Mercredi 23 septembre 2020 – point sur le Coronavirus le 22 septembre au soir :
La France a enregistré 10.008 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures tandis que le taux de positivité des tests continue de grimper, selon les données publiées mardi par Santé publique France. Après un coup de frein lundi, habituel notamment en raison de la fermeture des laboratoires le dimanche, le nombre de cas positifs est à nouveau au-dessus des 10.000 pour une seule journée, mais sans atteindre le record de samedi (13.498 cas positifs). La part de malades parmi les personnes testées (taux de positivité) continue de grimper, à 6,1% pour la journée de mardi, contre 5,9% la veille.
Dans les hôpitaux, 783 malades du virus ont été nouvellement admis dans la journée, dont 130 en réanimation. En outre, 4.244 malades du Covid ont été hospitalisés sur les sept derniers jours - soit 141 de plus par rapport aux chiffres annoncés la veille -, dont 651 en réanimation, a indiqué le service public de santé. La situation dans les hôpitaux a notamment entraîné l'activation du "plan blanc" dans les établissements de la région de Saint-Etienne, pour mieux gérer l'afflux de patients. Depuis le début de l'épidémie, au moins 31.416 décès liés au Covid ont été enregistrés en France, soit 68 de plus que la veille, dont 20.845 en milieu hospitalier.
Mercredi 23 septembre 2020 – Coronavirus : Emmanuel Macron ne veut pas "isoler à nouveau nos aînés" :
Emmanuel Macron a assuré mardi ne pas vouloir "isoler à nouveau nos aînés", lors d'une visite dans un Ehpad du Loir-et-Cher, pour appeler les personnes âgées à se protéger davantage face au rebond de l'épidémie, et alors que plusieurs grandes villes restreignent les visites.
"Nous ne souhaitons pas, collectivement, isoler à nouveau nos aînés. (...) Nous allons accompagner les responsables d'établissements pour que des règles soient édictées qui permettent justement une réaction proportionnée et (...) de continuer à voir la famille, celles et ceux qu'on aime, et continuer à avoir (...) un minimum d'activité, de continuer à avoir des interactions parce que c'est aussi cela la vie", a déclaré le président à l'issue de sa visite.
"Plus fragiles, nos aînés sont davantage exposés au virus. Nous devons collectivement redoubler d'attention", avait tweeté le chef de l'Etat peu après son arrivée dans l'Ehpad de Bracieux. "Pour protéger nos aînés, la vigilance ne doit pas signifier l’isolement. Le lien social et familial est tout aussi vital. Nous devons apprendre à vivre avec le virus, en adoptant tous les bons réflexes indispensables", a-t-il ajouté.
Mercredi 23 septembre 2020 – La durée du congé de paternité va doubler et passer à 28 jours :
La durée du congé de paternité va doubler et passer à 28 jours, a indiqué mardi l'Elysée, permettant à la France, un temps en pointe sur le sujet, de combler une partie de son retard par rapport aux meilleurs élèves européens. Lorsque la France a créé le congé paternité en 2002 - 11 jours qui s'ajoutent aux 3 jours du congé de naissance - elle était en avance sur la plupart de ses voisins. Mais depuis, de nombreux pays européens ont adopté des dispositifs plus généreux.
"Cette réforme va permettre à la France de passer d'une position médiane en Europe au peloton des pays de tête, avec l'Espagne, la Suède, la Norvège ou le Portugal", souligne la présidence. "Le temps est un facteur essentiel pour nouer un lien important entre l'enfant et les parents. Actuellement, ce temps de 14 jours est trop court", ajoute l'Elysée, concédant qu'il s'agit pour Emmanuel Macron d'une "réforme extrêmement consensuelle" puisque "80% de la population y est favorable".
Le chef de l'Etat doit décliner la mesure mercredi lors d'un déplacement sur le thème de la petite enfance dans un centre de PMI (protection maternelle et infantile) à Longjumeau (Essonne). L'allongement du congé de paternité sera financé par la Sécurité sociale pour un coût lui aussi doublé et estimé à plus de 500 millions d'euros en année pleine. Les trois jours du congé de naissance seront toujours à la charge de l'employeur. Les 25 autres jours seront indemnisés par la Sécurité sociale.
