Lundi 20 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 19 avril au soir :
L'épidémie de coronavirus a fait au moins 19 718 morts en France depuis début mars, soit 395 de plus en 24 heures, mais le nombre de patients hospitalisés et en réanimation poursuit sa lente décrue, a indiqué dimanche le directeur général de la Santé. Un total de 12 069 décès a été enregistré dans les hôpitaux (+227) et 7648 (+168) dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad) et autres établissements médico-sociaux, a précisé Jérôme Salomon lors d'une conférence de presse à Matignon.
Le nombre de patients hospitalisés pour une infection au Covid-19 s'élevait dimanche à 30 610, avec un solde en légère baisse de 29. Parmi ceux-ci, 5744 patients dans un état grave étaient hospitalisés en réanimation, soit 89 de moins par rapport à vendredi. Il s'agit du onzième jour consécutif de baisse nette du nombre de patients en réanimation et du 5e jour de baisse consécutif des hospitalisés.
Ces chiffres traduisent la poursuite d'une "très lente décrue épidémique, mais le nombre de personnes hospitalisées reste très élevé", a souligné Jérôme Salomon. "Le confinement, grâce à vos efforts à tous, est efficace, il freine fortement l'épidémie", a-t-il estimé en appelant à ne pas relâcher ces efforts.
Les forces de l'ordre ont réalisé "13,5 millions de contrôles" depuis le début du confinement mis en place le 17 mars pour lutter contre l'épidémie de nouveau coronavirus, et ont constaté "plus de 800 000 infractions", a annoncé dimanche Edouard Philippe. Grâce aux contrôles, le "respect du confinement a été globalement très satisfaisant", a estimé le Premier ministre en conférence de presse, en constatant "une immense diminution du nombre de déplacements" partout en France, aussi bien "vers les commerces, vers les épiceries, vers les stations de transport" que "vers les bureaux".
Lundi 20 avril 2020 – Réouverture des écoles "par territoire" ou par "moitié de classe" : les pistes annoncées du gouvernement :
"Nous devons travailler sur toutes les hypothèses", a expliqué le Premier ministre en conférence de presse, en précisant qu'il n'y avait "pas de décision à ce stade".
Le gouvernement réfléchit notamment à une réouverture des écoles "par territoire", en commençant par les zones les moins touchées par le Covid-19, ou bien "par moitié de classe" en vue du début de déconfinement prévu le 11 mai, a annoncé dimanche Edouard Philippe.
"Nous devons travailler sur toutes les hypothèses", a expliqué le Premier ministre en conférence de presse, en précisant qu'il n'y avait "pas de décision à ce stade". Les maires et les syndicats d'enseignants seront associés au plan de déconfinement actuellement élaboré par le gouvernement, a-t-il affirmé, tout en défendant la décision de l'exécutif de rouvrir partiellement les écoles, fermées depuis le 16 mars.
"Nous devons commencer à rouvrir les écoles", a estimé M. Philippe, notamment parce que "5 à 10%" des élèves sont actuellement "privés de tout contact avec l'école" malgré l'enseignement à distance. "C'est dangereux pour la cohésion de la Nation, aujourd'hui et demain." Pour cela, le gouvernement travaille à plusieurs scenarii, par exemple en échelonnant le retour en classe par territoire.
"Dans certains départements, il n'y a eu quasiment aucun cas (de Covid-19, ndlr) et l'on peut considérer qu'après deux mois de confinement, cette situation sera préservée", a expliqué le Premier ministre. "On peut imaginer que dans ces territoires, l'ouverture se fasse plus rapidement et de façon plus large que là où la situation est plus compliquée."
Une autre hypothèse envisagée est celle d'un retour à l'école "par moitié de classe", afin d'alterner "une semaine sur deux" le "lien physique et intellectuel avec le professeur". Le Premier ministre a également avancé une troisième hypothèse: "l'utilisation des locaux de façon différente en utilisant des espaces plus larges que de simples classes pour faire cours." Rien n'est encore tranché, mais pour réussir ce retour à l'école, la "bonne méthode sera progressive", a-t-il répété. "Les écoles n'ouvriront pas partout le 11 mai et ne fonctionneront pas partout dans les conditions dans lesquelles elles fonctionnaient" avant le confinement.
