Jeudi 5 Novembre 2020 – point sur le Coronavirus le 4 Novembre au soir :
Plus de 4.000 malades du Covid-19 sont désormais en réanimation ou soins intensifs, avec une hausse continue du nombre d'admission dans ces services sur 24 heures, selon les chiffres de Santé Publique France publiés mercredi.
Le nombre de personnes en réanimation s'établit à 4.080, alors qu'il n'était encore que de 3.869 la veille. Le nombre de nouvelles admissions dans les services de réanimation, soins intensifs et continus depuis mardi a aussi franchi un cap, à 540. Ce chiffre est de l'ordre de ceux enregistrés au plus fort de la première vague de l'épidémie de coronavirus, fin mars et début avril.
Le nombre de lits de réanimation, déjà relevé de 5.100 à 5.800 après la première vague épidémique, a atteint 6.400 en début de semaine. Il devrait bientôt dépasser 7.000, avec un palier suivant établi à 10.500, a précisé mercredi au Sénat le secrétaire d’État à l'Enfance, Adrien Taquet.
Un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron a débattu mercredi d'un possible durcissement des mesures pour lutter contre la progression de l'épidémie. Le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, a appelé à un resserrement de la vis "si les chiffres ne s'améliorent pas".
Au lendemain d'un couac retentissant pour la majorité et des débats houleux, les députés ont rétabli mercredi le calendrier de l'état d'urgence sanitaire, permettant au gouvernement de prendre des mesures d'exception contre la pandémie de Covid-19 jusqu'au 16 février. L'ensemble du texte a été adopté en début de soirée par 272 voix contre 108, au terme de débats souvent houleux. Il doit être examiné jeudi par le Sénat, puis revenir pour adoption définitive après une dernière lecture au Palais-Bourbon samedi.
A l'issue d'une seconde délibération sur l'article 1er du projet de loi, le gouvernement et sa majorité ont fait table rase de deux amendements de l'opposition votés mardi soir, à la surprise générale, fixant notamment pour limite à la mi-décembre.
Jeudi 5 Novembre 2020 – La Cour suprême, le dernier espoir de Donald Trump ?
Alors que le Wisconsin a été remporté par Joe Biden, Donald Trump a prévenu : il épuisera tous les recours possibles... jusqu'à la Cour suprême.
En 2000, la Cour suprême avait décidé de l'arrêt du recomptage des votes en Floride, entraînant la victoire de George W. Bush face à Al Gore. Vingt ans plus tard, Donald Trump ambitionne de faire de même : après des semaines à sous-entendre qu'il était prêt à tous les recours en cas de victoire de Joe Biden, qui ne pourrait être liée selon lui qu'à une fraude électorale, le président sortant compte mettre en oeuvre son plan. «Nous allons aller jusqu'à la Cour suprême. Nous allons faire arrêter le vote», a-t-il martelé mercredi, alors que les votes par correspondance, souvent comptabilisés dans un second temps, donnaient peu à peu l'avantage à Joe Biden dans des États où le républicain était initialement en tête. «Nous ne voulons pas qu'ils trouvent des bulletins à 4 heures du matin pour les ajouter à la liste, ok ? Nous allons gagner et, en ce qui me concerne, nous avons déjà gagné», a-t-il ajouté, fier de voir que les sondages qui prédisaient une large victoire de Joe Biden s'étaient trompés... comme en 2016. S'il appelle à un arrêt des votes en Pennsylvanie et en Géorgie, où il est pour l'instant premier, Donald Trump demeure favorable à une poursuite des opérations dans le Nevada et l'Arizona, deux États dans lesquels le démocrate est en tête mais qui sont indispensables pour sa réélection après le basculement du Wisconsin et du Michigan. Un deux poids, deux mesures présidentiel.
