Jeudi 22 octobre 2020 – point sur le Coronavirus le 21 octobre au soir :
Les nouvelles admissions en réanimation dues au Covid-19 se sont encore accélérées mercredi, avec 284 entrées en 24 heures, selon les chiffres publiés par Santé publique France. Le pays déplore désormais plus de 34.000 décès dus à la maladie, 34.048 exactement, soit 166 de plus que la veille, selon l'agence de santé sanitaire.
La tendance est inquiétante dans les hôpitaux, avec 2.239 personnes au total en réanimation ou soins intensifs, donc dans un état grave. L'Ile-de-France concentre à elle seule 30% de ces cas (672 patients), et Auvergne-Rhône-Alpes 16% (360 patients).
Avant de franchir la barre des 2.000 personnes en réanimation lundi, il fallait remonter à mai pour retrouver ce chiffre. Mais au pic de l'épidémie, en avril, plus de 7.000 patients étaient ainsi hospitalisés.
D'après le ministre de la Santé Olivier Véran, la France dispose d'un total de 5.800 lits de réanimation. Le taux de positivité (proportion de tests positifs par rapport aux tests effectués) ne cesse de progresser, à 13,7%, contre seulement 4,5% début septembre et 7,6% début octobre. Le nombre de nouveaux cas en 24 heures s'est établi à 26.676, contre un peu plus de 20.000 la veille.
Jean Castex va annoncer jeudi qu'un "certain nombre de départements basculeront en alerte maximale" face à la progression de l'épidémie du Covid-19, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Jeudi 22 octobre 2020 – Covid-19: plusieurs nouveaux départements vont basculer en alerte maximale jeudi :
Jean Castex va annoncer jeudi qu'un "certain nombre de départements basculeront en alerte maximale" face à la progression de l'épidémie du Covid-19, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Signe de l'inquiétude de l'exécutif, c'est le Premier ministre, et non le ministre de la Santé Olivier Véran, qui tiendra ce point presse jeudi à 17h00, même si M. Véran ainsi que la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et le secrétaire d'État Cédric O seront également présents.
La conférence de presse "verra l'annonce d'un certain nombre de départements qui basculeront en alerte maximale", a indiqué, sans plus de précisions, M. Attal à la sortie du Conseil des ministres où a été présenté le projet de loi pour prolonger l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 16 février 2021. Plusieurs nouvelles métropoles devraient ainsi être concernées par un couvre-feu, six jours après celui instauré entre 21h00 et 06h00 dans huit grandes villes ainsi que Paris et l'Ile-de-France.
Au plus haut dans certaines métropoles touchées par le couvre-feu, comme à Saint-Etienne (716), Lille (675), Lyon (582), Grenoble (460), le taux d'incidence, soit le nombre de nouveaux cas sur sept jours pour 100.000 habitants, est aussi en hausse à Clermont-Ferrand (322), Tours (237) ou Nantes (194). Dans l'Eurométropole de Strasbourg, où il frôle désormais le seuil d'alerte maximale, le taux d'incidence "double chaque semaine", constate l'Agence régionale de santé du Grand est.
Jean Castex remonte ainsi en première ligne alors que, pour la première fois depuis mai, le nombre total de malades du Covid-19 actuellement en réanimation a dépassé lundi soir la barre des 2.000. C'est encore loin du pic de l'épidémie, quand plus de 7.000 patients Covid-19 se trouvaient en réa. Mais plus de 150 cas graves font leur entrée chaque jour dans ces services de pointe et ils étaient 278 de plus mardi.
Jeudi 22 octobre 2020 – Assassin de Samuel Paty tué par la police :
Darmanin porte plainte contre un blog hébergé par Mediapart : Gérald Darmanin a déposé plainte mercredi pour "diffamation publique envers la police nationale" après la publication sur un blog hébergé par Mediapart d'un texte accusant la police de "barbarie" pour avoir "exécuté" l'assassin de Samuel Paty.
Dans son courrier au procureur de la République de Paris qu'il a posté sur son compte Twitter, le ministre de l'Intérieur fait référence au blog "hors les murs" publié le 19 octobre sur le site blog-mediapart.fr.
L'article visé par le ministre intitulé "Exécution sommaire du suspect: nouvelle norme en matière de terrorisme?" commente une vidéo amateur tournée au moment où les policiers font feu sur le jeune réfugié d'origine russe tchéthchène alors qu'il vient de décapiter Samuel Paty.