Lundi 20 avril 2020 – Henry Kissinger : "L'ordre mondial ne sera plus jamais le même" :
Pour l'ancien secrétaire d'Etat de Richard Nixon et de Gerald Ford, la pandémie renforce l'idée d'un pouvoir local fort à l'heure où la prospérité ne connait pas de frontières.
L’atmosphère surréaliste de la pandémie de Covid-19 me rappelle ce que je ressentais en tant que jeune homme dans la 84e division d’infanterie, pendant la bataille des Ardennes. Aujourd’hui, comme fin 1944, il existe un sentiment de danger imminent, visant non pas une personne en particulier, mais frappant au hasard et faisant des ravages. Il y a cependant une différence fondamentale entre cette époque lointaine et la nôtre. L’endurance américaine était alors renforcée par un objectif national ultime. Aujourd’hui, dans un pays divisé, un gouvernement efficace et clairvoyant est nécessaire pour surmonter des défis d’une ampleur et d’une portée mondiale sans précédent. Préserver la confiance de la population est essentiel à la solidarité, aux relations des pays entre eux, à la paix et à la stabilité internationales. Les nations forgent leur unité et s’épanouissent grâce à la conviction que leurs institutions peuvent prévoir les calamités, arrêter leur impact et restaurer la stabilité.
Les dirigeants font face à la crise sur une base largement nationale, mais les effets de désintégration que le virus provoque sur nos sociétés ne connaissent pas de frontières. Si la menace sur la santé humaine est – espérons-le – temporaire, les bouleversements politiques et économiques qu’elle a déclenchés pourraient s’étaler sur des générations. Aucun pays, pas même les Etats-Unis, ne peut, dans un effort purement national, vaincre le virus. Répondre aux besoins du moment doit en fin de compte être associé à une vision commune et un programme de collaboration internationale. Si nous ne pouvons pas mener les deux de front, nous ferons face aux pires effets négatifs de chacun.
Lundi 20 avril 2020 – "Le plan du déconfinement n'est pas prêt", admet Sibeth Ndiaye :
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a réclamé lundi de la patience car le gouvernement a "besoin de temps" pour préparer son plan de déconfinement qui sera présenté avant la fin avril. "Je sais que c'est très frustrant de pas avoir ce lundi matin toutes les réponses pour savoir ce qui se passera le 11 mai mais nous avons besoin de temps pour travailler", a expliqué Mme Ndiaye sur Franceinfo, en répétant que le "plan n'est pas prêt".
"Nous avons aujourd'hui tous les ministères qui travaillent d'arrache-pied, en lien avec la mission de Jean Castex, pour savoir, au fond, dans chacune des étapes de votre vie après le confinement qu'est-ce qui devra se passer", a-t-elle dit. "Ca nécessite un peu de temps, de travail et c'est pour ça que je ne peux pas vous apporter ce (lundi) matin toutes les réponses que les Français sont en droit d'attendre", a-t-elle insisté.
Sommé par Emmanuel Macron de présenter un plan de déconfinement avant la fin avril, Edouard Philippe en a dessiné dimanche les grands principes lors d'une conférence de presse, sans entrer dans les détails.
Lundi 20 avril 2020 – Le plus gros avion du monde s'est posé en France avec huit millions de masques :
Ce vol n'entre pas dans le cadre du "pont aérien" lancé entre la Chine et la France pour faire face à l'épidémie de Covid-19 et la commande a été faite par une entreprise privée française.
Le plus gros avion-cargo du monde, l'Antonov An-225 Mriya, s'est posé dimanche à l'aéroport de Paris-Vatry (Marne) avec à son bord quelque huit millions de masques médicaux destinés à la lutte contre l'épidémie de Covid-19, a constaté un photographe de l'AFP. Cet avion, en provenance de Tianjin (Chine), s'est posé aux alentours de 11H00 avec à son bord "150 tonnes de fret (masques, gants, charlottes, blouses...)", a affirmé à l'AFP un porte-parole de l'aéroport.
