LaSalle est la « marque compagnon » de Cadillac créée en 1927 par le constructeur américain General Motors pour combler le vide existant entre les gammes Buick et Cadillac.
LaSalle connaît un succès croissant jusqu’en 1930 mais sa production reste inférieure à sa rivale de chez Packard. Pour réduire ses coûts de fabrication, elle utilise un moteur Oldsmobile entre 1934 et 1937, mais elle se heurte à une concurrence renforcée par l’arrivée de la Lincoln Zephyr. De façon à lui redonner du prestige, la LaSalle retrouve un moteur Cadillac en 1938. Malgré des ventes en progression, elle ne parvient pas à surpasser ses rivales. La marque LaSalle est abandonnée en 1940 mais les modèles sont poursuivis dans la gamme Cadillac.
Le concept de « marque compagnon » à la GM date d’avril 1921 lorsqu’un comité spécial présidé par Alfred P. Sloan, le vice-président de la General Motors, étudie la possibilité de combler les marchés existants entre les différentes divisions du groupe. Il existe ainsi un marché potentiel entre Chevrolet et Oakland et un autre entre Buick et Cadillac. La solution retenue pour attirer les clients est que deux de ses divisions fabriquent une gamme dérivée de leurs produits vendus moins chers. En 1926, Oakland engendre la « marque sœur » Pontiac et en 1927, Cadillac lance LaSalle. Devant les premiers succès des nouvelles divisions, GM poursuit sa politique en 1929, Oldsmobile est secondé par Viking et Buick par Marquette. Le jeudi noir d’octobre 1929 aura raison de cette diversification ; dès 1930, la marque Viking disparaît, suivie en 1931 des marques Marquette et Oakland, cette dernière étant abandonnée au profit de la nouvelle Pontiac, aux résultats bien plus prometteurs que sa génitrice ! Seule LaSalle, la « petite Cadillac » poursuit son chemin et survit jusqu’en 1940.
Présentée le 5 mars 1927, la LaSalle est référencée, durant toute sa carrière, comme une série de Cadillac. Elle est destinée aux personnes qui recherchent une voiture de grande qualité, plus petite, plus maniable et moins chère qu’une Cadillac. La publicité met fortement l’accent sur la parenté avec Cadillac. Le catalogue proclame fièrement que la nouvelle LaSalle est un « pur produit Cadillac » dont elle est le « frère de sang » au niveau mécanique. Le choix de son nom n’a pas posé de problème. Celui de Cadillac ayant été choisi en hommage au français Antoine de Lamothe-Cadillac, le fondateur de Détroit en 1701, il semble logique que la nouvelle division adopte le nom d’un autre explorateur français : celui de René-Robert Cavelier de La Salle (1643-1687), qui prit possession de la Louisiane au nom du roi de France en 1682.
Désignée sous la dénomination de Série 303, la LaSalle est une Cadillac plus petite et plus légère. Son moteur est un nouveau V8 à 90° qui préfigure la nouvelle génération de V8 qui vont équiper les Cadillac l’année suivante. Il a une cylindrée de 4 965 cm3 (soit 303 pouces cubes, d’où son appellation) avec un alésage de 79,5 mm et une course de 125 mm, un vilebrequin qui repose sur trois paliers, des culasses démontables et son refroidissement est assuré par un radiateur à volets thermostatiques. Il développe une puissance de 75 ch. La boîte de vitesses est à trois rapports, et le châssis est équipé de freins mécaniques aux quatre roues.
La LaSalle est proposée en 22 types de carrosseries, la plupart établies sur un châssis de 3,175 mètres d’empattement, soit 18 cm de moins que la plus petite des Cadillac : roadster, coupé, coupé décapotable, phaéton, double phaéton sport, victoria, sedan et sedan de Ville (coupé-chauffeur). En haut de gamme, quatre carrosseries Fleetwood sont disponibles, un coupé, une sedan, un cabriolet de Ville et un cabriolet de Ville transformable. Enfin, trois carrosseries spéciales établies sur un empattement de 3,40 mètres sont proposées par Fisher, une sedan 7-places, une sedan Imperial et une sedan Imperial 5 places. Vendues entre 2 495 et 2 685 dollars de l'époque pour les modèles normaux, la LaSalle se situe à mi-chemin entre la plus chère des Buick (1 995 dollars) et la moins chère des Cadillac (2 995 dollars). Elle affronte directement la Chrysler Imperial 80 et la Packard Six (remplacée par un modèle à 8 cylindres dès 1928) sur un marché tenu par des concurrentes bien établies et qui n’est guère plus large que celui de Cadillac.
La voiture présentée ici est un coupé convertible de l’année modèle 1939 série 39-50. Elle a retrouvé depuis deux ans le V8 de la Cadillac séries 60 : 5 277 cc de cylindrée et une puissance de 125 cv.
La carrosserie est profondément modifiée : les seuils de portes sont abaissés de 4,5 cm et les marchepieds deviennent des options. La surface vitrée est agrandie de 27 %, ce qui donne à la voiture un aspect plus allégé en plus d’une meilleure visibilité. La nouvelle calandre est surprenante ; elle n’est pas plus large que la main d’un homme. Enfin, un toit ouvrant est proposé en option sur les conduites intérieures. Mécaniquement, les changements concernent la suspension arrière, qui reçoit de nouvelles lames, et les pistons, qui reçoivent de nouveaux segments d’étanchéité. Sur un marché qui retrouve son dynamisme, 23 028 LaSalle sont produites en 1939, soit plus que de Lincoln Zéphyr, mais toujours moins que de Packard 1-20.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
wheelsage.org
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)