Jeudi 2 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 1er avril au soir :
Trois mois jour pour jour après la première alerte de l'épidémie, la France a enregistré mercredi une nouvelle hausse record du nombre de morts du coronavirus : 509 en 24 heures. Selon le dernier bilan des autorités, le coronavirus a tué 4.032 personnes au total. Ce chiffre ne prend pas encore en compte les bilans notamment dans les maisons de retraite, qui sont en cours de compilation et que les autorités espèrent pouvoir donner à partir de jeudi.
Au total, 24.639 personnes sont désormais hospitalisées, soit 1.882 de plus que mardi. Parmi elles, l'afflux de cas lourds en réanimation se poursuit avec plus de 6.000 personnes en réanimation : 6.017 (+452), soit "plus que la capacité initiale de la France" avant que les hôpitaux n'augmentent leurs capacités, a précisé le Pr Jérôme Salomon.
Deux TGV médicalisés partis de Paris et évacuant 36 malades du coronavirus sont arrivés mercredi après-midi l'un à Rennes, l'autre à Brest après un arrêt en gare de Saint-Brieuc (Cotes-d'Armor). Le but : soulager les hôpitaux d'Ile-de-France, désormais région française la plus touchée par l'épidémie de Covid-19 avec un tiers des 3.523 décès enregistrés dans les hôpitaux. C'est la première évacuation de malades atteints du coronavirus de cette envergure en Ile-de-France, où les capacités dans les services de réanimation arrivent à saturation. Les 36 patients étaient en réanimation dans dix hôpitaux publics et privés de la région francilienne.
Jeudi 2 avril 2020 – Coronavirus : 36 patients franciliens évacués en TGV vers la Bretagne :
Deux TGV médicalisés ont quitté mercredi matin la gare de Paris Austerlitz, avec à leurs bords 36 patients, atteints par le Covid-19 et placés en réanimation. Le premier train a conduit 24 patients à Saint-Brieuc et Brest, le second transportait 12 patients vers Rennes. Les patients ont été pris en charge par neuf équipes médicales, composées chacune d'un médecin, un interne, un infirmier anesthésiste et trois infirmiers, des équipes soignantes parisiennes et issues des établissements qui vont les recevoir. Ces déplacements ont pour but de soulager les hôpitaux d'Île-de-France, qui ont enregistré un tiers des 3523 décès dus au Covid-19 comptabilisés dans les hôpitaux en France.
Des patients atteints du coronavirus ont déjà été transférés ces derniers jours de la région Grand Est, première région fortement touchée, vers d'autres régions de France et vers l'Allemagne, par TGV, hélicoptères et avion militaires. Des transferts entre la Corse et le continent, notamment par voie ferroviaire ou maritime, ont également été organisés. D'autres transferts sont amenés à se répéter au cours des prochaines semaines, selon les autorités.
Jeudi 2 avril 2020 – Astrophysique : à la poursuite de la particule fantôme :
Au Japon, dans l’immense bassin du Super-Kamiokande, enfoui à 1 000 mètres sous terre, les scientifiques tentent de capturer la plus mystérieuse des particules élémentaires : le neutrino. A la clé : la possibilité de récupérer des informations datant d’une seconde après la création de l’Univers, alors qu’on n’a pas pu observer d’événements antérieurs à… 380 000 ans après le big bang.
Cette particule est partout et traverse constamment la Terre dans des proportions gigantesques : 70 milliards de neutrinos éjectés du soleil atteignent, chaque seconde, chaque centimètre carré de la surface de notre planète. Pourtant, vous ne sentez rien, la Terre non plus, et c’est bien là tout le problème. « Un neutrino pourrait traverser un mur d’acier épais d’une année-lumière comme s’il n’existait pas », explique Neil deGrass Tyson, un astrophysicien américain. Cette particule, dont l’existence a été imaginée par Wolfgang Pauli en 1930, dotée d’une masse très faible, n’interagit pratiquement pas avec la matière. D’où l’extrême difficulté de la « capturer ».
Quasi invisible, le neutrino pourrait révéler des informations sur des phénomènes cachés et inaccessibles autrement. Comme les processus de combustion au cœur du Soleil, la création des atomes lourds issus de l’explosion d’une supernova (sans lesquels nous n’existerions pas !) et même les origines de son premier « créateur » : le big bang. A l’heure actuelle, on ne peut pas observer les 380 000 premières années de l’Univers (qui ont suivi l’instant zéro). A l’issue de cette période apparaît le fond diffus cosmologique. C’est le moment où la lumière surgit, le photon. Néanmoins, les physiciens évaluent la densité des neutrinos issus du big bang à 300 dans chaque centimètre cube de l’espace.