Ce vol n'entre pas dans le cadre du "pont aérien" lancé entre la Chine et la France pour faire face à l'épidémie de Covid-19, a précisé ce porte-parole. "Il ne s'agit pas d'une commande du gouvernement, c'est une demande d'une société privée française", a-t-il indiqué, sans donner le nom de cette entreprise. Selon un communiqué de l'aéroport, cet avion s’est posé pour la dernière fois à Vatry en 2014.
Lundi 20 avril 2020 – Nouvelles tensions à Villeneuve-la-Garenne après un accident de moto impliquant la police :
Des tensions avec les forces de l'ordre ont à nouveau éclaté dimanche soir à Villeneuve-la-Garenne près de Paris, où un accident de moto impliquant la police avait provoqué la veille de premières échauffourées avec les habitants, a constaté un journaliste de l'AFP. En pleine période de confinement lié au Covid-19, un important dispositif policier a été déployé dans la ville où des feux d'artifices épars continuaient d'être tirés vers 1H30 et où du mobilier urbain et des voitures ont été incendiés. Le calme était toutefois globalement revenu. Selon des riverains, les échauffourées ont commencé vers minuit et ont duré pendant une heure. Les forces de l'ordre dépêchées sur place ont fait usage de gaz lacrymogènes. Des incidents se sont également produits à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) où des poubelles ont été incendiées, a constaté une journaliste de l'AFP, sans qu'il soit possible d'établir à ce stade un lien avec les évènements de Villeneuve.
Samedi soir dans cette commune des Hauts-de-Seine, un homme de 30 ans avait été grièvement blessé à la jambe après avoir percuté la porte ouverte d'une voiture de police banalisée, dans des circonstances encore troubles. Du côté des autorités, on assure que les policiers ont ouvert la portière pour procéder au contrôle du jeune homme qui roulait à vive allure et sans casque et aurait manqué de renverser l'un d'eux avant de percuter leur voiture. Selon des vidéos publiées sur Twitter juste après les faits, des habitants ont, eux, affirmé que la portière avait été délibérément ouverte pour stopper le motard.
Lundi 20 avril 2020 – Près d'un salarié du privé sur deux en chômage partiel :
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé lundi que 9,6 millions de salariés étaient actuellement au chômage partiel, soit près d'un salarié du privé sur deux, et appelé les chefs d'entreprises à reprendre leur activité s'ils le pouvaient.
"Ce matin, ce sont 9,6 millions de salariés qui gardent leur contrat de travail, sont au chômage partiel mais dont le salaire est payé par l'Etat", a indiqué la ministre sur RTL, évoquant une "situation tout à fait hors du commun, qu'on n'a jamais connue en France".
Lors de la sortie du confinement, "le 11 mai, on ne ferme pas le chômage partiel, sinon il y aurait des catastrophes", a déclaré la ministre. "Mais ça va être dégressif, au fur et à mesure que l'activité reprend, on a besoin de moins de chômage partiel", a-t-elle précisé. "Par exemple, si un chef d'entreprise qui a 100 salariés demain retrouve de l'activité, du marché, qui lui permet de rappeler 20 de ses salariés(…), à ce moment-là on continuera le chômage partiel sur 80 (salariés, NDLR), ça pourra être dégressif en proportion de la remontée de l'activité. C'est important car ça permet de ne pas être dans le tout ou rien", a affirmé la ministre.
Lundi 20 avril 2020 – Coronavirus : Au Québec, la tragédie dans une maison de retraite désertée par les employés :
Les employés apeurés par le coronavirus ont déserté la maison de retraite, laissant ses pensionnaires esseulés et sans soins. Le Québec est sous le choc depuis les révélations de la «Montreal Gazette» sur ce qu'il se passait derrière les murs du centre d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Herron, à Dorval. Entre le 27 mars et le 11 avril, date d'une allocution du Premier ministre du Québec François Legault, 31 décès ont été recensés dans l'établissement de 130 résidents, dont cinq qui sont liés avec certitude au coronavirus. Avant la pandémie mondiale, l'Ehpad déclarait 3 ou 4 décès de causes naturelles par mois, précise le quotidien anglophone.
