Mercredi 21 octobre 2020 – point sur le Coronavirus le 20 octobre au soir :
L'épidémie de coronavirus progresse en France. 163 personnes sont mortes à l'hôpital du Covid-19 ces dernières 24 heures, portant le bilan à 33.885 décès, selon les données de Santé Publique France et du ministère de la Santé publiées ce mardi 20 octobre.
20.468 nouveaux cas ont été détectés. La veille, 13.243 personnes avaient été testées positives. Au total, 930.745 tests positifs ont été diagnostiqués depuis l'apparition de l'épidémie en France.
12.458 individus sont actuellement hospitalisés en France, dont 1944 nouveaux en 24 heures. 2177 personnes le sont dans les services de réanimation, dont 278 admis depuis hier.
1829 «clusters», ou foyers épidémiques, sont en cours d'investigation en France, dont 148 détectés en 24h. Le taux de positivité continue d'augmenter et s'établit aujourd'hui à 13,6%. 91 départements sont en situation de vulnérabilité élevée.
Mercredi 21 octobre 2020 – A Conflans-Sainte-Honorine, silence et applaudissements pour Samuel Paty :
Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi soir à Conflans-Saint-Honorine pour une marche blanche en hommage à Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité vendredi dans cette ville après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La foule s'est massée vers 18h30 devant le collège Le Bois-d'Aulne, où le professeur de 47 ans enseignait. Quelque 6000 personnes étaient présentes, selon des estimations de gendarmes sur place.
Elles ont d'abord observé 10 longues minutes de silence en mémoire de Samuel Paty, décapité par un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression. Des salves d'applaudissements ont retenti lorsque la marche, guidée par des élus locaux, s'est ébranlée dans le calme en direction de la place de la Liberté, dans cette petite commune des Yvelines réputée tranquille.
«Aujourd'hui, c'est le temps de l’hommage, du recueillement, de la sidération et dès demain il faudra que ce soit le temps du courage car les Français en ont marre et ça ne peut plus durer», a déclaré Karl Olive, le maire (divers droite) de Poissy, venu en soutien.
Mercredi 21 octobre 2020 – Macron annonce la dissolution du collectif Cheikh-Yassine :
A l'issue d'une visite à Bobigny, Emmanuel Macron a annoncé aux journalistes que le groupement pro-palestinien, «directement impliqué» dans l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, allait être dissous.
«Nos concitoyens doivent être protégés», a justifié le président de la République mardi soir à Bobigny, à l'issue d'une visite aux côtés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Lors d'une courte allocution devant les journalistes présents, Emmanuel Macron a assuré que «les actes seront là» après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine qui a coûté la vie au professeur Samuel Paty. «Il ne s’agit pas de faire de nouvelles déclarations, nous savons ce qui est à faire», a-t-il déclaré, assurant avoir déjà présenté les mesures lors de son discours sur le séparatisme le 2 octobre.
Emmanuel Macron a promis des «actions concrètes» contre les associations et les individus «qui portent un projet d’islamisme radical, c’est-à-dire une idéologie de destruction de la République». Première structure visée : le groupement pro-palestinien Cheikh-Yassine, dont le président a affirmé qu'il était «directement impliqué dans l'attentat». Ce collectif, du nom du fondateur du Hamas, a été fondé par Abdelhakim Sefrioui, actuellement en garde à vue. Ce militant avait demandé dans une vidéo le renvoi de Samuel Paty.
Depuis l'attentat, le gouvernement avait mis l'accent sur deux autres associations : le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui a nié toute lien avec l'attentat, et l'ONG BarakaCity, dont les deux avocats ont affirmé lundi que «rien dans les activités de l'association ne permet de suspecter un quelconque lien avec une activité terroriste».
Mercredi 21 octobre 2020 – Des militants écologistes dégonflent les pneus des SUV à Bordeaux :
Nouvel action de «désobéissance civile non violente» pour Extinction Rebellion. Des militants de ce mouvement écologique s’en sont pris à 220 SUV (Sport Utility Vehicle) à Bordeaux, afin d’«endiguer le chaos climatique et de décourager les fabricants de continuer à produire ces véhicules écocides», peut-on lire dans un communiqué. Une quarantaine de personnes ont dégonflé vendredi soir les pneus de ces véhicules garés dans les quartiers «les plus aisés de la ville», avant de glisser, sous chacun des essuie-glaces, un tract militant.
