Jeudi 7 mai 2020 – point sur le Coronavirus le 6 mai au soir :
L’épidémie de coronavirus a causé 278 décès supplémentaires en 24 heures en France, soit un total de 25.531 décès depuis le 1er mars, a indiqué mercredi la Direction générale de la santé. La pression sur les services de réanimation continue de s’alléger, avec 283 patients Covid-19 en moins, alors que la carte provisoire du déconfinement compte toujours 27 départements en rouge en métropole, les autres étant en orange ou vert.
Le nombre total de cas graves hospitalisés en réanimation reste élevé à 3.147. En comptant les malades en réanimation pour d'autres pathologies, la réa accueille toujours un nombre de patients supérieur (127% de taux d'occupation) aux capacités initiales de quelque 5.000 places, selon un communiqué. Le nombre total de patients hospitalisés poursuit également sa décrue, à 23.983 (-792).
Edouard Philippe est attendu jeudi à 16 heures pour faire un point sur "l'étape du 11 mai" qui doit marquer le début du déconfinement département par département et selon le niveau de l'épidémie de coronavirus. S'exprimant depuis Matignon, le Premier ministre sera accompagné de plusieurs membres du gouvernement : Elisabeth Borne (Transition écologique), Olivier Véran (Santé), Christophe Castaner (Intérieur), Bruno Le Maire (Economie), Muriel Pénicaud (Travail) et Jean-Michel Blanquer (Education), a précisé cette source.
Plusieurs sujets cristallisent l'attention à quatre jours du déverrouillage attendu du pays, qui doit s'effectuer de manière "progressive" et "différenciée", selon Edouard Philippe: les conditions de réouverture des écoles maternelles et élémentaires, la reprise des transports publics, le retour dans les entreprises ou la possibilité de se déplacer dans un rayon de 100 km notamment.
Jeudi 7 mai 2020 – Après son vote contre le plan de déconfinement, une députée exclue du groupe LREM :
La députée Martine Wonner, seule élue LREM à avoir voté contre la stratégie de déconfinement du gouvernement, a été exclue de son groupe parlementaire à l'Assemblée nationale mercredi, a indiqué le groupe majoritaire.
"Martine Wonner, seule dans son cas, a décidé de s'affranchir du principe de solidarité avec le gouvernement", alors que "le plan de déconfinement représente un moment crucial pour notre pays", considère le groupe LREM. "Ce vote s'inscrit dans une longue succession de prises de position publiques de Martine Wonner exprimant sa défiance contre le gouvernement et ses critiques contre sa politique sanitaire. En conséquence, après l'avoir entendue (en visioconférence) ce jour, le bureau du groupe LREM, en application de son règlement, a décidé son exclusion", ajoutent les "marcheurs".
Jeudi 7 mai 2020 – Satisfait de la situation, Donald Trump fait évoluer l'équipe en charge de la pandémie :
Même si la pandémie de nouveau coronavirus provoque chaque jour des milliers de décès supplémentaires, Donald Trump a annoncé vouloir faire évoluer l'équipe en charge de la crise sanitaire à la Maison-Blanche pour se recentrer sur la relance économique.
Alors que plus de 71 000 personnes sont mortes du Covid-19 aux États-Unis, Donald Trump compte passer à l'étape suivante. Le président américain a annoncé la réduction, dans les semaines à venir, de l'équipe chargée actuellement de faire face à la crise sanitaire. Elle sera progressivement remplacée par un groupe qui aura pour charge principale la relance économique du pays, une priorité pour celui qui répète que «la solution ne peut pas être pire que le mal» pour justifier sa volonté de mettre fin aux mesures de confinement décrétées à travers le pays. «On aura quelque chose d'une forme différente», a-t-il expliqué mardi alors qu'il visitait une usine de fabrication de masques -sans en porter un-, dans l'Arizona.
Interviewé par ABC News en marge de ce déplacement, Donald Trump a admis que la réouverture des États pourrait causer des décès, mais a assumé sa préférence : «C'est possible qu'il y en ait quelques-uns car on ne sera plus enfermé dans un appartement ou une maison ou autre», a-t-il déclaré. Il a fait preuve de son éternel optimisme : «Ça va être tellement bien. Peu importe à quel point les gens... ils ne pourront jamais remplacer un être aimé. Mais nous allons avoir quelque chose dont ils seront très fiers, et pour ceux qui ont perdu quelqu'un, il n'y a personne... qui en est plus affecté que moi.» Il a poursuivi : «Nous travaillons pour vous. Nous donnons de grandes sommes d'argent, comme jamais auparavant. Nous voulons que cet argent aille au peuple. Et nous voulons qu'ils aillent mieux.»