Le premier décès officiel du coronavirus à Herron est daté du 27 mars. Ce jour-là, sept infirmières et étudiantes infirmières ont arrêté de travailler - tous ont ensuite été testés positifs au coronavirus. Le lendemain, trois autres morts ont été recensés et la majorité du personnel a évacué la maison de retraite, dont le loyer est compris entre 3 000 et 10 000 dollars par mois pour les pensionnaires. «Tout s'est passé en trois jours, a expliqué la co-propriétaire des lieux, Katherine Chowieri à la "Montreal Gazette". On a passé des appels pour convaincre le personnel de revenir. Ils avaient peur de venir et d'être en contact avec des malades du COVID-19». Pour inciter les employés à reprendre leurs postes, des augmentation de salaires ont été proposées, sans succès.
Le Premier ministre du Québec a reproché aux propriétaires de la résidence Herron de ne pas avoir informé le CIUSSS (un organisme public du ministère de la Santé et des Services sociaux) de leur situation. C'est une infirmière dans un hôpital -cherchant à joindre par téléphone l'Ehpad et qui est allée sur les lieux après avoir prévenu les autorités sanitaires et la police- qui a découvert dans quelle détresse se trouvaient ses résidents. Certains d'entre eux n'avaient pas bu ni mangé depuis plusieurs jours, d'autres, qui n'avaient pas été changés, étaient couverts d'excréments. Deux autres ont également été retrouvés sans vie dans leurs lits. Quand l'infirmière a donné l'alerte, il ne restait que deux employés dans l'établissement selon le journal.
Lundi 20 avril 2020 – Près de 2000 nouveaux morts aux Etats-Unis, l’Allemagne se déconfine…
Le nombre de morts du coronavirus aux Etats-Unis a augmenté de près de 2.000 au cours des dernières 24 heures pour atteindre au total 40.661 dimanche, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence. L'augmentation du nombre de décès, de 1.997, est légèrement supérieure aux 1.891 décès recensés un jour plus tôt sur 24 heures.
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 164.016 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dimanche à 19h00 GMT. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès en 24h sont les États-Unis avec 2.926 nouveaux morts, le Royaume-Uni (596) et l'Italie (433). Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont l'Italie avec 23.660 morts pour 178.972 cas, l'Espagne avec 20.453 morts (195.944 cas), la France avec 19.718 morts (152.894 cas), et le Royaume-Uni avec 16.060 morts (120.067 cas).
Lundi 20 avril 2020 – Ile-de-France : des masques distribués aux personnes malades, femmes enceintes et commerçants :
La région Ile-de-France va organiser cette semaine "deux très grosses opérations de distribution de masques" qui concerneront d'un côté "les personnes malades, les femmes enceintes..." et de l'autre "les commerçants et les artisans".
La région Ile-de-France va organiser cette semaine "deux très grosses opérations de distribution de masques" qui concerneront d'un côté "les personnes malades, ayant des fragilités de santé, les femmes enceintes...". En effet, "nous avons distribué 3,5 millions de masques dans les pharmacies" qui "pourront cette semaine être délivrés sur ordonnance, dans la limite de six masques par personne", a indiqué Mme Pécresse sur Europe 1.
La deuxième distribution concernera "les commerçants, artisans, les TPE qui sont ouverts et font fonctionner les services essentiels à notre pays", a-t-elle ajouté, en précisant qu'"en lien avec les mairies, la région distribuera" à ces publics "des masques pour chacun".
Lundi 20 avril 2020 – Communication gouvernementale : les Français ont toujours des doutes :
Comme chaque semaine, l'Ifop a posé, pour Societing, des questions ouvertes sur la crise sanitaire que traverse le pays à un échantillon de Français. La politologue Chloé Morin analyse ces résultats pour Paris Match.
L’une des leçons que l’on pourra peut-être retenir du confinement est un ébranlement –le mot est à la mode– de notre rapport à l’espace, mais aussi au temps. La notion d’espace vital va se redéfinir, tant dans les transports que dans les cafés lorsqu’ils pourront ouvrir à nouveau, afin de se conformer à la «nouvelle normalité» définie ce dimanche par le Premier ministre, qui a rappelé que nous allions devoir apprendre à «vivre avec le virus». Notre rapport au temps est lui aussi totalement sens dessus dessous : temps professionnel fusionné avec le temps personnel; temps élastique de journées qui ressemblent à d’éternels recommencements; temps compacté par l’angoisse qui nous incite à prêter attention, et donc à réagir, à la moindre micro-polémique sur les réseaux sociaux; temps dont nous ne savons parfois plus que faire, puisque nous nous trouvons amputés de très nombreuses activités sociales et collectives qui meublaient auparavant notre quotidien; temps après lequel on court, au contraire, lorsque l’on est un soignant et que l’on doit gérer trop de patients à la fois; temps sans horizon, enfin, puisqu’il nous est encore impossible de nous projeter, de faire des projets fermes au-delà du mois de mai.
