Mardi 12 mai 2020 – point sur le Coronavirus le 11 mai au soir :
L'épidémie de coronavirus a causé la mort de 263 personnes sur les dernières 24 heures en France, de nouveau en forte hausse après plusieurs jours de baisse record, selon le bilan publié lundi par la direction générale de la Santé, au premier soir du déconfinement de la population.
Au total depuis le 1er mars, 26.643 décès ont été enregistrés mais la pression sur les services d'urgence hospitaliers se réduit toujours, avec 64 malades graves en moins en réanimation, précise-t-elle. Entre dimanche et lundi, 178 décès ont été enregistrés dans les hôpitaux et 85 dans les établissements médico-sociaux et Ehpad, dont les pensionnaires ont été durement frappés.
Dimanche, la DGS avait annoncé 70 décès enregistrés en 24 heures (80 samedi), le plus faible bilan depuis le début du confinement le 17 mars.
A ce stade, 22.284 personnes sont toujours hospitalisées pour une infection Covid-19; depuis le début de l’épidémie, les hôpitaux ont accueilli 96.431 personnes mais 56.724 personnes ont pu regagner leur domicile, selon les statistiques officielles.
Alors que s'engage le déconfinement progressif, la DGS appelle au "respect de toutes les mesures barrière, dont le port du masque grand public" en soulignant que "l’épidémie est toujours active et évolutive". Elle assure également que "les capacités de tests virologiques pour rechercher le virus (...) sont disponibles sur tout le territoire".
Mardi 12 mai 2020 – Déconfinement : le Conseil constitutionnel censure des dispositions sur le traçage et l'isolement :
Le Conseil constitutionnel a validé lundi la loi prorogeant jusqu'au 10 juillet l'état d'urgence sanitaire et organisant le déconfinement, mais a censuré des éléments liés à l'isolement des malades et au "traçage" de leurs contacts.
Le gouvernement attendait cette décision pour que la loi puisse entrer en vigueur. L'exécutif, qui a refusé de qualifier de "raté" le fait que cette loi n'a pas été promulguée à temps pour le déconfinement, a été contraint de faire appel "au sens de la responsabilité des Français" pour respecter certaines dispositions et à prendre un décret.
"L'exécutif salue la décision du Conseil constitutionnel qui valide très largement la loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire", a aussitôt commenté l'entourage du président Emmanuel Macron: "Cette décision va permettre de prendre immédiatement les mesures complémentaires pour mettre en œuvre le plan de déconfinement", à savoir les deux mesures principales que sont l'interdiction de se déplacer au-delà de 100 km et la nécessité d'une attestation pour prendre les transports en commun aux heures de pointe en région parisienne.
Le Conseil, saisi par Emmanuel Macron, le président du Sénat Gérard Larcher et d'autres parlementaires, "valide plusieurs" des dispositions de la loi adoptée samedi par le Parlement, a indiqué la Haute juridiction dans un communiqué. Mais "concernant les traitements de données à caractère personnel de nature médicale aux fins de 'traçage'", il a décidé "deux censures partielles" afin de limiter les personnes pouvant accéder à ces données et pour qu'un juge des libertés puisse effectuer un "contrôle" si le malade ne peut pas sortir plus de 12 heures de son lieu d'isolement.
En ce qui concerne les mesures de quarantaine et d'isolement, les Sages ont considéré comme mesures "privatives de liberté" celle consistant en "un isolement complet, lequel implique une interdiction de 'toute sortie'" ou celle qui "imposent à l’intéressé de demeurer à son domicile ou dans son lieu d’hébergement pendant une plage horaire de plus de douze heures par jour". Il a donc censuré ces mesures, estimant qu'elles n'étaient pas accompagnées de garanties "quant aux obligations pouvant être imposées aux personnes y étant soumises, à leur durée maximale et au contrôle de ces mesures par le juge judiciaire".