Jeudi 2 avril 2020 – Coronavirus : Plus de 204.000 petites entreprises ont demandé l'aide de 1500 euros :
Plus de 204.000 petites entreprises et indépendants ont déjà déposé une demande auprès de l'Etat pour recevoir l'aide de 1.500 euros via le fonds de solidarité créé par le gouvernement pour les aider à traverser la crise engendrée par l'épidémie de Covid-19.
"A 12h aujourd'hui, elles étaient déjà 204.257 à avoir rempli le formulaire" sur Internet, a indiqué mercredi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sur Twitter. Le fonds de solidarité prévoit de compenser jusqu'à 1.500 euros la perte de chiffre d'affaires des très petites entreprises et indépendants réalisant moins d'un million d'euros de chiffre d'affaires et employant moins de dix salariés.
Pour être éligibles, les entreprises doivent avoir perdu 50% de leur chiffre d'affaires du mois de mars par rapport au mois de mars de 2019, et ainsi de suite pour le mois suivant. Dans un premier temps, le gouvernement avait fixé ce critère à 70% de perte d'activité, avant de l'abaisser mardi face aux critiques des entrepreneurs concernés. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué qu'1,7 milliard d'euros devraient être dépensés pour le seul mois de mars. Bercy considère qu'environ 600.000 entreprises pourraient en bénéficier. Pour cela, elles doivent s'adresser à l'administration fiscale, qui est chargée de verser cette aide.
Jeudi 2 avril 2020 – Coronavirus : à Jérusalem, les pierres du Mur des Lamentations désinfectées :
Une décontamination impressionnante. La Western Wall Heritage Foundation a fait procéder au nettoyage des pierres du Mur des Lamentations, à Jérusalem, en pleine épidémie de nouveau coronavirus. Avant de procéder à la décontamination du Mur, qui a lieu deux fois par an, des hommes ont ramassé les prières écrites glissées entres les pierres et les ont placées dans des sacs afin de les enterrer, comme le veut la tradition, sur le Mont des Oliviers.
La semaine dernière, afin d'endiguer la propagation du Covid-19, la partie intérieure du mur des Lamentations avait été fermée, comme l'église du Saint-Sépulcre. L'esplanade extérieure du Mur était toujours accessible, mais à un nombre restreint de fidèles. En Israël, le Covid-19 a fait 21 morts pour près de 5600 contaminations. Mardi, une commission parlementaire a donné son feu vert à la collecte de données personnelles de citoyens par les services de renseignement, le Shin Beth, une mesure controversée mise en place par les autorités dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus. Le but est de pouvoir localiser les malades et les personnes placées en quarantaine afin de vérifier qu'ils respectent bien les mesures.
Jeudi 2 avril 2020 – Comment le gouvernement envisage le déconfinement :
Edouard Philippe, auditionné à l'Assemblée nationale mercredi, a été interrogé sur la sortie du confinement et ses modalités. Il est «probable» que le déconfinement en France ne se fasse pas «en une fois, partout et pour tout le monde», a-t-il prévenu.
Il dit espérer pouvoir présenter une ébauche de stratégie «dans les jours, les semaines qui viennent». «Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l'opportunité, la faisabilité d'un déconfinement qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de test, en fonction, qui sait, de classes d'âge», a-t-il poursuivi.
A l’issue du Conseil des ministres, mercredi matin, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a également été interrogée à ce sujet. «Nous ne sommes pas capables aujourd’hui de dire à quel moment cette crise se terminera», a-t-elle déclaré, assurant toutefois qu’elle prendra fin à coup sûr. «Nous le voyons dans les pays où l'épidémie a démarré plus tôt que dans le nôtre, on voit que beaucoup de questions se posent (...) sur la manière dont on doit organiser non seulement le déconfinement (...) mais également l'après», a-t-elle observé. «Ce qui est certain, c'est que nous avons encore des données scientifiques à engranger - notamment sur l’immunité de la population face à cette maladie Covid-19- qui doivent nous éclairer pour décider quelles seront les stratégies de déconfinement et nous travaillons activement sur ce sujet», a-t-elle ajouté.