Cependant, la détermination de Donald Trump pourrait se heurter à la réalité de la sortie des urnes : non seulement Joe Biden a tenu les États remportés par Hillary Clinton en 2016, malgré une sous-performance en Floride, mais il a réussi à s'imposer dans les cruciaux Wisconsin et Michigan et à prendre la tête en Arizona, fief républicain qui n'avait pas choisi de démocrate à la présidentielle depuis Bill Clinton en 1996. L'annonce de la victoire de Joe Biden dans cet État, qui avait été très marqué par le décès de son sénateur de longue date John McCain à l'été 2018, a été faite en premier par Fox News. La chaîne conservatrice s'est attirée, selon CNN, les foudres de la campagne Trump pour avoir fait cette annonce jugée très prématurée à leurs yeux. Mais avec 3,4 points d'avance sur 86% des bulletins dépouillés, la victoire de Joe Biden dans l'Arizona semble inéluctable.
Jeudi 5 Novembre 2020 – Les Loups Gris, groupe ultra-nationaliste turc, officiellement dissous en France :
Le groupe ultra-nationaliste turc Les Loups Gris, impliqué dans de récentes actions violentes contre la communauté arménienne en France, a été dissous mercredi lors du conseil des ministres, a annoncé sur Twitter Gérald Darmanin. "Le mouvement des Loups gris a été dissous en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République", a tweeté le ministre de l'Intérieur, soulignant dans son décret que ce groupuscule "incite à la discrimination et à la haine et est impliqué dans des actions violentes". Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre la France et la Turquie autour du traitement des musulmans en France.
Les Loups Gris, dont le nombre exact de membres est difficile à quantifier, ne sont pas constitués en association loi 1901 mais le code de la sécurité intérieure permet la dissolution des groupements de fait, catégorie à laquelle ils appartiennent. Ce mouvement, dont le signe de ralliement est un pouce joint au majeur et à l'annulaire, a été fondé dans les années 1970 pour soutenir le parti extrémiste proche de l'idéologie fasciste MHP. Les Loups Gris ont commencé à faire parler d'eux dans les années 1980, lors d'actions violentes contre des militants de gauche et des minorités.
Jeudi 5 Novembre 2020 – Accusation de fraude, résultats qui tardent… la rue américaine se déchire :
D’un côté, les supporters de Donald Trump, qui crie à la fraude électorale. De l’autre, ceux de Joe Biden, qui appellent à un comptage total et en règle des votes. Alors que les résultats de l’élection présidentielle américaine ne sont toujours pas encore définitivement et officiellement connus, les rues du pays ont été le théâtre de plusieurs manifestations opposant les deux camps. Dans le Nevada, où les résultats ne seront connus que dans la journée, les défenseurs de l’actuel président se sont réunis pour demander l’arrêter du dépouillement, comme l’avait fait Donald Trump dès mercredi, annonçant sa victoire dans les Etats clés. A New York, ce sont les défenseurs du décompte démocratique qui se sont rassemblés, hurlant le slogan «Comptez toutes les voix».
Dans la ville, une autre manifestation s’est tenue, en marge de ces rassemblements politiques. Ni pro-Biden, ni pro-Trump, les militants ont marché «parce que le combat continue», référence à la lutte contre les violences policières. Portland aussi a été au cœur d’une manifestation d’extrême gauche qui s’est soldée par plusieurs arrestations. Le bureau du shérif du comté de Multnomah a ainsi déclaré que la situation de «violence généralisée» qui prévalait correspondait légalement à une émeute, après l'arrestation d'un homme soupçonné d'avoir lancé un cocktail Molotov.
Les manifestations ne devraient pas s’arrêter de sitôt dans le pays. Donald Trump a d’ores et déjà annoncé qu’il utiliserait tous les recours judiciaires en cas de victoire de Joe Biden. Les médias américains ont annoncé mercredi après-midi que le Michigan avait été remporté par ce dernier, rapprochant le démocrate des portes de la Maison Blanche. Pour être élu, le futur président des Etats-Unis doit obtenir au moins 270 grands électeurs. Jeudi matin, (heure française), Joe Biden en possédait 253 contre 214 pour Donald Trump.