"Ce jeune de 18 ans n'est au moment précis de sa mort qu'un suspect armé d'un jouet et d'un canif. Applaudir une police qui tue de façon aussi sommaire et systématique les individus suspectés de terrorisme, c'est applaudir une barbarie (...), c'est embraser le choc des civilisations qui se trouve (...) en haut de l'agenda de toutes les extrêmes-droites du monde", écrit notamment l'auteur, anonyme, de ce blog.
"Par ces propos, les policiers et l'ensemble de la police nationale sont accusés de 'barbarie policière'", estime notamment Gérald Darmanin dans son courrier pour argumenter sa plainte. Contacté par l'AFP, le directeur de publication de Mediapart Edwy Plenel n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
Jeudi 22 octobre 2020 – L'hommage national à Samuel Paty :
Le président de la République Emmanuel Macron a rendu un hommage national à la mémoire de Samuel Paty, dans la Cour d’Honneur de l’Université de la Sorbonne, en présence du Premier ministre et des membres du Gouvernement.
En ouverture de la cérémonie très émouvante, trois textes sont lus : « aux instituteurs et institutrices » de Jean Jaurès par un ami de Samuel Paty et enseignant, à la demande de la famille, le poème « A Samuel » de M. Gauvain Sers, à la demande de la famille par un enseignant et la lecture de la Lettre de Camus à son instituteur, Louis Germain, par un élève.
Puis le Président de la République prend la parole : « Ce soir, je ne parlerai pas de ceux qui ont livré son nom aux barbares, ils ne le méritent pas », a d’abord expliqué le chef de l’Etat. « Ce soir, je veux parler de votre fils, de ton père, de votre collègue, de votre professeur, tombé parce qu’il avait fait le choix d’enseigner (…) Ce soir, je veux voir parler de Samuel Paty» en «la Sorbonne, notre lieu de savoir universel depuis huit siècles». «(Samuel Paty) aimait les livres, le savoir, plus que tout. Son appartement était une bibliothèque (pour transmettre) une passion de la connaissance, de la liberté», a-t-il décrit. «Samuel Paty incarnait au fond le professeur dont rêver Jaurès, la fermeté unie à la tendresse». «Faire des républicains, c’était le combat de Samuel Paty», a-t-il ajouté. «Samuel Paty est devenu le visage de la République »
Jeudi 22 octobre 2020 – A l'Assemblée, Edouard Philippe assume sa gestion de la crise du Covid-19 :
L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a défendu mercredi en audition à l'Assemblée sa gestion de la crise sanitaire qui a, selon lui, «permis de sauver beaucoup de vies», tout en admettant avoir commis quelques erreurs de communication, notamment sur les masques.
Entendu durant près de trois heures par la commission d'enquête sur le coronavirus au Palais-Bourbon, Edouard Philippe a été questionné sur les tenants et aboutissants de certaines décisions prises entre janvier 2020 -date des premiers signaux d'alerte autour du virus- jusqu'au déconfinement de la fin du printemps.
Récusant tout retard à l'allumage -«notre capacité de réaction m'a paru rapide»- Edouard Philippe a notamment insisté sur le caractère incertain, partiel et évolutif des informations dont il a disposé pour fonder ses décisions face à un virus jusque-là inconnu. Et de manière générale, il a également souligné la difficulté de trancher «quand vous avez immédiatement le risque pénal sur le dos», alors que lui-même est mis en cause avec d'autres membres de son gouvernement dans une enquête de la Cour de justice de la République.
Face aux députés qui l'interrogeaient sur des erreurs de communication, Edouard Philippe a consenti se trouver rétrospectivement «en porte-à-faux» sur le sujet des masques, après avoir dit «à un 13 heures de TF1 que le port du masque en population générale n'avait aucun sens». «A chaque fois que je me repasse cet épisode je me dis : "aurais-je dû le dire de façon plus prudente pour me préserver moi? Ou devais-je le dire de la façon la plus convaincante car c'était la doctrine?"», a-t-il ajouté.
«Je n'ai pas encore tout à fait la réponse à cette question. Mais j'ai tendance à penser qu'en gestion de crise, on a plutôt intérêt à se concentrer sur la décision à prendre plutôt que sur ce qu'il risque de se passer pour moi trois mois après», a-t-il ajouté, disant assumer ses propos.
Jeudi 22 octobre 2020 – Couple homosexuel : le pape François favorable à une union civile :
"Les personnes homosexuelles ont le droit d'être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont le droit à une famille", a déclaré le pape François, dans un documentaire présenté mercredi à la Fête du cinéma de Rome. "Ce qu'il faut c'est une loi d'union civile, elles ont le droit à être couvertes légalement. J'ai défendu cela", a-t-il souligné dans ce documentaire intitulé "Francesco" et réalisé par Evgeny Afineevsky.