Mardi 12 mai 2020 – Déconfinés, les Français se ruent dans les magasins :
Département rouge ou vert, centre-ville ou zone commerciale, grand groupe ou petites enseignes: la plupart des magasins qui avaient gardé porte close pendant le confinement ont rouvert lundi et, entre précautions sanitaires et inquiétudes économiques, "ça fait du bien de voir du monde". Quand elle a ouvert la porte de sa boutique lundi après deux mois de confinement, "ça a fait bizarre", mais aussi "plaisir": Laurie Planchard, conseillère à Rennes pour une marque française de cosmétique bio, fait partie des nombreux commerçants, coiffeurs, cordonniers, opticiens... qui peuvent à nouveau accueillir du public.
"Même si on prend toutes les précautions nécessaires, ça fait du bien de voir du monde", explique-t-elle à l'AFP, protégée à la caisse par un hygiaphone en plexiglas. "Quand on est dans le commerce, on a cette proximité avec les gens et, avec le confinement, c'était très compliqué".
Mardi 12 mai 2020 – Plus de 10 000 cas en plus par jour en Russie : confinement prolongé à Moscou :
Moscou a prolongé jusqu'au 31 mai le confinement de ses habitants, alors que plus de 11 000 cas ont été recensés en 24 heures en Russie.
Le mois d'avril chômé n'aura pas permis une explosion des cas en Russie : les autorités sanitaires ont recensé plus de 11 000 cas supplémentaires de contamination au nouveau coronavirus en 24 heures. Cela porte à plus de 220 000 cas à travers le pays depuis le début de l'épidémie, avec une faible mortalité : 2009 morts, selon les chiffres de l'université américaine Johns Hopkins. Les autorités russes assurent que cette augmentation soudaine est liée à la politique de tests massifs mise en place dernièrement, même si certains doutent de l'honnêteté du Kremlin à ce sujet et craignent une mortalité sous-estimée.
Vladimir Poutine doit prendre la parole ce lundi justement pour évoquer, pour la troisième fois, la pandémie qui a frappé le pays, «à retardement» selon le directeur exécutif chargé des questions d'urgence sanitaire à l'OMS Michael Ryan. Le discours du président russe sera suivi d'une réunion au cours de laquelle le gouvernement doit décider notamment s'il faut prolonger une période chômée payée, mise en place fin mars pour encourager la population à respecter le confinement et empêcher la propagation de coronavirus. Cette période s'achève officiellement lundi soir.
Mardi 12 mai 2020 – "Je ne lâcherai rien pour protéger les Niçois", Estrosi abroge puis reprend un arrêté imposant le masque :
Le début du déconfinement a eu lieu lundi à Nice sans arrêté imposant le port du masque dans la rue, après un imbroglio autour du texte de la mairie, attaqué en justice, et dont une nouvelle mouture a été adoptée dans la journée.
Le maire LR de Nice Christian Estrosi avait pris jeudi un arrêté imposant le port du masque dans l'espace public à Nice de 08h00 à 20h00 pour "motifs sanitaires", une mesure que ne prônait pas le gouvernement. A quelques heures d'une audience au tribunal administratif où il était attaqué via deux recours, il a abrogé ce texte dimanche soir, "très tard", "pour en prendre un plus adapté" selon l'avocat de la ville Me Adrien Verrier.
"Un tour de passe-passe et une esbroufe politico-juridique", a commenté Me Patrick Spinosi, l'avocat de la Ligue des droits de l'Homme, qui a obtenu du tribunal administratif une condamnation de la ville à verser 1.000 euros de frais de justice à la LDH et à l'autre plaignant, un ancien conseiller d'Etat. L'audience aurait pu tourner court, après que l'arrêté attaqué eût disparu mais sa présidente a tenu à ce que les parties s'expriment. Pour la ville, Me Verrier a défendu le bien-fondé du premier texte: "Il fallait préparer le déconfinement par des actes positifs", a-t-il dit, mettant en garde contre une éventuelle deuxième vague de la maladie "très dangereuse".
La LDH a fait une autre lecture: "Il a pris un arrêté qu'il a médiatisé et qui était illégal. Pour éviter l'annulation, il l'a abrogé et a repris un décret qui copie le décret du Premier ministre, et que la Ligue n'attaquera pas. Les Niçois peuvent se balader sans masque dans la rue: le nouvel arrêté impose le masque quand dans certaines hypothèses les règles de distanciation ne sont pas applicables", selon Me Spinosi.