Jeudi 5 Novembre 2020 – "Il y a eu des débordements", Hidalgo évoque de nouvelles restrictions à Paris et en petite couronne :
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé jeudi matin la fermeture de "certains débits de boissons", épiceries et restauration à emporter dès 22H, où des "attroupements" ont été constatés dans les rues de la capitale.
A 22H, ces établissements "seront fermés parce que dans un certain nombre de cas, il y a eu des débordements", a annoncé sur BFMTV la maire de Paris. Ces "nouvelles restrictions sur Paris et la petite couronne ont été décidées hier (mercredi)" avec le préfet de police Didier Lallement, a précisé Anne Hidalgo, et un arrêté doit être publié dans les prochaines heures.
S'agit-il d'un couvre-feu? "Je ne sais pas si c'est un couvre-feu parce que ça ne concerne pas toutes les activités de la ville", a ajouté l'édile.
Mardi, une vive polémique a agité la classe politique après l'annonce par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de la mise en place d'un couvre-feu à Paris et en Ile-de-France, qui a été démentie par Matignon.
Anne Hidalgo a par ailleurs jugé "la situation très préoccupante" à Paris, et dans la petite couronne, où "autour de 1.000 personnes sont en réanimation aujourd'hui, après 4.000 au pic de l'épidémie au printemps". Contrairement aux mesures prises lors de la première vague, les marchés resteront ouverts, a indiqué la maire de Paris.
Près d'une semaine après la mise en place du reconfinement, le gouvernement s'apprête à faire le point jeudi, après une série de couacs autour de la mise en oeuvre de cette mesure et alors que des acteurs redoutent un durcissement des restrictions face à une épidémie du Covid-19 toujours importante. En France, près de 400 décès (394) à l'hôpital ont été enregistrés mercredi, faisant grimper le nombre de morts depuis le début de l'épidémie à 38.674.
Jeudi 5 Novembre 2020 – Dans le "Financial Times", Macron publie une tribune pour défendre la France et ses valeurs :
Emmanuel Macron a publié mercredi soir dans le prestigieux quotidien britannique "Financial Times" une tribune pour expliquer que "la France se bat contre le séparatisme islamiste, jamais contre l'islam", en réponse à un article paru lundi mais retiré du site depuis. Dans une longue "lettre à la rédaction", publiée aussi sur le site de l'Elysée, le président français s'indigne d'un article où il se dit "accusé de stigmatiser, à des fins électorales, les Français musulmans ; pire, d'entretenir un climat de peur et de suspicion à leur égard". "Je ne laisserai personne affirmer que la France, son Etat, cultive le racisme vis-à-vis des musulmans", martèle-t-il, estimant que ses propos ont été déformés.
Comme sur la chaîne quatarienne Al-Jazeera la semaine dernière, le président français veut expliquer au-delà des frontières de la France que sa lutte contre le "séparatisme islamiste" n'est pas un combat contre l'islam, alors que les musulmans de plusieurs pays ont réagi avec colère à ses propos, avec un appel au boycott des produits français.
Après avoir rappelé la série d'attentats qui ont frappé la France depuis la tuerie de Charlie Hebdo en 2015 et ont fait 300 morts, Emmanuel Macron explique que la France est attaquée pour ses valeurs, la laïcité, la liberté d'expression et qu'elle "ne cèdera rien".
Mais il expose aussi en détail les cas de "séparatisme" islamiste, selon lui "terreau des vocations terroristes". Il évoque ainsi "des centaines d'individus radicalisés dont on craint, à tout moment, qu'ils prennent un couteau et aillent tuer des Français". "Dans certains quartiers autant que sur Internet, des groupes liés à l'islam radical enseignent aux enfants de France la haine de la République, appellent à ne pas respecter les lois." "Vous ne me croyez pas ? Relisez les échanges, les appels à la haine diffusés au nom d’un islam dévoyé, sur les réseaux sociaux qui ont finalement abouti à la mort du professeur Samuel Paty il y a quelques jours. Allez visiter les quartiers où des petites filles de trois ou quatre ans portent le voile intégral" et "élevées dans un projet de haine des valeurs de la France", lance-t-il.