Depuis son élection comme pape, le souverain pontife argentin avait déjà évoqué, sans rejet, la notion d'unions civiles pour les personnes de même sexe.
Dans le documentaire dévoilé mercredi, il plaide toutefois avec une force inédite pour ce modèle légal. Ses déclarations en espagnol font suite dans le film au témoignage d'un homosexuel, père de trois enfants, qui lui a demandé dans une lettre s'ils devaient fréquenter l'église. Le pape l'a ensuite appelé au téléphone pour lui conseiller d'être transparent sur son choix de vie dans sa paroisse et d'y amener ses enfants.
Si le souverain pontife a fait preuve d'ouverture sur les couples homosexuels, en affirmant régulièrement qu'ils devaient être bien accueillis au sein de l'Eglise catholique, il reste toutefois fermement opposé au "mariage" gay qui doit se faire nécessairement entre un homme et une femme.
Jeudi 22 octobre 2020 – Dans la rue ou en meeting, Obama monte au front pour Biden et s'en prend à Trump :
L'ancien président américain Barack Obama a appelé mercredi les démocrates à ne pas faire preuve de complaisance et à se mobiliser en masse pour permettre à Joe Biden de l'emporter face à Donald Trump le 3 novembre. "Je ne m'intéresse pas aux sondages", a-t-il lancé depuis Philadelphie, rappelant qu'ils étaient favorables en 2016 à Hillary Clinton avant sa défaite surprise. "Beaucoup de gens sont restés chez eux, ont été flemmards et complaisants", a-t-il souligné. "Pas cette fois! Pas lors de cette élection!", a-t-il martelé, à 13 jours du scrutin.
Dans un réquisitoire cinglant contre son successeur, Barack Obama a dénoncé un président qui s'est montré incapable de prendre son poste "au sérieux". "Tweeter en regardant la télévision ne résout pas les problèmes", a-t-il lâché, lors d'un meeting en mode "drive in" devant des sympathisants à bord de leur voiture, pandémie oblige.
Avec plus de 221.000 morts du Covid-19, les Etats-Unis affichent le plus lourd bilan du monde pour un seul pays. "La pandémie aurait été difficile pour n'importe quel président", a reconnu Barack Obama. "Mais le niveau d'incompétence et de désinformation, le nombre de gens qui ne seraient peut-être pas morts si nous n'avions fait que les choses évidentes...", a-t-il lâché, en affirmant que Joe Biden et sa colistière Kamala Harris seraient capables de "gérer cette pandémie de façon plus efficace". "Les ex-présidents ne se mêlent d'ordinaire pas trop de politique", a déclaré à CNN David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, à propos de ce meeting. "Je pense que c'était son intention, mais Trump a changé la donne".
Plus de 40 millions d'Américains ont déjà voté par courrier ou en personne, soit quelque 30% de la participation totale en 2016, selon l'organisation indépendante Elections Project. Donald Trump ne l'avait emporté que d'une courte tête en 2016 en Pennsylvanie, un Etat potentiellement crucial pour la victoire, où il s'est de nouveau rendu mardi soir. "Tout ce que fait (Biden), c'est rester chez lui", avait raillé le milliardaire républicain sur scène à Erie. Il a pris "cinq jours" de pause, a-t-il exagéré devant des partisans hilares.
Jeudi 22 octobre 2020 – Jean-Michel Blanquer dénonce "l'islamo-gauchisme" dans les universités :
Au lendemain de l'émouvant hommage national à Samuel Paty, professeur d'histoire décapité en pleine rue pour avoir montré en classe, lors d'un cours sur la liberté d'expression des caricatures de Mahomet, le ministre de l'Education nationale tape du poing sur la table dénonçant "l'islamo-gauchisme" qui "fait des ravages à l'université".
"Notre société a été beaucoup trop perméable à des courants de pensée", a déclaré le ministre dans une interview à Europe 1, jeudi jour du lancement du Grenelle de l'Education - déjà prévu à l'agenda du ministère mais il a été revu depuis le terrible assassinat de Conflans-Sainte-Honorine. "Ce qu'on appelle l'islamo-gauchisme fait des ravages", poursuit-il.
"Il fait des ravages à l'université, il fait des ravages quand l'UNEF cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s'affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire", a affirmé Jean-Michel Blanquer. Appelant à "combattre le fanatisme", il pointé du doigt toutes les formes de "complicités intellectuelles" de crimes comme celui du professeur de 47 ans.