La conférence de presse du Premier ministre a réuni près de 12 millions de téléspectateurs, ce qui en dit long sur la soif d’informations des Français. Il est vrai que l’allocution présidentielle, plutôt bien accueillie comme en ont témoigné les études qui ont suivi, avait fixé un cap, mais surtout suscité énormément de questions, d’interrogations, voire de craintes. Les personnes interrogées par l’Ifop pour Societing jeudi et vendredi en avaient retenu trois éléments principaux : la date du 11 mai, la réouverture des écoles, et –notamment pour les personnes directement concernées– la perspective d’un confinement prolongé des «plus fragiles». Autant de sujets qui ont fait débat, suscité des craintes ou interrogations nombreuses : «Sera-t-on prêts à temps?», «ça me paraît ambitieux… s’il y a une contamination dans une école ce sera terrible pour lui», «difficile de savoir si ce plan sera suffisant», «ouvrir les écoles mais pas les lieux publics, aucune logique…», ou encore «manque d’empathie et de pensées pour les aînés; une sorte de service minimum quant aux décès et souffrances des résidents d’Ehpad»…
Lundi 20 avril 2020 – Coronavirus : Matignon exclut plusieurs petits partis de ses réunions de crise :
La réunion était attendue. Certains l'attendent encore... Le premier ministre avait donné ce lundi matin rendez-vous, comme tous les quinze jours, aux différents chefs de parti pour échanger sur la gestion de la crise du coronavirus, comme sur les enjeux du prochain déconfinement. Mais certains présidents de formations politiques se sont quelque peu étonnés de ne pas recevoir, comme à l’accoutumée, d'invitation officielle dans leur boîte mail en fin de semaine dernière. Qui plus est, après les promesses de concorde nationale proférées par le chef de l'État le 13 avril dernier, qui assurait vouloir « bâtir un autre projet [...] avec toutes les composantes de notre Nation. »
Parmi eux, Florian Philippot, le chef de file du mouvement Les Patriotes : « Ils ont décidé de changer les règles en cours de route, en n'invitant plus que les partis ayant au minimum cinq parlementaires, s'insurge ce dernier. C'est totalement contraire au discours tenu par l'exécutif en public. Ils ont peur de la contradiction, donc ils ne respectent même plus leurs propres règles. Déjà que nous étions qu'une poignée à oser poser les questions qui dérangent… Ils veulent faire de ces réunions du cirage de pompe généralisé. »
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France a, lui aussi, attendu en vain son faire-part. « Ne le voyant pas venir, nous avons appelé directement le bureau du premier ministre. On nous a expliqué que nous n'étions plus conviés en raison de cette nouvelle règle des cinq parlementaires, explique un membre de l'entourage du député de l'Essonne. Non seulement ils n'ont pas la correction de prévenir, mais en plus ils ne savent même pas combien les différents partis ont d'élus. Nous avons bien cinq parlementaires ! » Après avoir envoyé la liste de leurs élus, Nicolas Dupont-Aignan a pu être convié, in extremis, à la visioconférence.
Une rectification dont n'a pas pu profiter le modeste parti de l'Union des démocrates et des écologistes (UDE), pourtant membre de la majorité. N'ont également reçu d'invitation ni Génération écologie, le parti de Delphine Batho. Ni Génération.s, le mouvement fondé par Benoît Hamon. Plus curieux, ont été conviés et ont bien pu participer le Parti radical de gauche et Europe-Ecologie Les Verts (EELV). Deux mouvements totalisant deux parlementaires pour le premier, et trois seulement pour le second. « Je ne trouve pas complètement absurde qu'on soit conviés, défend Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV. Ces réunions, ce n'est pas pour nous faire plaisir. C'est parce qu'ils ont quasiment suspendu le Parlement.