Jeudi 5 Novembre 2020 – S'il est élu, Biden s'engage à rejoindre l'accord de Paris sur le climat :
Les Etats-Unis sont sortis effectivement mercredi de l'accord de Paris sur le climat et un éventuel retour de Washington au sein de ce traité international est suspendu au résultat encore inconnu de l'élection présidentielle américaine. Une victoire de Joe Biden et la première économie mondiale rejoindrait immédiatement à nouveau les efforts internationaux contre le réchauffement climatique. "Aujourd'hui, le gouvernement Trump a officiellement quitté l'accord de Paris sur le climat. Et dans exactement 77 jours, un gouvernement Biden le rejoindra", a-t-il tweeté.
Une réélection de Donald Trump et le pays ferait en revanche cavalier seul pour au moins quatre années supplémentaires. A l'issue de l'élection présidentielle mardi, le dépouillement des votes se poursuit dans plusieurs Etats et aucun des deux candidats n'a encore été déclaré vainqueur. Joe Biden a présenté un plan de 1.700 milliards de dollars afin que les Etats-Unis atteignent d'ici 2050 la neutralité carbone. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président républicain a de son côté défendu l'industrie des énergies fossiles, mis en doute les scientifiques sur le changement climatique et détricoté plusieurs garde-fous environnementaux.
Si Donald Trump venait à obtenir un second mandat, la lutte pour le climat passera par les Etats, les municipalités et les entreprises, dont les initiatives, même sans l'appui du gouvernement fédéral, pourraient permettre aux Etats-Unis de réduire leurs émissions carbone de 37% d'ici 2030, selon un récent rapport du groupe America's Pledge. En cas de victoire de Joe Biden, les Etats-Unis devront officiellement notifier à l'ONU leur volonté de revenir dans l'accord de Paris. "Il y a une coalition de plus en plus grande de pays en faveur d'une neutralité carbone d'ici la moitié du siècle", a relevé mercredi le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, en citant les engagements récents de la Corée du Sud et du Japon. "Notre soutien, notre croyance dans un accord de Paris appliqué activement reste inchangé", a-t-il ajouté. Notifier l'ONU sera "la partie facile", confie à l'AFP Andrew Light, conseiller environnemental de l'ancien président démocrate Barack Obama, soulignant que la première puissance mondiale sera laissée "à l'écart des échanges" lorsque le Royaume-Uni accueillera le 12 décembre la conférence internationale sur le climat COP26.
Jeudi 5 Novembre 2020 – La Corée du Sud met au point un test permettant de détecter le covid-19 et la grippe en même temps :
La Corée du Sud anticipe l’arrivée saisonnière de la grippe. Le pays vient d’annoncer avoir mis au point un test permettant de détecter en même temps le covid-19 et le virus de la grippe. Le ministère sud-coréen de la sécurité alimentaire et pharmaceutique a annoncé mercredi avoir approuvé ce nouveau test. «On s'attend à ce que cela réduise à la fois le fardeau du personnel médical et les inconvénients d’attente pour les patients», a déclaré Yoon Tae-ho, haut officiel du ministère de la Santé.
La Corée du Sud prend très au sérieux la grippe. Elle a lancé une grande campagne de vaccination qui a toutefois été entachée d’un début de scandale sanitaire. Fin octobre, plus de 70 patients qui venaient de se faire vacciner contre la grippe ont perdu la vie. Ils avaient en moyenne 74 ans. Suite à ces cas, l'Association médicale coréenne, une coalition de 130 000 médecins, avait exhorté le gouvernement à suspendre le programme de vaccination pendant une semaine jusqu'à ce qu'il détermine la cause des décès. Mais les autorités ont affirmé que ces décès n’avaient pas de liens directs avec ces vaccinations, explique CNN, rappelant que fin octobre, plus de 14 millions de personnes avaient été vaccinées contre la grippe en Corée du Sud, dont 9,4 millions d’enfants, de personnes âgées et de femmes enceintes.