Mardi 12 mai 2020 – La Tour Eiffel rend hommage aux Français mobilisés contre le coronavirus :
Soignants, enseignants, commerçants, bénévoles, livreurs, gardiens d'immeuble… Des portraits ont été projetés dimanche soir à 21 heures, au pied de la Tour Eiffel, pour remercier toutes les personnes mobilisées dans la lutte contre le coronavirus. «Heureusement, vous étiez là», pouvait-on lire sur les écrans géants autour de la Dame de Fer.
La capitale française a rendu «hommage aux professionnels et bénévoles qui se sont particulièrement mobilisés», peut-ont lire dans un communiqué de la ville.
Depuis le 27 mars, la Tour Eiffel honore les Français en première ligne face à la maladie, en affichant «Merci» et en projetant des messages incitant à rester chez soi.
Mardi 12 mai 2020 – En images : les Français retrouvent enfin leurs coiffeurs :
Ils vont devoir rattraper les coups de ciseaux tentés sur un coup de tête un soir de confinement, les colorations maison hasardeuses, les accrocs faits par les débutants de la tondeuse, ou dans le meilleur des cas, deux mois de pousse.
Les coiffeurs français vont avoir assurément des agendas bien remplis ces prochaines semaines. Fermés depuis le 14 mars au soir, suite aux annonces d'Edouard Philippe face à la propagation du coronavirus dans le pays, ils ont pu rouvrir leurs portes à partir de ce lundi 11 mai, journée qui marque le déconfinement progressif de la France. Certains, impatients, ont même ouverts dans la nuit, comme ce coiffeur de la Mayenne, Marc Mauny, qui a accueilli son premier client une fois minuit sonné.
Comme tous les autres commerces et autres lieux accueillant du public, les salons de coiffure ont dû prendre des mesures d’hygiène supplémentaires et effectuer des aménagements pour que la distanciation sociale soit respectée et pour limiter au maximum la propagation du virus. Ainsi, selon les salons, clients et coiffeurs portent des masques, du gel hydroalcoolique est à disposition dans le salon, le matériel est désinfecté après chaque client, des parois en plexiglas sont installées entre chaque bac, ainsi qu’à l'accueil et la caisse. Quant aux boissons chaudes et magazines à feuilleter pour patienter, il va falloir s’en passer pendant quelques temps.
Mardi 12 mai 2020 – A Paris lundi soir, distanciation sociale et gestes barrières aux oubliettes :
Ce ne sont bien sûr que quelques photos qui ne résument pas la journée de lundi 11 mai dans la capitale. Après 55 jours de confinement, les Français ont pu ressortir un peu plus librement, les commerces et écoles ont rouverts, mais les restaurants, bars, cinémas théâtre ont toujours porte close.
A Paris, de nombreuses personnes ont voulu profiter du premier soir du déconfinement, marqué par quelques rayons de soleil en fin de journée. Tous n’ont pas respecté la distanciation sociale et autres gestes barrières. De même, les petits groupes s’ajoutant les uns aux autres, quais de Seine et Canal Saint-Martin, lieux prisés des Parisiens, ont été vite bondés.
Face aux dizaines de personnes rassemblées le long des berges du canal Saint-Martin, faisant fi des distanciations sociales, les forces de l'ordre sont d’ailleurs intervenues pour les déloger, a constaté un journaliste de l’AFP.
Face à ces rassemblements, les autorités ont décidé lundi soir d’interdire la consommation d'alcool sur les berges de Seine et du Canal Saint-Martin à Paris. «La réussite du déconfinement passe par la prudence et le civisme de chacun. Face à l’irresponsabilité de certains comportements, j’ai demandé au préfet de police d’interdire la consommation d’alcool le long du canal Saint-Martin et des voies sur berges», a tweeté dans la soirée le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Mardi 12 mai 2020 – L'activité économique plonge de 27% en avril en France :
L'activité économique en France a plongé de 27% au mois d'avril en raison du confinement pour lutter contre le coronavirus, mais moins que durant la deuxième quinzaine de mars, a estimé mardi la Banque de France. Début mars, la banque centrale avait estimé la croissance de l'économie française à 0,1% au premier trimestre 2020. La chute de 27% de l'activité s'entend par rapport au niveau qui aurait été atteint si elle avait continué à croître à ce rythme en avril. "Alors qu'il y a un mois nous avions estimé à -32% la perte de PIB sur une semaine-type de confinement en mars, notre nouvelle estimation pour une semaine-type de confinement en avril se situe aux alentours de -27%", selon le point de conjoncture publié par la banque centrale.