Jeudi 7 mai 2020 – Coronavirus : Le soutien aux soignants s'affiche sur les murs du Royaume-Uni :
Le Royaume-Uni est devenu mardi le premier pays d'Europe à dépasser les 30.000 morts liés au nouveau coronavirus et le deuxième le plus touché dans le monde, montrant l'ampleur du défi que représente le déconfinement pour le gouvernement de Boris Johnson.
Les chiffres hebdomadaires des différentes agences régionales des statistiques britanniques affichent un bilan de 32.313 décès dont le Covid-19 est la cause confirmée ou suspectée indiquée sur le certificat de décès, soit un chiffre désormais supérieur au bilan officiel en Italie.
Le bilan actuel est probablement bien plus lourd car ces chiffres portent sur des décès enregistrés jusqu'au 24 avril pour l'Angleterre (28.272), le Pays de Galles (1.376) et l'Irlande du Nord (393), et jusqu'au 26 avril pour l'Ecosse (2.272). Les autorités assurent cependant que le pic de la pandémie est passé et s'apprêtent à annoncer dans les jours qui viennent de premières mesures permettant de redémarrer certains pans de l'économie et de s'adapter à une crise partie pour durer.
Elles se sont montrées cependant réticentes pour l'instant à s'engager trop rapidement dans cette voie, brandissant le risque d'une nouvelle vague qui réduirait les efforts à néant et aggraverait de nouveau la mortalité.
Jeudi 7 mai 2020 – Désinfection, gestes barrières, coiffeurs fermés... l’Assemblée au temps du coronavirus :
L’Assemblée nationale a été parmi les premiers foyers épidémiques français du coronavirus, avec 33 cas testés positifs. Le député LR du Haut-Rhin, Jean-Luc Reitzer,premier parlementaire français à avoir été officiellement touché par le Covid-19 et hospitalisé début mars, est d’ailleurs toujours à l’hôpital, après plusieurs semaines en réanimation, et devrait en sortir prochainement.
Un temps désertée en raison des mesures de confinement et des contagions multiples et rapides, elle va retrouver petit à petit ses députés. Quelque 150 d’entre eux seront autorisés à partir du 11 mai dans l'hémicycle.
Depuis le mois de mars, des habitudes d’hygiène liées à la pandémie se sont installées dans le quotidien du Palais Bourbon. Désinfection des micros lors des séances, gels hydroalcooliques à portée de mains, masques sur le visage de certains élus. Les éternuements et toux se font, le plus souvent, dans le coude, selon les consignes des gestes barrières martelées par le gouvernement pour lutter contre la pandémie.
Jeudi 7 mai 2020 – Dans un supermarché californien, une cagoule du Ku Klux Klan en guise de masque :
Un homme a revêtu une cagoule du Ku Klux Klan, l'organisation terroriste suprémaciste blanche, pour se protéger du coronavirus lorsqu’il faisait ses courses. Les images, filmées samedi par des clients du supermarché Vons à Santee, en Californie, ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux. On y voit un homme en tee-shirt et en short, portant la cagoule blanche pointue traditionnelle du KKK, tout en poussant son cadis comme si de rien n'était.
La chaîne de supermarchés Vons a déclaré que ses employés avaient demandé au client de retirer la cagoule, mais il aurait ignoré leurs demandes jusqu'à son arrivée en caisse, rapporte CNN. La police n'a pas été appelée sur place pendant l'incident.
Une cliente a déclaré à la chaîne de télévision qu'elle avait repéré le client dès son entrée dans le magasin. La femme, n'en croyant pas ses yeux, se déplaçait entre les rayons pour le photographier tout en gardant ses distances. «La direction aurait dû faire quelque chose mais je n'ai vu personne lui parler. Il faisait juste la queue», a-t-elle avancé. «Je me suis sentie si brisée, si désespérée et vraiment bouleversée que cela se produise dans la commune où j'élève ma famille», a-t-elle confié.
Jeudi 7 mai 2020 – Aux Etats-Unis, des "fêtes Covid-19" pour s'immuniser : une très mauvaise idée :
Dans l'Etat du Washington, les autorités mettent en gardent contre des rassemblements qui auraient abouti à une centaine de cas de contamination dans un comté.
L'idée d'organiser des «fêtes Covid-19» dans le but de contaminer des participants qui seraient ensuite hypothétiquement immunisés contre la maladie est «extrêmement dangereuse», ont mis en garde mercredi les autorités de l'Etat américain de Washington. «Des rassemblements de ce genre au beau milieu de la pandémie peuvent être extrêmement dangereux et exposent les gens à un risque accru d'hospitalisation et même de décès», a averti John Wiesman, responsable de la Santé de cet Etat du nord-ouest.