La Corée du Sud, qui au début de la pandémie de Covid-19 était le premier pays infecté après la Chine, a réussi à endiguer la crise grâce à de nombreuses mesures qui ont par ailleurs permis d’éviter un confinement total. Mardi, le pays comptait 125 nouveaux cas de coronavirus, dont 17 importés. En tout, 27 050 personnes sur les 51 millions que compte le pays ont été infectées par le virus et 475 sont mortes.
Jeudi 5 Novembre 2020 – Trump demande l'arrêt du décompte... ce qui donnerait la victoire à Biden :
Dans un tweet, Donald Trump a ordonné l'arrêt du décompte des votes. Une idée étonnante, puisqu'elle donnerait la victoire à Joe Biden, en tête dans le Nevada et l'Arizona.
Jeudi, Donald Trump a publié un tweet dans lequel il demande, en majuscules, d'«ARRÊTER LE DÉCOMPTE». Une requête qu'il n'a aucun moyen légal de faire appliquer, et qui illustre son opposition au vote par correspondance, souvent compté dans un second temps et qui a jusqu'à présent donné l'avantage à Joe Biden. Quand bien même le président verrait son vœu exaucé, l'arrêt du décompte à ce stade donnerait la victoire... au démocrate. Joe Biden est en tête dans le Nevada et l'Arizona qui, avec leurs 6 et 11 grands électeurs respectifs, permettraient à l'ancien vice-président d'atteindre les 270 grands électeurs nécessaires pour être élu.
Avec ses victoires dans le Michigan et le Wisconsin annoncées mercredi, Joe Biden a obtenu 253 grands électeurs, contre 214 à l'heure actuelle pour Donald Trump. Ce dernier est en tête en Caroline du Nord (15), la Géorgie (16) et la Pennsylvanie (20), mais l'écart avec Joe Biden se réduit d'heure en heure avec la prise en compte du vote par correspondance, massivement prisé par les électeurs démocrates. Une victoire du démocrate en Pennsylvanie et en Géorgie est loin d'être impossible.
Pour l'instant, aucune requête officielle, au niveau des États ou devant la Cour suprême que Donald Trump a menacé de saisir dès son discours dans la nuit de mardi à mercredi, n'a été faite. Joe Biden, de son côté, s'est déclaré optimiste et a appelé à ce que «chaque vote soit compté».
Jeudi 5 Novembre 2020 – Reconfinement : livraisons et ventes à emporter interdites à Paris de 22 à 6 heures, dès vendredi :
Durcissement des mesures de confinement à Paris : la préfecture de police a annoncé l'interdiction de la livraison et la vente à emporter par les restaurants et bars, ainsi que la vente et la consommation d'alcool sur la voie publique, à partir de vendredi entre 22h00 et 6h00.
Anne Hidalgo avait prévenu jeudi matin sur BFM TV : face à des «débordements» dans le respect du reconfinement, un serrage de vis était en cours sur la capitale. La maire de Paris avait ainsi annoncé la fermeture de «certains débits de boissons», épiceries et restauration à emporter dès 22h, où des «attroupements» ont été constatés dans les rues.
Ces «nouvelles restrictions sur Paris et la petite couronne ont été décidées hier (mercredi)» avec le préfet de police Didier Lallement, précisait-elle, évoquant la publication imminente d’un arrêté. C’est chose faite. La préfecture de police a annoncé jeudi à la mi-journée «de nouvelles mesures restrictives entrent en vigueur à Paris à compter du vendredi 06 novembre». La petite couronne, comme évoquée par l'édile, n'est pas mentionnée.