Mercredi 23 septembre 2020 – 200.000 morts aux Etats-Unis :
A six semaines de l'élection présidentielle, les Etats-Unis ont enregistré mardi leur 200.000ème décès attribué au Covid-19, selon l'université Johns Hopkins, le coronavirus continuant à tuer des centaines d'Américains chaque jour. Le bilan de référence de l'université basée à Baltimore a affiché 200.182 décès mardi midi, sur près de 6,9 millions de cas recensés dans le pays, le plus durement touché dans le monde. Le "Covid sera la troisième cause de décès cette années aux Etats-Unis, plus que les accidents, les accidents vasculaires cérébraux et Alzheimer", a tweeté Tom Frieden, ancien directeur des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). "Cela n'affecte presque personne", a de son côté affirmé le président américain lundi soir dans un meeting électoral en vue du scrutin du 3 novembre. "Cela affecte les personnes âgées, celles qui ont des problèmes de coeur et autres", a-t-il lâché, sans un mot de compassion pour ces morts-là.
Mercredi 23 septembre 2020 – Liquidation de ses biens : la colère de Bernard Tapie :
Bernard Tapie est furieux contre ses créanciers. Dans «Le Parisien», il raconte comment un technicien s'est présenté chez lui lundi au motif de couper l'électricité. L'opération avait été demandée par le mandataire judiciaire qui supervise la liquidation des biens de l'homme d'affaires au profit de ses créanciers du Consortium de réalisation (CDR), une structure créée en 1995 pour apurer les comptes du Crédit Lyonnais et à laquelle Bernard Tapie doit rembourser les sommes perçues au titre d'un arbitrage très favorable rendu en 2008, puis annulé. Au quotidien, l'ancien ministre explique avoir déclaré au technicien «que la liquidation judiciaire de mes biens n'est pas définitive et, qu'en plus, je paie moi-même mes factures de gaz et d'électricité. C'est fou, ils ont essayé de me couper l'électricité». Contacté par «Le Parisien», le technicien assure avoir été bien reçu par l'ancien patron de l'OM. Et après un appel à son supérieur hiérarchique, l'électricité n'a finalement pas été coupée.
Bernard Tapie estime que ses créanciers veulent «sa peau». En avril dernier, le plan qu'il avait proposé pour rembourser l'argent dû au CDR avait été refusé par la justice et la liquidation de ses biens prononcée, ce qu'il conteste ce mercredi devant la Cour d'Appel de Paris. Il avait notamment proposé la vente de plusieurs biens immobiliers de grande valeur. «Je veux vendre mon hôtel particulier parisien mais le parquet s'est opposé à la vente, de même qu'il s'est opposé à ce que les saisies pénales effectuées par le juge Tournaire et libérées par ma relaxe soient versées en avance sur les créances réclamées par le CDR comme je l'avais proposé pour prouver ma bonne foi», dit-il dans «Le Parisien».
Ces ennuis judiciaires s'ajoutent au procès en appel suite à la relaxe, l'an dernier, de Bernard Tapie : ni escroquerie, ni détournement de fonds n'avaient été retenus contre lui dans l'affaire de l'arbitrage, qui a toutefois été définitivement annulé par la Cour de cassation en 2016. Le 12 octobre, il sera à nouveau jugé aux côtés de Stéphane Richard, actuel P-DG d'Orange. A l'époque, cette issue favorable avait fait dire à Bernard Tapie : «C'est ma plus belle chimio!»
Mercredi 23 septembre 2020 – Hécatombe de cétacés échoués dans une baie de Tasmanie :
Des centaines de globicéphales coincés dans une baie reculée de Tasmanie sont morts mais les sauveteurs continuaient mercredi de faire leur maximum pour tenter de sauver les dizaines de cétacés encore en vie. Par ailleurs, quelque 200 autres de ces «dauphins-pilotes» ont été découverts mercredi, coincés un peu plus loin dans Macquarie Harbour.