«Selon la WWF, les SUV ont un impact écrasant, émettant à l'utilisation 20% d'émissions de gaz à effet de serre de plus que le reste de voitures. Lourd, un SUV consomme 1/4 d'énergie en plus qu’une voiture moyenne et exige plus de matériaux. Même lorsqu'ils sont électriques, les SUV restent polluants : ils embarquent une batterie massive, composée de métaux rares dont l’extraction a une empreinte écologique terrible.», s’est expliqué Extinction Rebellion Bordeaux sur sa page Facebook. Le collectif a également pointé du doigt la dangerosité de ces «mastodontes», susceptibles de causer davantage de dommages lors d’un accident.
Une dizaine de propriétaires de ces voitures dégradées s’est présentée au commissariat pour déposer une plainte samedi après-midi, selon «Sud Ouest». Des plaintes en ligne ont également été enregistrées.
Mercredi 21 octobre 2020 – Fonte du permafrost : quand la terre se dégèle, la menace virale s'éveille :
Près du cercle polaire, le permafrost -ou pergélisol, en français- fond à toute vitesse en raison du réchauffement climatique. Les conséquences sont potentiellement catastrophiques : le pergélisol arctique renferme 1500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre -principalement CO2 et méthane- deux fois plus que dans l’atmosphère, qui se répand à mesure que la fonte s’accentue, accélérant ainsi le réchauffement… et la disparition du permafrost. Un cercle vicieux dont les effets sont déjà spectaculaires en plusieurs endroits de la planète dont le grand nord canadien où la fonte du permafrost atteint un niveau qui n’était pas attendu avant 2090.
Mais il y a peut-être pire : en se décongelant, le pergélisol risque de ramener à la vie d’anciens micro-organismes contre lesquels nous n’avons aucun défense. Et ce n’est pas de la science fiction : en 2014, le Professeur Jean-Michel Claverie et son équipe sont parvenus à réactiver deux virus géants, inoffensifs pour l'Homme, âgés de 30.000 ans. «Il n’y a aucune raison pour que certains virus beaucoup plus embêtants pour l’Homme, les animaux ou les plantes ne survivent pas également plus de 30.000 ans» précise à France Culture le Pr. Claverie. Durant l’été 2016, un enfant de 12 ans serait décédé après avoir été contaminé par de l’anthrax provenant du cadavre décongelé d’un renne mort depuis plus de 70 ans.
Mais plus l’on s’enfonce dans les couches de terre gelée, plus les micro-organismes sont anciens et donc mal connus. «L’abondance et la diversité des microbes du permafrost sont très élevées. La plupart des bactéries contenues dans le sol de la toundra n’ont jamais été isolées et leur physiologie et leur comportement demeurent inconnus» écrivent des chercheurs russes dans une étude parue en 2008, «Bacteria in permafrost».
Mercredi 21 octobre 2020 – Le chat de Nazca, un nouveau géoglyphe découvert au Pérou :
Des archéologues ont découvert une silhouette de chat géant gravée sur une colline au sud du Pérou. Ce géoglyphe de 37 mètres (de la tête à la queue) fait partie de la «ligne de Nazca», un groupe de centaines de géoglyphes, dont un colibri, un singe et un pélican, gravés dans une plaine côtière à environ 400 km au sud de Lima, et inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. On estime que le chat de Nazca a été créé entre 200 et 100 ans avant Jésus-Christ.
Les archéologues l’ont découvert par hasard alors qu’ils réalisaient des travaux pour faciliter l'accès à l'une des collines qui fournit un point de vue sur de nombreux géoglyphes. Mais ils ont failli le rater, ses traits étant effacés par le temps. Le dessin «était à peine visible et il était sur le point de disparaître car situé sur une pente assez raide qui est sujette aux effets de l'érosion naturelle», a déclaré le ministère de la Culture du Pérou dans un communiqué cité par le «Guardian».
Les scientifiques ont alors relevé leurs manches pour redonner toute sa clarté à cette «silhouette féline avec un corps de profil et sa tête de face». «Il est assez frappant que nous trouvions encore de nouveaux dessins, mais nous savons aussi qu'il y en a d'autres», a déclaré Johny Isla, en charge des fouilles, qui assure que le développement des drones a permis de trouver de nombreux géoglyphes ces dernières années. Entre 80 et 100 nouveaux dessins ont ainsi émergé dans les vallées de Nazca et de Palpa.
Mercredi 21 octobre 2020 – Un test rapide et bon marché en Inde :
Un test rapide, fiable et bon marché pour détecter le coronavirus avec une bandelette de papier réactif va bientôt être disponible en Inde où des scientifiques l'ont développé pour aider à contrer la pandémie. Il s'appelle «Feluda», du nom d'un personnage populaire de détective créé par le grand cinéaste Satyajit Ray (1921-1992), et acronyme scientifique (FNCAS9 Editor-Limited Uniform Detection Assay).