«Un arrêté restreignant les activités de livraison et de vente à emporter a été pris par le préfet de Police», précise la préfecture de police dans un message sur Twitter, accompagné d’un communiqué de presse. «Les services de police ont constaté, particulièrement en soirée et pendant la nuit, des déplacements et des regroupements de personnes (livreurs, clients…) dans et aux abords» de bars et restaurants - qui pratiquent la livraison et la vente à emporter, est-il écrit, alors «que la situation sanitaire exige de limiter les interactions sociales à ce qui est strictement nécessaire». «De plus, la vente à emporter de boissons alcooliques, notamment par des épiceries de nuit, est susceptible de favoriser des regroupements nocturnes, sans respect des gestes barrières, sur la voie publique, voire dans la sphère privée», poursuit le texte.
Le préfet de police Didier Lallement a ainsi pris un arrêté, interdisant à partir de 22 heures jusqu’à 6 heures le lendemain, «les activités de livraison et vente à emporter de tous les produits préparés par les restaurants et débits de boissons et les établissement flottants (péniches)». «En pratique cet arrêté impose donc la fermeture totale de ces établissements entre 22h et 6h», est-il précisé. Est interdit également sur ce même créneau horaire «la vente de boissons alcooliques et leur consommation sur la voie publique».
Jeudi 5 Novembre 2020 – L'Etat remboursera les frais d'envoi de livres commandés auprès des librairies indépendantes :
Le gouvernement a annoncé jeudi qu'il allait prendre en charge les frais d'envoi des livres commandés auprès des librairies indépendantes pendant la durée du confinement, afin de les "aider à poursuivre leur activité à travers la vente en ligne". "Ce dispositif permettra aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro", précisent dans un communiqué commun les ministres de l'Economie Bruno Le Maire et de la Culture Roselyne Bachelot.
Les librairies concernées, "répondant aux critères de taille TPE et PME et dont la vente de livres neufs est l'activité principale", devront ainsi déposer des demandes de remboursement. Roselyne Bachelot avait annoncé lundi sur LCI que ces tarifs postaux seraient "considérablement diminués", sans précision de chiffres.
Le secteur de la librairie et de l'édition avait plaidé pour l'application la plus rapide possible de cette mesure, face à la concurrence de plateformes en ligne offrant des tarifs d'expédition extrêmement bas, principalement Amazon. Les points de vente physique de livres, tous fermés car considérés comme commerces "non essentiels", assurent en temps normal 70% de l'activité, selon une estimation de l'association de défense des écrivains Société des gens de lettres.
Le Syndicat national de l'édition, l'organisation du secteur, a exhorté jeudi le gouvernement à travailler "dès maintenant avec les représentants de tous les acteurs de la filière du livre, aux conditions de réouverture, dès le 13 novembre, des librairies et grandes enseignes distribuant des produits culturels". Des responsables politiques, dont Roselyne Bachelot elle-même, ont par ailleurs appelé les Français à ne pas acheter de livres sur Amazon.
Jeudi 5 Novembre 2020 – Théories du complot : le camp Trump tente de semer le trouble :
Alors que le décompte des votes est toujours en cours dans les Etats qui détermineront l'issue de l'élection présidentielle américaine, Donald Trump et son entourage s'efforcent de saper la légitimité des opérations en multipliant les messages douteux ou mensongers sur les réseaux sociaux.
Donald Trump père a donné le ton, tôt mercredi matin, en dénonçant la prétendue «fraude» qui aurait selon lui marqué l'élection présidentielle. Depuis cette proclamation tonitruante, unique dans l'Histoire récente des Etats-Unis, sa famille et ses partisans lui ont emboîté le pas. Sur les réseaux sociaux, notamment, les prétendues preuves de la fraude circulent à grande vitesse, contraignant les plateformes comme Twitter a ajouter des avertissements face à des messages à caractère douteux.