Cela porte ainsi à 470 le nombre total de mammifères marins qui ont échoué dans cette vaste baie fermée par une passe étroite sur la côte ouest, sauvage et peu peuplée, de l'île australienne. Environ 270 globicéphales avaient été découverts lundi, donnant lieu à une vaste opération pour tenter de sauver ces cétacés, pour la plupart échoués sur un banc de sable uniquement accessibles par bateau.
Le directeur des Parcs naturels, Nic Deka, a indiqué mercredi que la majorité des animaux découverts mercredi lors d'un vol de reconnaissance aérienne étaient morts. «Un bateau est arrivé sur place il y a peu, ils ont évalué l'importance du plus petit groupe découvert mercredi et toutes les mammifères sont morts», a-t-il déclaré à l'AFP. «Ils sont actuellement en train d'évaluer le plus grand groupe», a-t-il expliqué. Les causes de ces échouages massifs de cétacés demeurent inconnues.
Une soixantaine de personnes, dont des spécialistes de la protection de l'environnent et des employés de fermes aquacoles voisines, participent aux opérations de sauvetage des globicéphales retrouvés coincés lundi en partie submergés. «Ce matin, notre meilleure évaluation est qu'entre 50 et 70 dauphins sont potentiellement encore en vie», a déclaré Nic Deka. «Ce sont donc les animaux sur lesquels nous concentrons nos efforts».
Mercredi 23 septembre 2020 – "Le Jésus sibérien" : le gourou d'une secte arrêté en Russie :
Fin de partie pour le «Jésus sibérien». Les autorités russes ont annoncé avoir arrêté le gourou d’une secte cette semaine. Sergei Torop, appelé Vissarion par ses fidèles, est accusé d’être à la tête d’une organisation illégale, d’extorsion de fonds et d’abus émotionnels sur les membres du groupe, rapporte le «Guardian». Deux de ses proches, dont l’ancien batteur d’un boysband de l'ère soviétique, ont également été interpellés.
Sergei Torop, reconnaissable par sa longue barbe et ses cheveux gris, a lancé sa secte en 1991, deux ans après avoir perdu son emploi en tant qu’agent de la circulation. Avec «L’Eglise du Dernier Testament», l’homme d’aujourd’hui 59 ans dit avoir eu une prise de conscience coïncidant avec la fin du régime soviétique. Rapidement, il a attiré auprès de lui des milliers de fidèles venant de Russie mais aussi du reste de l'Europe, réunis dans la région sibérienne de Krasnoïarsk, où sont installés leurs hameaux. En 2002, interrogé par le «Guardian», il avait expliqué «ne pas être un Dieu» parce que c’est «une erreur de voir Jésus comme un Dieu». «Mais je suis la parole vivante de Dieu le père. Tout ce que Dieu veux dire, il le dit à travers moi», avait-il confié.
Au total, Vissarion était entouré d’environ 4000 disciples regroupés dans la Cité du Soleil. Mais la secte compterait des dizaines de milliers d’autres adhérents. Leur religion reprend des préceptes de l’Eglise orthodoxe russe, du bouddhisme, elle prépare également la fin du monde et accorde une large place à l’égologie et au végétarisme.
Mercredi 23 septembre 2020 – La Station spatiale internationale manœuvre pour éviter un débris :
La Station spatiale internationale (ISS) a dû manoeuvrer mardi pour éviter une possible collision avec un débris d'une ancienne fusée japonaise, la troisième manoeuvre d'évitement cette année, a annoncé la Nasa, qui réclame plus de moyens pour surveiller le nombre croissant d'objets en orbite terrestre.
Le débris serait passé à 1,39 kilomètre de l'ISS, selon la Nasa, mais il a été décidé d'élever l'orbite de la station par précaution. C'est une capsule cargo russe (Progress), amarrée à la station, qui a poussé l'ISS un peu plus haut en allumant ses propulseurs, pendant 2 minutes et demie, l'opération étant contrôlée en coopération entre les salles de contrôle russe et américaine.
Selon l'astronome Jonathan McDowell, l'objet menaçant était un débris provenant d'un étage d'une fusée japonaise lancée en 2018, et qui s'est désintégré en 77 morceaux en février 2019. Les membres d'équipage, deux Russes et un Américain, ont dû temporairement se placer dans la partie russe de l'ISS, afin de pouvoir évacuer en urgence avec la capsule Soyouz en cas de danger, ce qui n'a finalement pas été nécessaire (dans un premier communiqué, la Nasa avait indiqué que les astronautes entreraient dans le vaisseau).