Elle ne donne pas d'estimation pour l'ensemble du trimestre comme c'est le cas habituellement. "Avec un mois plein de confinement en avril, l'activité économique a atteint un niveau particulièrement bas", avec un taux d'utilisation des capacités de production dans l'industrie qui passe de 77% en février à 56% en mars, puis à 46% en avril "soit le plus bas niveau jamais enregistré dans cette enquête", souligne la Banque de France. En avril, ce taux d'utilisation varie de 77% dans l'industrie pharmaceutique à 8% dans l'automobile.
Mais toujours dans l'industrie, le nombre de jours moyen de fermeture exceptionnelle est de cinq jours pour la totalité du mois d'avril, autant que pour la moitié du mois de mars. Les entreprises se sont "adaptées et ont mis en place différentes mesures de protection sanitaire des salariés. Ceci a permis de limiter les fermetures de sites et de redémarrer la production", relève la Banque de France. Dans les services, le nombre moyen de jours de fermeture en avril varie entre 24 pour la restauration et l'hébergement et seulement un jour pour la programmation et le conseil, ainsi que pour le nettoyage.
Dans un communiqué, le préfet de police Didier Lallement a rappelé «que la réussite du déconfinement repose d’abord sur un principe de responsabilité individuelle de chaque citoyen. Il appartient à chacun d’entre nous de s’appliquer volontairement les règles sanitaires élémentaires, dûment rappelées depuis des semaines».
Mardi 12 mai 2020 – Coronavirus : L'Espagne impose une quarantaine pour les personnes arrivant de l'étranger :
Le gouvernement espagnol a décidé que les personnes arrivant en Espagne depuis l'étranger seront soumises à une quarantaine de 14 jours, à partir de vendredi et pendant toute la durée de l'état d'urgence.
Les personnes arrivant en Espagne depuis l'étranger seront soumises à une quarantaine de 14 jours, à partir de vendredi et pendant toute la durée de l'état d'urgence, selon une décision du gouvernement publiée mardi au Journal officiel. "L'évolution favorable de la situation épidémiologique dans notre pays et le début du déconfinement demandent un renforcement des mesures de contrôle", explique le gouvernement dans son texte.
Sortie autorisée pour les produits de première nécessité ou se faire soigner
Ces personnes placées à l'isolement ne seront autorisées à sortir que pour acheter des produits de première nécessité ou se faire soigner, et ce toujours en portant un masque.
Sont exclues de cette disposition les travailleurs transfrontaliers, les transporteurs des marchandises, les équipages de compagnies aériennes et les personnels soignants s'ils viennent en Espagne travailler, mais à condition qu'ils n'aient pas été en contact avec des personnes ayant la Covid-19.
Ce décret sera en vigueur dès vendredi et jusqu'à la fin de l'état d'urgence, en vigueur jusqu'au 24 mai mais qui pourrait être prolongé.
Durant leur quarantaine, ces personnes "pourront être contactées par les services sanitaires pour leur suivi", précise le texte du gouvernement. L'Espagne, l'un des pays les plus touchés du monde par la pandémie avec près de 27.000 morts, avait déjà fermé ses frontières terrestres au début de l'état d'urgence en mars.