Il utilise en effet la technique des «ciseaux moléculaires» CRISPR-Cas9, mise au point par deux généticiennes, la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer Doudna, qui viennent d'être récompensées par le prix Nobel de chimie. Ce kit, qui fonctionne à partir de prélèvements par écouvillonnage nasal, ressemble à un test domestique de grossesse avec sa bandelette où apparaissent deux traits colorés si le résultat est positif et fournit les résultats dans l'heure.
Avec plus de 7,5 millions de cas, l'Inde est le deuxième pays au monde le plus infecté par le virus derrière les Etats-Unis. La maladie s'est répandue des villes jusqu'aux zones rurales où les services de santé sont limités.
Mercredi 21 octobre 2020 – "Choqué par les rayons communautaires" dans les supermarchés, Darmanin provoque la polémique :
Gérald Darmanin était mardi soir l’invité de BFMTV. Au cours d’une longue émission, le ministre de l’Intérieur a affiché sa mobilisation afin de lutter contre le séparatisme religieux, plusieurs jours après l’assassinat de Samuel Paty, un professeur décapité après avoir diffusé des caricatures de Mahomet en classe. S’il a répété les mesures qui vont être mises en place pour tenter de combattre ce qu’il appelle «l’islam politique», il a également fait polémique en abordant la question communautaire.
Gérald Darmanin s’est en effet exprimé sur les rayons de nourriture communautaire présents dans les supermarchés. «Ça m'a toujours choqué de rentrer dans un hypermarché et de voir qu'il y a un rayon de telle cuisine communautaire, c'est comme ça que ça commence le communautarisme», a déclaré le ministre. Il a ensuite précisé son propos : «Je comprends très bien que la viande halal soit vendue dans des supermarchés, ce que je regrette c'est les rayons. Pourquoi je dois faire un rayon différent ? J'ai donc le rayon pour les musulmans, le rayon casher puis tous les autres... Pourquoi des rayons spécifiques ?»
D’après lui, le capitalisme est responsable du communautarisme. «Quand on vend des vêtements communautaires, peut-être qu'on a une petite responsabilité dans le communautarisme. Lorsqu'on prête de l'argent à un certain nombre d'associations, ou à des entreprises communautaires. Ce n'est pas parce qu'on a des parts de marché en flattant quelques bas instincts qu'on a rendu service au bien commun», a-t-il lancé. Autant de propos qui ont rapidement fait réagir. Gérald Darmanin a cependant assuré dans cette même émission qu’il s’agissait uniquement d’une opinion personnelle. «Heureusement que toutes mes opinions ne font pas partie des lois de la République».
Interrogé mercredi matin, toujours sur BFMTV, par cette sortie déjà très commentée, Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, a répondu à son collègue en expliquant pour sa part ne pas être choqué par ces rayons. «Ça ne me choque pas. Moi quand je fais des courses, je vais au rayon "produits bretons", parce que je suis Breton, et je vais vers les produits du terroir», a-t-il répliqué.
Mercredi 21 octobre 2020 – Assassinat de Samuel Paty : 7 personnes dont 2 mineurs présentées mercredi à un juge antiterroriste :
Sept personnes, dont deux mineurs, ont été déférées dans la nuit de mardi à mercredi pour être présentées mercredi à un juge antiterroriste en vue de l'ouverture d'une information judiciaire et d'éventuelles mises en examen après l'assassinat vendredi du professeur Samuel Paty, a appris l'AFP de source judiciaire. Parmi elles figure Brahim C., le parent d'élève qui a lancé la mobilisation contre le professeur après deux cours sur la liberté d'expression dispensés par M. Paty les 5 et 6 octobre dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
Les enquêteurs antiterroristes, qui recherchent d'éventuelles complicités, s'intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre ce père de famille et l'assaillant, Abdoullakh Anzorov, un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans. Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné ce parent d'élève dans sa mobilisation, sera également présenté à un juge mercredi. Egalement déférés, deux mineurs sont soupçonnés d'avoir reçu de l'argent de l'assaillant en échange de renseignements sur la victime.