Début octobre, lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin avait quant à lui accusé le parti de La France Insoumise d'être lié à un "islamo-gauchisme" qui "détruit la République". "Je ne m'explique pas qu'un parti comme le vôtre, qui a dénoncé pendant longtemps l'opium du peuple, en soit désormais lié avec un islamo-gauchisme qui détruit la République", avait lancé le ministre en réponse à une question d'Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, sur le projet de loi en préparation pour la laïcité et contre l'islam radical.
Jeudi 22 octobre 2020 – Trump moqué pour son compte bancaire en Chine :
A 12 jours de la présidentielle, le scoop du «New York Times» ne va pas arranger les affaires de Donald Trump. Le président sortant, qui ne cesse d'accuser son adversaire démocrate Joe Biden d'être trop proche de la Chine, détient un compte bancaire dans le pays, dont il n'avait jamais parlé auparavant. Le quotidien new-yorkais s'appuie sur les déclarations fiscales du milliardaire, des documents que tous les candidats à l'élection présidentielle depuis des décennies publient, mais que Trump a toujours refusé de livrer. Parmi les révélations les plus embarrassantes -jusqu'à présent- pour le richissime promoteur immobilier : il n'a payé que 750 dollars d'impôt sur le revenu en 2016 et 2017.
Dans son article publié mardi, le «Times» indique que Trump ne détient de comptes à l'étranger que dans trois pays : le Royaume-Uni, l'Irlande et la Chine. Le compte bancaire chinois est contrôlé par une entité baptisée Trump International Hotels Management L.L.C., qui a payé plus de 188 000 dollars d'impôts en Chine entre 2013 et 2015. Le «Times» note également que cette entité a vu son chiffre d'affaires exploser en 2017. Dans une déclaration financière pour l'année 2016 et publiée mi-2017, Donald Trump indiquait avoir tiré 2,8 millions de dollars de revenu de cette société. La même déclaration publiée l'année suivante indique la somme de 17,1 millions de dollars, puis seulement 1,5 million pour l'année 2018, selon le document relatif à cette année-là. L'enquête du «Times» ajoute que plus de 15 millions de dollars ont été retirés par Trump des comptes de la société en 2017. Un avocat de la Trump Organization, Alan Garten, a assuré au journal que l'important montant perçu en 2017 était lié en large partie au rachat d'un contrat pour la gestion d'un hôtel à New York et que le reste de l'argent n'avait rien à voir avec la Chine.
Jeudi 22 octobre 2020 – Covid-19 : La ministre belge des Affaires étrangère en soins intensifs :
La ministre belge des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, 45 ans, a été placée en soins intensifs en raison d'une contamination au Covid-19, a indiqué jeudi sa porte-parole à l'AFP, précisant cependant que "sa situation n'est pas inquiétante".
"Elle est allée à l'hôpital hier soir", puis a "rejoint les soins intensifs", a déclaré cette porte-parole. "Elle est consciente et elle communique. Sa situation est relativement OK", a-t-elle ajouté. L'ex-Première ministre belge avait annoncé samedi sur Twitter un test "positif" au coronavirus, à la suite de symptôme suspects.
Le Premier ministre belge Alexander de Croo a souhaité sur Twitter "un prompt rétablissement" à sa ministre. "Tous ensemble, nous vaincrons le Covid-19", a-t-il ajouté. Avec 10.539 décès liés au coronavirus, la Belgique est l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par la maladie, et le deuxième au monde qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population.
Elle recensait jeudi 253.386 cas de coronavirus - un chiffre qui a plus que doublé en un mois -, et 3.274 malades hospitalisés, une situation jugée très inquiétante par les autorités, qui imposent depuis lundi la fermeture des cafés et restaurants, ainsi qu'un couvre-feu de minuit à 5h00 du matin.
Jeudi 22 octobre 2020 – Darmanin ajuste la riposte, Blanquer planche sur la rentrée :
Au delà de la réponse policière et juridique que le gouvernement déploie depuis vendredi dernier, l'Education nationale se prépare à une rentrée hors normes. Le ministre Jean-Michel Blanquer y travaille avec les organisations syndicales.
«La peur va changer de camp. Les islamistes ne doivent pas dormir tranquilles dans notre pays», a lancé Emmanuel Macron dimanche soir lors d'un long conseil de défense. Des paroles, mais aussi des actes. Dans les heures qui suivent l’attentat, le ministre de l’Intérieur annonce qu’il va accélérer l’expulsion de 231 étrangers fichés pour radicalisation. C’est lui qui donne le ton, demandant l’interdiction du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la fermeture de la mosquée de Pantin. La stratégie est de harceler juridiquement organisations et individus. La cible : les vecteurs de propagande, qui, par le biais des réseaux sociaux, construisent le cyber-islamisme. L'école est, bien sûr, au centre des préoccupations.