«En outre, on ignore si les gens qui ont guéri du Covid-19 bénéficient d'une protection à long terme», a-t-il souligné. «Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas sur ce virus, y compris des problèmes de santé qui pourraient perdurer après l'infection.»
Cette mise en garde de John Wiesman arrive en réaction à des informations selon lesquelles une centaine de cas de contamination par le coronavirus sont liés à des «fêtes Covid-19» organisées dans le comté de Walla Walla.
Le but de ces rassemblements est de mettre en présence des malades porteurs du Covid-19 avec des participants non infectés, en espérant que ces derniers développent la maladie puis une forme d'immunité.
Jeudi 7 mai 2020 – Une attestation employeur obligatoire pour prendre les transports en Ile-de-France :
Le déconfinement du 11 mai va être un véritable défi pour la région Ile-de-France, située en zone rouge, dont les transports sont empruntés quotidiennement par 5 millions d’usagers. Dès lundi, le port d’un masque ainsi que le respect de la distanciation sociale et des gestes barrières vont être obligatoires. Pour aller encore plus loin et éviter un rebond du nombre de contamination au coronavirus, la région a signé mercredi avec l'Etat, les collectivités, les employeurs, les syndicats et les opérateurs de transports, une charte visant à lisser les heures de pointe dans les transports et à maintenir au maximum le télétravail dans les entreprises, a annoncé Valérie Pécresse.
Le but est principalement de maintenir au maximum le télétravail pour ceux qui le peuvent. Quiconque prendra les transports devra ainsi justifier son déplacement par une attestation employeur. Le salarié y indiquera les horaires auxquels il est autorisé à rejoindre son lieu de travail. Des agents de contrôle devront pouvoir la demander à tout moment. Mais «la question de cette attestation employeur, de sa validité et de son contrôle», doit encore «être arbitrée par l'Etat, très rapidement», a expliqué Valérie Pécresse, indiquant avoir «besoin de renforts pour filtrer les entrées dans les gares et les stations».
Sur Twitter, la région Ile-de-France a d’ores et déjà pris les devants en publiant les horaires d’arrivées et départs sur les lieux de travail des usagers. Il n’est cependant pas précisé si hors de ces horaires – avec une répartition des arrivées sur le lieu de travail entre 05H30 et 10H30, et des retours entre 15hH0 et 19H30 - une attestation sera nécessaire.
La charte, qui porte sur les trois premières semaines du déconfinement, prévoit le maintien à 100% du télétravail la première semaine, à 90% la semaine du 18 au 25 mai, et à 80% la semaine du 25 mai au 2 juin, a expliqué Valérie Pécresse. Par ailleurs, le texte prévoit également l'approvisionnement de masques, obligatoires, pour les voyageurs.
Jeudi 7 mai 2020 – Une équipe italienne dit avoir trouvé un vaccin capable de neutraliser le covid-19 :
Une équipe de scientifiques italiens affirme avoir réussi à générer des anticorps neutralisants contre le covid-19 chez des souris. Une bonne nouvelle dans la recherche active d’un vaccin.
Une avancée importante dans la lutte contre le nouveau coronavirus. Une équipe de chercheurs italiens des laboratoires pharmaceutiques Takis Biotech et de l’Institut national pour les maladies infectieuses (INMI) Lazzaro Spallanzani à Rome, affirme avoir fait une découverte mondiale. L’agence de presse italienne, ANSA, explique que les scientifiques ont réussi à créer des anticorps neutralisants efficaces contre le covid-19 chez des souris. Une première. Les chercheurs expliquent que ces anticorps, injectés par voie intramusculaire, permettent d’empêcher le virus d’atteindre les cellules humaines.
Les recherches s’intéressent tout particulièrement au matériel génétique de la protéine «Spike» (S). C’est cette protéine, située dans l’enveloppe du Sars-CoV-2, qui est au cœur des questions vaccinales. Lors de la contamination, elle vient en effet s’accrocher sur les récepteurs présents sur certaines cellules du nez, des poumons ou du cœur, et prolifère ensuite dans d’autres cellules. Le but du vaccin est donc de trouver un anticorps permettant d’empêcher Spike de se fixer sur ces cellules.
Selon le directeur des recherches, Emanuele Marra, parmi les 5 vaccins testés dans les laboratoires de l’INMI, deux montrent des signes encourageants et pourraient même s’adapter à la possible mutation du virus. «Les résultats obtenus à ce jour sont encourageants et bien au-delà des attentes: après une seule vaccination, les souris ont développé des anticorps qui peuvent bloquer l'infection du virus Sars-CoV-2 sur les cellules humaines», affirme Luigi Aurisicchio, PDG de Takis Biotech. «A ce jour, la réponse immunitaire générée par la plupart de nos cinq candidats a un effet sur le virus. Nous attendons des résultats encore meilleurs après la deuxième vaccination», ajoute Emanuele Marra.