Une source proche du dossier avait expliqué lundi à l'AFP que l'enseignant décapité avait été "désigné" à l'assaillant "par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération". Enfin, trois amis de l'assaillant, qui s'étaient livrés spontanément au commissariat d'Evreux vendredi soir, doivent eux aussi être présentés à un juge. Selon une source proche du dossier, l'un d'entre eux est soupçonné d'avoir convoyé l'assaillant, tandis qu'un autre est suspecté de l'avoir accompagné lors de l'achat d'une arme qui a servi lors de son attentat.
Les gardes à vue de neuf autres personnes ont en revanche été levées mardi soir, sans qu'elles fassent l'objet de poursuites à ce stade. Parmi ces personnes figurent trois collégiens, les parents, le grand-père et le petit frère du meurtrier, mais aussi la compagne de M. Sefrioui ainsi qu'un homme déjà condamné pour terrorisme et qui a été en contact avec l'assaillant.
Mercredi 21 octobre 2020 – Le gouvernement des Etats-Unis veut briser le monopole de Google :
Google est plus que jamais dans le collimateur de l'administration Trump. Mardi, le ministère de la Justice a annoncé une action visant à faire exploser la domination du géant de Mountain View. L'objectif : empêcher Google «de maintenir illégalement des monopoles via des pratiques monopolistiques et anticoncurrentielles sur les marchés des moteurs de recherche et de la publicité liée à la recherche», selon un communiqué du «Justice Department». «Aujourd'hui, des millions d'Américains dépendent d'Internet et des plateformes en ligne dans leur vie quotidienne. La concurrence dans ce secteur est d'une importance vitale, et c'est pourquoi notre action contre Google -qui détient les clés de l'Internet- pour avoir violé les lois antitrust est une affaire considérable pour le ministère de la Justice et pour le peuple américain», a déclaré le procureur général (équivalent du ministre de la Justice) William Barr, cité dans le même communiqué. Les procureurs généraux de 11 Etats -Arkansas, Floride, Géorgie, Indiana, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Montana, Caroline du Sud et Texas- soutiennent la plainte.
Les lois antitrust ont par le passé fait tomber d'autres géants. Le «Sherman Antitrust Act» de 1890, explicitement cité par le ministère ce mardi, a notamment abouti à la division de la très puissante Standard Oil, au début du XXe siècle. Le géant des télécoms AT&T a connu un sort similaire en 1982. Microsoft, tout puissant dans les années 1990, a frôlé le démantèlement au début des années 2000, toujours au nom du Sherman Act.
Dans la plainte de 64 pages, le ministère de la Justice dévoile ses arguments. Le premier d'entre eux rappelle les reproches formulés à l'encontre de Microsoft, à l'époque où la firme fondée par Bill Gates imposait sur les ordinateurs le navigateur Internet Explorer. En imposant son moteur de recherche comme option par défaut, Google a adopté un comportement similaire. «Google paie chaque année des milliards de dollars à des distributeurs -y compris des fabricants d'appareils populaires comme Apple, LG, Motorola et Samsung; des fournisseurs d'accès américains (...) et des développeurs de navigateurs comme Mozilla, Opera et UCWeb- pour garantir que son moteur de recherche sera paramétré par défaut et, dans bien des cas, pour empêcher que les partenaires de Google ne passent d'accords avec ses concurrents», est-il notamment écrit.
Mercredi 21 octobre 2020 – L'ONG humanitaire BarakaCity bientôt dissoute pour "apologie d'actes de terrorisme" :
Les autorités ont officiellement engagé une procédure de dissolution visant l'ONG humanitaire BarakaCity en raison de messages de son président qui peuvent être "caractérisés comme apologiques d'actes de terrorisme", selon un document du ministère de l'Intérieur obtenu par l'AFP.
Fondée en 2010, cette association fait partie des structures dans le collimateur des autorités depuis l'assassinat du professeur Samuel Paty, en raison de ses accointances supposées avec l'islam radical.
La notification du ministère, envoyée mardi soir au président de l'association Driss Yemmou Sihamedi, donne à BarakaCity un délai de "cinq jours" pour contester la demande de dissolution administrative, qui devra être formellement actée par un décret en Conseil des ministres.
Dans un tweet mercedi, les avocats de l'ONG, William Bourdon et Vincent Brengarth, ont dénoncé "l'indigence des motifs construits de toutes pièces par l'administration pour discréditer l'association, à travers son président, ainsi que la célérité de cette décision", qui, selon eux "confirment le caractère totalement politique et opportuniste de cette mesure". Ils considèrent comme "frappant" que la notification "ne contien(ne) strictement aucun élément précis reprochable à l'association".
L'association va saisir le défenseur des droits et la Commission nationale consultative des droits de l'homme