Mardi 12 mai 2020 – Après plusieurs contaminations, le port du masque obligatoire à la Maison-Blanche :
Masques pour tous... ou presque. Lundi, la Maison-Blanche a ordonné le port du masque à ses employés, sauf pour les moments où ils sont installés à leur bureau. Cette décision a été prise après la contamination de plusieurs personnes parmi les rangs de l'administration américaine dont Katie Miller, porte-parole du vice-président Mike Pence et épouse du conseiller de Donald Trump, Stephen Miller, mais aussi d'un des majordomes personnels du président américain. Mais cette obligation ne s'appliquera pas à Donald Trump ni Mike Pence, qui ont tous deux refusé de porter un masque lors de leurs dernières sorties publiques, dans une usine de fabrication de masques, justement, pour le premier, et dans un hôpital traitant des patients souffrant du Covid-19 pour le second. «En plus de la distanciation sociale, de la protection du visage, de contrôles quotidiens de la température, d'une surveillance des symptômes, de gel hydroalcoolique et de nettoyages réguliers de tous les espaces de travail, chaque membre de l'équipe en proximité directe avec le président et le vice-président est testé quotidiennement pour le Covid-19 comme tous les invités», a précisé Judd Deere, secrétaire adjoint de la presse à la Maison-Blanche, confirmant donc que ces mesures ont pour but de protéger Donald Trump et Mike Pence.
Tous ont donc accès à des tests rapides, grâce à la machine dont Donald Trump avait fait la promotion le mois dernier. Le dépistage est le nouvel argument phare du président américain, qu'il présente comme une réussite massive de son administration. Faisant fi des plaintes multiples venant de gouverneurs et de professionnels de santé déplorant le manque de tests pour diagnostiquer massivement, le milliardaire a insisté sur le sujet lundi : «Nous faisons plus de tests par habitant que la Corée du Sud, le Royaume-Uni, la France, le Japon, la Suède, la Finlande et bien d'autres pays», a-t-il déclaré, sans citer les nombreux pays qui dépistent plus que les États-Unis, dont l'Allemagne ou le Canada. «L'Amérique en tête pour le dépistage», pouvait-on lire sur une affiche qu'il a faite installer dans le Rose Garden.
Mardi 12 mai 2020 – Crise du Covid : Le Sénat lance une commission d’enquête :
Réclamée depuis plusieurs jours par de nombreux élus, la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise du Covid-19 est actuellement en cours de constitution. Soutenue par l’ensemble des groupes du Palais du Luxembourg, cette commission, dont le principe a été acté lors de la conférence des présidents du 29 avril dernier, bénéficiera d’un format exceptionnel : elle sera composée de 36 personnes, contre 21 habituellement. Les présidents de groupes et les présidents de commissions en feront partie, le reste des places sera attribué en fonction de l’importance de chaque famille politique. Premier groupe du Sénat (144 membres) le groupe Les Républicains sera, ainsi, représenté par 15 sénateurs.
La présidence de cette commission, qui revêt de par sa taille une forme politique et institutionnelle solennelle, n’est pas encore officiellement attribuée. Elle pourrait revenir à Alain Milon, sénateur LR du Vaucluse, président de la commission des affaires sociales et médecin lui-même.
Cette commission disposera de six mois pour mener ses travaux à terme. Elle devrait commencer à siéger à partir du 20 juin. Les sénateurs s’attacheront à retracer chronologiquement les principaux épisodes de la gestion, par l’exécutif, de l’épidémie de coronavirus depuis les premières révélations venues de Chine jusqu’à aujourd’hui. Ils disposeront, pour se forger une conviction, de larges pouvoirs d’investigation. Tous les membres du gouvernement concernés par cette crise sanitaire pourront être convoqués : d'Edouard Philippe (Premier ministre) à Christophe Castaner (Intérieur) en passant par Olivier Véran (Santé) ou Jean-Michel Blanquer (Education)... Pourraient aussi être entendus le président du Conseil scientifique, des responsables administratifs ou hospitaliers, ainsi que tous ceux dont le témoignage sera jugé utile afin de comprendre ce qui s’est réellement passé.
La question de la pénurie des masques sera étudiée de près. Des représentants de la grande distribution pourraient être convoqués. Il leur sera demandé des explications sur la date et la constitution de leurs stocks : «Rien ne nous détournera de la vérité», promet Bruno Retailleau, le président du groupe LR, qui rappelle que la volonté du Sénat n’est pas de mener «une investigation à charge» mais plutôt de «déterminer les blocages et les faiblesses» qui ont pu entraver la décision publique. «La France était dans un état d’impréparation préoccupant lorsque cette pandémie s’est déclarée. Il ne faudrait plus que cela se reproduise à l’avenir.»