Jeudi 2 avril 2020 – Blanquer se résigne à aménager son nouveau bac :
0Longtemps, Jean-Michel Blanquer s’est inquiété qu’une évolution des modalités du bac ne garantisse plus le niveau du diplôme. Pourtant, alors que samedi 4 avril débutent pour la zone C les vacances de printemps, période traditionnellement dédiée au bachotage, il y avait urgence à rassurer les quelque 700 000 candidats et leurs parents. «Le rite initiatique du bac, cette année, il s’appelle le coronavirus», assure le député Matthieu Orphelin (ex-LREM) qui plaide pour «un bac 2020 en contrôle continu avec, pourquoi pas, un oral pour faire le bilan».
Après une semaine de consultations, le ministre s’est résolu à introduire une dose de contrôle continu. Grosso modo deux scénarios semblaient tenir la corde pour le bac général: «Soit les cours peuvent reprendre suffisamment tôt pour que l’on puisse garder au moins une ou deux épreuves (les majeures de chaque série), le reste étant du contrôle continu avec examen du livret scolaire de chaque élève par un jury académique. Soit le confinement dure trop longtemps et le bac se fera uniquement sur contrôle continu et livret scolaire», détaille Frédérique Rolet, secrétaire générale et porte-parole du Snes-FSU, syndicat majoritaire des enseignants du second degré.
Jeudi 2 avril 2020 – Un homme condamné à de la prison pour avoir violé le confinement dans le Haut-Rhin :
Un homme de 20 ans a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Mulhouse à deux mois de prison ferme et incarcéré pour avoir violé à plusieurs reprises les règles du confinement, a-t-on appris auprès du parquet.
L'homme, jugé en comparution immédiate pour «réitération délictuelle du non-respect des mesures d'état d’urgence sanitaire», a expliqué qu'il ne «supportait pas d’être enfermé» et qu'il s'était rendu à Wittenheim, commune de l'agglomération mulhousienne, «pour y retrouver un ami récemment libéré» de prison.
Jeudi 2 avril 2020 – Aux Etats-Unis, un bébé de 6 semaines est mort du coronavirus :
Le gouverneur du Connecticut a annoncé mercredi la mort tragique d'un bébé de six semaines du coronavirus. Ned Lamont a déclaré sur Twitter que «le nouveau-né de 6 semaines, originaire de la région d'Hartford a été hospitalisé la semaine dernière mais n'a pas pu être sauvé».
«Les tests ont confirmé hier soir [mardi soir] qu'il était positif au COVID-19. C'est absolument déchirant. Nous pensons que c'est l'une des plus jeunes victimes de l'épidémie» aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.
En nombre de cas, les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 203.608 contaminations officiellement recensées, dont 4.476 décès et 7.138 guéris.
Jeudi 2 avril 2020 – Coronavirus : Fujifilm a démarré un essai clinique prometteur :
Le groupe japonais Fujifilm a démarré un essai clinique pour tester l'efficacité de son médicament antigrippal Avigan (favipiravir) pour traiter des patients atteints du nouveau coronavirus, après des résultats encourageants d'autres études menées en Chine sur ce produit.
"L'essai sera conduit sur 100 patients d'ici fin juin" à Tokyo, a précisé mercredi à l'AFP un porte-parole de Fujifilm, connu du grand public pour ses produits de bureautique et de photographie, mais qui est aussi présent dans le secteur médical.
"Nous collecterons les données, nous les analyserons et nous ferons une demande d'approbation" par la suite si cet essai clinique dit de phase III s'avérait concluant, a-t-il ajouté. Avigan sera administré pendant 14 jours maximum à des patients âgés de 20 à 74 ans, tous à un stade léger de la pneumonie virale. Les femmes enceintes seront exclues de l'étude en raison des risques d'effets secondaires.
Cette initiative intervient après que le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré le week-end dernier que son gouvernement allait engager les procédures réglementaires pour faire approuver Avigan pour traiter le nouveau coronavirus. Les autorités chinoises, qui ont déjà mené des essais cliniques sur favipiravir, le principe actif de ce médicament, ont annoncé des résultats encourageants le mois dernier. Selon Pékin, le favipiravir a permis de réduire le délai de guérison de patients atteints du coronavirus. Fujifilm n'était cependant pas impliqué dans ces études cliniques chinoises.