Interrogé par Paris Match lundi, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer est encore sous le choc. Pour évoquer Samuel Paty, le prof assassiné, il convoque l'image des «hussards noirs» de la IIIe République. «Comme les hussards noirs, Samuel Paty transmettait des savoirs et des valeurs de la République. Il en est l’une des plus belles figures. Ce que nous avons à faire aujourd’hui, c’est recréer l’esprit hussard noir et l’adapter au XXIe siècle», insiste-t-il. Dans le drame de Conflans, le ministre estime que son administration n’a pas failli. La principale du collège des Yvelines a, selon lui, été «impeccable», et la solidarité de l’institution avec le professeur, «complète».
«Il faut avoir une vision de la mission éducative qui ne soit ni noire ni angélique», assure Jean-Michel Blanquer, qui peste en privé contre les «auteurs moraux» de l'attentat. Il pointe aussi la responsabilité de ceux qui entretiennent un mauvais climat autour des jeunes, agitant par exemple le spectre d’un «racisme d’Etat».
Jeudi 22 octobre 2020 – Le coronavirus a eu raison du marché de Noël de Strasbourg :
La soudaine aggravation de l'épidémie de Covid-19 a eu raison du marché de Noël de Strasbourg, le plus grand et le plus célèbre de France qui attirait habituellement deux millions de touristes venus du monde entier pour admirer les illuminations de la capitale alsacienne et déambuler parmi ses 300 chalets de bois. Le Covid-19 sera donc parvenu à bout d'une manifestation qui, de mémoire de Strasbourgeois, n'avait été suspendue que pendant la Seconde Guerre mondiale. Même l'attentat jihadiste de 2018 qui avait fait 5 morts et endeuillé Strasbourg n'avait entraîné la fermeture de son marché que pendant deux petites journées. Il avait rouvert dès que la cavale de Cherif Chekatt avait pris fin, les Strasbourgeois voulant ainsi manifester leur résilience.
Cette année, la 451e édition se réduira comme peau de chagrin au grand sapin bardé de décoration lumineuses, place Kléber, le coeur battant de la ville, ainsi qu'à des «animations», des «chorales» ou des «déambulations d'artistes» destinées à un public essentiellement local, ont précisé la maire (EELV) Jeanne Barseghian et l'un de ses adjoints qui n'ont pourtant pas totalement renoncé à faire de Strasbourg, la «capitale de Noël».
En revanche, aucun chalet ne rejoindra le coeur historique de la ville, a prévenu la maire. Au grand dam des forains qui sont immédiatement venus clamer leur colère et leur dépit dans la cour de l'hôtel de ville où elle tenait sa conférence de presse. «On va bloquer la ville, on va faire tout ce qu'il faut, c'est notre gagne-pain, c'est ma vie, c'est enlever le pain de la bouche de mon fils et ça, je ne peux pas laisser le faire», s'est exclamé Sassi Ben Mourdi, membre d'un comité de concertation avec la mairie. «S'il n'y a pas de solution d'ici une semaine ou deux, on trouvera des solutions un peu plus drastiques», a-t-il insisté. L'enjeu est effectivement considérable pour l'économie locale avec des retombées évaluées à 250 millions d'euros pour un budget d'environ 5 millions d'euros.
Jeudi 22 octobre 2020 – Un an après sa démission, Saad Hariri de nouveau nommé Premier ministre au Liban :
Moins d'un an après avoir démissionné face à une vague de manifestations à travers le Liban, Saad Hariri a de nouveau été chargé de former un gouvernement.
Le Premier ministre libanais Saad Hariri, chargé jeudi de former un gouvernement un an après sa démission sous la pression de la rue, est un homme d'affaires propulsé en politique en 2005 après l'assassinat de son père, le milliardaire Rafic Hariri.
Agé de 50 ans, cet héritier d'une fortune colossale a passé une partie de sa vie à l'étranger, notamment en Arabie saoudite où son père avait fait fortune.
Son entrée sur la scène politique s'est faite malgré lui: son clan lui a demandé de reprendre le flambeau de son père, Premier ministre assassiné le 14 février 2005 dans un attentat qui plongea le Liban dans la tourmente.
A ses débuts, ses détracteurs raillaient son arabe hésitant. Devenu avec le temps un acteur incontournable de l'échiquier politique, ce mordu de "selfies" a pris de l'assurance, adoptant souvent avec les journalistes un ton badin.
Dans un système confessionnel où le Premier ministre doit être sunnite, il est contraint depuis des années de composer avec le puissant Hezbollah. Il n'a jamais réussi à limiter l'influence du mouvement chiite, seule faction libanaise à avoir gardé les armes après la guerre civile (1975-1990).