globale, emmenée par la coordination #StopLoiSécuritéGlobale, collectif de syndicats et d'associations, dont plusieurs organisations de journalistes. "La violence date d'avant les 'gilets jaunes', dans les banlieues, les jeunes y ont droit depuis longtemps"
«En deux ans, j'en ai vu des violences, c'est anormal qu'on ne puisse pas filmer», a déclaré à l'AFP Nadine, «gilet jaune» de 53 ans, qui gagne 1300 euros par mois dans les services à la personne. Mais selon elle, «la violence date d'avant les "gilets jaunes", dans les banlieues, les jeunes y ont droit depuis longtemps».
Samedi 5 Décembre 2020 – Attentat de la rue des Rosiers: le suspect extradé en France mis en examen et écroué :
Walid Abdulrahman Abou Zayed, l'un des suspects de l'attentat de la rue des Rosiers en 1982 à Paris, extradé par la Norvège, a été mis en examen samedi pour "assassinats" et "tentatives d'assassinats" puis placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire.
"Peu importe le temps qui passe, le nombre d'années, il est important de rendre justice aux victimes": la mise en examen et l'incarcération samedi de l'un des suspects de l'attentat de la rue des Rosiers en 1982, Walid Abdulrahman Abou Zayed, extradé par la Norvège, leur donne l'espoir d'un procès. "J'ai pu mesurer à quel point mes clients étaient soulagés" d'apprendre qu'Abou Zayed était extradé en France, relate Me Pauline Manesse, qui défend une famille de victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, qui a fait six morts et 22 blessés, le 9 août 1982, dans le IVe arrondissement de Paris.
Un commando de trois à cinq hommes avait lancé une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, dans le quartier du Marais, puis mitraillé l'intérieur de l'établissement et des passants. Abou Zayed, 62 ans, soupçonné par la justice française d'être "l'un des tireurs de l'attentat", a été extradé vendredi par la Norvège, où il s'était installé en 1991. Il a été mis en examen pour "assassinats" et "tentatives d'assassinats" samedi par un juge d'instruction antiterroriste parisien, puis écroué. La circonstance aggravante "en relation avec une entreprise terroriste" date de 1986, soit quatre ans après les faits, et ne peut donc pas figurer parmi les chefs de mise en examen, a précisé une source judiciaire.
L'attentat avait rapidement été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). La France avait émis en 2015 un mandat d'arrêt international contre Abou Zayed, un Palestinien né en 1958 en Cisjordanie et naturalisé norvégien en 1997. Oslo n'avait pas donné suite à une précédente demande de Paris en 2015 car elle n'extradait alors pas ses ressortissants. Mais l'entrée en vigueur l'an dernier d'un accord judiciaire avec l'UE et l'Islande a permis à la Norvège d'autoriser son extradition le 27 novembre.
Samedi 5 Décembre 2020 – Manifestations contre la loi sécurité globale : scènes de vandalisme à Paris :
Des scènes de vandalisme et de violence, ponctuées par 22 interpellations, ont émaillé la manifestation contre la loi sécurité globale samedi en milieu d'après-midi à Paris, alors que de nombreux rassemblements ont eu lieu en France "Pour les droits sociaux et la liberté". Plus d'une heure trente après le départ du cortège parisien, des projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes. Au moins six voitures et un camion stationnés le long de l'avenue Gambetta, dans le 20e arrondissement, ont été incendiées et plusieurs vitrines de banques et agences immobilières ont été endommagées par des casseurs, vêtus de noir et très mobiles.
Des feux sporadiques ont été allumés le long du parcours de la manifestation et des barricades sommaires ont été érigées. Pour permettre l'intervention des pompiers, les forces de l'ordre ont scindé en deux la tête de cortège, composée de quelque 4 à 500 personnes parmi lesquelles des "gilets jaunes" et des militants "antifascistes", selon un journaliste de l'AFP présent sur place. A 16h30, vingt-deux personnes avaient été interpellées, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a évoqué sur son compte Twitter des "individus très violents".
Au total, près de 90 rassemblements étaient annoncés par les organisateurs en France. Initialement prévue comme un rassemblement syndical contre la précarité, traditionnellement organisé par la CGT le premier samedi de décembre, la journée a vu s'agréger la contestation contre les violences policières et la proposition de loi sécurité globale.