Jeudi 2 avril 2020 – Scénario catastrophe pour l’Afrique désormais touchée par le coronavirus :
L’épidémie de coronavirus descend lentement au sud, gagnant peu à peu toute l’Afrique. Désormais seuls 5 États sur 54 sont indemnes, et encore, ces données sont sujettes à caution. Dans le petit archipel de Sao-Tomé-et-Principe, le gouvernement reconnaît qu’il n’a aucune capacité de test, tandis que les Comores s’attendent à être touchées très vite. L’Afrique sera entièrement frappée et le virus progresse maintenant très vite, souligne l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Même si les cas restent relativement peu nombreux officiellement - 5 287 le 31 mars pour 172 morts - le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, appellent les États africains à réagir «fortement» et vite.
Comme le souligne la Fondation Mo Ibrahim, dans un rapport publié de 30 mars, l’Afrique «est la plus faible capacité» de réponse, et «si le virus se répand, les dégâts seront substantiels sur les citoyens et sur l’économie». Les signes qui poussent à l’optimisme sont rares. La question de la chaleur, qui pourrait être un barrage au développement du Covid, n’a jamais été démontrée. La démographie pourrait certes représenter un avantage. L’Afrique est un continent très jeune. L’âge médian est de moins de 20 ans et les plus de 65 ans, qui représentent la majorité des cas sévères, compte pour moins de 3 %. Mais ces bonnes données sont contrebalancées par des facteurs aggravants, notamment la forte présence de maladies pulmonaires, comme la tuberculose ou de maladies endémiques, à commencer par le paludisme, qui affaiblissent l’organisme.
Jeudi 2 avril 2020 – Du cash sur le tarmac : les Américains rachètent des masques destinés à la France :
Plusieurs présidents de régions françaises ont révélé la terrible complexité de l'achat de masques en Chine, où les Américains, qui payent comptant et plus cher, sont en capacité d'accaparer des cargaisons destinées à la France.
Des masques commandés en Chine par la France sont rachetés par les Américains sur le tarmac des aéroports chinois d'où doivent partir les avions de livraison, qui se dirigent ensuite vers les Etats-Unis au lieu de la France, a regretté mercredi le président de la région Grand Est, Jean Rottner. «C'est compliqué, on se bat 24 heures sur 24» pour que les masques soient livrés, a déclaré à ce sujet Jean Rottner au micro de RTL.
«Moi, j'ai une petite cellule au niveau de la région qui travaille d'arrache-pied pour, avec les commanditaires, pouvoir gagner ces marchés. Et effectivement, sur le tarmac, les Américains sortent le cash et payent trois ou quatre fois les commandes que nous avons faites, donc il faut vraiment se battre. Et moi, j'ai été très heureux de voir arriver cet avion chez nous hier soir», a-t-il ajouté.
Le président de la région Paca Renaud Muselier a également entendu parler d'une telle pratique de la part d'acheteurs américains : lors d'une réunion entre les présidents de régions, «un président de région nous a expliqué que sa commande de masques lui avait été piquée sur l'aéroport même, par les Américains, qui ont payé trois fois le prix, en liquide. Mais je ne vous donnerai ni le nom de la région ni le nombre de masques commandés», a rapporté à l'AFP Renaud Muselier.
Jeudi 2 avril 2020 – Décès de Pape Diouf : Les "condoléances attristées" de Macron :
Le chef de l’Etat n’a jamais caché son amour pour l’Olympique de Marseille. On imagine que le décès de Pape Diouf, 68 ans, l’a plus particulièrement touché. Jeudi, via un communiqué, il a rendu hommage à l’ancien président de l’OM, emporté par le coronavirus, mardi soir.
Emmanuel Macron «salue un géant du journalisme sportif, un grand dirigeant de club et une haute figure de Marseille, de la France et du Sénégal » et «adresse à sa famille et ses proches, aux Marseillais et aux supporters de l’Olympique de Marseille ses condoléances attristées».
Retraçant les grandes lignes de sa vie, il évoque un homme «aimé partout, à Marseille, dans toute la France, jusque dans les équipes concurrentes, et en Afrique». «Pape Diouf, qui fut le premier président noir d’un club de football européen, et le seul à ce jour, n’oubliait jamais de mener hors des stades d’autres combats qui lui tenaient à cœur, pourfendant notamment le racisme dans le sport comme dans la société. Après avoir rempli sa mission à l’OM, il reprit la plume, devint expert de paris sportifs, participa à l’ouverture d’une école de communication et de journalisme à Marseille, ville chérie qu’il voulait servir encore et toujours au point de se porter candidat à sa mairie en 2014», est-il encore écrit dans le communiqué de l’Elysée.