Mercredi 23 septembre 2020 – Alexeï Navalny est sorti de l'hôpital :
À peine sorti de l'hôpital, Alexeï Navalny pense déjà à rentrer en Russie. L'opposant est sorti de l'hôpital berlinois où il avait été transféré il y a un mois, après avoir été empoisonné en Sibérie. «L'état de santé du patient s'est amélioré au point que les soins intensifs ont pu être interrompus», a déclaré dans un communiqué l'hôpital de la Charité. «Au vu du déroulement du traitement à ce stade et de l'état actuel du patient, les médecins considèrent qu'un rétablissement complet est possible», poursuit la publication, précisant que «les éventuelles conséquences à long terme de l'empoisonnement grave ne peuvent être évaluées qu'au cours de la suite du traitement».
La semaine dernière, Alexeï Navalny, alors récemment sorti du coma, avait donné de ses nouvelles. «Vous m'avez manqué. Je ne peux pas encore faire grand chose, mais hier j'ai réussi à respirer seul pendant toute la journée. Tout seul, sans aide extérieure, pas même une valve dans ma gorge. J'ai beaucoup apprécié. C'est un procédé remarquable que beaucoup sous-estiment. Je recommande fortement», avait-il écrit en légende d'un cliché le montrant avec son épouse Yulia et leurs deux enfants, Daria et Zakhar. Sa porte-parole Kira Yarmysh venait d'assurer qu'il comptait rentrer en Russie une fois remis : «Je ne comprends pas pourquoi quiconque penserait le contraire. Aucune autre option n'a été envisagée.»
Mercredi 23 septembre 2020 – Ventes de saintes reliques : un sacré commerce :
Objets de culte et de dévotion, des centaines de reliques catholiques sont régulièrement proposées aux enchères. Problème, ces ossements sont bien des « restes humains », en principe interdits à la vente. Entre morale, droit, respect du sacré et des dépouilles, ce marché méconnu déchaîne les passions et alimente la controverse.
« Prenez et mangez : ceci est mon corps. […] Buvez-en tous, car ceci est mon sang. » A ce fameux verset de l’Evangile selon Matthieu (26, 26-29), nous pourrions ajouter : « Achetez, car ceci est un authentique tibia de saint ! » Ainsi, lors d’une vente aux enchères en ligne organisée à Alençon le 25 avril dernier, un pieux collectionneur a-t-il pu acquérir, moyennant 300 euros, une croix reliquaire en bois sculpté et doré du XIXe siècle recelant de menus ossements de saint Martin, saint Clément, saint Jean de Latran et sainte Thècle. Un joli médaillon reliquaire faisait un autre heureux pour 150 euros. Signe particulier, il contient lui aussi un petit fragment osseux, reste du malheureux Jean-Gabriel Perboyre, prêtre missionnaire qui s’en alla prêcher en Chine où il fut capturé en 1839, emprisonné, torturé, sans jamais abjurer sa foi, ce qui lui valut d’être canonisé par Jean-Paul II en 1996 et d’être le premier saint martyr de l’empire du Milieu.