Jeudi 7 mai 2020 – Grave inflammation pédiatrique et coronavirus : 64 enfants hospitalisés, New York lance l’alerte :
L’Etat de New York, épicentre de la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis, donne une nouvelle fois l’alerte sur plusieurs cas d’enfants souffrant d’une grave inflammation menant à leur hospitalisation. Le «New York Times» indique que 64 petits patients souffrent d’un «syndrome de réponse inflammatoire systémique pédiatrique» dont les symptômes sont proches de ceux de la maladie de Kawasaki et d’un syndrome du choc toxique. D’après les autorités new-yorkaises, la plupart des enfants ont été testés positifs au covid-19 ou aux anticorps montrant qu’ils ont contracté la maladie dans le passé. «Le diagnostic et le traitement précoces des patients répondant aux critères complets ou partiels de la maladie de Kawasaki sont essentiels pour prévenir les lésions des organes terminaux et d'autres complications à long terme», avait déjà alerté lundi le docteur Demetre Daskalakis, cité par le «New York Post».
La semaine dernière, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait partagé son inquiétude face à des cas similaires en France, et dans toute l'Europe. «Nous n'avons absolument pas d'explication médicale à ce stade. Est-ce qu'il s'agit d'une réaction inflammatoire qui vient déclencher une maladie préexistante chez des enfants atteints par ce virus ou une autre maladie infectieuse ? Il y a beaucoup de questions», avait-il commenté. Il avait également décrit les symptômes, «des symptômes de fièvre, des symptômes digestifs et une inflammation vasculaire assez générale qui peut provoquer une défaillance cardiaque, mais à ma connaissance aucun enfant heureusement n'est mort de ces complications qui sont des maladies assez rares qui peuvent s'accompagner d'une inflammation du cœur». Il avait en revanche estimé qu’il était trop tôt pour confirmer un lien entre la maladie de Kawasaki et le coronavirus.
Dans le «Lancet», revue médicale de référence, des médecins évoquent cependant cette semaine un lien entre cette inflammation pédiatrique et le covid-19. L’étude se base sur les cas de 8 enfants, tous tombés malades du coronavirus, parfois sans présenter de symptômes, et admis à l’hôpital en avril pour un syndrome du choc toxique. «C’est un cluster sans précédent», est-il écrit. Selon cette étude, «quatre des enfants font partie de familles qui ont été exposées au coronavirus» et tous les huit – âgés de 4 à 14 ans - présentent des anticorps. Ils ont tous été traités en soins intensifs à l’hôpital pour enfants de Londres. Ils ont pu rentrer chez eux, sauf un garçon de 14 ans, qui a été victime d’un AVC et a été placé sous assistance respiratoire.
Jeudi 7 mai 2020 – Coronavirus : Donald Trump contredit une infirmière et défend l'action de son administration :
Ces dernières semaines, Donald Trump ne cesse de répéter à quel point les efforts de son administration ont porté leurs fruits. Le président américain martèle que les manques déplorés au début de la pandémie sont comblés, que ce soit en terme de respirateurs ou d'équipements de protection personnelle (EPP). Mercredi, il recevait dans le Bureau ovale plusieurs professionnels de santé à l'occasion de la Journée internationale des infirmières et infirmiers. Sophia Thomas, la présidente de l'Association nationale des infirmiers en pratique avancée, a tenu à nuancer les affirmations du milliardaire : «Je pense que c'est sporadique. Quand j'en parle avec mes collègues à travers le pays, il y a des zones où l'accès aux EPP n'est pas parfait, mais c'est une période sans précédent, a-t-elle précisé. Les mesures de contrôle des infections que l'on a apprises à l'école, à savoir un masque et une blouse par patient, par jour ou par garde, c'est une période différente. Je réutilise mon masque N95 depuis quelques semaines maintenant.»
Sophia Thomas travaille de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, qui a été un des foyers de contamination au nouveau coronavirus aux États-Unis. Son patient le plus jeune contaminé par le virus, a-t-elle raconté, n'avait que 4 jours. «L'accès aux EPP est sporadique mais gérable, a-t-elle continué. Et nous faisons ce que nous avons à faire. Nous sommes des infirmières et nous apprenons à nous adapter et à faire tout ce que nous pouvons pour nos patients, pour que la mission soit accomplie et les soins prodigués, et c'est ce que nous continuerons à faire avec la poursuite du Covid-19.»