Ces précautions ne découragent pas les plus fervents, comme Eric Trump, le deuxième fils du président. Mercredi, il a proclamé que son père avait remporté la Pennsylvanie, alors que le décompte des bulletins s'y poursuit et qu'une victoire de Biden est tout à fait possible. Il a tweeté une vidéo censée montrer un homme mettant le feu à des bulletins Trump, alors qu'il ne s'agit pas de bulletins officiels, ce qui a été précisé par les autorités locales au site de vérification PolitiFact. Mercredi soir, il a partagé un article s'appuyant sur une vidéo prétendant montrer un va-et-vient suspect dans un bureau de vote de Detroit, dans le Michigan. «Des valises et des glaciaires amenées dans la zone sécurisée d'un centre de vote de Detroit», titre notamment un site conservateur. La vidéo a été tournée par une «observatrice» -en réalité une avocate texane soutenant Trump- ne montre pourtant rien de suspect : un journaliste local a expliqué que l'homme filmé était en réalité un photographe travaillant avec lui, qui déplaçait le matériel nécessaire à ses prises de vues. «J'espère qu'elle est meilleure avocate qu'enquêtrice», a commenté le journaliste.
Donald Junior, le grand frère d'Eric, a lui aussi multiplié les tweets, reprenant le témoignage d'un supposé «lanceur d'alerte» de la poste américaine qui déclare de manière anonyme avoir été encouragé par son supérieur à altérer la date sur des bulletins dans le Michigan. Matt Schlapp, une figure du conservatisme américain pro-Trump, a diffusé des messages autour du prétendu #SharpieGate, un scandale supposé -et démenti- autour de l'utilisation de feutres pour remplir un bulletin de vote dans l'Arizona. Rudy Giuliani, l'avocat du président, s'est lancé dans une bataille pour contester des bulletins envoyés par la poste en Pennsylvanie. Kayleigh McEnany, la porte-parole de la Maison-Blanche, a repris sur son compte personnel un message envoyé par la Team Trump proclamant de manière mensongère : «Le président Trump remporte la Pennsylvanie.»
Jeudi 5 Novembre 2020 – Covid-19 : Plus de 6.000 morts en Suède, l'échec d'une stratégie :
La Suède a franchi jeudi la barre des 6.000 morts depuis le début de l'épidémie de Covid-19, avec des niveaux records de nouveaux cas dans le pays nordique, adepte d'une stratégie moins stricte face au coronavirus.
Le Premier ministre suédois Stefan Löfven, qui s'est lui-même confiné par précaution avec sa femme après avoir été exposé à un cas contact au coronavirus, a qualifié la situation de "sérieuse". L'épidémie "évolue rapidement dans le mauvais sens", a reconnu le chef du gouvernement. Jeudi, plus de 4.000 cas - un niveau record - et cinq décès supplémentaires ont été enregistrés. Avec 33 morts en deux jours, le nombre de décès a atteint 6.002.
Le taux d'incidence du virus, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas rapporté à la population, a augmenté de 146%, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Contrairement aux dispositifs imposés largement ailleurs en Europe, la Suède a mené une stratégie différente basée sur des recommandations, sans confinement et quasiment sans mesures coercitives.
Après une première vague qui s'était traduite par un lourd bilan (plus de 5.000 morts), le pays a ensuite eu de bons résultats entre juillet et mi-octobre. Le nombre de cas est depuis remonté en flèche et la courbe des morts est elle aussi repartie à la hausse ces derniers jours. Face à cette flambée, les autorités sanitaires ont introduit de nouvelles recommandations régionales plus strictes, consistant notamment à limiter les contacts et éviter les lieux clos. Après plusieurs régions la semaine dernière, deux autres ont été ajoutées ce jeudi.
La moitié des 21 régions suédoises sont désormais concernées par ces nouvelles consignes. Au Danemark voisin, également confronté à une deuxième vague, la Première ministre Mette Frederiksen et les deux tiers de son gouvernement se sont eux aussi confinés après le cas positif d'un ministre.