Au total, et dans le jargon des enchères, 378 lots devaient être dispersés à l’encan lors de cette vacation. Mais seules 375 pièces furent effectivement mises en vente. Fait relativement rare, trois objets ont en effet été retirés in extremis à la demande du Conseil des ventes volontaires (CVV), instance de régulation et « gendarme » des enchères. Motif ? « J’ai été saisi par un ecclésiastique qui m’a écrit, choqué que l’on puisse ainsi proposer à la vente des restes humains clairement identifiables comme tels, qui plus est de saints », nous confie Henri Paul, le président du CVV. Et d’ajouter avec malice : « On peut avoir mauvais goût, mais il y a tout de même des limites ! »
Les reliques qui ont ainsi échappé au marteau du commissaire-priseur avaient en effet de quoi surprendre. La première consistait en deux ossements de sainte Justiniae et de sainte Monique, présentés dans un médaillon « avec strass et verroteries » des plus kitsch. La deuxième était « un chef et un montage de fils métalliques filigranés sur fond de soie brodée de fils d’or », indiquait avec élégance et sobriété le catalogue de vente pour désigner… un crâne humain. Enfin, la dernière pièce pouvait donner des frissons. Il s’agissait d’une « châsse reliquaire en bois sculpté et doré à décor de feuilles d’acanthe et chutes de feuillage, abritant un riche montage de tissus brodés, perles, verroterie, paperolles et cannetilles. Sanct. Helenae Virg. Italie du Nord, époque XVIIIe siècle », estimée entre 9 000 et 10 000 euros. Long de 1,30 mètre, l’objet renfermait en fait… le corps entier d’une petite martyre emmailloté de précieuses broderies, le crâne apparent.
Mercredi 23 septembre 2020 – Marseille prête à accueillir "sans condition" le Alan Kurdi et ses naufragés :
La ville de Marseille est prête à accueillir "sans condition" le Alan Kurdi, navire de l'ONG allemande Sea-Eye en route vers les côtes françaises après avoir secouru quelque 130 migrants en Méditerranée, a affirmé mercredi à l'AFP le premier adjoint au maire, Benoît Payan.
"Si le Alan Kurdi émet la volonté de venir à Marseille, nous réitérons la position selon laquelle nous ne laisserons personne se noyer en Méditerranée", a déclaré Benoît Payan, qui assure actuellement l'intérim de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, éloignée pour raisons de santé.
.La décision de l'ouverture ou non du port de Marseille n'est cependant pas de la compétence de la ville, mais des autorités nationales.
M. Payan réitère une position que la ville de Marseille avait déjà prise fin août, "conformément à son histoire et à ses traditions", alors qu'un autre navire humanitaire, le Louise-Michel, affrété par le street-artist britannique Banksy, voguait en Méditerranée avec des dizaines de migrants à bord.
Mercredi 23 septembre 2020 – Au Bélarus, Alexandre Loukachenko a prêté serment en secret :
Un sixième mandat démarré dans le secret, alors que la colère gronde. Mercredi, Alexandre Loukachenko a prêté serment pour un sixième mandat, un mois et demi après l'élection du 9 août dont le résultat est contesté par l'opposition qui manifeste toujours régulièrement dans le pays. «Alexandre Loukachenko a prononcé le serment en langue bélarusse, après quoi il a signé l'acte de prestation de serment puis, la présidente de la Commission électorale [...] lui a remis le certificat de président de la république du Bélarus», a expliqué l'agence Belta. «Nous n'avons pas seulement élu un président, nous avons défendu nos valeurs, la vie dans la paix, la souveraineté et l'indépendance» du pays, a-t-il déclaré, selon l'agence officielle. Une cérémonie officielle dans le plus grand secret et dont s'est moqué Pavel Latouchko, une figure de l'opposition, qui s'est exilé : «Le président sortant qui affirme avoir gagné avec 80% des voix fait de son investiture une opération des services spéciaux, sous protection des forces antiémeutes et dans le secret».
Svetlana Tikhanovskaïa, qui revendique la victoire à l'élection et a dû fuir son pays deux jours après le vote, s'est rendue lundi à Bruxelles pour rencontrer les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne, mais aucune sanction n'a pu être prise à l'encontre du régime bélarusse faute d'accord unanime, car Chypre conditionne toujours son accord à l'adoption de mesures pour contraindre la Turquie à cesser ses forages gaziers dans les eaux de sa zone économique.
Les figures de l'opposition ont été soit incarcérées soit contraintes à l'exil ces dernières semaines, alors qu'Alexandre Loukachenko accuse les Occidentaux d'avoir fomenté la protestation. Il a promis une vague réforme constitutionnelle pour répondre à cette crise politique mais il a exclu tout dialogue avec les détracteurs du régime qu'il pilote depuis 1994, tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, qu'il avait pourtant accusé d'ingérence au printemps. Le président russe a promis à son homologue un soutien sécuritaire si nécessaire et un prêt de 1,5 milliard de dollars.